Des rencontres hautes en couleurs

L’idée de cet article nous est venue grâce à un Français confiné, comme nous en Malaisie et avec qui nous communiquons, avec d’autres francophones dans la même galère, sur un groupe Messenger. Le pauvre s’est retrouvé avec des colocataires vraiment chelous! Si, en ce moment nous avons beaucoup de chance, ça n’a pas toujours été le cas. Petit retour sur quelques personnages loufoques avec qui nous avons dû partager un dortoir, des espaces communs, des transports publics ou juste une petite tranche de vie.

NB : Cet article n’a pas pour but de juger qui que ce soit mais juste de prendre avec humour la diversité humaine.

La sorcière bipolaire

Nous étions en volontariat dans une chacra (une maison de campagne) en Uruguay, à proximité de la ville de Colonia del Sacramento. Nous avons dû subir les humeurs très changeantes de la propriétaire entre euphorie et colère noire. En plus, elle avait de long cheveux noirs, un nez crochu et un rire de sorcière. Nous avons vraiment commencé à flipper quand nous avons découvert un fusil sous le lit. Inutile de préciser que le volontariat ne s’est pas effectué jusqu’au bout!

Le coquet

En backpack, la trousse de toilette, c’est le strict minimum, même pour les filles! Ce n’était pas le cas de notre monsieur coquet qui a accaparé tous l’espace de rangement du dortoir pour ses produits de beauté. Nous les avons compté, il y en avait 25, principalement des produits capillaires. Il accaparait également la salle de bain puisqu’il prenait, au minimum, trois douches par jour! Nous n’avions au moins pas à nous plaindre de son hygiène! Pour sa défense, il avait une superbe chevelure à la George Michael des années 1980 à entretenir.

Kaiserschmarrn
Ne vous fiez surtout pas à cette petit boule de poils!

Quand on porte un nom d’un dessert autrichien qui signifie littéralement « plat de l’empereur » (Comme quoi, toutes ces années d’allemand servent à quelque-chose!), il y a de quoi choper la grosse tête. Surtout quand on est un chat dans un hostal à Salta! Kaiserschmarrn est sûrement le félin le plus fourbe et le plus méchant que nous n’ayons jamais rencontré. Il avait le don de piquer notre lit ou notre siège au moment où nous voulions nous y installer. Et gare aux griffes si nous essayions de l’en déloger!

Les amants du lit d’à côté

En voyageant sur la ceinture de feu du Pacifique, il n’est pas rare de se faire réveiller au milieu de la nuit à cause de la terre qui tremble. Mais quand l’épicentre se situe dans le lit voisin et que des soupirs et des gémissement en émanent, ce n’est pas un tremblement de terre…

Le mal des transports

Nous ne nous moquons pas car le mal du transport ça nous connaît! Surtout sur les routes de montagnes sinueuses du Pérou. Mais quand la personne derrière toi passe une bonne partie de la nuit à rendre son repas, avec odeurs et bruitages, pas facile de gérer nos propres nausées. Heureusement, la pauvre demoiselle avait prévu des sacs à vomi, sauf qu’ils étaient transparents et que nous avons dû les enjamber pour sortir du bus.

Le pilier de bar

A Ica, au Pérou, après le bus vomito (cf paragraphe précédent), nous avons été nous remettre de nos aventures avec un bon pisco sour typiquement péruvien. Evidemment, nous nous sommes fait alpaguer par le pilier de bar du coin. Rien d’extraordinaire à cela, nous direz-vous. Le plus fou, c’est que le mec en question était incollable sur plusieurs poètes suisses dont nous ignorions totalement l’existence.

La révolutionnaire

A Baños, nous louions une chambre dans un appartement appartenant à une institutrice. Nous ne l’avons pas croisée du séjour, sauf le matin de notre départ où nous avons failli louper notre bus à force de devoir l’écouter déblatérer, de manière vraiment virulente, sur les failles du gouvernement équatorien. Amis Français, vous avez de la concurrence sur ce coup-là!

