Bilan du Vietnam

Après toutes ces aventures dans cet immense et fascinant pays, en compagnie de nos amis et des parents à Fabien, il est temps de vous livrer notre traditionnel bilan.

  • Durée du séjour : 71 jours, presque deux mois et demi
  • Budget : difficile d’établir un budget précis car nous avons des amis et des proches très généreux. Encore un IMMENSE MERCI à eux! En mode backpack, ça donne environ 35,20 CHF (33,10€) par jour, visa compris.
  • Distance parcourue : 6724 kilomètres. De Ha Tien (frontière cambodgienne tout au sud) – Rach Gia – SaigonMui NeDalatNha Trang – Saigon – Can Tho – Saigon – Nha Trang – Saigon – Vung Tau – Saigon – HanoiBaie d’HalongHuêHoi An – Saigon – Can Tho – Rach Gia – Phu Quoc en bus, train, avion et ferry. L’itinéraire n’est pas du tout logique mais nous avons du concilier avec les rendez-vous que nous avions.
  • Extrême d’altitude : le niveau de la mer sur les côtes et à Phu Quoc, 1500 mètres à Dalat.
  • Extrêmes de température : 14 petits degrés à Hanoi sous un crachin désagréable, 35 degrés sous le soleil à Saigon.
  • Mots de vietnamiens appris : presque tous concernant la nourriture, mais la prononciation, ce n’est pas vraiment ça… Un « Cam On » mal prononcé peut transformer un sympathique « merci » en un « tais-toi! » pas très poli.

J’aime / J’aime pas

Nous n’allons pas déroger à la règle et allons vous livrer tout ce qui nous a plu, ou pas, au Vietnam.

Pas top

  • Le stress : Nous sommes arrivés au Vietnam par le Cambodge, un pays qui est particulièrement relax. Nous nous sommes donc pris une baffe en pleine tronche avec le stress de la population. La zénitude typiquement asiatique n’est pas passée par ici! Les gens empruntent les trottoirs à scooter pour gagner quelques précieuses secondes et si tu ne démarres pas au quart de tour lors du passage du feu au vert, tu as droit à un concert frénétique de klaxons! Devoir attendre quelques minutes est le summum du supplice pour un Vietnamien. Même à Singapour, grand centre financier dynamique ou la population est accro à son job, l’ambiance est bien plus zen.
  • Les villes : c’est moche, c’est bruyant, c’est pollué et la circulation est vraiment infernale. Seule Hoi An sort du lot grâce (ou à cause) de son potentiel touristique et de son centre-ville rendu aux piétons.
  • Les petites magouilles : Nous parlons ici de petites magouilles pas bien méchantes pour essayer de nous soutirer quelques milliers de dongs supplémentaires par-ci, par-là, pas de grosses arnaques. Ce n’est pas bien grave mais à la longue c’est usant de toujours devoir être sur ses gardes pour déjouer ces petits plans un peu mafieux.

Trop bien!!

  • La gastronomie: Eh non, ce n’est pas dans ce bilan que nous ferons l’impasse sur la bouffe! Et pour cause! Le Vietnam a sûrement une des meilleures gastronomie d’Asie, voire du monde! C’est très savoureux grâce à des ingrédients comme l’ail, la coriandre, la citronnelle, le poivre ou encore le basilic-menthe, mais ce n’est jamais trop épicé. Mention spéciale pour les légumes et, dans les endroits appropriés, les fruits de mer.
  • Le café : Il est tellement bon que nous lui accordons un paragraphe entier! Et pourtant, nous sommes très exigeants en matière de café! Ce sont les Français qui ont apporté la coutume de boire du café mais, sur ce coup là, l’élève a dépassé le maître! Les Vietnamiens ont totalement assimilé le concept de s’installer dans un troquet sympa pour boire un excellent café. D’ailleurs, c’est la seule activité pour laquelle ils prennent le temps et ne sont pas stressés.
  • Les paysages : montagnes verdoyantes, longues plages de sables, rizières, petits canaux dans le delta du Mékong, roches karstiques dans la sublime baie d’Halong,… Le Vietnam possède une variété de paysages incroyable! Dommage que la protection de l’environnement ne soit pas une priorité.
  • Les transports : principalement les bus. C’est fiable, confortable, facile à utiliser et relativement bon marché.
  • Les sites culturels : Le Vietnam a une histoire incroyablement riche dont on peut en visiter certains vestiges un peu partout. Les 54 différentes ethnies du pays participent également à la richesse culturelle du Vietnam. Nous qui aimons bien creuser un peu pour comprendre l’endroit où nous nous trouvons, avons été servis.
  • Le Têt : Beaucoup vous déconseilleront de vous rendre au Vietnam pendant le Têt. Pas nous! Certes, beaucoup d’endroits comme des restos sont fermés mais se promener dans le centre de Saigon sans trafic, ça n’a pas de prix. Les rues sont décorées avec des fleurs et certaines sont même rendues aux piétons pendant la fête. Les gens sortent leurs plus beaux habits pour déambuler au milieu des décorations et ils sont même particulièrement zen et souriants durant cette période. Le Têt fait tellement partie de la culture vietnamienne, toutes ethnies et religions confondues, qu’il serait presque dommage de ne pas y assister une fois dans sa vie.

