La cité sainte de Pushkar et son lac sacré

Les horaires de trains n’étant pas du tout à notre convenance, nous décidons de partir d’Agra en bus. Quelle mauvaise idée! Nous sommes de nouveau tombés sur un chauffeur kamikaze conduisant un bus en lambeaux sur des routes défoncées. Les nombreux accidents de la route dont nous sommes témoin en chemin ne nous rassurent guère! Nous descendons à Bharatpur où nous arrivons par miracle sains et sauf! De là, nous continuerons en train même si ça nous prend des plombes. A la gare, nous sommes les seuls étrangers donc nous sommes le centre de l’attention, pas toujours bienveillante malheureusement mais nous apprenons gentiment à nous blinder. Comme le train a plus de deux heures de retard, nous devons encore passer une nuit à Jaipur car nous avons loupé notre correspondance. Le lendemain matin, à la gare de Jaipur, nous sommes étonnés de voir arriver à quai un train tout neuf, climatisé et pratiquement vide et pourtant c’est bien le train qu’on nous a indiqué. Mais une fois à l’intérieur, ça se corse, il paraîtrait que notre billet n’est pas valable pour ce train là. De bonne foi, nous essayons de parlementer avec le contrôleur pour savoir comment faire pour nous acquitter d’un billet valable. Mais son niveau d’anglais est très faible et finalement, il lâche l’affaire et nous laisse continuer jusqu’à destination. Après toutes ces petites péripéties, nous voilà enfin à Ajmer!

Ajmer

Ajmer était une capitale royale au XIIe siècle mais n’a rien gardé de sa splendeur d’antan! Aujourd’hui, c’est une ville typique indienne, sale, bruyante et au trafic infernal. Malgré sa taille modeste, l’équivalent de Zaragoza plus ou moins, nous la trouvons particulièrement sans charme et invivable malgré certains jolis monuments. Mais c’est une bonne base pour partir à la découverte de Pushkar et, finalement, c’est tout ce que nous demandons.

Heureusement, il y a un lac! Il s’appelle Ana Sagar Lake et même si ça ne paraît pas évident au premier regard, cette étendue d’eau est totalement artificielle et date du XIIe siècle avant notre ère. Wow, ils construisaient des lacs à cette époque là! Il est entouré des monts Arâvilla, une chaîne de montagnes modeste dont le plus haut sommet atteint 1722 mètres d’altitude mais qui est d’une importance capitale pour la sauvegarde d’une partie de la faune sauvage du Rajasthan.

Il y a même une longue promenade piétonne qui longe une partie de la rive, ce qui est assez étonnant un endroit sans véhicule en Inde. Mais nous sommes super contents, ça nous permet d’échapper à l’enfer de la ville un petit moment. Avec les montagnes qui descendent à pic dans le lac, il y a un petit air de lac Majeur, mais la comparaison s’arrête là!

Pushkar

A onze petits kilomètres d’Ajmer, se trouve la ville sacrée de Pushkar. Il y a un train par jour qui relie les deux villes. C’est assez pratique même s’il fait un détour de plus de trente kilomètres pour contourner la montagne qui sépare les deux villes. A notre arrivée, nous voyons tout de suite que la ville est de taille vraiment modeste et pourtant, il y a autant de frénésie que dans une grande ville avec les klaxons, les enfants qui crient dans la rue et les traditionnelles vaches. Chaque année, vers octobre-novembre, se tient une immense foire aux chameaux qui est le plus grand marché de bétail de toute l’Asie. Vu l’agitation de la ville lors d’une simple journée de cette fin avril, nous n’osons pas imaginer le bordel que doit générer cette manifestation!

Pushkar est une ville sainte et un lieu de pèlerinage pour les Hindous, sorte de Varanasi (ex Bénarès) miniature. Il y a plus quatre cents temples dans la ville pour à peine 15’000 habitants, c’est à dire un village à l’échelle de l’Inde. Même si l’hindouisme est la religion principale, on y trouve également des mosquées et des temples sikhs. Dans les années 1970, c’était également un lieu de pèlerinage pour la communauté hippie mais le mouvement s’est un peu tari depuis.

Le lac sacré de Pushkar

La ville de Pushkar est construite autour du lac du même nom. La légende raconte qu’un cygne aurait déposé un lotus dans ce lac où le dieu Brahma l’aurait accueilli. Brahma est un des dieux fondateurs de l’hindouisme avec ses comparses Vishnou et Shiva. Les trois forment une trinité importante pour l’hindouisme.

Donc depuis cette histoire de cygne, les eaux du lacs sont considérées comme sacrées et s’y baigner fait partie du rituel hindou. Pushkar est d’ailleurs un des seuls lieux sacrés d’Inde a être dédié uniquement au dieu Brahma. C’est beaucoup plus petit et plus modeste que Varanasi mais il nous semble un peu plus sûr de se baigner dans ce petit lac que dans les eaux méga polluées du Gange!

Les ghats

En Inde, les ghats sont des escaliers qui permettent aux pèlerins de rejoindre les eaux de lac pour s’y baigner. Pushkar en compte 52. Pour pouvoir y accéder, il est obligatoire de se déchausser mais avec les températures caniculaires, la pierre est bouillante et il y est pratiquement impossible d’y poser la plante des pieds. Le supplice prend sûrement fin une fois qu’on rentre dans l’eau mais nous n’avons pas oser y aller. Déjà par respect pour les croyants parce que nous ne sommes pas hindous et que nous ne voulons pas avoir l’air de profaner les lieux et puis, nous ne sommes quand même pas convaincus de la propreté de l’eau.

Nous avons dû renoncer à aller à Varanasi et dans la vallée du Gange en général à cause de la saison des pluies. Nous aurions adoré y aller mais Pushkar a été une très belle alternative. Nous avons adoré l’architecture des temples ainsi que les ghats descendant dans le lac. Malgré que la ville soit frénétique, il y a une vraie sensation de calme et de sérénité une fois qu’on s’approche du lac.

Pour le retour nous allons repasser par Jaipur et s’y arrêter cette fois-ci afin d’aller découvrir les trésors de la capitale du Rajasthan.

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