Mérida côté Playa : Progreso et Celestun

Si Mérida, malgré son patrimoine architectural digne d’intérêt, peut paraître étouffante, elle ne se situe qu’à quelques encablures du golfe du Mexique. Il est donc facile de passer une journée à la playa sans avoir à dormir dans les hôtels hors de prix de la côte. En tant qu’amoureux de la mer, nous avons évidemment été jeter un coup d’œil au littoral que nous avions zappé lors de nos deux dernières visites.

Regardez la clarté de l’eau!!

Progreso

la plage des pêcheurs

Progreso est le moyen le plus rapide de rejoindre la mer depuis Mérida. Il faut compter une petite heure de trajet en y incluant le trafic pour sortir de la ville. Des bus font la navette entre les deux localités toutes les 20-30 minutes pour 23 pesos (1,10€ ou 1,10 CHF) par trajet.

Progreso est située sur une île séparée du continent par des lagunes. C’est l’extrémité nord-ouest de la péninsule du Yucatan. En face, à plusieurs centaines de kilomètres au large, c’est la Louisiane. Cette impression du bout du monde est renforcée par un temps tristounet et un fort vent auxquels nous avons droit à notre arrivée.

Progreso ne nous séduit pas vraiment : la plage n’est pas ouf (bon, c’est vrai nous sommes pénibles en ce qui concerne les plages) et elle est bordée d’un malécon aux restos, bars, boutiques de souvenirs et hôtels plus kitchs les uns que les autres. C’en est presque à faire passer Cancun pour un modèle de sobriété.

Outre le tourisme et les activités portuaires, la principale économie de la ville est la pêche. Les pêcheurs partent depuis la plage occidentale de la ville qui nous plait déjà plus car plus sauvage et exempte de reggaeton qui fait saigner nos pauvres oreilles sur le malécon. Le seul bruit est le cri des mouettes qui attendent impatiemment le retour des pêcheurs afin d’essayer de leur soutirer quelques morceaux de poisson. Certes, ce n’est pas Zanzibar mais c’est déjà plus sympa de se balader de ce côté-ci que sur le malécon.

En 2016, une baleine s’est échouée sur la plage de Progreso et n’a malheureusement pas pu être sauvée. Son squelette a été sauvegardé, nettoyé et est aujourd’hui exposé le long du malécon. C’était un jeune spécimen qui n’avait pas encore fini sa croissance mais qui pesait tout de même dans les quatre tonnes! Imaginez un peu ce que doit manger un ado en pleine croissance de ce poids là! Pas étonnant que les mouettes soient affamées!

Le squelette repose sur une structure en fer qui respecte la taille réelle du baleineau. L’histoire est très triste mais, en même temps, c’est super intéressant et très impressionnant de pouvoir se représenter la grandeur de cet animal sachant que c’est le plus grand mammifère du monde. Même si pour cette espèce, le rorqual commun, il n’est qu’en deuxième position dépassé par la baleine bleue. Pour vous donner une idée : mesurant 1m83, Fab n’a pas eu besoin de se baisser pour passer sous la colonne vertébrale de la baleine.

Réserve écologique « El Corchito »

Nous quittons la plage pour nous rendre du côté des lagunes. Un petit trajet en lancha permet d’y accéder et est compris dans le prix d’entrée de la réserve (90 pesos pour les étrangers soit 4,45€ ou 4,45CHF auxquels il faut ajouter 35 pesos de consigne si vous avez un sac à dos) Faites en sorte de ne pas avoir de nourriture sur vous car on vous la confisquera à l’entrée afin d’éviter de vous faire attaquer par les animaux qui sentent la bouffe à des kilomètres à la ronde.

Nous sommes un peu surpris par la « disneylandisation » de la réserve. En tant qu’Européens, nous ne sommes vraiment pas habitués à l’aménagement à l’américaine des sites naturels ou historiques. Nous nous attendions également à un chemin plus long avant de nous rappeler que les Mexicains ont exactement la même philosophie que leurs voisins du nord, celle d’effectuer le moins de pas possible. Pour eux, c’était la rando de la semaine, pour nous, à peine trois pas.

Une fois cette petite déception passée, nous nous concentrons sur ce que la réserve a à nous offrir et finalement, ce n’est pas si mal. Nous traversons une magnifique mangrove et sachant que cet écosystème est primordial pour la sauvegarde du littoral, nous ne pouvons que saluer l’effort qui a été fait pour la préserver. La forêt est traversée par des cours d’eau alimentant quelques cénotes où il est possible de s’y baigner. L’eau est belle et claire mais il faut partager son bain avec des poissons et quelques tortues.

