Après avoir passé les fêtes de Noël du côté d’Hô Chi Minh Ville et du delta de Mékong, nous étions censés prendre la route pour le nord plutôt que nous prélasser à la playa. Rassurez-vous, il n’y a pas eu de changement de programme, nous avons toujours rendez-vous à Hanoi avec les parents de Fabien. Ils ont pourtant suivi de près nos premières aventures vietnamiennes en tant que lecteurs assidus de ce blog. Malgré tout, ils sont toujours plus motivés que jamais à effectuer ce voyage même s’il faut manger du Pho ou autre chose de salé pour le petit déjeuner.
Donc oui, évidemment que nous allons les rejoindre au nord! Mais voilà, nous avons passé des heures à étudier de fond en comble les possibilités de transports, la durée des trajets, les prix, etc…, nous en sommes venus à la douloureuse et frustrante conclusion que l’avion sera beaucoup plus pratique pour un prix identique. Du coup, nous avons un peu de temps pour profiter de la douceur météorologique et humaine du sud.
Vung Tau n’est pas l’endroit le plus pittoresque du Vietnam mais il y règne une vraie douceur de vivre où les gens ont le sourire et n’hésitent pas à nous lancer des « Hello » à chaque coin de rue. C’est une petite station balnéaire prisée des habitants de Hô Chi Minh Ville car elle y est relativement proche et facilement accessible en bus. Nous avons mis à peine deux heures pour y arriver.
La Playa

Franchement, la plage de Vung Tau n’a pas grand chose à envier à certaines de ses consœurs plus au nord comme Nha Trang et Mui Ne. C’est une longue plage de sable de plus de trois kilomètres. Le sable n’est pas super fin mais la mer est belle, assez chaude pour la baignade et les courants sont parfaits pour la pratique du kite surf. Ce qui nous a particulièrement plu, c’est que la plage est fréquentée principalement par les locaux et que le coin n’est pas gangréné par le tourisme de masse.





Dinh Thâng Tam

Nous délaissons un peu la plage pour essayer d’aller nous cultiver un peu, même si ce n’est pas le but premier de notre séjour ici. Nous ferons le plein de culture un peu plus tard. Dinh Thâng Tam est un petit temple chinois qui a le rang de palais divin et qui a été construite dans les années 1840 pour protéger le port qui était très important à l’époque et qui subissait les assauts des pirates. Il n’a pas l’air comme ça mais ce temple organise chaque année. du quinzième au dix-huitième jour du huitième calendrier lunaire (en gros, à la mi-automne) un festival des pêcheurs qui compte parmi les plus grands festivals du pays.





Miếu Bà Ngũ Hành

C’est un temple bouddhiste construit en 1832. En 1850, il a été agrandi et cette nouvelle partie a été consacrée à la déesse Thuy Long. Comme beaucoup de pagodes au Vietnam, les éléments bouddhistes sont agrémentés de quelques symboles hindouistes comme la svastika (la croix gammée hindoue) ou les parasols. On doit ce mélange aux Chams, un peuple d’origine indonésienne qui s’est installé au centre et au sud du Vietnam dès les XIIIe siècle et qui ont apporté la doctrine Theravada inspirée de l’hindouisme mais utilisée dans le bouddhisme au Vietnam.





Le Christ-Roi

Elle se mérite cette statue du Christ-Roi! Il faut gravir pas moins de 811 marches pour y accéder à une altitude de 167 mètres! Non, nous n’avons pas eu le courage de compter les marches mais il y a une jolie petite plaque de marbre sur chacune d’entre elle avec son numéro qui nous permet pour voir où nous en sommes dans notre progression. Ce qui ne nous aide pas beaucoup puisque nous savons le nombre final de marches montées qu’une fois arrivés au sommet! Avec la végétation sèche, il y a très peu d’ombre et la montée est un peu pénible en plein cagnard. Nous sommes d’ailleurs assez étonnés par toute cette sécheresse plus digne du pourtour méditerranéen en été que de l’Asie du Sud-Est mais Vung Tau se situe, comme sa sœur plus au nord, Mui Ne, sur un cap, ceci explique sûrement cela. Mais le chemin d’accès est sympa, entre bougainvilliers en fleurs et frangipaniers. Il est agrémenté de statues racontant plusieurs passages de la Bible, comme un vrai chemin de croix que nous pouvons trouver dans tous les pays catholiques. Nous y avons même trouvé les Rois Mages, qui, avec leurs chameaux, font moins tache dans la chaleur vietnamienne que dans les pays du nord en hiver!





La statue du Christ mesure trente-deux mètres pour une envergure de dix-huit mètres. Elle est posée sur un socle en béton haut de quatre mètres orné d’une fresque dorée représentant la Cène, le dernier repas de Jésus. La construction a commencé en 1972 mais avec la guerre, la chute de Saigon et la prise de pouvoir par le parti communiste, tout a été suspendu pour une durée de vingt ans. Les travaux ont repris au début des années 1990 pour être achevés en 1994. C’est un peu kitch à l’asiatique, surtout le panneau doré représentant la Cène, mais il vaut quand même la peine de grimper la colline pour voir ça.




Depuis le sommet, la vue est obstruée par les arbres, mais ça vaut quand même le coup d’œil. Heureusement que le climat est très sec sinon nous ne verrions que des feuilles! Mais nous aurions eu de l’ombre pour effectuer notre grimpette! On ne peut malheureusement pas tout avoir.




Vung Tau n’est pas vraiment pittoresque mais c’est une petite ville sympa, près d’Hô Chi Minh Ville et pourtant si loin de sa frénésie et de sa circulation. En étant totalement en dehors des circuits habituels, elle n’a pas (encore) vendu son âme au tourisme mais possède une plage de rêve et des bistrots sympas à prix doux.
C’était un joli petit lieu de villégiature avant d’entamer nos prochaines aventures qui se poursuivront bien plus au nord.

2 réflexions sur « Vung Tau, la station balnéaire des Saïgonnais et son Christ-Roi »