Notre séjour en Malaisie touchant à sa fin, nous en avons profité pour visiter quelques sites à proximité de Kuala Lumpur. Nous en avons également profité pour y passer le Nouvel An Chinois au son de la danse du Lion et des pétards. Nous avons surtout constaté que la communauté chinoise a déserté la ville pour profiter de ses vacances et célébrer l’entrée dans l’année du cochon en famille. Nous avons trouvé une capitale presque vide et plus calme que d’habitude mais avec quand même une petite ambiance festive pour ceux qui sont restés en ville.
Nous en avons profité également pour sortir du centre de la capitale pour aller découvrir des alentours qui , à nos yeux, valent le temps d’une petite visite.
Batu Caves

Dans la banlieue nord de Kuala Lumpur, à une dizaine de kilomètres du centre ville, se dresse le plus grand sanctuaire hindou en dehors de l’Inde : Batu Caves. Vu que c’est facile d’accès avec le train de banlieue et gratuit, nous en avons profité pour y aller faire un tour. Malheureusement, nous ne sommes pas les seuls à avoir eu la même idée et la gare d’arrivée est déjà saturée tellement il y a de monde.
A la base, dans les années 1860, ce sont des paysans chinois qui exploitaient la grotte afin d’en extraire le guano, un mélange d’excréments d’oiseaux et de chauves-souris utilisé comme fertilisant. Certes, ce n’est pas très appétissant mais ce n’est sûrement pas pire que les produits chimiques qu’on utilise aujourd’hui. Ensuite, ce sont des commerçants tamouls qui sont arrivés et fondèrent un lieu de culte dédié à Murugan, le dieu de l’armée divine. C’est lui qui est représentée par l’immense statue dorée haute de 43 mètres et qui garde l’entrée des escaliers qui permettent l’accès aux grottes.
A peine sortis de la gare, nous sommes tout de suite mis dans l’ambiance avec ces immenses falaises karstiques vieilles de plus de 200 millions d’années super impressionnantes et les différentes statues de divinités hindoues.





La grotte

Il faut grimper 271 marches pour accéder à la grotte. Outre les temples et diverses statues, on y trouve également des chauve-souris et des macaques crabiers. Ces derniers étant habitués aux touristes sont très peu farouches, donc dangereux, toujours à quémander de la nourriture. Nous avons beau être vaccinés contre la rage, nous ne tenons pas à tester la morsure de singe! Mais une fois arrivés à l’intérieur de la grotte, nous oublions ces petits désagréments simiesques. Nous sommes fascinés, impressionnés et un peu déroutés aussi. Avec ses cent mètres de hauteur, ces cent mètres de longueurs, ces trente mètres de largeur et ses deux cents mètres de profondeur, la grotte est superbe et surtout énorme! C’est un véritable trésor géologique mais nous avons encore un peu de peine avec tout ce kitch indien. Nous savons que chaque statue a une signification particulière pour les Hindous et nous ne voulons pas blasphémer mais, dans ce trésor naturel, nous aurions apprécié un peu de sobriété.






Nous avons été impressionnés plus par la roche karstique que par les temples en eux-mêmes, c’est juste une question de goût. Il faut quand même reconnaître que c’est assez fou d’avoir construit tout ce sanctuaire avec tous ces petits détails architecturaux dans un endroit pareil! Et ça nous permet également d’approcher d’un peu plus près la culture de l’Inde, pays que nous ne connaissons pas encore.
Putrajaya

Nous changeons radicalement de décor par rapport à Batu Caves. Putrajaya est la capitale administrative de la Malaisie, c’est-à-dire que le gouvernement et tous les ministères se trouvent dans cette ville. Cette ville nouvelle, inaugurée en 2003, est sortie tout droit de l’imagination de l’ancien premier ministre afin de désengorger Kuala Lumpur. Elle est idéalement située dans une vallée verdoyante au climat agréable, à mi-chemin entre Kuala Lumpur et l’aéroport international et est desservie justement par le train de l’aéroport.






