Bilan du Pérou

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Notre séjour au Pérou s’achève, voici donc notre traditionnel bilan

  • Durée du séjour : 33 jours, juste un peu plus d’un mois
  • Budget4794 soles (1397 CHF / 1193,50€) soit 145,20 soles par jour (42,30 CHF / 36€). Nous avons plus qu’atteint notre objectif des 50 francs par jour grâce au bas coût de la vie car nous nous sommes vraiment fait plaisir.
  • Distance parcourue : 3461 km de Los Palos (frontière chilienne) – Tacna – ArequipaCuzco – sites archéologiques en dessus de Cuzco – Ica – Huacachina – Ica – Paracas – Virée à vélo sur la péninsule de Paracas – Paracas – LimaTrujillo  – Chan Chan – Huanchaco – Trujillo – Chiclayo – Piura – Màncora – Tumbes -Puerto Pizaro – Tumbes – Aguas Verdes (frontière équatorienne). Tout ça en bus, à pied, en moto-taxi, en vélo, en taxi collectif et en bus urbain.
  • Départements traversés : 14 (Tacna, Moquegua, Arequipa, Cuzco, Apurimac, Ayacucho, Ica, Huancavelica, Lima, Ancash, La Libertad, Lambayeque, Piura et Tumbes)
  • Extrêmes d’altitudes : le niveau de la mer à Paracas et Mancora et 3700 mètres sur les sites archéologiques surplombant Cuzco.
  • Extrêmes de températures : 15 petits degrés par temps couvert à Cuzco, 32 degrés sur la playa à Màncora.
  • Plaza de Armas vues : 7. Les Péruviens ne sont pas très originaux dans l’appellation de leurs places centrales!
  • Coupures d’eau et d’électricité : 5. L’un va souvent avec l’autre vu que les pompes à eau sont électriques. Du coup, pas de douche, lavage de dents à l’eau minérale, utilisation restreinte des toilettes, pas de recharge pour nos appareils électriques,… Donc nous allons nous balader sinon il nous reste nos liseuses, en espérant que les batteries soient pleines et que nous avions eu du wifi avant pour charger des livres.

Nous commençons comme toujours par le négatif, histoire de finir en positif!

Les moins

  • Les rabatteurs : au Pérou, on te rabat pour tout et n’importe quoi, ça en devient pénible. Le pire c’est qu’ils ne te rabattent pas à cause de ta tronche de blanc mais juste parce-que c’est la coutume et en plus ils n’y croient même pas! Et si tu as le malheur de faire de l’humour ça tombe à plat. Il faudrait les envoyer prendre des cours au Maroc. Les rabatteurs Marocains sont tout aussi pénibles mais au moins ils sont drôles!

Ce n’est pas la panacée mais ce n’est pas le bagne non plus

  • Les Péruviens : Nous avons eu beaucoup de mal à cerner les populations locales, sûrement par choc culturel mais les Péruviens ne nous laisseront pas un souvenir impérissable de notre séjour au Pérou. Bien sûr, nous avons réussi à discuter avec certaines personnes vraiment sympas mais après avoir bien dû briser la glace. En général, les gens ne sont vraiment pas souriants et ils n’ont aucune conscience du monde alentour. Ils peuvent prendre un trottoir entier pour passer un coup de fil et faire faire un détour à des centaines de personnes sans rien remarquer ou bien crier dehors et mettre la musique à coin à 7 heures du matin sous prétexte qu’il fait jour. C’est peut-être notre mentalité de bons petits Suisses que ça choque mais nous n’avons jamais vu autant de gens dans leur monde et se soucier autant peu des gens qui les entourent! Nous avons aussi été habitués à la chaleur des Argentins qui méritent sûrement la palme d’or dans ce domaine et en comparaison, les Péruviens paraissent fades et froid. Étonnamment, c’est à Lima, grande mégapole, que nous avons trouvé les gens les plus chaleureux.  Bref ce n’est pas un jugement, juste un ressenti et ça n’enlève en rien à la beauté du pays.