Bizarreries made in Vietnam

  • La communication : Au Vietnam, il est très difficile de se faire comprendre en anglais. Mais ce n’est pas un problème! Les gens débordent d’ingéniosité pour se faire comprendre (signes, mimes, sourires,…) et c’est souvent hilarant. Grâce à l’alphabet latin, nous avons assimilé quelques mots en vietnamien mais pour la prononciation, y a encore du boulot. Nous avons souvent déclenché, malgré nous, quelques fous-rires!

Nous avons globalement adoré notre séjour au Vietnam malgré quelques petits points négatifs qui, finalement, sont assez anecdotiques.  Nous sommes conscients de n’avoir survolé qu’une petite partie de ce fascinant pays mais nous avons déjà découvert des coins et des plats extraordinaires. Ce séjour restera émotionnellement à part puisque nous avons pu revoir nos amis et famille qui ont fait le déplacement rien que pour nous. Encore un grand MERCI à eux!

Phu Quoc, le Vietnam côté île paradisiaque

Après un circuit éprouvant, après le Têt et après avoir baladé Raymond et Angela dans Saigon et à Can Tho, nous avons décrété que nous méritions tous des petites vacances balnéaires. Notre choix s’est porté sur Phu Quoc, au sud des côtes cambodgiennes car c’est un endroit que nous ne connaissions pas du tout et car la position de l’île dans le golfe de Thaïlande nous garantissait des baignades dans une mer chaude.

Duong Dong

C’est le village principal de l’île et c’est ici que vit la population locale, les resorts pour touristes se trouvant à un petit kilomètre plus au sud. Nous avons été étonnés de trouver un vrai village vietnamien sur cette île touristique qui vit au rythme de la pêche et du marché.

Dinh Cau

Au bout de la minuscule plage urbaine, se trouve un promontoire rocheux avec un phare et le temple Dinh Cau, un petit temple bouddhiste construit en 1947.  Au sommet, il y a une jolie vue sur la mer et ses rochers, sur le village et, plus au nord, sur les montagnes de Kampot, au Cambodge.

Long Beach

C’est la plage principale de l’île et aussi la plus touristique. Elle se situe à un bon kilomètre au sud de Duong Dong.  Elle est bordée de bars et de resorts mais il faut reconnaître qu’elle en jette quand même. L’eau est claire et chaude. Le sable est un peu grossier mais c’est idéal pur un gommage de peau naturel. Il y a évidemment d’autres plages un peu plus sauvages et également très belles mais nous avons préféré y emmener nos maillots plutôt que notre appareil photo.

Coconut prison

Nous nous sommes difficilement bougés de notre transat pour aller nous cultiver un peu. Avant d’être un paradis balnéaire, Phu Quoc était un lieu de bagne. Le site pénitentiaire a été construit par les Français, pendant la colonisation, pour y emprisonner les indépendantistes. En 1967, le régime de Saigon l’a remise en état pour y enfermer les prisonniers de guerre communistes. Aujourd’hui, le site se visite et les scènes de torture ont été reconstituées avec des mannequins et c’est bien glauque. Encore une visite très intéressante sur la Guerre du Vietnam mais aussi bouleversante. A l’instar du musée de la guerre à Saigon, n’y emmenez pas vos enfants!

Merci Raymond et Angela!

C’est à Phu Quoc que ce sont terminées nos vacances en famille avec Angela et Raymond, les parents de Fab, après un long périple commencé à Hanoi. Merci à vous d’être venus partager une partie de notre aventure! Merci d’avoir voulu découvrir notre mode de vie qui a bien changé en deux ans! Bravo d’avoir osé manger salé pour le petit déjeuner, avec les baguettes! Merci surtout pour votre bonne humeur et votre humour! Revenez quand vous voulez!

En ce qui nous concerne, l’année 2019 et ce début 2020 ont été très intenses. (Visite de Sabah, du Sri Lanka, du Moyen-Orient, grosse baffe en Inde, retour en Malaisie pour travailler dans un bar et finalement reprise de la route à travers le nord de l’Asie du Sud-Est pour finir au Vietnam et y rencontrer famille et amis). Il est temps pour nous de mettre notre voyage sur PAUSE quelques temps et de rentrer « à la maison » (en Malaisie donc) pour nous poser et travailler sur différents projets. Il est vrai que la dernière fois que nous vous avons annoncé une trêve, nous avons tenu une dizaine de jours avant de repartir sur les chapeaux de roues. Ferons-nous mieux cette fois-ci? Affaire à suivre…

Hô Chi Minh Ville / Saigon

Si elle n’est pas la capitale du Vietnam, Hô Chi Minh Ville en est la plus grande ville et son poumon économique avec tous les désagréments que cela engendre : trafic infernal, surpopulation, pollution, urbanisation anarchique, etc. Et dire qu’à la base, ce n’était qu’un petit village de pêcheurs khmer!  La première chose qui nous vient à l’esprit en débarquant en ville, c’est de fuir à tout prix. Mais Hô Chi Minh n’est pas dépourvue d’intérêt et possède quelques trésors qui valent le détour. Nous allons essayer de vous les faire découvrir dans cet article.