Outre des oiseaux, des papillons, des tortues et des poissons, nous avons eu la chance de croiser des coatis ainsi que des ratons-laveurs. Ces derniers sont de la même espèce que ceux que nous pouvons apercevoir sur le Vieux Continent. En effet, ces petites bêtes toutes mignonnes sont originaires d’Amérique et ce sont les colons, anglais ou espagnols, qui les ont introduit en Europe.

Malgré son côté un peu surfait, nous sommes bien contents que cette réserve existe. Elle ne sera pas rasée au profit de zones hôtelières comme c’est souvent le cas sur la côte de toute la péninsule du Yucatan et si ça peut amener des familles et sensibiliser la jeune génération à la nature, c’est déjà ça de pris.

C’est trop dur la vie

Celestun

La superbe plage de Celestun

Cette fois, la météo est de notre côté pour notre petit trip à Celestun. Pas si petit que ça le trip puisque ce petit village de pêcheurs se situe à 95 kilomètres de Mérida et nous avons mis deux bonnes heures et demi pour y arriver, le bus desservant tous les petits bleds se trouvant sur la route.

Nous sommes conquis dès notre arrivée par ce petit village un peu du bout du monde qui a gardé son âme à l’ambiance vraiment chill. Ici pas de grands hôtels, juste quelques petites maisons colorées, aux façades parfois défraîchies, mais pleines de charme et quelques bars de plages servant de délicieux ceviches.

A la descente du bus on vient directement nous proposer des tours pour voir les flamants roses dans la ria de Celestun, un énorme estuaire classée réserve naturelle et un sanctuaire pour oiseaux. Nous n’y avons pas été parce que, déjà, nous sommes allergiques aux tours et qu’il n’y a pas d’autres moyens de s’y rendre. De plus, résidant dans la baie de Cadiz, nous vivons pratiquement entourés de flamants roses toute l’année. (Oh les blasés!). Bref, tout ça pour vous dire que ce genre d’activité existe et que les flamants ne sont pas une légende, nous en avons aperçu depuis le bus!

La playa

Côté plage, on est sur du lourd! Du sable blanc, une eau turquoise, des cocotiers se balançant au rythme de la brise marine sans aucune construction style grand hôtel en son bord! Le rêve! Tout juste quelques petits restos de plages, où il fait bon se poser en se restaurant les pieds dans le sable dans une ambiance toute caribéenne même si techniquement nous ne sommes plus dans les Caraïbes. Celestun se trouvant sur la côte ouest de la péninsule du Yucatan, nous sommes donc sur les rives du Golfe du Mexique. Mais nous n’allons quand même pas chipoter pour quelques données géographiques alors que nous sommes sur une plage de rêve!

Si Progreso nous a un peu laissés sur notre faim, nous avons été conquis par Celestun et sa douceur de vivre. Nous vous recommandons chaudement cette dernière si vous êtes à Mérida pour quelques jours.

Cette fois, nous allons vraiment quitter le Yucatan pour prendre la direction du sud où de nouvelles aventures, on l’espère, nous attendent!

Sagunto, sa juderia, son château et sa playa

Nous vous l’annoncions depuis des mois! Cette fois, ça y est! Nous sommes enfin arrivés en terre hispanique! Pour y arriver, nous avons choisi le train par conviction écologique, mais aussi parce-que nous étions bien chargés vu que nous avons pris toutes nos affaires restées en Suisse. Il nous reste encore quelques petites tracasseries administratives mais dans l’ensemble, nous sommes bien installés.

Nous avons également profité de jouer les touristes pour vous présenter le lieu où nous avons posé nos sacs le temps que la situation due à la Covid-19 se décante.

Mais, c’est où Sagunto?

En Espagne! (Sans blague!) Sagunto est une petite bourgade à 25 km au nord de la ville de Valence sur la côte méditerranéenne. Plus de 60’000 habitants quand même la petite bourgade, mais à l’échelle espagnole, c’est un village. A l’échelle suisse, c’est une mégapole! C’est le fief familial de Fabien où sa maman et ses tantes possèdent un appartement près de la plage. (Un grand MERCI à elles de nous laisser l’occuper!) A première vue, ça ressemble à une station balnéaire sans intérêt mais, en y regardant de plus près et en s’éloignant de la plage, il y a quelques sites dignes d’intérêt.