La maman poule

Sur l’île de San Cristobal aux Galapagos, nous logions dans une famille avec deux enfants. Tout le monde était super sympa mais la mère de famille nous prenait vraiment pour ses deux ados avec contrôle des repas, du réveil, des rentrées, etc…Elle voulait également nous accompagner partout avec son pick-up alors que le but était de randonner afin d’observer des animaux et de ne surtout pas utiliser ces véhicules super polluants. Par chance, elle détestait marcher et a bien dû nous laisser nous débrouiller tout seuls. Heureusement, nous ne sommes restés que trois jours. Nous n’aurions sûrement pas supporté cela beaucoup plus longtemps.

Rodrigo

Rodrigo est un tel phénomène que nous pourrions écrire un article rien que sur lui! C’est le boss de l’hostal dans lequel nous bossions sur la côte équatorienne. Il a été divorcé cinq fois mais continue de donner des conseils amoureux aux garçons du village. C’est le genre à faire des annonces au micro du supermarché de Puerto Lopez pour trouver un amoureux à une de ses volontaires. Il est franc, direct et ne mâche pas ses mots. Certains rares clients mécontents ont été encore plus mécontents après avoir parlementé avec lui. Mais derrière cette carapace d’ours mal léché se cache un vrai cœur d’or et un patron qui n’est pas constamment sur notre dos. Ce fut un vrai plaisir de travailler quelques semaines pour lui.

Celle qui était raide dingue de Rodrigo

Une de nos clientes à l’hostal en Equateur était une belle quadra néerlandaise encore bien conservée et qui avait jeté son dévolu sur Rodrigo (celui du paragraphe précédent). Elle trouvait tous les prétextes pour pénétrer dans sa maisonnette pour le poursuivre de ses assiduités. Mais Rodrigo n’était pas du tout intéressé et plus il la rejetait, plus elle insistait. Coriace, la demoiselle! Ce petit jeu a duré trois bonne semaines avant que notre belle amazone abandonne la partie et parte continuer son voyage en solo.

Celle qui mettait les petits plats dans les grands

Cette expression est à prendre au sens propre. Nous parlons ici de Laura, une de nos collègues volontaires en Equateur. Nous étions quatre volontaires et avions organisé une rotation pour les repas du soir : un volontaire cuisinait, un autre lavait la vaisselle, chacun son tour. Le tour de vaisselle de Fab tombait le jour de cuisine de Laura qui avait le don d’utiliser, on ne sait pas trop comment, une quantité astronomique de vaisselle pour préparer son repas.

Cauchemar en cuisine

Toujours en Equateur, nous avons rencontré Daniel, un cliché ambulant de l’Américain qui ne connaît rien à la gastronomie. Mais il devait parfois cuisiner pour lui et ses deux co-voyageuses qui l’accompagnaient. Plein de bonne volonté, il s’instruisait grâce à des tutos Youtube. Le succès fut mitigé car notre pauvre Daniel était un garçon très maladroit et distrait : il lâchait ses œufs par terre ou oubliait la casserole sur le feu. Manque de bol pour lui, ses comparses venaient de France et d’Italie, deux pays où la bouffe, c’est sacré! Heureusement, notre ami était plein d’humour et d’autodérision et nous avons partagé des moments de franche rigolade avec lui.

Pépé, le tueur d’iguanes

Quand on voit cette adorable boule de poils (et de puces!), on lui donnerait le bon dieu sans confession. En pratique, c’est plus ou moins vrai, tant qu’il n’y a pas d’iguane dans les parages. Dès qu’il aperçoit un de ces reptiles il leur court après et les malmène jusqu’à ce que mort s’en suive avant des les abandonner à leur triste sort. Certains iguanes, par instinct de survie, se sont jetés dans la piscine. Nous avons tenté alors une opération de sauvetage, Fab dans la piscine et Van neutralisant Pépé mais le chien est tellement énervé par la proximité de l’animal qu’il faut trois personnes pour réussir à le tenir. Lors des balades sur la plage, il a la fâcheuse tendance à aller narguer les chiens du village, des gros molosses peu commodes, puis de venir se réfugier dans nos jambes quand ces derniers commencent à riposter.

