Rejoindre un endroit précis en Inde, ça se mérite! Nous effectuons déjà un premier trajet de Varkala jusqu’à Ernakulam, dans la banlieue de Kochi. Jusque là, rien à signaler. Le train était presque à l’heure et presque vide! Ce fut un trajet relativement agréable au milieu des paysages de jungle du Kerala. Mais une fois arrivés à Ernakulam, ça se corse! Impossible de réserver un billet de train pour Coimbatore car c’est dimanche et tout est archi-complet! Le dimanche, toute la population indienne se retrouve dans les trains. Nous sommes donc bloqués une journée à Ernakulam et devons attendre lundi jusqu’à treize heures avant de pouvoir avancer un petit peu. Nous prenons notre mal en patience et trouvons de quoi nous occuper au Mangalavanam bird sanctuary. Ce n’est pas énorme mais ça fait du bien de s’éloigner du brouhaha de la ville dans cette petite forêt où diverses espèces d’oiseaux et de papillons se laissent observer.




Le lundi, nous sommes sur le pied de guerre avec nos sacs sur le quai de la gare pour continuer l’aventure et attendre notre train qui n’arrivera finalement qu’à quinze heures! C’est ponctuel pour l’Inde! Heureusement, nous avons des places à la fenêtre, ce qui nous permet de respirer un peu car le train est bondé. Nous traversons des kilomètres de rizières dans un paysage qui devient de plus en plus montagneux, avec des buffles, des singes et des paons aux abords des voies. Il est déjà bien tard quand nous arrivons enfin à Coimbatore, car s’il est rare d’avoir un train à l’heure en Inde, il est encore plus utopique d’espérer qu’un train rattrape son retard! Le lendemain, c’est en bus que nous parcourons les deux cents derniers kilomètres. Heureusement, cette fois notre chauffeur n’est pas un kamikaze de la route et nous ne sommes pas sujets au mal des transports malgré la montée du col de Palakkad et ses vingt-sept virages. Le trajet se passe en partie dans une réserve de léopards et de tigres, même si nous n’en avons pas aperçus. En revanche, singes et biches sont nombreux à nous observer depuis le bord de la route. C’est un superbe paysage de montagnes et de savane que nous traversons mais le trajet commence à être long et nous ne sommes pas fâchés, en fin de journée, d’arriver enfin à Mysore.
Mysore

Mysore (ou Mysuru) est la deuxième ville de l’état du Karnataka après Bangalore, et possède le titre prestigieux de capitale culturelle. Mais, avec son petit million d’habitants, à l’échelle de l’Inde, ça correspond plus à une petite bourgade qu’à une grande ville. Mysore est une petite ville indienne typique avec ses rickshaws, son trafic infernal, ses klaxons, ses odeurs et ses couleurs mais la municipalité à investi dans des vrais trottoirs protégés par des barrières! Il existe donc une ville en Inde où il est possible d’être piéton sans se fouler la cheville et sans risquer de se faire renverser par un véhicule. Le seul risque est de croiser une vache! Ce qui est sympa également c’est que la ville possède quelques anciens palais, relativement bien conservés, reconvertis aujourd’hui en bureaux administratifs.





Mysore Palace

En plein cœur de la ville, se trouve le Palais de Mysore, énorme édifice qui rassemble les architectures indiennes, anglaises, islamiques et mogholes. Oui, tout ça! L’édifice actuel à été construit entre 1897 et 1912, à l’emplacement même de l’ancien palais en bois qui a été détruit par un incendie en 1896. C’était au début un palais royal pour la dynastie des Wodeyar mais aujourd’hui, il appartient au gouvernement de l’état du Karnataka. Il n’a plus aucune fonction et est juste ouvert au public pour les visites touristiques. Visite que nous nous sommes empressés d’aller faire!





La cour extérieure

La cour extérieure abrite quelques bâtiments de style anglais, des temples (il y en aurait dix-huit en tout!) et des jardins à la française. Vu la chaleur écrasante, nous ne nous y sommes pas trop attardés. Dommage, car il semblerait que cette cour soit une vraie oasis de verdure au milieu de la ville.



La cour intérieure

La cour intérieure est très modeste pour un bâtiment de cette taille mais elle donne un bel aperçu de l’architecture typiquement indienne. Les façades sont quand même dignes d’intérêt!




A l’intérieur

L’intérieur est richement décoré! Rien n’est laissé au hasard. Même les couloirs et les escaliers reliant les différentes salles valent le détour. Et surtout, il ne faut pas oublier de regarder en l’air car les plafonds sont tout aussi sublimes!




La nef centrale

La première salle que nous visitons est la nef centrale impressionnante avec ses colonnes. Nous sommes juste dubitatifs par le choix de l’éclairage beaucoup trop vif car il ne met pas du tout la pièce en valeur. Mais nous savons que les Indiens ont un goût plus prononcé que nous, Occidentaux, par les couleurs vives et par tout ce qui brille.




La salle des audiences

C’est clairement, à nos yeux la plus belle salle du palais! C’est ici que le roi s’entretenait avec ses ministres et qu’il recevait ses invités prestigieux. La salle est ouverte sur l’extérieur et jouit donc d’un éclairage naturel. Le sol en mosaïque est incrusté de pierres semi-précieuses. Les peintures au plafond valent à elles seules le détour.





La salle des mariages

La structure au centre de la salle a été fabriquée à Glasgow, en Ecosse et pourtant, tout le kitsch à l’indienne est présent! Evidemment que c’est magnifique mais tous les détails ont tellement été travaillés que ça en devient surchargé! Mais les Indiens en raffolent et un mariage en Inde, surtout royal, n’est jamais sobre! Nous restons toujours dubitatifs sur le choix de l’éclairage mais il faudra bien qu’on s’y fasse!




Nous ne regrettons aucunement notre trajet, Mysore mérite amplement le détour. Nous ne voulions pas attendre le Rajasthan (si nous y arrivons un jour!) pour visiter un palais indien. Donc Mysore est une belle alternative culturelle pour les voyageurs qui restent seulement dans le sud de l’Inde.
Pour la suite, il y a des heures de transport qui nous attendent et nous verrons bien où nous atterrirons….
