Jinja et la source du Nil

L’Afrique a longtemps été pour nous un rêve inaccessible. Ce n’est pas bon marché, pas idéal pour le backpack et difficilement planifiable dans un tour du monde. Avec l’épidémie de Coronavirus et notre retour en Europe, nous nous sommes dit que c’était peut-être l’occasion d’aller découvrir ce continent qui nous fascinait depuis longtemps.

Nous n’avons délibérément placé aucune attente dans ce voyage. Déjà, nous nous donnons le droit de ne pas aimer ce coin du monde et de décamper si vraiment ça ne nous plait pas. Ensuite, nous voulons déconstruire certains préjugés que nous pourrions avoir en tant qu’Occidentaux. Nous voulons aller à la rencontre des populations locales, comme nous l’avons fait partout ailleurs et, si l’occasion nous est présentée, profiter de la nature. Nous n’allons pas passer notre temps à courir les safaris ou faire d’autres activités touristiques, ce n’est pas notre but.

L’Ouganda n’était pas forcément en premier sur notre liste car c’est un pays qui s’est plus tourné vers un tourisme haut de gamme. Mais certains backpackers y sont venus avant nous et s’en sont bien sortis et l’offre aérienne était vraiment alléchante depuis la Turquie. Nous y avons vu un signe du destin. Et puis ce serait inconvenant de bouder un pays surnommé la « perle de l’Afrique »!

Nous avions dans l’idée de découvrir l’Afrique de l’est en attendant que l’Ethiopie rouvre ses frontières, qui sont fermées à cause de l’épidémie, puis de remonter par voie terrestre jusqu’en Egypte et même jusqu’en Israël ou la Jordanie. Mais, deux jours après l’achat de nos billets d’avion, un coup d’état a éclaté au Soudan rendant ce périple irréalisable. Mais ce ne sont pas les idées qui nous manquent et nous élaborons déjà de nouveaux projets de voyage dans ce coin du monde.

Nous nous sommes arrêtés à Kampala, la capitale du pays. Franchement, ce n’était pas l’idée du siècle! C’est super pollué, congestionné par le trafic, super flippant pour traverser la route et très moche! On est loin de la perle de l’Afrique là! Mais nous avons trouvé des restos pour nous familiariser avec la cuisine est-africaine et ça promet de bonnes surprises gustatives! Mais il n’y a vraiment rien de plus à retenir de Kampala, c’est une ville infernale à fuir à tout prix!

Jinja

Nous quittons Kampala sans aucun regret. Nous négocions un matatu, un minibus qui fonctionne comme un taxi collectif pour effectuer les 50 kilomètres qui la sépare de Jinja. Ce n’est pas super confortable mais les routes sont en bon état, ça avance assez vite. En plus, à cause de la Covid-19, les transports ne sont autorisés qu’à 50% de leurs capacités, donc nous avons de la place, pour nous et pour nos sacs. Arrivés à Jinja, l’ambiance est beaucoup plus calme, pour notre plus grand bonheur! Pourtant, c’est le deuxième centre économique du pays. C’est une petite bourgade tranquille sur les rives du lac Victoria dont le centre-ville, construit en damier par les Anglais, mélange les influences britanniques, indiennes et africaines.

Sa majesté le Nil!

Si nous sommes venus jusqu’à Jinja, c’est pour une raison bien précise! Nous qui sommes fascinés par les points géographiques, nous sommes servis car ici se trouve la source du Nil, le deuxième plus long fleuve du monde (6700 kilomètres!) et un des plus emblématiques. C’est vrai quand on parle du Nil, généralement on pense à l’Egypte et au désert. Pourtant, c’est bien le Nil que nous voyons entouré de mangroves et de végétation équatoriale. Cette source-ci est celle du Nil Blanc, même si en Ouganda on l’appelle le Nil Victoria car il s’écoule depuis le lac du même nom. Le Nil Bleu, quant à lui, prend sa source dans le lac Tana en Ethiopie. (Et voilà, nous venons de rallonger notre liste à idées!) Les deux fleuves se rencontrent plus de 2600 kilomètres plus au nord, à Khartoum au Soudan.

Après l’enfer de Kampala, nous sommes vraiment heureux de voir ce petit coin de nature surtout que c’est un véritable sanctuaire à oiseaux. Nous ne savons pas combien d’espèces nous avons vues tellement il y en a! Nous avons observé la source du Nil depuis le « Nile Source Gardens » sur la rive ouest, moins touristique que sur la rive est. D’ailleurs nous étions les seuls humains dans le jardin, mais de loin pas les seuls êtres vivants! Il y a un monument dédié à John Hanning Speke, un explorateur anglais du XIXe siècle, qui a découvert le lac Victoria et la source du Nil.

Et voici la source du Nil vue depuis la rive est

Lac Victoria

Il n’y a pas que le Nil qui vaille la peine qu’on s’y attarde à Jinja. Les rives du lac Victoria sont superbes avec leur relief très doux de collines vertes. Nous on adore en tout cas! Quand les Anglais ont débarqué au XIXe siècle, ils ont dû reconnaître quelques régions de leur mère patrie! C’est le plus grand lac d’Afrique et le deuxième plus grand lac d’eau douce du monde après le lac Supérieur en Amérique du Nord! C’est vrai, ça ne se voit pas trop ici car Jinja est bien cachée dans une baie mais sa superficie équivaut à peu près à celle de la Géorgie.

Une faune incroyable!

L’Ouganda a une faune absolument incroyable! Nous n’étions même pas sortis de l’enceinte de l’aéroport d’Entebbe que nous avons déjà pu voir une dizaine d’espèces d’oiseaux exotiques! Du côté de Jinja nous avons pu voir des singes vervets, des marabouts (de gros échassiers de la famille des cigognes), des ibis hagedash, des tisserands (petits oiseaux jaunes et noirs), des oiseaux zèbres (ils ne s’appellent sûrement pas comme ça mais ils ont le plumage comme les zèbres!), des grues, des libellules immenses, des espèces d’oiseaux de toutes les couleurs, des papillons tous plus beaux les uns que les autres, des araignées géantes et d’autres animaux non identifiés. Bref, nous en avons pris plein les yeux et nous ne nous sommes pas encore rendus en pleine nature!

Jinja sera notre étape la plus orientale d’Ouganda. Quand nous avons découvert qu’il y avait la source du Nil nous n’avons pas hésité à faire le détour! Et nous ne sommes pas déçus! Les paysages sont incroyables et nous sommes hallucinés de tous les animaux que nous avons déjà pu observer!

Ce premier contact avec le continent africain a plutôt été positif, à part Kampala. Ce n’est pas plus roots que l’Inde, voire même que le Cambodge. Nous retrouvons des sourires et des « Hello » que nous n’avons plus eu depuis l’Asie et qui nous touchent toujours autant. Par contre, nous retrouvons les inégalités sociales et nous les trouvons particulièrement flagrantes, surtout dans la capitale. Mais nous savons que nous allons ressortir grandis de ce voyage et sommes, pour l’instant, super motivés à continuer l’aventure.

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