Rejoindre Trujillo depuis Lima c’est facile, c’est une nuit de bus sur la Panaméricaine. Pas de routes de montagnes avec des virages qui mettent notre oreille interne et notre estomac à rude épreuve à supporter!. Mais tout ne se passe pas sans heurts! Notre bus est tombé en panne en plein désert au milieu de la nuit. Pour Van, ce n’était pas si mal finalement. Qui dit bus en panne dit air conditionné en panne et avec la chaleur, Van la Frileuse est restée endormie du sommeil du juste pendant que le personnel s’affairait à nous trouver un bus de remplacement et que les autres passagers commençaient à s’agiter. Elle n’a juste pas tout compris quand Fab l’a réveillée à trois heures du matin pour prendre ses affaires et changer de véhicule. Le seul hic c’est que nous n’avons pas pu avertir notre hôte à Trujillo de nos quatre heures de retard et qu’il n’a pas pu nous attendre. Mais il avait tout prévu avec la voisine qui est venu nous ouvrir à notre arrivée. Ouf, tout est bien qui finit bien!
Trujillo

Fondée au XVIe siècle par l’Espagnol Diego de Almagro, Trujillo a été nommée en l’honneur de son compatriote, le grand conquistador Francisco Pizarro natif de la ville du même nom en Estrémadure, région occidentale d’Espagne. Elle a été plusieurs fois capitale du Pérou avant de définitivement céder sa place à Lima.
Aujourd’hui, il en reste un magnifique centre historique qui s’étend sur plus de 133 hectares avec ses ruelles en damiers chères aux conquistadors espagnols. Bien qu’elle porte le nom d’une ville du nord de l’Estrémadure, Trujillo possède plutôt une architecture coloniale d’inspiration andalouse. Ses petites maisonnettes basses aux façades très colorées nous rappellent plutôt certains centre historique mexicains, notamment Campeche.
Trujillo est surnommée la ville du printemps éternel. Il est vrai qu’avec un climat désertique, très ensoleillé mais atténué par le courant de Humboldt de l’océan Pacifique situé à quelques kilomètres, l’ambiance est très printanière!





Plaza de Armas

Nous sommes toujours au Pérou donc la place centrale s’appelle toujours Plaza de Armas. C’est l’endroit le plus ancien de la ville coloniale et date de 1534. A part au Mexique, c’est la place la plus colorée que nous n’ayons jamais vue. La cathédrale qui domine la place date, elle, du XVIIIe siècle et sa façade arbore une superbe couleur jaune qu’on trouve dans plusieurs villes d’origine espagnole dont le centre historique de Lima ou le pueblo magico d’Izamal. Elle est trop mignonne avec ses petites coupoles arrondies sur ses deux clochers!
C’est sur cette place qu’en 1820 eut lieu la proclamation d’indépendance de Trujillo vis à vis de la couronne castillane. Proclamation qui s’en est suivi d’autres dans diverses villes du pays. Le Pérou obtint finalement, par la force, son indépendance en 1821.
Aujourd’hui, c’est le lieu de diverses manifestations dont les plus importantes sont le Corpus Christi (la Fête-Dieu) en mai ou juin, la commémoration de la proclamation d’indépendance le 29 juillet ou encore le concours de sapins de Noël en décembre.






Chan Chan

Chan Chan est un site archéologique du royaume de Chimor qui date d’avant le royaume Inca. (VIIe et VIIIe siècles environ) Il est situé à quelques kilomètres de Trujillo sur la route en direction de l’océan Pacifique. Il suffit de prendre le petit bus urbain qui va à Huanchaco et demander au chauffeur : il vous arrêtera directement à l’entrée du site.
Chan Chan est une ancienne cité construite en adobe, la plus grande d’Amérique latine, une des plus grandes du monde (plus de vingt hectares et jusqu’à 30’000 habitants au temps de sa splendeur!) et une des rares aussi près de l’océan. D’ailleurs il y a de gros problèmes d’érosion dû au phénomène el Niño et aux pluies en découlant. Donc le site est en partie couvert de tôle pour essayer de le protéger au mieux. Les alentours désertiques et les constructions en brique sèche typique des climats arides nous donnent plus l’impression d’être en Egypte qu’au Pérou!
Le site n’est pas en super état. Outre l’aspect météorologique que nous avons cité plus haut, la ville a été entièrement pillée et mise à sac par les conquistadors espagnols à la recherche d’un trésor. Mais ils ne trouvèrent rien d’intéressant, ce qui ne les a pas empêcher de décimer la population locale. Le site a été inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO pour le protéger le mieux possible des aléas climatiques.





Huanchaco

Huanchaco est la station balnéaire rattachée à la municipalité de Trujillo. On y accède d’ailleurs avec le bus urbain. C’était une cité portuaire très importante durant les époques Chimu et Moche, des civilisations pré-Incas. Aujourd’hui, c’est une réserve mondiale du surf et elle accueille, à ce titre diverses compétitions mondiales renommées. C’est d’ailleurs la première ville latino américaine à avoir obtenu cette distinction! C’est le courant de Humboldt (encore lui!) qui apporte de belles vagues et qui permet la pratique de ce sport dans la région. Par contre, pour la baignade tranquille, ce n’est pas trop l’endroit idéal.
Une des particularité de Huanchaco, c’est le caballito : une embarcation de quatre ou cinq mètres de long avec une grande pointe à l’avant, fabriquée avec des feuilles de totora, une sorte de roseau local. Les Moches l’utilisaient pour la pêche il y a plus de trois mille ans déjà! Certains pêcheurs locaux perpétuent la tradition en utlisant ces caballitos. D’autres ont essayé de taquiner la vague avec, exactement comme avec une planche de surf, et, paraît-il, le résultat est assez concluant.





Après la trépidante Lima, il est agréable de goûter au calme d’une petite ville de province. Même si Trujillo reste la troisième ville du Pérou et compte plus d’un million d’habitants! Mais ça ne se ressent pas trop. Nous sommes également contents d’avoir retrouver un budget correct , les prix de la capitale étant plus élevés que la moyenne péruvienne. Nous continuons gentiment notre route en direction du Nord et sommes quand même étonnés de cette immense côte désertique qui semble ne pas vouloir finir. Certes, les paysages sont superbes mais la végétation luxuriante tropicale, voire même la végétation tout court, commence à nous manquer et il nous tarde gentiment de retrouver des climats tropicaux plus humides.