Le foncedé

Avec un budget de backpacker à la Nouvelle-Orléans, il faut se contenter des quartiers un peu craignos. Nous avons hérité d’un colocataire shooté à nous ne savons pas quelles substances qui poursuivait Fab dans toute la maison en l’appelant Samantha.

Le naturiste omanais

Le naturisme est un art de vivre que nous respectons totalement mais rencontrer quelqu’un qui le pratique à Oman, c’est plutôt inattendu. Le plus drôle c’est le récit de sa conversion au nudisme. Imaginez un jeune arabe, venant d’une famille assez conservatrice, voyageant pour la première fois en Europe. Grâce à Couchsurfing, il est logé chez des jeunes en Allemagne qui, comme baptême du feu, lui font découvrir le sauna. Quand on lui dit qu’il faut se débarrasser de TOUS ses vêtements, il hésite fortement à prendre la poudre d’escampette. Mais finalement il s’y prête au jeu et le naturisme fera partie intégrante de sa vie et de tous ses voyages suivants.

Les interrogatoires indiens

Les Indiens sont très curieux et chaque fois qu’ils venaient à notre rencontre, c’était pour nous faire subir un interrogatoire très musclé et très intrusif sur notre âge, notre rapport à l’argent et surtout les différents membres de notre famille. A chaque fois, Van avait droit à une multitude de questions sur sa belle-mère car, en Inde, la mère du mari est la cheffe de famille et la belle-fille doit s’y soumettre. Mais pas d’inquiétude, la belle-mère de Van est vraiment adorable!

Boon

Boon a également été notre patron, au bar de Cherating. C’est un vrai ado attardé, accro aux jeux vidéos, qui a monté un bar après un pari avec ses potes lors d’une soirée de beuverie. C’est quelqu’un d’un peu paresseux qu’on a de la peine à prendre au sérieux au premier abord mais qui se révèle être fiable en amitié, passionné de cuisine donc très bon cuisinier et d’une générosité sans bornes. Ce fut également un plaisir de travailler pour lui même s’il aurait pu s’abstenir du durian comme cadeau pour notre départ!

Lilo

Lilo, c’est a fille de Boon. C’est une petite fille espiègle qui, du haut de ses six ans, fait tourner en bourrique tous les adultes qui l’entourent, principalement son père. Grâce à ses origines sino-malaise et japonaise, elle parle quatre langues à la perfection. (mandarin, malais, japonais et anglais), ce qui lui permet de déambuler au milieu des tables et de faire son numéro de charme aux clients. Elle entraîne dans ses bêtises Jaja, quatre ans, le fils des cuisiniers qui, malheureusement pour lui, est moins doué que Lilo pour dissimuler ses méfaits.

Oreo, Diego et Nancy
Diego, en train de réfléchir à sa prochaine crasse

Ce sont les trois chiens du bar de Cherating. Il sont en général adorables même s’ils nous font parfois quelques crasses. Nancy est tellement jeune et fougueuse que nous tombons à la renverse chaque fois qu’elle pose ses pattes sur nous. Diego , lui, est un cauchemar pour les varans et pour les crabes qu’il arrive à dénicher en creusant à plusieurs mètres de profondeur dans le sable. Quant à Oreo, plus vieux, il profite des bêtises de ses comparses sans jamais se faire attraper. Il a dû prendre des cours avc Lilo. Mais c’étaient des véritables compagnons qui n’hésitaient pas à venir dormir devant notre chamre pour surveiller les alentours.

La musulmane fêtarde

Malgré son ouverture d’esprit et sa tolérance, la Malaisie reste un pays musulman, y compris à Cherating. Nora y habite et fait partie de la communauté malaise. Sa religion est l’islam. Mais ça ne l’empêche pas de débarquer au bar avec son voile surmonté d’une casquette et d’aller faire la fête (au coca of course) et danser avec les touristes occidentaux jusqu’aux petites heures du matin.