Petite mise au point sur le patronyme

Vous avez sûrement remarqué dans nos précédents articles vietnamiens que nous utilisons parfois le nom Hô Chi Minh Ville et parfois le nom Saigon lorsque nous évoquons cette ville. Mais qu’en est-il exactement?

Depuis 1975, lors de la victoire du nord à la fin de la guerre, les communistes débaptisèrent Saigon au profit d’Hô Chi Minh Ville, Hô Chi Minh étant leur leader décédé cinq ans plus tôt. C’est lui qui a son horrible mausolée à Hanoi  en forme de lotus qui n’est pas un lotus. C’est donc officiellement le nom de la ville. Mais ce n’est pas si simple….

  • Le centre historique s’appelle encore officiellement Saigon
  • La gare s’appelle officiellement Saigon
  • La ville est traversée par la Saigon River
  • La bière locale s’appelle Saigon
  • Le code de l’aéroport est SGN
  • Au sud du pays, plutôt anticommuniste, la population parle de Saigon pour ne pas prononcer le nom d’un leader communiste.

Pour résumer, au nord, il faut parler d’Hô Chi Minh Ville et au sud il faut plutôt utiliser le nom Saigon.

Saigon, capitale de l’Indochine française

C’est à Saigon que les Français établirent la capitale de l’Indochine alors composée des actuels Vietnam, Cambodge et Laos. Il reste quelques bâtiments coloniaux dans le centre historique mais la guerre a passé par là et tout n’est pas en parfait état de conservation. Nous sommes bien loin de la « Perle de l’Orient » de l’époque.

Notre-Dame de Saigon

Evidemment, les Français ne pouvait pas envisager une capitale sans cathédrale digne de ce nom! Il entreprirent donc sa construction, dans un style néo roman, en 1887 pour l’achever 3 ans plus tard. Son emplacement a été nommé « Place de la commune de Paris » en hommage à la capitale française. Malheureusement, nous n’avons pas pu y jeter un œil car Madame s’offre une grande cure de jouvence et l’accès y est interdit pendant les travaux.

L’Hôtel de ville

C’est sûrement un des plus beaux édifices coloniaux que nous n’ayons jamais vus! Dommage qu’il se trouve devant une rue très circulante. Ce palais, d’architecture française typique de l’époque, date de 1908. Aujourd’hui, il abrite quelques bureaux municipaux officiels.

L’ancienne poste

Juste à côté de Notre-Dame, se trouve le bâtiment qui abritait la grande poste centrale de Saigon. Sa construction qui date de 1891 a été commanditée par l’Administration des Postes Françaises. La structure métallique a été réalisée par Gustave Eiffel himself! A l’intérieur, on ne trouve plus que quelques agences touristiques et des boutiques de souvenirs mais la décoration d’époque y est encore bien observable.

Marché de Ben Thanh

C’est le cœur névralgique de la ville et le marché s’y déroule encore tous les jours dans ce bâtiment colonial. Mais ce marché a, à nos yeux, vendu son âme au tourisme, il est beaucoup trop aseptisé et se contente de vendre du café vietnamien hors de prix et des souvenirs made in China.

Musée de la Guerre

Le Vietnam est tristement connu pour sa guerre sanglante qui a décimé le pays entre 1955 et 1975. Un musée très intéressant lui est dédié dans le centre de Saigon. Attention! Ames sensibles s’abstenir! Ce n’est pas très glamour et les images sont d’une violence inouïe mais elles représentent bien les horreurs subies par la population durant ce cruel conflit. Une visite instructive sur la guerre du Vietnam mais évitez d’y emmener vos enfants.

Palais de la Réunification

Après la défaite des Français lors de la guerre d’Indochine et les accords de Genève de 1954 prévoyant deux états séparés provisoirement par le 17ème parallèle, la présidence sud-vietnamienne prit ses quartiers dans un superbe palais colonial appelé pour l’occasion, palais de l’Indépendance. Mais, en 1962, le bâtiment fut bombardé lors d’un coup d’état manqué contre le président Ngô Dinh Diem. Ce dernier donna l’ordre de reconstruire un palais digne de la grandeur du Vietnam du Sud. Mais nous sommes dans les années soixante, décennie architecturalement très déprimante, et c’est cet affreux bloc de béton qui sortit de terre. Ngô Dinh Diem ne vit jamais la fin des travaux puisqu’il fut assassiné en 1963 lors d’un coup d’état, réussi cette fois. C’est lui qui s’est fait tuer devant la cathédrale de Cholon. La palais a été inauguré en 1966 sous le président Nguyen Van Thiêu. C’est ici qu’a eu lieu la capitulation sud-vietnamienne au profit des Viet Congs et du Vietnam du Nord.

Le président recevait ses alliés américains et divers ambassadeurs dans plusieurs bureaux décorés avec goût et selon la tradition vietnamienne. Il organisait également des banquets d’une centaine de convives dans un luxe vraiment indécent, sachant que la guerre faisait rage à l’extérieur.