On a kiffé!

  • La gastronomieNous nous sommes régalés durant toute la durée de notre séjour. Chaque région a son plat typique, c’est varié et très savoureux. Le Pérou a de la chance de connaître plusieurs climats donc on y trouve de tout. Le coin vaut le détour juste pour la nourriture!
  • Le coût de la vie :  Ce n’est pas pour jouer les petits riches à fort pouvoir d’achat mais il est bien agréable de ne pas toujours devoir tout comparer afin de pouvoir tenir le budget. Nous avons profité de services bon marché comme le coiffeur ou le cinéma.
  • Les paysages : Même si à la fin on a commencé à avoir un peu marre du désert, il faut avouer que les paysages sont fabuleux dans toutes les régions du pays. Il faudrait juste que les Péruviens s’en rendent compte et commencent à les protéger sérieusement.
  • Les transports : Très bons marchés, faciles d’utilisation, modernes et fiables, c’est un vrai bonheur de les utiliser. Le seul problème c’est que nous serons trop bien habitués!

Bizarreries péruviennes

  • Les klaxons : Une fois dans sa voiture, le conducteur péruvien doit avoir un aimant dans sa main qui l’attire irrésistiblement sur son klaxon. Ça klaxonne pour tout, même quand il n’y a personne, même sur la Panaméricaine au milieu du désert au point de faire passer les Napolitains pour des gens zens au volant! La seule occasion où nous n’avons entendu aucun klaxon, c’était lors d’un cortège de mariage!
  • Le climat :  Dans les Andes, c’est encore un climat « normal » de montagne. La seule chose qui nous a hallucinés c’est de voir de la végétation luxuriante jusqu’à 4000 mètres d’altitude. Sur la côte c’est autre chose. Il y a d’un côté le désert, chaud et aride. Juste derrière, les hauts sommets andins forment une barrière naturelle pour les nuages. L’océan Pacifique est balayé par le courant de Humboldt, un courant froid venu d’Antarctique qui apporte énormément d’humidité. Donc quand tout ça se rencontre, tu te retrouves avec un brouillard à couper au couteau digne d’un hiver dans le Nord Vaudois et une humidité qui approche les 100% mais il fait 28 degrés!

Franchement, le Pérou fut une sacrée découverte, nous avons littéralement adoré. Bien sûr, il y a quelques petites choses qui ne nous ont moins plu mais dans l’ensemble, ce pays restera un des points forts de ce tour du monde.

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Pour la suite, rendez-vous dans un bien plus petit pays mais qui nous semble tout aussi intéressant : l’Equateur.

Extrême nord du Pérou

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Nous continuons encore notre route en direction du nord sur la Panaméricaine. Peu à peu, le désert cède (enfin!) la place à un peu de végétation. Nous roulons entourés de champs de canne à sucre et de rizières à perte de vue. Nous comprenons mieux maintenant les quantités de riz ingurgitées depuis notre arrivée au Pérou!

Màncora

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Après deux arrêts, un à Chiclayo et un à Piura, deux villes complètement dénuées d’intérêt mais qui nous aura permis de faire des étapes plus courtes, nous voici arrivés à Màncora où nous posons nos sacs une bonne semaine afin de profiter de recharger les batteries pour la suite du voyage. Au programme : playa, apéros, baignade, cuisine (notre deuxième passion après les voyages), lecture, matage de films, farniente et repos total! Màncora est certes une station balnéaire avec sa plage, ses hôtels et ses bars mais c’est aussi une petite ville où vivent les Péruviens avec son église et son marché et nous n’avons pas trop l’impression d’être tombé dans un coin  à touristes.

