Songkhla, la douceur de l’extrême sud de la Thaïlande

Après sept semaines de volontariat dans notre bar de Cherating, nous retrouvons les joies du bus de nuit. Mais notre véhicule était confortable et l’air conditionné n’était pas réglé sur trop froid. Nous avons donc passé une nuit relativement bonne et, à six heures du matin, nous sommes déjà arrivés à la frontière entre la Malaisie et la Thaïlande. L’immigration thaï a pris un peu de temps car le douanier n’avait jamais entendu parler de la Suisse et il pensait  que nous venions d’un pays obscur qui nécessitait un visa. Une fois notre passeport enfin tamponné, nous nous mettons en route pour la gare où nous attend un train qui part dans les cinq minutes. Manque de bol, nous ne possédons pas un seul bath (la monnaie locale de Thaïlande) et les bureaux de change ne sont pas encore ouverts. Heureusement, nous avons pu corrompre le contrôleur avec des ringgits (la monnaie malaisienne) et embarquer dans le convoi pour Hat Yai.

Dès notre embarquement dans le train, nous sentons tout de suite que nous avons changé de pays. Ici nous trouvons des banquettes en bois, de la climatisation naturelle par les fenêtres grandes ouvertes et des vendeurs ambulants. Les mosquées cèdent peu à peu la place aux magnifiques temples bouddhistes typiques de la Thaïlande.

Petit arrêt à Hat Yai afin de changer de moyen de transport pour prendre un minibus et nous arrivons enfin à notre première étape : Songkhla!

Songkhla

Si nous avons atterri à Songkhla, c’est grâce à Jackie, une Thaï installée à Cherating originaire de la ville qui nous a conseillé d’y passer. Comme la ville est géographiquement bien située pour la suite de notre périple, nous avons suivi son conseil.

Songkhla est une petite ville bien tranquille pour la Thaïlande, située sur une lagune entre la Mer de Chine Méridionale et le le lac Songkhla, le plus grand lac naturel du pays. Jusqu’au XVIIe siècle, Songkhla était une principauté indépendante appelée Singora mais a été finalement rattachée au Royaume de Siam, l’actuelle Thaïlande. Il reste une petite partie des anciennes fortifications de la ville qui date de cette époque.

C’est à Songkhla que le 8 décembre 1941 débarquèrent les troupes japonaises marquant le début de la campagne de Malaisie. Ils y envahirent toute la péninsule jusqu’à Singapour. Si la date vous dit quelque-chose, c’est normal, c’est exactement le même jour que l’attaque de Pearl Harbor, toujours par l’armée impériale japonaise! Les Japonais étaient des guerriers cruels et sans cœur mais ils étaient organisés et savaient soigner leurs entrées!

Old Town

Aujourd’hui, et depuis la deuxième moitié du XXe siècle, ce sont les Chinois (encore eux!) qui ont pris possession du centre historique. C’est un véritable petit Chinatown vraiment sympa avec ses vieilles maisons chinoises, ses lampions rouges, ses temples et ses délicieuses soupes de nouilles. Nous sommes les seuls Occidentaux à déambuler dans les rues et, à part quelques touristes asiatiques, il n’y a pas d’étrangers. Les locaux sont sympas et pas du tout du genre à nous harceler pour nous vendre tout et n’importe quoi. C’est une Thaïlande tranquille dont nous n’avons pas vraiment l’habitude, mais c’est comme ça que le pays nous plaît!

A l’instar de quelques villes malaisiennes comme Ipoh, Georgetown ou encore Malacca, le centre historique de Songkhla regorge de Street Art et certaines fresques sont vraiment bien faites! De véritables œuvres d’art à ciel ouvert!

Le port

Côté lac, juste derrière Old Town, se trouve un des ports les plus importants de l’est de la péninsule malaise et de l’isthme de Kra, cette bande de terre un peu tordue qui relie la Malaisie péninsulaire au reste de l’Asie du Sud-Est. Les activités portuaires sont principalement tournées vers la pêche.

Temples bouddhistes

Partout en Thaïlande, il est possible d’observer des temples bouddhistes plus beaux les uns que les autres. Songkhla ne fait pas exception à la règle, il y a pratiquement un temple, voire plus, par rue!

Samila Beach

Songkhla ne se contente pas d’être une ville sympa, elle se targue de posséder une plage de rêve. Sable blanc, eaux turquoises et chaudes, îles karstiques, il est difficile de croire que nous sommes en pleine ville! C’est un véritable bol d’air qui s’étend sur plusieurs kilomètres. Lors de notre passage, le soleil cognait vraiment fort et il était impossible de rester sur le sable sans se brûler les pieds! Nous ne nous y sommes pas attardés de peur de prendre une insolation et des gros coups de soleil. Malgré cela, ça restera quand même une plage paradisiaque.

Tang Kuan Hill

En plein centre de la ville, se dresse la colline de Tang Kuan d’une petite centaine de mètres de hauteur. Il y a un funiculaire qui monte au sommet mais nous préférons prendre les escaliers afin de profiter d’une petite promenade en nature. C’est facile avec des escaliers et en plus, c’est superbement décoré.

Pavillon Rama IV

A mi-chemin, nous découvrons le pavillon dont la construction a été ordonnée par le roi Rama IV himself, le roi du Siam au XIXe siècle. Nous supposons que le monarque a choisi cet endroit pour jouir de la superbe vue sur le lac de Songkla et nous ne pouvons qu’approuver son choix!

Royal Pagoda

Arrivés au sommet, nous sommes accueillis par des singes et par un serpent que nous avons dérangé de sa sieste sur les escaliers. Heureusement, ce dernier ne nous en a pas trop voulu car avec sa couleur brun-rouge, nous doutons fortement qu’il soit inoffensif! Nous sommes à peine une dizaine de personnes au sommet, il y a plus de singes que d’humains! Si nous avons fait l’effort de monter, c’est pour découvrir la pagode royale, un stupa blanc surmonté d’une flèche dorée qui domine la ville. Et bien sûr, Bouddha qui est à l’honneur avec les différentes statues à son effigie que nous pouvons trouver un peu partout.

Evidemment, la vue sur Songkhla est incroyable!

Songkhla est un conseil que nous avons bien fait de suivre! C’est une ville tranquille, agréable à vivre, pas du tout touristique et, grâce à sa situation lagunaire, peu polluée! Ou du moins, nous ne sommes pas incommodés par la pollution atmosphérique. Nous qui déplorons que la Thaïlande ait vendu son âme au tourisme de masse, nous avons été vraiment surpris en bien de trouver ce genre de trésor.

Quant à la suite, ça se passera toujours à l’est mais l’ambiance sera beaucoup plus insulaire.