Les appartements privés

Il faut avouer que, par rapport au reste du palais, le président et sa famille vivaient dans des appartements relativement modestes. Mais, la part dédiée au loisirs était importante : cinéma, salle de jeu, bar, salon privé de la Première Dame, bibliothèque privée,…

Terrasse et héliport

Sur le toit-terrasse du palais, a été aménagé un héliport où il y avait toujours un hélicoptère prêt à décoller. L’architecte a également prévu, sur la terrasse, une pièce de méditation afin que le président pût réfléchir à ses stratégies de défense du pays. Mais Nguyen Vân Thiêu préféra y  faire construire une piste de danse et y organisa de nombreux bals. Peut-être que s’il avait passé plus de temps à peaufiner sa tactique militaire plutôt qu’à jouer à Fred Astaire, ses successeurs, qui ont dirigé le pays durant une semaine, respectivement 3 jours, n’auraient pas dû mener le pays à la capitulation…

Les bunkers

Ce n’est pas ce qui saute aux yeux en premier en visitant les étages, mais le palais a été construit en temps de guerre. Tout un labyrinthe de bunker a donc été conçu au sous-sol sous des murs capables de résister à des bombes de 2000 kilos. On y trouve surtout des bureaux et des salles de télécommunications

Et le plus important…

Inviter tous ces gens c’est bien joli, mais il faut les nourrir! Heureusement, tout est prévu avec cette gigantesque cuisine qui possède un équipement très moderne pour l’époque.

Le Têt

Le Têt est l’évènement de l’année au Vietnam. C’est le Nouvel An lunaire et est très similaire au Nouvel An chinois. Le fêter à Saigon est très étrange car la ville se vide d’une bonne partie de ses habitants, le trafic est très fluide et la majorité des commerces est fermée. La rue Nguyen Huê, la rue principale qu’on pourrait comparer avec les Champs Elysées de Paris, est fermée au trafic et a été superbement décorée de fleurs. Les habitants s’y baladent en tenues traditionnelles qui sont très élégantes. Le 25 janvier 2020, nous avons pris congé de l’année du cochon pour entrer dans celle du rat.

Saigon ne détient pas la palme de la ville la plus pittoresque du Vietnam mais sûrement celle de la plus sympa. Une fois passé le choc du trafic infernal,  nous avons découvert une ville jeune, dynamique, souriante et ouverte d’esprit. C’est un endroit qui a une âme, comme nous les aimons!

Hoi An et son pont japonais

Depuis Huê, nous prenons la route en direction du sud et nous traversons un paysage extraordinaire de lagunes surplombées par des montagnes verdoyantes.

Nous empruntons ensuite la route du col des Nuages, culminant à 496 mètres d’altitude, au milieu d’une jungle luxuriante. C’est une forêt tropicale qui a tout juste une quarantaine d’années puisque tout à été rasé pendant la guerre suite à l’utilisation du napalm et autres produits chimiques tout aussi chelous. C’est impressionnant de voir à quel point la nature reprend ses droits en si peu de temps! Nous ne nous sommes pas arrêtés au sommet car c’était blindé de monde et, comme son nom l’indique, nous étions sous les nuages. Par contre, un peu plus bas, il y a une vue époustouflante sur la baie de Da Nang.

Hoi An

Après ce superbe trajet, nous arrivons dans la petite ville de Hoi An dont le centre historique est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Hoi An était un port important sur les routes maritimes du commerce de la soie, ce qui attira les Chinois, les Japonais puis, plus tard, les Français. Mais le port s’est ensablé au XIXe siècle et la ville perdit son statut privilégié au profit de Da Nang, 30 kilomètres plus au nord, au bord de la mer de Chine Méridionale.  Grâce à sa situation en retrait des points stratégiques, la ville fut épargnée par la guerre et garde, encore aujourd’hui, la totalité de son patrimoine pratiquement intact. Fab et Van partent à la découverte de ces trésors pendant qu’Angela et Raymond profitent de se faire chouchouter dans un spa.

Côté chinois

Ce sont les marchands chinois et japonais qui se sont installés à Hoi An et qui ont mis sur pied un comptoir en découvrant le potentiel maritime du lieu. Le quartier japonais a, petit à petit, été envahi par les Chinois qui y ont laissé leur style architectural. Ce sont des petites maisons en bois de fer, bois résistant aux crues annuelles, construites pour respecter l’harmonie entre le yin et le yang. Aujourd’hui, elles servent principalement de boutiques de souvenirs mais n’ont pas totalement perdu de leur charme.

Côté France

Les Français ont débarqué pendant l’âge d’or de Hoi An, avant l’ensablement du port et, évidemment, ils s’y sont installés rebaptisant la ville Faifo. Ils y bâtirent leurs propres bâtiments coloniaux avec leur couleur jaune moutarde caractéristique. La peinture des façades n’était pas seulement là pour montrer la suprématie des Français mais aussi pour sa résistance à l’humidité lors des inondations. Aujourd’hui, cette couleur jaune donne un aspect très lumineux au centre historique, surtout par temps ensoleillé.

Le pont japonais

C’est le seul édifice qui est encore entièrement de style japonais à Hoi An. Il a été construit en 1593 pour relier les quartiers japonais et chinois et reste un des seuls ponts couverts d’Asie du Sud-Est.

Kim Bong

Il suffit de traverser la rivière pour changer totalement d’ambiance!  Nous sommes ici dans un petit village de campagne très calme, bien que Hoi An ne soit pas si frénétique. On y trouve surtout des ateliers de menuiserie et de sculptures qui fournissent les boutiques de la vieille ville de Hoi An. On y vit au rythme de la pêche au carrelet chinois, technique que nous avons découvert à Kochi, dans le sud-ouest de l’Inde.