Tumbes

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Une fois nos batteries bien rechargées, nous voilà repartis pour un tour et toujours en direction du nord jusqu’à Tumbes. Nous empruntons la route côtière et le paysage commence à bien verdir. Pour la première fois au Pérou, nous avons l’impression d’être sous les Tropiques : végétation luxuriante, chaleur moite et humide, nous avons enfin quitté ce désert sans fin!

Tumbes n’est pas une ville très attractive mais elle à l’avantage de se trouver à proximité de Puerto Pizarro et de ses mangroves.

Puerto Pizarro

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Il y avait la possibilité de faire la visite des mangroves directement depuis les stations balnéaires de la côte en tours organisés et en groupe, mais comme nous détestons cette manière de faire, nous sommes allés voir à Puerto Pizarro même ce qu’on nous proposait. Bien nous en a pris car nous avons pu négocier un bateau privé avec un pêcheur pour 40 soles (11,65 CHF / 9.95€) pour les deux avec un itinéraire à choix et nous avons pu zapper les inévitables arrêts à touristes où on essaie de te vendre tout et n’importe quoi. Nous avons aussi eu de la chance avec la marée, pendant notre visite, elle était très basse laissant apparaître de magnifiques bancs de sable et découvrant la mangrove et son riche habitat.

Isla de los Pajaros
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Un petit arrêt nous est accordé sur la Isla de los Pajaros (île des oiseaux) à condition d’ y aller pieds nus afin de ne pas fragiliser l’écosystème, du coup nous avons offert un joli bain de boue à nos pieds pour leur rendre la peau toute douce! L’île porte bien son nom car il y niche une multitude d’oiseaux, notamment le palétuvier rouge (merci Google traduction!). La population locale s’y rend à marée basse pour collecter les conchas negras (impossible de trouver un nom en français, littéralement ça signifie coquilles noires. Mais en gros ce sont des coquillages dont la chair se mange)

C’était une petite visite bien sympa, notre guide connaissait bien la faune locale et ses explications étaient intéressantes sans être assommantes. Nous sommes bien contents d’avoir fait à l’arrache, sans avoir contracté un tour à touristes.

Voilà c’était notre dernière escale au Pérou et ça nous a autant plu que le reste. Nous sommes contents d’arriver enfin dans une vraie zone tropicale malgré la chaleur étouffante. Mais nous en profitons car ensuite nous reprendrons de la hauteur donc nous perdrons quelques degrés.

Trujillo et les sites alentours

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Nous poursuivons notre route sur la Panaméricaine en direction du nord et, après un changement de bus à 3 heures du matin au milieu de nulle part pour cause de panne, nous arrivons dans la matinée à Trujillo, troisième ville du Pérou.

Fondée au XVIe siècle par les Espagnols, Trujillo a été plusieurs fois capitale du Pérou avant de définitivement céder sa place à Lima. Aujourd’hui, il reste le magnifique centre historique colonial et très coloré avec ses ruelles tracées en damiers.

Plaza de Armas
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Là non plus, on ne déroge pas à la règle de la fameuse Plaza de Armas. Celle de Trujillo est sûrement la plus colorée du Pérou et c’est joli pour les yeux. La place est entourée, comme toujours, de la cathédrale et de l’hôtel de ville.

Chan Chan

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Chan Chan est un site archéologique du royaume de Chimor qui date d’avant le royaume Inca. C’est une ancienne cité construite en adobe, la plus grande, et une des rares aussi près de l’océan. D’ailleurs il y a de gros problèmes d’érosion dû au phénomène el Niño et les pluies en découlant. Donc le site est en partie couvert de tôle pour essayer de le protéger au mieux. Les alentours désertiques et les constructions en brique sèche typique des climats arides nous donnent plus l’impression d’être en Egypte qu’au Pérou!

Huanchaco

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Huanchaco est la station balnéaire rattachée à Trujillo, on y accède d’ailleurs par le bus urbain. C’est un spot très prisé des surfeurs car le courant de Humboldt (encore lui!) forme d’immenses vagues, c’est par contre moins agréable pour la baignade. Une des particularités des lieux est le « caballito de totora », une embarcation construite entièrement avec des roseaux qui date de l’époque de Chan Chan.

