Dans la suite de nos aventures ferroviaires nous avons testé pour vous :
- Assis sur nos sacs à côté des toilettes. Heureusement, ça n’a pas duré longtemps car, à moins d’être champion d’apnée, l’odeur est vraiment insupportable! Surtout que les trains ne sont pas climatisés et qu’il fait super chaud!
- Assis sur les compartiments à bagages. Ce n’est pas très confortable mais la densité de population est assez faible.
- Assis à la porte les jambes dehors sur le marchepied. C’est un peu étroit pour nous deux mais il y a la vue panoramique sur les paysages magnifiques du sud de l’Inde et l’air conditionné naturel.
- En ayant une place assise mais c’est parce-que nous avions réservé les billets au préalable.
Après toutes ces aventures et un petit trajet en bus pour traverser la chaînes des Ghâts Occidentaux, nous pénétrons enfin dans l’état de Goa!

Goa est un petit état côtier de la mer d’Arabie coincé entre le Maharashtra et le Karnakata bien plus grands. L’histoire a commencé comme dans beaucoup d’endroits. Ce sont les Portugais, dont Vasco de Gama himself, qui ont découvert le coin et qui y ont bâti un comptoir au XVIe siècle. L’endroit leur a tellement plu qu’ils y sont restés jusque en 1961! Même les Anglais sont partis d’Inde avant eux, en 1947!
Palolem Beach

Nous nous octroyons une petite pause playa à Palolem, dans le sud de l’état. C’est la station balnéaire typique avec ses hôtels, ses restaurants, ses bars et ses échoppes où on t’interpelle constamment d’un « Hello my friend! Look my shop! Buy something! » Mais la plage est vraiment sympa et l’eau a la température de l’air (36-37 degrés).
Par contre, nous sommes les rois du mauvais timing! Nous sommes arrivés en plein week-end de Pâques dans le seul état chrétien de toute l’Inde! Bon ce n’est pas si grave en soi, les autres états ne célébrant pas la Résurrection de Jésus, ce n’est pas la grande saison touristique. Mais, pendant les jours fériés, la vente d’alcool est totalement interdite à Goa! C’est loupé pour notre mojito en bord de mer! C’est déjà la deuxième fois que nous sommes victimes d’une « ley seca » (littérallement : loi sèche)! La première fois, c’était lors de notre arrivée au Mexique le week-end des élections présidentielles.





Panaji

Panaji est la capitale de l’état de Goa et est située à 70 kilomètres au nord de Palolem. Mais pour effectuer ce saut de puce, ça nous a pris la journée entre trains en retard, changement de train dans la gare chaotique de Madgao et chauffeurs de rickshaws n’ayant aucune idée de notre destination.




Centre colonial

On nous avait conseillé de nous arrêter à Panaji que si nous avions le temps pour admirer les deux ou trois bâtiments historiques qui subsistent. Quelle ne fut pas notre surprise de trouver un vrai centre colonial, bordélique à l’indienne certes, mais relativement bien conservé avec des jolies maisons colorées. Le vice-roi du Portugal décida de s’y installer en 1759 après un tremblement de terre qui détruisit en partie Old Goa et d’y bâtir par la même occasion une nouvelle ville, Nova Goa, qui devint capitale de la colonie.







Eglise Notre-Dame-de-l’Immaculée-Conception

Construite en 1609, ce joyau du baroque portugais domine la ville de Panaji. On y accède par un escalier en zigzag d’un blanc aussi immaculé que la façade de l’église. C’est un lieu de culte encore actif aujourd’hui et on y donne encore la messe en portugais tous les dimanches.




L’intérieur

L’intérieur est plutôt sobre pour une église de ce genre, malgré quelques dorures, mais possède tout de même quelques richesses et surtout, ça nous permet de rester à l’ombre quelques instant car dehors le soleil cogne vraiment très fort!



Old Goa

Tout près de Panaji se trouve Old Goa, la toute première capitale de la colonie portugaise de Goa qui a été abandonnée après un tremblement de terre en 1759 au profit de Nova Goa, aujourd’hui Panaji. On y trouve tout un ensemble assez fou d’églises et de couvents de style baroque colonial. Tout cet ensemble est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Basilica de Bom Jesus

Construite entre 1594 et 1602, cette basilique abrite le corps de François-Xavier, un missionnaire espagnol ayant passé du temps à Goa. Nous trouvons les briques apparentes assez stylées. C’est un lieu de pèlerinage important pour toute la communauté chrétienne d’Inde.




Le cloître

C’est une cour intérieure typique avec ses arcades comme on trouve dans presque tous les couvents catholiques d’Europe du Sud. Il y a une crèche géante permanente au milieu du jardin luxuriant. Au mois d’avril, en plein cagnard et dans une végétation tropicale, l’esprit de Noël n’est pas vraiment là! En plus, ce n’est même pas la bonne fête puisque nous venons de fêter Pâques! Mais il vaut quand même la peine de sortir dans le cloître pour y jeter un coup d’œil.





Sé Cathédrale

Achevée en 1619, la cathédrale Sainte-Catherine est une des églises les plus anciennes et les plus grandes d’Asie. Avec sa façade blanche et son style baroque typique portugais, elle nous fait penser au couvent Sao Vicente de Lisbonne mais ici, il n’y a pas la brise du Tage pour nous rafraîchir.




L’intérieur

Au premier abord, l’intérieur de la cathédrale paraît très sobre avec ses hautes parois blanches qui apportent une fraîcheur bienvenue. (La température extérieure est de 38 degrés!). Mais c’est trompeur et la nef dévoile rapidement toute ses richesses notamment avec ses nombreuses chapelles latérales toutes construites dans un souci du détail évident.




Eglise Saint-François d’Assise

Tournant le dos à la cathédrale, cette église datant du début du XVIIe siècle abrite également un couvent franciscain converti aujourd’hui en musée archéologique que nous n’avons pas eu le courage de visiter.




L’intérieur

Ici, c’est le marbre rose qui domine et nous sommes fans! Les dorures sont tout aussi belles que dans les autres édifices. Par contre les chapelles sont beaucoup plus épurées, mais ça ne veut pas dire qu’elle sont moches!




Goa fut une étape très intéressante entre playa et culture. C’est aussi une partie de l’Inde un peu plus soft et plus reposante également. Cependant, nous avons quand même eu une grosse déception : contrairement à Malacca, les Portugais sont partis sans laisser la recette des pasteis de nata! Mais nous devons reconnaître que la gastronomie indienne est délicieuse et qu’elle n’a pas besoin d’apports européens pour être savoureuse!
Goa a failli être notre dernière étape indienne. Nous avons vraiment de la peine avec certaines différences culturelles et, contrairement à la plupart des autres pays, tout le monde n’est pas bienveillant, certaines personnes sont même carrément hostiles. Mais nous avons fait également des rencontres extraordinaires qui marquent les esprits et qui nous donnent envie d’avancer. Nous avons donc décidé de laisser une deuxième chance à l’Inde en nous envolant pour Delhi afin de découvrir une partie du nord du pays.

9 réflexions sur « Goa et son histoire portugaise »