La météo catastrophique, les inondations et les blocages de route par les grévistes ont eu raison de notre séjour en Bolivie et de notre entrée au Pérou par le lac Titicaca. C’est dommage car nous commencions vraiment à apprécier ce pays et que nous mourrions d’envie d’en découvrir un peu plus. Mais voilà, c’est le lot des voyages au long cours et nous savions qu’il fallait, une fois ou l’autre, avoir recours à un plan B. C’est notre premier changement de programme après presque trois mois de voyage, ça nous fait un peu bizarre et il nous faut apprendre à gérer cette petite frustration et ce sentiment de gâchis. Ce ne sera sûrement pas notre dernier alors autant s’y habituer et voir le côté positif plutôt que de nous apitoyer sur ce qui « aurait pu » ou « aurait dû » se passer.
C’est donc à regret que nous quittons la Bolivie et ses merveilles pour nous rendre au soleil au Chili mais déjà sur la route, dès les premiers kilomètres, nous attend un lot de consolation de taille : les paysages fabuleux du désert d’Atacama avec ses étendues de sel, ses lagunes, ses flamants roses et ses hauts volcans aux sommets enneigés au lever du jour car nous avons dû partir d’Uyuni à quatre heures du matin!

C’est au milieu de ces paysages sublimes, au milieu de nulle part, à 3700 mètres d’altitude que se trouve la frontière. Si sortir de la Bolivie fut une formalité malgré les 15 bolivianos (2 CHF / 1.75€) de bakchich à payer pour pouvoir quitter le pays, rentrer au Chili fut une autre paire de manches tellement les douaniers font preuve d’excès de zèle. Le contrôle minutieux des passeports, la fouille complète de tous les bagages et le passage du bus aux rayons X nous aura pris trois heures quarante-cinq! Avec la fatigue, la frustration d’avoir dû abandonner la Bolivie plus tôt que prévu et le froid, nous commençons à trouver l’attente insupportable! Malgré toutes les précautions prises de la part des douaniers, nous avons quand même réussi à passer illégalement un sachet de feuilles de coca que nous avions pris soin de planquer sous notre siège mais que nous étions prêts à abandonner au cas où il aurait été découvert.



Après une petite escale à Calama, ville sans intérêt mais qui nous aura permis de changer nos premiers pesos et de nous restaurer, nous reprenons un bus de nuit jusqu’à Arica où nous arrivons complètement crevés après plus de 24 heures de voyage.
Arica est une petite ville située à l’extrême nord du Chili, dans le désert d’Atacama, au bord de l’océan Pacifique à une petite vingtaine de kilomètres au sud de la frontière péruvienne. Elle ne possède pas un patrimoine architectural extraordinaire mais elle est colorée et ça compense un peu le manque d’arbres des alentours. Arica vit principalement de ses activités portuaires qui servent également à la Bolivie puisque cette dernière ne possède pas d’ouverture maritime. Elle jouit également d’une position privilégiée sur la Panaméricaine reliant le Chili au Pérou. On la surnomme d’ailleurs très joliment la Puerta del Norte (la porte du nord en français)






Le Morro

Le Morro est un promontoire rocheux de 130 mètres de hauteur qui surplombe la ville au sud et qui consiste un beau terrain de jeu pour notre grimpette du jour. Sur son sommet se trouvent le Christ-Roi symbolisant l’amitié entre le Chili et le Pérou ainsi que la tombe du soldat inconnu. D’en haut, il y a une vue superbe sur Arica et ses environs. Nous savions que la ville se trouvait en bordure du désert d’Atacama mais nous n’imaginions pas les dunes de sable arriver aussi près du centre et de l’océan. C’est assez impressionnant!





La plage

Arica possède une longue plage de près de sept kilomètres de long avec du sable fin rouge et noir provenant directement du désert d’Atacama ainsi que quelques spots de surf ou windsurf intéressants. Pour la baignade, c’est une autre paire de manches! Les courants sont très forts et Van s’y est congelée rien qu’en y trempant un orteil! La faute au courant de Humboldt, un méchant courant qui nous vient tout droit de l’Antarctique et qui remonte le long de la côte Pacifique jusqu’au nord de l’Equateur. Pour la bronzette, c’est agréable mais attention aux coups de soleil, ça tape fort par ici et avec le vent constant, on ne le sent pas forcément!
Malgré cet attrait de plages, Arica n’a pas cédé aux sirènes du tourisme balnéaire avec ses hôtels de luxe, le bétonnage de la côte et des discothèques ouvertes jusqu’au petit matin. Elle est restée une petite ville de province où la plage est utilisée surtout par la population locale et les mouettes et où il fait bon vivre. Il y a juste quelques bars sympas en bord de mer mais rien d’ostentatoire.



Le port

Malgré son importance vitale pour l’économie de la région, le port est vraiment le coin le plus sympa de la ville avec ses bateaux de pêche colorés et ses marchés aux poissons où on y sert des ceviches à tomber. Le retour des pêcheurs est attendu avec impatience surtout par les mouettes, les pélicans, et même par des otaries qui espèrent aussi avoir leur part du gâteau.





Bonus!

L’avantage d’être de ce côté du continent c’est que l’océan se trouve à l’ouest. Et qui dit ouest, dit couchers de soleil! Celui d’Arica nous a donné une palette de couleurs incroyable!





Cette toute petite incursion au Chili fut pour nous une très bonne surprise. Si le passage en douane nous a un peu rebuté et nous a donné une première image un peu négative du pays, pour le reste, ce n’est que du bonheur! Les gens sont chaleureux et, pour l’instant, c’est le pays où nous avons le mieux mangé depuis le début de notre périple. (#ceviche) Nous avons profité de températures bien agréables, du soleil et de l’océan! Nous avons enfin pu, après trois mois d’attente, manger du poisson et des fruits de mer! Ce sera notre seule étape chilienne puisque nous continuerons au Pérou pour la suite, mais ça restera un très bon souvenir de voyage!