Sagunto

Vue de Sagunto et sa cathédrale depuis le château

Sagunto se divise en deux centre urbains distincts : Sagunto, à flanc de colline où se trouvent la gare, le centre historique et le château et Puerto de Sagunto, sur le littoral, où se trouvent le port, les grands centres commerciaux, la zone industrielle et la station balnéaire.

Le centre historique

Il faut s’éloigner du quartier peu reluisant de la gare en direction des collines pour trouver ce petit bijou. On y retrouve la torpeur espagnole d’un après-midi ensoleillé durant l’heure de la sieste. C’est un vrai labyrinthe de petites ruelles dont le tracé n’a pas du tout changé depuis le Moyen-Age. Au cœur du quartier, se trouve la Juderia, le quartier juif dont les habitants avaient une grande influence sur la prospérité commerciale de Sagunto, qui s’appelait à l’époque médiévale Morvedre. Au centre, se dresse, tel un géant, la cathédrale Santa Maria, un monstre de style gothique valencien bâti au XIVe siècle sur le site d’une ancienne mosquée. Ces changements d’affectation de lieux sacrés ne sont pas rares, la très catholique Espagne a un passé religieux très multiculturel.

Le théâtre romain

Sagunto n’a pas attendu l’arrivée des juifs pour être un grand centre névralgique de la côte méditerranéenne. C’était déjà le cas à l’époque romaine quand « Saguntum » était une grande capitale régionale. En témoigne le théâtre romain, construit sous Tibère au Ier siècle de notre ère. Dans les années 1990, une grande campagne de restauration a été lancée afin de redonner vie au lieu en y créant une scène où sont joués des concerts ou des pièces de théâtre. (hors Covid, bien sûr!) dans un style très XXIe siècle. La restauration n’a pas été au goût de tout le monde et a créé de vives polémiques, l’affaire a même été portée devant les tribunaux. Tandis que certains ont applaudi l’audace architecturale, d’autres, plus puristes, ont crié au scandale….

Le château

Le château de Sagunto est en fait une immense forteresse qui s’étend sur deux collines surplombant la ville et toute la plaine aux alentours. Il a été bâti au Xe siècle sur le site du forum romain et sur l’ancien village du peuple ibère. Les murs extérieurs encore debout datent de l’époque musulmane. A l’intérieur, ce ne sont plus que des ruines mais on peut y découvrir le passage des différents peuples (Ibères, Romains, Arabes, Wisigoths,…) qui ont habité le coin à travers les siècles. La ville a été prise dans tous les conflits qui ont ravagé la péninsule ibérique à l’époque médiévale et le château a pas mal morflé à chacun d’eux, d’où un état de conservation assez mauvais.

La nécropole juive

Au pied des remparts, on peut apercevoir des petites cavernes creusées dans la roche. Ce sont tout simplement les caveaux d’un ancien cimetière juif. Pendant la guerre civile espagnole, ces petites grottes ont servi d’abris aux réfugiés.

Et la vue qui en jette!

Si construire des châteaux sur les collines était, à l’époque, une stratégie de défense, nous profitons aujourd’hui, en temps de paix, de la superbe vue que nous offre le site. Le panorama s’étend de la mer méditerranée, à la Huerta (la plaine fertile qui entoure Valence) jusqu’aux magnifiques montagnes de la Sierra Calderona. Nous ne regrettons aucunement le petit effort qu’il faut faire pour grimper jusqu’à la forteresse.

Puerto de Sagunto

Pour être honnête, c’est beaucoup moins glamour que le vieux village à flanc de montagne. C’est une station balnéaire qui a été montée de toutes pièces lors de la démocratisation du tourisme de masse. Malheureusement, l’Espagne a aussi connu le massacre architectural des décennies 1960-1970, surtout sur le littoral. Mais en fouinant un peu, nous avons réussi à trouver une histoire et quelques pépites (très!) bien cachées.