Le chauffeur de tuk tuk un peu crédule

En franchissant la frontière cambodgienne, nous avons, évidemment, tout de suite été alpagués par un chauffeur de tuk-tuk. A la fameuse question « Where you go? » (La syntaxe anglaise ce n’est vraiment pas ça au Cambodge mais c’est déjà mieux que dans les pays voisins.), Fab a répondu le plus sérieusement du monde « Au Vietnam, à pied! ». Comme il nous lâchait pas, Fab a montré son backpack et a argumenté sur notre prétendu voyage à pied et il a réussi à impressionner le chauffeur qui nous a enfin laissé tranquilles. Nous ne sommes pas très fiers d’avoir raconté des craques mais au moins, nous ne l’avons pas envoyé bouler sauvagement.

La psychorigide de la bouffe

Nous étions avec nos amis Seb, Delphine, Eloane et petit Fabien à Can Tho, dans un petit hôtel au milieu des canaux qui nous servait le repas du soir. Une des employées s’appelait Camille et était vraiment adorable sauf au moment de nous apporter les plats. Là ça ne rigolait plus. Le ton devenait plus autoritaire et elle nous lançait à chaque fois un « Please, don’t mix everything together » directif. Depuis, cette phrase est devenu le symbole du séjour de nos amis au Vietnam et nous l’avons même utilisée pour baptiser notre groupe What’s App.

Le fan d’Edith Piaf

Toujours à Can Tho, nous avions un guide pour nous emmener, via les canaux au marché flottant. C’était un jeune homme dynamique, qui savait captiver son auditoire et qui a agrémenté le trajet, avec sa guitare, du répertoire d’Edith Piaf, son idole. Il était tout content d’avoir des francophones pour l’accompagner au chant. Malheureusement pour lui, nous ne sommes pas du tout experts des paroles de la Môme. Nous avons quand même profité de le corriger car il prononçait « la vie en rosé ». En bon amateurs de vin, il fallait bien que nous lui expliquions ce que c’était du rosé!

Le pique assiette

Confinement oblige, nous avons dû trouver une maison avec cuisine pour nous préparer à manger. Notre colocataire Sam, avait la fâcheuse tendance de venir se servir une assiette directement dans notre casserole sans rien demander. Nous sommes plutôt partageurs mais il y a des limites! Nous avons dû apprendre à planquer notre bouffe ou à manger après lui. Heureusement, il a fini par partir car, à son goût, le Tesco (grand supermarché du coin) était trop loin.

Les rencontres avec les gens sont toujours pleines de surprises, bonnes ou mauvaises et c’est ce qui nous fait apprécier les voyages. La plupart du temps, ça se déroule très bien et nous faisons connaissance avec des gens extraordinaires de tout horizon. De toute façon, nous aimons nous confronter à des cultures ou à des façons de penser différentes des nôtres afin d’apprendre, de nous ouvrir l’esprit et de nous remettre en question.

En ces temps de confinement, les rencontres se font rares et ça commence à nous manquer. Mais nous savons que c’est un mal nécessaire.

En attendant des jours meilleurs, prenez tous soin de vous!

20 réflexions sur « Des rencontres hautes en couleurs »

  1. Ahh j’ai bien ri en lisant votre nouveau post. Je crois que je vais en faire un aussi. Finalement c’est vrai que c’est souvent ce qui nous fait sourire aujourd’hui qui a fait la richesse de notre voyage.

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  2. Hello vous deux, ça donne le tournis toutes vos rencontres, qu’elle aventure ! Vous remplissez votre livre de vie d’une incroyable richesse de partage et d’expérience, bravo. En espérant recroiser votre chemin je vous souhaite le meilleur pour la suite…

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    1. Coucou Yanis !
      Merci pour ce gentil commentaire !
      Ces rencontres ne sont qu’un échantillon, mais elles sont le point fort de notre périple ! C’est ce qui nous manque le plus durant ce confinement…
      Nous t’envoyons de gros bisous ainsi qu’à ta petite famille. Prenez soin de vous et à tout bientôt !!

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