Les lampions

La nuit tombée, la ville s’illumine avec des centaines de lampions de toutes les formes et de toutes les couleurs. Si les lampions extérieurs sont en coton synthétique pour supporter l’humidité, les lampions traditionnels sont fabriqués en soie. Cette dernière est produite intégralement à Hoi An : de l’élevage des vers à soie à la confection de tissus, vêtements, broderies et bien sûr des fameux lampions.

Malgré son côté très touristique, Hoi An est une ville pleine de charme. Le fait que le centre-ville ait été rendu aux piétons nous a beaucoup plu. Les paysages du centre du Vietnam nous ont également scotchés!

Voilà, le circuit découverte est terminé.  Nous avons visité des endroits incroyables, nous avons appris énormément sur la culture vietnamienne mais nous avons trouvé le rythme beaucoup trop rapide, nous qui aimons prendre le temps de nous imprégner d’un lieu et de le découvrir en profondeur. Nous sommes un peu frustrés de n’avoir que survolé cette région qui paraît incroyable.

Maintenant, nous allons changer de style. Ainsi, Raymond et Angela vont découvrir le mode de voyage backpack à la Van&Fab!

Tam Coc & baie d’Halong

Nous quittons enfin l’enfer urbain de Hanoi pour nous retrouver, après presque trois heures de route, dans un endroit bien plus naturel à Ninh Binh.

Ninh Binh n’a absolument rien d’intéressant mais c’est la porte d’entrée pour Tam Coc, plus connu sous l’appellation de baie d’Halong terrestre. Ce surnom est dû a ses pics karstiques sortant comme des champignons de la terre. La météo se montrant capricieuse, nous devons composer avec la brume mais cette dernière donne au lieu un côté mystique et enchanteur qui nous fascine.

Rivière Ngo Dong

Le meilleur moyen de visiter la baie d’Halong terrestre c’est… sur l’eau! (Logique non?) Pour cela, il nous faut une barque! Mais heureusement, nous avons des rameurs de choc!

Pendant toute la navigation, nous sommes complètement éblouis par le paysage qui défile sous nos yeux. Les pics de granite sont impressionnants et les rizières à leurs pieds sont très belles. Nous sommes ravis d’enfin nous retrouver en pleine nature sans trafic avec seulement le chant des oiseaux comme bruit. Autre chose très appréciable, il n’y a pas de bateau à moteur, tout se fait à la rame. Malgré le monde, il y règne un silence appréciable.

Les grottes

Il nous faut traverser plusieurs grottes durant le parcours. D’ailleurs, Tam Coc signifie « les trois grottes ». C’est en passant sous ces monstres de pierres que nous prenons conscience de l’ampleur du travail de la nature sur des années au gré des phénomènes météorologiques. Traverser ces cavernes a vraiment été sympa car la température y est bien plus douce qu’à l’extérieur!

Baie d’Halong terrestre

Puisque nous sommes dans la baie d’Halong terrestre,  il est logique de la découvrir… par la terre! Pour cela, rien de tel que le vélo! Même si Angela n’est pas trop de cet avis. Mais la beauté des paysages traversés finit par mettre tout le monde d’accord!

Dèn Cùa Quan

Notre balade à vélo nous emmène à ce magnifique temple taoïste du XVe siècle.  Le Têt approchant, nous assistons aux préparatifs des offrandes. Quelle n’est pas notre surprise de constater que ces dernières se composent, entre autres, de canettes de bière!

Baie d’Halong

Qui n’a jamais rêvé à l’évocation de la baie d’Halong? Cette baie naturelle du golfe du Tonkin composé de près de 2000 îles karstiques calcaires sur 43’000 hectares? Nous, nous en rêvions depuis longtemps. Nous en rêvions tellement que nous appréhendions d’y aller de peur d’être déçus, surtout que ces dernières années, les visiteurs ont été virulents dans leurs critiques. (montagnes de déchets, hordes de touristes, trop de bateaux,…). Nous ne sommes donc pas totalement sereins et réjouis quand nous embarquons sur le bateau qui nous fera découvrir cette beauté naturelle pendant deux jours.

Première bonne surprise : avant d’embarquer on nous annonce tout de suite que les plastiques sont totalement interdits dans la baie. Dans un Vietnam pas du tout porté sur l’écologie, c’est une mesure qui mérite d’être saluée. Apparemment, le coin a dû subir un gros nettoyage en règle car la baie est propre et il n’y a pas un déchet qui traîne. Nous sommes également agréablement surpris par la fréquentation touristique. Certes, nous ne sommes pas seuls mais il n’y a pas trop monde. Nous profitons donc du paysage époustouflant qui défile sous nos yeux malgré une météo peu clémente.

Les grottes

Avec l’érosion, les roches karstiques regorgent de grottes et de cavernes naturelles. Nous avons justement grimpé sur un de ces rochers d’où nous avons pu observer une partie de la baie depuis en haut.

A l’intérieur, c’est une succession de stalactites et de stalagmites formées par des années d’érosion. Ce qui nous a vraiment plu, c’est la température, bien pus agréable qu’à l’extérieur!