Après la trépidante Lima, il est agréable de goûter au calme d’une petite ville de province et de retrouver un budget correct , les prix à Lima étant plus élevés que la moyenne péruvienne. Nous continuons gentiment notre route en direction du Nord et sommes quand même étonnés de cette immense côte désertique. Certes, les paysages sont superbes mais la végétation luxuriante tropicale commence à nous manquer et il nous tarde gentiment de retrouver des climats tropicaux plus humides.

Lima

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Nous n’allions pas traverser le Pérou sans visiter sa capitale! Et nous en avons tellement entendu parler, en mal notamment, qu’il a fallu qu’on vienne vérifier par nous même ce qu’il en est exactement!

Casco historico

Le centre historique, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO (encore un!), regorge de maisons coloniales colorées dans un état de restauration irréprochable (alors que nous avions lu le contraire!) et est très agréable car une bonne partie a été transformée en zone piétonne, ce qui est assez rare en Amérique Latine.

Plaza San Martin

Ce qui frappe quand on y arrive, c’est la blancheur des bâtiments alentours, sûrement restaurés récemment car vu le trafic, ils ne vont pas rester si blancs bien longtemps! La place a été construite en l’honneur de José de San Martin, personnage clé dans l’indépendance péruvienne.

Plaza de Armas

Ici, c’est plutôt le jaune qui domine la place avec de superbes bâtiments à arcades, dont notamment l’hôtel de ville. La place est également entourée par la cathédrale et le palais du Gouvernement du Pérou.

District de Rimac

A Rome, on traverse le Tibre (Tevere en italien) et on se retrouve à Trastevere, à Lima, il suffit de traverser la rivière Rimac pour se retrouver dans le district de Rimac qui est juste un prolongement du centre historique.

Miraflores

Situé directement au bord du Pacifique, c’est le quartier chic et branché de Lima. C’est ici qu’on trouve de jolis espaces verts sur les falaises surplombant l’océan mais c’est aussi ici qu’on subit le brouillard lors des remontées humides de la mer à cause de Monsieur le méchant courant froid de Humboldt venu tout droit d’Antarctique juste pour nous embêter! Du coup, nous nous consolons dans les nombreux restos, bars. , marchés, gargottes, etc en nous vengeant sur la délicieuse gastronomie locale.

Finalement Lima a plutôt été un coup de cœur pour nous. Certes, c’est une mégapole de 12 millions d’habitants avec tous les désavantages inhérents mais dans l’ensemble ça reste une ville agréable, sûre (à part certains quartiers moins favorisés que nous avons pris soin d’éviter), avec des transports publics (même si peut mieux faire), de la culture, des gens vraiment chaleureux pour une si grande ville et une gastronomie variée et à tomber! Nous avons pris du plaisir à faire une pause « baroudeurs » pour jouer un peu aux citadins branchés même si l’envie de reprendre nos sacs à dos va vite nous démanger!

Le désert de Huacachina et la réserve de Paracas

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Descendre plus de 3000 mètres depuis Cuzco ne fut pas une sinécure tant les virages de la route nous ont fait passer une nuit épouvantable dans notre bus, pourtant confortable. Et pourtant, nous ne sommes pas les plus à plaindre : d’autres passagers ont été bien plus malades que nous! Nous avons été bercés par les bruits de vomi d’autres voyageurs qui ont bien morflé. Mais le lever de soleil sur les montagnes du désert de Nazca valait le coup d’œil surtout que,  généralement, nous ne sommes jamais réveillés à des heures aussi indues! Par contre, devoir enjamber les sacs à vomi transparents pour sortir du bus ce n’est pas appétissant.