Passé industriel
Ancien sanatorium

En 1917, une compagnie minière s’installa dans les parages afin d’y extraire divers métaux, principalement du fer. Elle y construisit un port ainsi que divers ateliers de réparation de bateaux. Avec le nombre d’emplois crées, une petite communauté prit ses quartiers dans les environs et fonda le village de Puerto de Sagunto qui connut son apogée dans les années 1920 avec l’industrie sidérurgique. Apogée qui se poursuivit durant la Guerre Civile Espagnole puis la Seconde Guerre Mondiale grâce au transport maritime des oranges. Cet âge d’or continua jusque dans les années 1980. Aujourd’hui, il reste quelques vestiges architecturaux de cette époque comme des anciens bâtiments industriels, un quartier ouvrier et des villas.

Eglise Nuestra Senora de Begonia

C’est sûrement le plus bel exemple de l’âge d’or de Puerto de Sagunto. Cette petite église baroque a été construite en 1929 sur le modèle de celle de Bilbao, une partie des nouveaux venus pour travailler dans les usines sidérurgiques venait du Pays Basque. L’architecture classique n’est pas sans rappeler les années glorieuses de la conquête espagnole en Amérique latine.

La playa

L’attrait principal de Puerto de Sagunto au XXIe siècle reste quand même la plage. Cette année, nous avons une chance incroyable car la mer est turquoise et le sable, même s’il n’est pas blanc, est vraiment fin. Fab, qui est venu pratiquement chaque année depuis son enfance, ne se souvient pas d’y avoir vu une mer aussi belle.

Finalement, notre lieu de villégiature s’avère être une vraie perle culturelle dans un environnement assez sympa!

Pour conclure, nous avons une bonne et une mauvaise nouvelle. La mauvaise est que le Coronavirus est toujours là, principalement dans les régions de la Catalogne et d’Aragon et que, suite à ça, nous n’allons pas trop crapahuter à travers toute l’Espagne. La bonne nouvelle est qu’apparemment, la Communauté Valencienne où on recense relativement peu de cas de Covid, regorge de ce genre de petits trésors et que nous sommes très motivés à aller les découvrir.

Vung Tau, la station balnéaire des Saïgonnais

Nous étions censés prendre la route pour le nord plutôt que nous prélasser à la playa.  Rassurez-vous, il n’y a pas eu de changement de programme, nous avons toujours rendez-vous à Hanoi avec les parents de Fabien surtout que la lecture de notre précédent article et le fait de devoir manger du Pho au petit déjeuner ne leur ont même pas fait peur. Mais après avoir étudié de fond en comble les possibilités de transports, la durée, les prix, etc, nous en sommes venus à la douloureuse et frustrante conclusion que l’avion sera beaucoup plus pratique pour un prix identique. Du coup, nous avons un peu de temps pour profiter de la douceur météorologique et humaine du sud.

Vung Tau n’est pas l’endroit le plus pittoresque du Vietnam mais il y règne une vraie douceur de vivre où les gens ont le sourire et n’hésitent pas à nous lancer des « Hello » à chaque coin de rue. C’est une petite station balnéaire prisée des habitants de Hô Chi Minh Ville car elle y est relativement proche et facilement accessible.

La Playa

Franchement, la plage de Vung Tau n’a pas grand chose à envier à ses consœurs plus au nord comme Nha Trang et Mui Ne. C’est une longue plage de sable de plus de 3 kilomètres. Le sable n’est pas fin mais la mer est belle, assez chaude pour la baignade et les courants sont parfaits pour la pratique du kite surf. Ce qui nous a particulièrement plu, c’est que la plage est fréquentée principalement par les locaux et que le coin n’est pas gangréné par le tourisme de masse.

Dinh Thâng Tam

C’est un petit temple chinois qui a été construite dans les années 1820 pour protéger le port qui était très important à l’époque.

Miếu Bà Ngũ Hành

C’est un temple bouddhiste construit en 1832. En 1850, il a été agrandi et cette nouvelle partie a été consacrée à la déesse Thuy Long. Comme beaucoup de pagodes au Vietnam, les éléments bouddhistes sont agrémentés de quelques symboles hindouistes comme la svastika (la croix gammée hindoue) ou les parasols. On doit ce mélange aux Chams, un peuple qui s’est installé au centre et au sud du Vietnam dès les XIIIe siècle et qui ont apporté la doctrine Theravada inspirée de l’hindouisme mais utilisée dans le bouddhisme au Vietnam. 