Persiaran Perdana

Persiaran Perdara est le boulevard principal de Putrajaya. C’est ici que se trouvent tous les ministères de la Malaisie. Le boulevard commence sur le magnifique pont Putra Bridge, d’architecture islamique, et court jusqu’à la résidence du Premier Ministre dans une symétrie toute stalinienne. A noter que le choix architectural n’est pas dû au hasard ou juste à l’esthétique. Malgré un multiculturalisme important, la Malaisie reste un pays musulman et seuls les citoyens de cette confession, en général issus de l’ethnie malaise, ont le droit d’exercer des métiers en rapport avec les fonctions gouvernementales. Toutes ces détails arabisants dans les monuments sont là pour souligner l’importance de l’islam dans le pays.





.
Perdana Putra

Ce bâtiment, également d’architecture islamique, qui domine la ville sur sa colline est la résidence ainsi que les bureaux du Premier Ministre, c’est donc ici que se trouve le gouvernement de la Malaisie. A noter que le pays est une monarchie constitutionnelle, comme le Royaume-Uni par exemple. C’est donc le Premier Ministre qui gouverne le pays.



Taman Botani

Même après son indépendance, la Malaisie a gardé le concept très britannique de jardin botanique dans ses villes. Putrajaya n’échappe donc pas à la règle malgré son statut de ville nouvelle. Et c’est tant mieux! Malgré le côté bien rangé et bien propret du parc, la faune locale est venue y établir ses quartiers : oiseaux, papillons, tortues, macaques, libellules, etc. Ça reste tout de même quelque-chose entièrement façonné par la main de l’homme mais, sachant qu’auparavant, à cette même place, il y avait des kilomètres carrés de plantations de palmiers à huile, ce jardin botanique contribue à un petit retour à la nature.







Pavillon marocain

Lors de notre balade dans le jardin botanique, nous sommes tombé sur cette petite Alhambra miniature. C’est en fait un pavillon marocain érigé en l’honneur des excellentes relations diplomatiques entre le Maroc et la Malaisie. Son architecture est typiquement mudéjar et ne dénoterait pas dans une médina comme Fès ou Marrakech. Même des palmiers dattiers y ont été plantés pour faire plus vrai!






Putra Mosque

La mosquée de Putrajaya est le premier édifice de la ville a avoir été achevé, c’était en 1999. Son minaret mesure 116 mètres de haut et elle peut accueillir jusqu’à 10’000 fidèles. Malheureusement, nous sommes arrivés en pleine prière du vendredi et nous n’avons pas pu approcher. Mais nous avons quand même pu constater qu’elle est magnifique! Nous adorons sa couleur rose qui contraste joliment avec le vert profond de la végétation.
Cyberjaya

Cyberjaya est la Silicon Valley malaisienne avec ses institutions universitaires, informatiques, technologiques et de médecine de pointe. Le but était de rivaliser avec la vraie Silicon Valley américaine mais, entre temps, la crise économique asiatique est passés par là. Néanmoins, le secteur reprend peu à peu des forces et si, à terme, la Malaisie pourrait dépendre économiquement de Cyberjaya plutôt que du pétrole et de l’huile de palme ça pourrait être bénéfique.


Bien sûr, pour une productivité maximale, il faut que les employés de toutes ces entreprises se sentent bien! C’est pourquoi qu’un immense parc urbain a été emménagé. Plus sauvage que le jardin botanique de Putrajaya, il est essentiellement composé de marécages. Environnement qui nous rappelle fortement les Everglades, les alligators en moins, les varans en plus.





C’était très sympa de voir une fois une ville construite de toutes pièces à l’aube du XXIe siècle. Même si l’ambiance rappelle un peu Disneyland ou un autre parc d’attractions, l’âme de la ville reste toute malaisienne avec ses parcs, ses appels à la prière et ses food courts.
Voilà, c’était notre ultime étape en Malaisie, cette fois nous quittons le pays pour de bon, en tout cas pour ce périple. Nous allons traverser la mer d’Andaman pour de nouvelles aventures au Sri Lanka!




5 réflexions sur « Autour de Kuala Lumpur : Batu Caves & Putrajaya »