Huacachina

Nous débarquons à Ica, qui avec ses motos taxi klaxonnant et sa chaleur écrasante nous rappelle un peu Bangkok. La ville n’a rien d’intéressant mais si nous nous y sommes arrêtés c’est pour aller à Huacachina à quelques kilomètres du centre-ville. Ce petit lac au milieu des dunes du désert de Nazca est la deuxième oasis du continent américain après San Pedro d’Atacama dans le désert du même nom au Chili. Fabien s’y est même essayé au sandboard, c’est comme du snowboard mais sur le sable. Le coin pourrait être idyllique s’il n’y avait pas des dizaines de quads super polluants en train d’arpenter les dunes transportant des touristes américains en mal de sensations fortes.

Paracas

Notre but étant de rejoindre l’océan Pacifique, nous continuons notre route jusqu’à Paracas, petite station balnéaire très touristique dans le désert de Nazca, connue pour sa réserve du même nom. En plus de tourisme, Paracas vit de la pêche et d’une petite activité portuaire.

Réserve de Paracas

Nous délaissons les îles Ballestas, visiblement trop touristiques vu le nombre impressionnant de bateaux remplis de touristes qui y vont chaque matin, pour la réserve de Paracas. Pour bien profiter du paysage et par souci d’écologie, nous décidons de la parcourir à vélo. Mais le terrain est mal plat,  l’air du désert est vraiment très sec, il y a un vent à décorner des bœufs et, évidemment, il n’y a pas un seul coin d’ombre, donc nous peinons un peu. Heureusement, en récompense de nos efforts, les paysages sont superbes!

La réserve est située dans un des coins les plus désertique du Pérou! Pas étonnant que nous peinons un peu avec nos vélos! Elle a été créée dans le but de protéger les espèces marines ainsi que les oiseaux qui peuplent le coin. Grâce à ses courants, dont le fameux de Humboldt qui nous apporte du froid, l’eau est riche en plancton est attire une faune marine très diversifiée.

Les courants du Pacifique n’apportent pas qu’une faune magnifique, ils façonnent le continent formant de magnifiques falaises se jetant dans l’océan. Grâce à la géologie très variée de la région (volcans, déserts, etc), chaque plage possède du sable de couleur différente dont une vraiment rouge qu’on dirait presque du sang!

Bonus

Comme à chaque fois que nous nous trouvons sur la côte Pacifique, donc à l’ouest sur ce continent, nous profitons des magnifiques couchers de soleil!

Cette petite étape nous aura fait nous rendre compte combien la côte péruvienne est désertique et le climat super sec! Oh nos pauvres bronches! Fab qui adore les désert est aux anges! Van préfère les forêts mais elle doit bien reconnaître que le paysage de dunes et de roches façonnées par l’érosion est à couper le souffle! Même si le Pérou est plus connu côté montagne avec ses sites dans les Andes, la côte Pacifique n’en est pas moins spectaculaire et nous vous recommandons de vous y arrêter au moins une fois.

Cuzco et ses sites incas

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Nous prenons encore de la hauteur sur une route chaotique avec beaucoup trop de virages à notre goût. Nous subissons un mal des transports carabiné, un comble pour des voyageurs, et malgré des bus super confortable, le trajet ne se passe pas vraiment bien. Après une mauvaise nuit, nous pouvons enfin poser nos sacs dans la mythique ville de Cuzco perchée à 3400 mètres d’altitude. Heureusement, pour contrer le mal des montagnes, nous avons toujours nos feuilles de coca achetées en Bolivie que nous infusons dans de l’eau bouillie et qui nous aide bien à atténuer les symptômes.

Cuzco est connue pour avoir été la capitale de l’empire inca et même après la colonisation espagnole, elle resta un carrefour commercial important avant de finalement céder la place à Lima, mieux située au bord de l’océan Pacifique. Dans dans le centre historique, inscrit au patrimoine mondiale de l’UNESCO et superbement conservé, on peut encore y admirer pas mal de vestiges. En effet, les conquistadors espagnols ont construit un bon nombre de leurs maisons coloniales sur les murs incas déjà existants et le résultat est juste bluffant! Ce mélange architectural particulier fait de Cuzco une ville unique dans le monde des villes coloniales.