Le Christ-Roi

Elle se mérite cette statue du Christ-Roi! Il faut gravir pas moins de 811 marches pour y accéder à une altitude de 167 mètres! Surtout qu’avec la végétation sèche, il y a très peu d’ombre. Nous sommes d’ailleurs assez étonné par toute cette sécheresse plus digne du pourtour méditerranéen que de l’Asie du Sud-Est mais Vung Tau se situe sur un cap, ceci explique sûrement cela. Mais le chemin d’accès est sympa, entre bougainvilliers en fleurs et frangipaniers. Il est agrémenté de statues racontant plusieurs passages de la Bible, comme un vrai chemin de croix que nous pouvons trouver dans tous les pays catholiques.

La statue mesure 32 mètres pour une envergure de 18 mètres. Elle est posée sur un socle en béton haut de 4 mètres orné d’une fresque dorée représentant la Cène. La construction a commencé en 1972 mais avec la guerre, la chute de Saigon et la prise de pouvoir par le parti communiste, tout a été suspendu pour une durée de 20 ans. Les travaux ont repris dans les années 1990 pour être achevés en 1994.

Depuis le sommet, la vue est obstruée par les arbres, mais ça vaut quand même le coup d’œil.

Vung Tau n’est pas vraiment pittoresque mais c’est une petite ville sympa, près d’Hô Chi Minh Ville et pourtant si loin de sa frénésie et de sa circulation. Elle n’a pas vendu son âme au tourisme mais possède une plage de rêve et des bistrots sympas à prix doux.

C’était un joli petit lieu de villégiature avant d’entamer nos prochaines aventures qui se poursuivront bien plus au nord.

Nha Trang, la Rio vietnamienne

Encore une fois, la route depuis Dalat nous a enchantés. Nous avons d’abord traversé des forêts de pins et des plantations de café. D’ailleurs, pour les accros au café, le Vietnam est un véritable paradis. Ensuite, en perdant de l’altitude, l’humidité se fait plus présente et nous avons même droit à du brouillard. Mais grâce à ce climat, nous avons traversé une superbe forêt luxuriante ponctuée de cascades et avec,parfois, une superbe vue sur des vallées verdoyantes. L’arrivée sur Nha Trang dans une jungle de béton nous refroidit un peu et nous commençons à nous demander si nous avons eu une bonne idée de venir dans le coin.

Nha Trang est la station balnéaire typique mais a le mérite d’être assez moderne. Il n’y a pas d’horreurs architecturales des années 1960-1970. Le coin touristique se concentre vraiment sur le front de mer, le reste de la ville est laissé aux locaux. Avec sa longue plage, ses tours et sa baie montagneuse, Nha Trang a un petit air de Rio de Janeiro.

La playa

Longue de 7 kilomètres, la plage de Nha Trang en jette vraiment avec sa superbe baie au relief escarpé. Le sable est un peu grossier mais l’eau est vraiment claire bien qu’un peu froide à notre goût. Grâce aux courants, c’est une destination de choix pour les surfeurs. Le petit vent qui souffle constamment rend l’humidité de l’air beaucoup plus supportable.

Le marché

Il suffit de s’éloigner du front de mer juste de deux rues pour se retrouver dans un Vietnam un peu plus authentique. Le marché est le cœur névralgique de la ville. Il faut une grande force mentale pour s’abstenir de tout acheter tant les produits sont beaux et appétissants. Il faut dire qu’avec son ouverture sur la mer de Chine Méridionale aux eaux poissonneuses, sa plaine du Mékong très fertile et ses montagnes tempérées et verdoyantes, le Vietnam est un peu béni des dieux pour produire de beaux aliments. Le matin, le marché se tient dans un couvert prévu à cet effet. L’après-midi, les étals envahissent la rue afin que les locaux puissent faire leurs emplettes sans descendre de leur scooter.

Cathédrale du Christ-Roi

Sans surprise, on doit cette cathédrale aux Français. C’est d’ailleurs un des seuls témoins de l’époque coloniale à Nha Trang. De style néogothique, elle a été construite entre 1928 et 1930 sur un promontoire haut de 10 mètres dominant la ville. La messe y est encore donnée tous les jours et les cloches sonnent toutes les heures. C’est toujours amusant de retrouver un peu de notre culture dans des contrées lointaines et exotiques mais le plus drôle, c’est de voir des touristes asiatiques en extase devant quelque-chose d’assez commun pour nous.

Nha Trang River

Nous changeons encore une fois d’ambiance. A l’embouchure de la rivière, c’est le quartier des pêcheurs aux maisons basses et aux bateaux colorés. C’est assez calme comparé à la folie touristique du front de mer et à la frénésie du centre-ville.