La playa

Certains îlots possèdent même une plage de sable. Vu la saison, la baignade est inenvisageable mais en été, avec le sable fin, l’eau turquoise et le paysage de rêve, il y a bien pire comme endroit pour aller faire trempette.

Fishing village

Une des particularités de la baie d’Halong, ce sont ses villages flottants. La vie s’y organise autour de la pêche et de la culture des huitres perlières.

Le village que nous avons traversé en barque se trouve dans une baie presque totalement fermée. Partout où nous regardions,  nos yeux se posaient sur d’immenses parois de calcaires. Nous avons également eu l’occasion d’apercevoir quelques rapaces et échassiers profitant de la quiétude du lieu.

Waw! Nous n’avons pas de mots pour décrire ces paysages tellement ils sont splendides! Nous ne regrettons pas une seconde d’avoir succombé à ces noms enchanteurs de Tam Coc et de la baie d’Halong, nous n’avons pas été déçus, au contraire!

Après ces lieux magiques, il est temps de descendre un peu plus au sud afin de retrouver des températures acceptables…

Hanoi, la capitale trépidante à l’histoire complexe

Voilà, nous sommes partis pour de nouvelles aventures au nord du Vietnam, accompagnés de Raymond et Angela, les parents de Fab que nous avons récupérés à l’aéroport après 2 heures d’attente dues aux vacances du Têt.

Sans réelle surprise, Hanoi est encore plus désordonnée, plus anarchique, plus polluée et plus infernale qu’Hô Chi Minh Ville. En plus, nous avons atterri dans un brouillard à couper au couteau digne d’un hiver londonien (ou du Nord Vaudois pour ceux qui connaissent). Difficile dans ces conditions d’avoir une bonne première impression du lieu. Par contre, elle a plus à offrir culturellement. La ville a moins souffert de la guerre que sa rivale du sud, elle a donc pu mieux conserver son patrimoine historique.

French touch

Hanoi a été la capitale de l’Indochine française entre 1902 et 1945. Elle conserve un riche patrimoine colonial dans un bon état de conservation. Malheureusement, entre les rues hyper circulantes, les fils électriques et les enseignes de mauvais goûts, ce trésor historique n’est vraiment pas mis en valeur.

L’opéra

Construit en 1910 de style néoclassique, il est fortement inspiré de l’opéra Garnier à Paris. Sa grande salle peut accueillir jusqu’à 600 personnes. C’est clairement le plus beau bâtiment de Hanoi. Il est juste dommage que le rond-point lui faisant face soit en permanence congestionné par le trafic.

Têt market

En ce mois de Têt, les ruelles du centre-ville se sont transformées en un gigantesque marché dédié aux festivités du nouvel an vietnamien. Les rues se sont parées de fleurs, de rouge et d’or et la frénésie n’a rien à envier à la période du shopping de Noël en Occident.

Lac Hoan Kiem

Enfin un havre de paix où les scooters ne peuvent pas accéder! On y trouve le pont du soleil levant, symbole de la ville et un îlot sur lequel repose un stupa appelé tour de la Tortue qui rend hommage à l’animal sacré du même nom. Elle fut construite en 1886, pendant l’époque coloniale, et mélange l’architecture européenne et chinoise. Le lac regorge de légendes concernant un roi, une épée et des tortues géantes. Au fond du lac, repose un Bombardier américain depuis la guerre du Vietnam. A ce jour, Américains et Vietnamiens ne sont toujours pas parvenus à se mettre d’accord sur la récupération de l’épave.

Marché Dong Xuan

Ce marché a également été construit pendant l’époque coloniale, en 1889. C’est le plus grand et le plus ancien marché de Hanoi. Il est constitué principalement de stand de grossistes qui revendent leurs produits, majoritairement du « made in China » à des petits marchands. Nous qui allons au marché juste pour admirer les beaux étals de fruits et légumes, nous sommes restés sur notre faim sur ce coup là car, hormis quelques épices et confiseries, il n’y a que des babioles sans intérêt.

Pagode Trân Quoc

C’est une vieille pagode construite au VIe siècle située sur une île du lac de l’Ouest, qui est le plus grand lac de Hanoi. C’est un grand centre du bouddhisme au Vietnam. Le point le plus marquant du temple est son immense stupa de 11 étages et haut de 15 mètres érigé à la mémoire de Bouddha.

Mausolée de Hô Chi Minh

Mais qui est donc ce mec qui a donné son nom à la plus grande ville du pays et qui repose dans un mausolée digne de Lénine? Déjà, Hô Chi Minh n’est même pas son vrai nom, il s’appelait Nguyen comme presque n’importe quel vietnamien. Mais ce n’est pas pour son surnom qu’il est connu. Pour faire bref, il a fondé le parti communiste vietnamien sur le modèle marxiste-léniniste, il a proclamé l’indépendance du Vietnam face aux Français et il a été président de la République Démocratique du Vietnam c’est à dire le Vietnam du Nord de l’époque. Rien que ça! Voilà pourquoi on lui a construit un mausolée en forme de lotus, la fleur nationale du Vietnam. Euh… de lotus?? Apparemment, pour les communistes, un lotus c’est gris, moche et carré digne de l’URSS.

