En regardant sur la carte depuis Malaccca, nous nous sommes demandés ce qu’il pouvait bien y avoir à l’extrémité sud de la route qui longe la côte ouest malaisienne au milieu des marécages. Vu que nous ne sommes pas pressés et que, selon Google, le coin a l’air sympa, nous décidons de satisfaire notre curiosité et d’aller y jeter un coup d’œil.
Pontian Kecil

C’est à Pontian Kecil que nous posons nos sacs pour passer la nuit, pour des raisons de transports, de commodités et de budget. C’est une petite ville de l’état de Johor, l’état le plus méridional de la péninsule malaise et un des plus riche grâce, notamment, au pouvoir d’achat élevé de ses voisins singapouriens. La ville n’a rien de bucolique, surtout après un séjour dans la sublime Malacca, mais il y a de quoi manger et pour Fab, c’est un argument imparable!




Pontian Kecil n’était, auparavant, qu’un modeste village de pêcheurs qui s’est développé récemment grâce à la croissance fulgurante de Singapour, toute proche. Mais la ville continue à vivre de la pêche, elle vit au rythme des marées et et retours des bateaux de pêcheurs qui apportent du poisson frais aux restaurants du front de mer.



Malgré le fait que la ville soit hors des sentiers battus et qu’elle n’ait aucune vocation touristique, elle possède tout de même une promenade sur le front de mer tranquille et très agréable. Bon, la mer n’est pas idyllique. Nous sommes ici dans une zone marécageuse de mangroves et c’est plutôt vase et cailloux que plage de sable fin. Toute la zone est protégée et est un sanctuaire pour différentes espèces d’oiseaux. Il n’est d’ailleurs pas rare d’observer de magnifiques martins-pêcheurs avec leur superbe plumage bleu.



Kukup

Kukup, à une petite vingtaine de kilomètres de Pontian Kecil, est située à l’extrémité sud-ouest de la péninsule malaise. Nous y débarquons sous une pluie battante qui renforce le sentiment de bout du monde. Kukup est également un petit village de pêcheurs dans la mangrove, coincé entre le détroit de Johor à l’est et le détroit de Malacca à l’ouest. Au large, nous y devinons déjà les premières îles indonésiennes.





Floating Village

Heureusement, la pluie finit par cesser et, même si le soleil se fait très timide, la météo est favorable à une visite. Si nous sommes venus nous perdre à Kukup, ce n’est pas seulement pour voir la fin de la route, mais aussi pour visiter le village flottant. Une bonne partie de la ville est construite sur pilotis, ce qui attire grand nombre de Singapouriens le week-end. Mais en semaine, tout est très calme, nous sommes les seuls touristes et nous en profitons pour déambuler sur les passerelles du village en étant à peine dérangés par quelques vélos ou scooters.






A l’instar de Georgetown, c’est la communauté chinoise qui s’est appropriée les lieux. Elle y a construit des temples taoïstes, bouddhistes ou confucianistes et tout est écrit en mandarin.





Nous voulions nous rendre dans la réserve de Kukup Island mais il est impossible de prendre un bateau en semaine. Parfois, vouloir sortir des sentiers battus et des saisons touristiques peut nous jouer des tours mais nous ne changerions notre façon de faire pour rien au monde car, en général, ça nous apporte de bonnes surprises et le village flottant de Kukup en est une. Et comme nous avons prévu une randonnée dans la réserve de Bukit Timah ces prochains jours, nous ne sommes pas trop déçus de ne pas avoir pu rejoindre l’île.