Po Nagar

Sur une petite colline surplombant la Nha Trang River, le mont Cu Lao, se trouve le Po Nagar, un temple cham. Les Chams étaient un peuple originaire des îles indonésiennes venu s’établir dans l’actuel Vietnam central à partir du IIe siècle créant le royaume de Champa. Leur religion était un mélange d’hindouisme et de bouddhisme Mahayana. Le temple, construit entre le Xe et le XIIIe siècle, rappelle d’ailleurs l’architecture hindouiste de cette époque. L’ensemble eut droit à une petite cure de jouvence en 1906 et reste plutôt bien conservé. C’est un minuscule Angkor (l’époque est d’ailleurs la même) en beaucoup plus urbain mais il a le mérite d’être facile d’accès. Une petite visite culturelle bien sympa pour changer de la playa.

Nui San

C’est une petite colline haute environ de 200 mètres. On accède au chemin par un temple bouddhiste possédant de belles pagodes chinoises et un bouddha couché. Ensuite, le chemin se fait plus naturel et très peu fréquenté. Nous sommes les seuls humains parmi de magnifiques papillons bleus, les lézards et les écureuils avec de superbes rayes noires sur le dos.

Et évidemment, la récompense de notre effort au sommet, avec la vue sur Nha Trang, les montagnes et l’île de Hon Tre.

Décidément, le Vietnam a le don de nous surprendre où nous ne l’attendons pas du tout! Nha Trang est vraiment sympa et a beaucoup plus à offrir que sa plage, même s’il faut reconnaître que c’est un de ses plus beaux atouts.

Nous reviendrons pour le Nouvel An dans la région avec nos amis Seb, Delphine, Eloane et petit Fabien mais nous serons un peu plus au sud du côté de Cam Ranh.

D’ailleurs, il est temps pour nous de penser à redescendre sur Hô Chi Minh Ville si nous voulons les accueillir comme il se doit à leur descente d’avion.

Sur et les wadis environnants

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Nous quittons les monts Hajar pour nous rapprocher des côtes. Oman possède une façade maritime de plus de 3000 km, autant en profiter! Nous nous rendons donc à la pointe nord-est du pays, à Sur. Située sur le golfe d’Oman, Sur est une petite ville tournée vers la mer et un grand centre de pêche.

Le fort
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Comme toute ville omanaise qui se respecte, Sur possède son château-fort. Il est de taille très modeste par rapport aux autres fort du pays et ne se trouve même pas dans un endroit stratégique. Il est en plein milieu du village et est trop loin pour pouvoir surveiller le port. Néanmoins, il reste bien conservé et intéressant à visiter.

La corniche
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A l’instar de Mascate, Sur possède également une superbe corniche surplombant la mer. Elle est plus belle qu’à la capitale juste parce-qu’elle est beaucoup moins urbanisée. Elle abrite un petit quartier de pêcheurs, une mosquée et un phare. Un pont suspendu permet de relier la corniche au reste de la ville.

Au bout de la corniche se trouve la plage municipale avec la vue sur le phare. C’est une belle plage agréable bien qu’elle soit plus prisée par les pêcheurs et les mouettes que par les baigneurs. Pour leur défense, l’eau est encore bien froide en ce début de printemps!

Wadi Dayqah Dam

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Ce sont nos amis Majid et Khaled qui nous emmènent au Wadi Dayqah après nous avoir sortis du lit aux aurores. Le Wadi Dayqah est un réservoir d’eau contenu par un barrage haut de 75 mètres dans le but d’alimenter les villes de Mascate et de Quriyat en eau potable. Avec le climat désertique, l’eau est un véritable problème à Oman.  Le coin vaut le détour surtout pour ses montagnes arides façonnées par l’érosion qui donnent au lac une forme particulière. Pour se faire pardonner de nous avoir réveillés super tôt, nos deux comparses nous ont organisé un pic-nique petit déjeuner au bord du lac et il faut reconnaître qu’il y a bien pire pour commencer la journée.

La vallée
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Depuis le sommet du barrage, nous avons une superbe vue sur la vallée du Wadi Dayqah avec son immense palmeraie et ses villages qui dépendent directement de l’exploitation du barrage. Un wadi est le terme arabe qui désigne un court d’eau qui peut parfois être asséché et qui creuse une vallée. En français, on utilise plus couramment le mot « oued » habituellement usité dans les pays du Maghreb.