A proximité du mausolée se trouve le parlement vietnamien dans un bâtiment tout aussi stalinien.

En face de ces horreurs se dresse le palais présidentiel qui se trouve, lui, dans une superbe bâtisse coloniale. C’était le palais du gouverneur d’Indochine. Hô Chi Minh a refusé d’y séjourner pendant son mandat présidentiel en préférant une maison plus modeste.

Une demeure plus modeste signifie pour Hô Chi Minh un superbe parc résidentiel d’architecture coloniale, un garage pour ses trois voitures et un centre médical personnalisé. Nous qui pensions naïvement que le communisme prônait le fait d’être tous égaux…

La pagode au pilier unique

Comme son nom l’indique, c’est une pagode qui repose sur un seul pilier. Elle date du XIe siècle mais les Français la détruisirent complètement. Le gouvernement vietnamien décida de la reconstruire en remplaçant en pilier qui à l’origine était en teck, par du béton.

Temple de la littérature

Cette fois, nous changeons du bouddhisme, du catholicisme et du taoïsme pour découvrir le confucianisme, la troisième philosophie chinoise. A l’origine, ce complexe n’avait rien de religieux, il a été construit en 1070 dans le but de fonder une académie confucéenne. Le temple de la Littérature est donc la plus ancienne université du Vietnam. Aujourd’hui, c’est un des temples dédiés à Confucius les plus importants du pays.

Hanoi est une ville qui regorge de trésors historiques et culturels. Malheureusement, le trafic infernal et la pollution rendent les visites pénibles. Nous avons également souffert du froid : il n’a fait que 14 petits degrés sous un vent rempli d’humidité. Sachant que le record de froid de notre périple est de 13 degrés, nous sommes dans des limites basses.  Angela et Raymond, qui ont quitté la Suisse avec 5 degrés, se sont beaucoup mieux adaptés au climat et ont bien rigolé quand ils nous ont vus débarquer avec un équipement digne d’une expédition au Pôle Nord.

La suite devrait se passer loin de l’enfer urbain dans un endroit plus naturel…

Cholon : Chinatown de Saïgon

En attendant notre vol pour Hanoi, nous voulions découvrir un quartier méconnu d’Hô Chi Minh Ville. Pour cela, il faut parcourir 11 kilomètres depuis le centre ville mais c’est facilement accessible en bus urbain, le réseau de transport étant assez bon, pas très compliqué à comprendre une fois qu’on a pris le pli et très bon marché.

Cholon est aussi moche, anarchique, pollué et infernal que le reste de la ville mais l’ambiance est totalement différente. C’est ici que s’est implantée la communauté chinoise de la ville au XVIIIe siècle après avoir été chassée de Bien Hoa, à 32 kilomètres de là, pour son soutien à la dynastie Nguyen. Comme nous ne sommes qu’à quelques semaines du Têt, le nouvel an vietnamien, et également du Nouvel An Chinois, tout le quartier s’est paré de fleurs et de couleurs rouge et or.

Cholon et Saigon étaient deux villes distinctes jusqu’en 1931 quand elle fusionnèrent pour devenir Saigon-Cholon, puis tout simplement Saigon en 1956.Les Français sont également passés par là.  On peut apercevoir quelques vestiges de l’époque coloniale mais la guerre est passée par là et ils se font rares. Aujourd’hui, Cholon est le 5ème arrondissement d’Hô Chi Minh Ville et est habitée principalement par la communauté chinoise.

Le marché

C’est un marché comme on en trouve beaucoup en Asie avec ses aliments en vrac, ses fruits séchés, ses contrefaçons, ses babioles improbables, etc Il est intéressant pour son architecture. Ce sont les français qui construisirent le bâtiment entre 1928 et 1930 avec les techniques bien de chez eux mais en respectant les traditions architecturales orientales. Un petit temple chinois se trouve dans sa cour intérieure. Aujourd’hui, le marché fait la liaison entre le delta du Mékong et les autres arrondissements d’Hô Chi Minh Ville.

Les pagodes

Dès leur installation, les Chinois entreprirent la construction de leurs lieux de cultes. Encore aujourd’hui, le quartier regorge de temples et de pagodes. En ce mois de Têt, beaucoup de vietnamiens viennent en costumes traditionnels prendre la pose. Les photos serviront de support pour des cartes de vœux qui seront envoyées pour l’occasion.

Bà Thiên Hau Temple

C’est un temple taoïste construit au XIXe siècle et dédiée à la déesse de la mer Thiên Hau.

Nghia An Pagoda

Cette pagode a également été construite au XIXe siècle mais est dédiée à la philosophie bouddhiste. Le bouddhisme chinois est très proche du bouddhisme vietnamien. Les deux branches dépendent directement du courant de pensée mahayana, né au nord de l’Inde mais très vite répandu en Chine. C’est la plus grande pagode du quartier.

Quynh Phu Temple

Ce temple taoïste a été construit en 1824 par les Chinois originaires de Hainan, une île au sud de la Chine. D’ailleurs Quynh Phu est un ancien patronyme de Hainan. Il est également dédié à la déesse de la mer.