Au pied du barrage
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Au pied du barrage, le wadi Dayqah s’écoule lentement et se faufile dans la palmeraie. Un système d’irrigation (les fameux « bisses ») apporte l’eau depuis le barrage directement au village et arrose au passage quelques cultures de palmiers dattiers.

Wadi  Shab

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C’est toujours accompagnés de nos deux acolytes que nous découvrons le wadi le plus connu d’Oman. Nous arrivons par la côte à l’endroit où le cours d’eau se jette dans le golfe d’Oman. Des petites embarcations nous attendent pour traverser et nous emmener au début du chemin pédestre.

Le chemin
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Nous sympathisons avec deux touristes tunisiennes et c’est dans un mélange de français, d’arabe et d’anglais que nous entamons la randonnée. Le chemin passe au milieu de superbes parois karstiques façonnées par l’érosion. Nous sommes littéralement fascinés par le paysage! Mais il ne faut pas oublier de regarder où nous mettons les pieds car à certains endroits, les pierres qui constituent le sentier sont très glissantes.

Le wadi
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Nous surplombons plusieurs fois le wadi et nous en apercevons parfaitement le fond tellement l’eau est claire! Elle est tellement transparente que même la température glaciale n’empêche pas les garçons d’aller s’y baigner. Les filles, bien plus frileuses, se contentent juste d’y tremper les pieds.

En direction du sud…

C’est au volant de notre petit bolide que nous prenons la direction du sud sur une superbe route côtière. Le paysage change un peu. Les montagnes découpées cèdent la place à un relief plus doux et plus sableux.

 Ras al Hadd

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Ras al Hadd est un petit village insignifiant sur la carte d’Oman mais il a la particularité d’être le point le plus oriental du pays. C’est ici que se rejoignent le golfe d’Oman et la mer d’Arabie, ce qui en fait un coin fortement balayé par les vents. Le village possède tout de même une forteresse datant du XVIe siècle et qui est superbement conservée.

Turtle Beach

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Comme son nom l’indique, des tortues viennent pondre leurs œufs sur la plage. Nous n’en avons pas vu car ce n’est pas du tout la saison. Mais la plage vaut à elle seule le détour. A notre arrivée, nous sommes frappés par une bande de sable rose. Après vérification minutieuse de notre part, il s’avère que ce n’est pas du sable mais de petits coquillages de couleur rose qui colorent la plage.

Malgré le fait que les arbres commencent vraiment à nous manquer, nous avons été subjugués par tous ces paysages enchanteurs et par la créativité de Dame Nature. Nous sommes toujours autant épatés par la gentillesse et l’accueil des locaux, nous avons fait des rencontres extraordinaires. Même si nous sommes parfois un peu refroidis par le côté très conservateur du pays, Oman aura à coup sûr une place à part dans notre tour du monde!

Côte sud du Sri Lanka

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Notre but premier était d’aller visiter la région d’Ella et ses plantations de thé, mais depuis Kandy, tous les trains étaient complets pour les trois semaines suivantes. Nous avions donc comme projet de rejoindre Ella par la route depuis le sud. Mais les vieux bus inconfortables sri lankais et surtout leurs chauffeurs complètement tarés au volant nous en ont dissuadé. Nous souffrons tous les deux d’un mal des transports carabiné (un comble pour des voyageurs!) et nous n’avons pas eu le courage d’affronter la route de montagne jusqu’à Ella.

Nous sommes donc restés sur la côte au sud du pays à profiter de la beauté des plages de l’océan Indien. Il y a pire comme lot de consolation, non? Nous nous sommes arrêtés dans divers villages balnéaires. Chacun a son caractère et chaque plage est différente. Par contre, il faut se contenter des paysages côtiers superbes, le Sri Lanka n’étant pas connu pour l’esthétisme de ses lieux de villégiature.

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Tangalle

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Ici c’est longue plage de sable fin sur des kilomètres! C’est le village le plus calme car il est construit à l’abri de la route principale où se déroule un trafic infernal à toute heure de la journée! Par contre, pour la baignade, ce n’est pas le coin le plus agréable : la côte est battue par les vents et Tangalle est particulièrement exposée donc les courants marins sont très forts. D’ailleurs, la végétation est typique d’un cap plutôt que d’une côte tropicale. La côte sud du Sri Lanka est au milieu de l’océan Indien et il n’y a aucune terre au large pour atténuer les vents. La terre la plus proche est le continent Antarctique  à des milliers de kilomètres plus au sud!