Eglise Saint-François-Xavier

Comme Cholon était distincte de Saigon au début de l’époque coloniale, il est logique d’y trouver sa propre cathédrale. Elle a été construite entre 1900 et 1902 dans le plus pur style néo-baroque de l’époque. Depuis, les chinois l’ont customisée avec des ornements traditionnels. Le complexe abrite également une école catholique. D’ailleurs un des élèves a insisté pour pouvoir poser, tout fier et tout sérieux dans son uniforme scolaire. Pour la petite anecdote historique, c’est sur le parvis de cette église, en sortant de la messe, que Ngo Dinh Diem, président du Vietnam du Sud, se fit assassiner en 1963, accélérant l’escalade qui conduira à la Guerre du Vietnam.

L’intérieur est assez épuré pour une cathédrale de cette importance. Nous avons débarqué en plein milieu d’une messe donc nous sommes restés en retrait pour ne pas jouer aux touristes trouble-fêtes.

Cholon est un quartier vivant et vraiment sympa! Nous sommes juste étonnés, pour un Chinatown, de n’avoir vu que très peu d’inscriptions en mandarin. Ce coin est la preuve qu’il vaut la peine de faire abstraction du trafic et de la pollution pour aller découvrir quelques trésors d’Hô Chi Minh Ville même si le premier réflexe en arrivant dans cette mégapole est « Courage, fuyons! ».

Nous préparons évidemment un article sur Saigon (le centre-ville s’appelle toujours officiellement Saigon) et autres curiosités d’Hô Chi Minh Ville mais ce sera pour après le Têt puisque nous y reviendrons pendant les festivités.

En attendant, nous allons commencer de nouvelles aventures 1600 kilomètres plus au nord, dans la capitale où nous rejoindrons les parents de Fab pour, dans un premier temps, un circuit d’une dizaine de jours au nord et au centre du pays. Ce sera l’occasion pour nous de découvrir une autre façon de voyager.

Vung Tau, la station balnéaire des Saïgonnais

Nous étions censés prendre la route pour le nord plutôt que nous prélasser à la playa.  Rassurez-vous, il n’y a pas eu de changement de programme, nous avons toujours rendez-vous à Hanoi avec les parents de Fabien surtout que la lecture de notre précédent article et le fait de devoir manger du Pho au petit déjeuner ne leur ont même pas fait peur. Mais après avoir étudié de fond en comble les possibilités de transports, la durée, les prix, etc, nous en sommes venus à la douloureuse et frustrante conclusion que l’avion sera beaucoup plus pratique pour un prix identique. Du coup, nous avons un peu de temps pour profiter de la douceur météorologique et humaine du sud.

Vung Tau n’est pas l’endroit le plus pittoresque du Vietnam mais il y règne une vraie douceur de vivre où les gens ont le sourire et n’hésitent pas à nous lancer des « Hello » à chaque coin de rue. C’est une petite station balnéaire prisée des habitants de Hô Chi Minh Ville car elle y est relativement proche et facilement accessible.

La Playa

Franchement, la plage de Vung Tau n’a pas grand chose à envier à ses consœurs plus au nord comme Nha Trang et Mui Ne. C’est une longue plage de sable de plus de 3 kilomètres. Le sable n’est pas fin mais la mer est belle, assez chaude pour la baignade et les courants sont parfaits pour la pratique du kite surf. Ce qui nous a particulièrement plu, c’est que la plage est fréquentée principalement par les locaux et que le coin n’est pas gangréné par le tourisme de masse.

Dinh Thâng Tam

C’est un petit temple chinois qui a été construite dans les années 1820 pour protéger le port qui était très important à l’époque.

Miếu Bà Ngũ Hành

C’est un temple bouddhiste construit en 1832. En 1850, il a été agrandi et cette nouvelle partie a été consacrée à la déesse Thuy Long. Comme beaucoup de pagodes au Vietnam, les éléments bouddhistes sont agrémentés de quelques symboles hindouistes comme la svastika (la croix gammée hindoue) ou les parasols. On doit ce mélange aux Chams, un peuple qui s’est installé au centre et au sud du Vietnam dès les XIIIe siècle et qui ont apporté la doctrine Theravada inspirée de l’hindouisme mais utilisée dans le bouddhisme au Vietnam. 

Le Christ-Roi

Elle se mérite cette statue du Christ-Roi! Il faut gravir pas moins de 811 marches pour y accéder à une altitude de 167 mètres! Surtout qu’avec la végétation sèche, il y a très peu d’ombre. Nous sommes d’ailleurs assez étonné par toute cette sécheresse plus digne du pourtour méditerranéen que de l’Asie du Sud-Est mais Vung Tau se situe sur un cap, ceci explique sûrement cela. Mais le chemin d’accès est sympa, entre bougainvilliers en fleurs et frangipaniers. Il est agrémenté de statues racontant plusieurs passages de la Bible, comme un vrai chemin de croix que nous pouvons trouver dans tous les pays catholiques.

La statue mesure 32 mètres pour une envergure de 18 mètres. Elle est posée sur un socle en béton haut de 4 mètres orné d’une fresque dorée représentant la Cène. La construction a commencé en 1972 mais avec la guerre, la chute de Saigon et la prise de pouvoir par le parti communiste, tout a été suspendu pour une durée de 20 ans. Les travaux ont repris dans les années 1990 pour être achevés en 1994.