Tangalle se trouve également au bord d’une magnifique lagune où pousse une mangrove extraordinaire!

Matara

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Matara est la grande ville du sud et comme toute ville au Sri Lanka, hormis Galle, c’est moche, bruyant, pollué et infernal. Ce sont les Portugais qui sont venus établir un comptoir ici afin d’avoir la mainmise sur tout le sud de l’île. On y voit encore aujourd’hui les restes du fort  surmonté d’une tour de l’horloge so british et attenant à un terrain de cricket, sport so british également  mais très populaire au Sri Lanka.

Eglise Ste-Marie
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La minorité catholique est très présente dans le sud du pays, on y trouve des églises partout! La faute aux premiers colons portugais! Matara ne déroge pas à la règle et l’église Ste-Marie abrite également un couvent et une école pour filles.

Parawi Duwa
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C’est une petite île où se dresse un temple bouddhiste. On y accède par une petite passerelle piétonne qui a vraiment fait son temps. La rouille à abîmé le fer au point d’y laisser plusieurs trous! Ils doivent vraiment avoir confiance en Bouddha pour laisser la passerelle dans un état pareil! Une fois passé la passerelle de la mort, on nous prête des habits adéquats et on nous invite à visiter le temple, à peu près du même état que la passerelle, pour une fois en haut, essayer de nous délester de 500 roupies! Pour le Sri Lanka, c’est excessif et vu l’état de délabrement avancé du lieu, c’est carrément du vol! Nous ne demandons pas notre reste et rebroussons chemin.

Matara Beach
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Malgré son statut de ville moche et sans intérêt, Matara possède une plage digne de ce nom! L’avantage de se trouver en ville, c’est qu’elle est complètement déserte, hormis quelques surfeurs venus caresser de la vague pas trop violente et un chien tombé fou amoureux des chaussures à Fabien!

Mirissa

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Nous quittons la ville pour la station balnéaire de Mirissa. Ici c’est vraiment ambiance vacances avec ses hôtels, ses bars de plage et ses restaurants. Mais ça reste bon enfant, ce n’est pas encore le tourisme de masse comme en Thaïlande et il est possible, même avec notre budget de backpakers, de siroter un cocktail et de prendre un repas sur la plage. Seul bémol, pour rejoindre la plage depuis le village, il faut traverser la grande route principale infernale à nos risques et périls! Mais ça vaut le coup! La plage est vraiment magnifique. En ce qui nous concerne, c’est un véritable coup de cœur

Coconut Garden
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Comme son nom ne l’indique pas, Coconut Garden est un piton rocheux posé sur la mer à très peu de profondeur. Il est facilement accessible à pied et il est possible d’y grimper. Depuis le sommet, la vue sur la plage et l’océan Indien est époustouflante.

Le lagon
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Comme ça ne suffit pas à Mirissa d’être élue, par nos soins, plus belle plage du sud, elle nous offre en plus un magnifique lagon au pied de Coconut Garden.Vu la clarté de l’eau et tout ce que nous pouvons voir à la surface, nous vous laissons imaginer les merveilles que nous avons découvert en nous adonnant au snorkelling!

Midigama

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Changement radical d’ambiance à Midigama! Ici c’est un petit village de pêcheurs qui vit au rythme des marées et du séchage du poisson. Le tourisme y est moins présent que dans les autres station balnéaires et la mentalité y est beaucoup plus relax.

Côté plage, c’est également tout petit mais vraiment très joli. C’est un coin apprécié des surfeurs aguerris car les courants forts forment de jolis rouleaux.

Finalement, avec tous ces trésors sur la côte, nous ne regrettons nullement notre route de montagne pour Ella! Les plages sont magnifiques, l’eau est turquoise et surtout à température agréable pour la baignade, et c’est Van la frileuse qui le dit! Nous sommes en plein paysage de carte postale! D’ailleurs les Maldives et leurs plages de rêves ne sont pas très loin au large mais elles sont complètement hors budget pour nous.

Il nous reste encore quelques jours au Sri Lanka qui devraient, en théorie, se dérouler sur la Côte Ouest. Quoi qu’il en soit, nous nous réjouissons de découvrir encore quelques merveilles que nous réserve ce magnifique pays!

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