Carnaval

Nous débarquons par hasard le dimanche de carnaval pour assister au cortège sur la Plaza de Armas. Costumes traditionnels indiens colorés, musique et danse folkloriques égaient notre après-midi mais il nous faut aussi subir les bombes à eau et les sprays à mousse! Heureusement, la météo est de la partie et, malgré l’altitude, le soleil tape et il fait un bon 25 degrés, nous séchons relativement vite!

Plaza de Armas

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Eglise de la Compagnie de Jésus datant de 1576

Sous l’empire inca, c’était le centre administratif et religieux de la ville, puis les conquistadors sont arrivés avec leur cathédrale, leurs églises et leurs maisons à arcades, les fameux cabildos. Le baroque est super présent sur les façades des église, comme c’était la mode à l’époque. Par contre, les autres bâtiments sont plus sobres et nous adorons leurs balcons en bois qui nous rappellent ceux que nous avons vu dans la ville de La Orotava, à Tenerife. C’est sur cette place que les Espagnols exécutèrent Tupac Amaru II, le dernier chef inca.  L’histoire de la colonisation espagnole est vraiment horrible mais il faut reconnaître que le patrimoine que nous pouvons observer aujourd’hui est magnifique et cette place reste une des plus belles d’Amérique du Sud.

Les sites incas

Sur les collines qui surplombent Cuzco (3700 mètres les collines quand même!), se trouvent divers sites archéologiques datant de l’empire inca. Ces sites se méritent, il faut monter à pied 2 km depuis le centre de Cuzco. Les chemins sont super faciles et il y a des escaliers mais il ne faut pas sous-estimer les effets de l’altitude! Mais le jeu en vaut la chandelle!

Sacsayhuaman

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Sacsa quoi?? Nous sommes ici en pays inca donc on parle le quechua. Mais pas de panique, les Péruviens ont trouvé un moyen mnémotechnique imparable pour qu’on se souvienne du nom du site, ils l’appellent « sexy woman »! Sacsayhuaman était une forteresse dont il en reste aujourd’hui les murs en forme de zigzag. Il faut dire que les murs incas contiennent leur part de mystère : les blocs en pierre sont imbriqués les uns dans les autres sans rien pour les tenir et nous ne savons toujours pas comment ont été transportés ces immenses blocs, la roue n’existant pas dans l’Amérique précolombienne. Le site surplombe Cuzco, ce qui nous donne une vue extraordinaire sur la ville.

Qenko

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Situé juste après Sacsayhuaman, Qenko était un sanctuaire où se déroulaient toutes les cérémonies religieuses incas. C’est assez impressionnant de se promener entre les immenses blocs de pierres qui laissent tout juste la place pour une personne assez menue.

Pukapukara

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Il aurait fallu marcher près de 4 km depuis Quenko pour rejoindre Pukapukara mais le Pérou étant un pays organisé, un colectivo (bus urbain) relie les deux sites. Pukapukara était une forteresse militaire qui servait à la défense de Cuzco. Il faut reconnaître que l’enceinte extérieure du fort est superbement conservée et le promontoire rocheux sur lequel elle a été construite est un lieu bien stratégique.

Tambomachay

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Tambomachay, situé juste en face de Pukapukara, était un lieu de sacrifice. Il y a encore des fontaines en activité qui nous montrent le système d’irrigation de l’époque. C’est le plus impressionnant et le mieux conservé des quatre sites incas qui surplombent la ville de Cuzco et, en ce qui nous concerne, c’est notre préféré.

Il y a une chose qui nous a fascinés lors de ces visites, c’est la végétation bien luxuriante alors que nous nous situons à 3700 mètres d’altitude! Certes, nous sommes en pleine zone tropicale et les pluies sont abondantes, surtout en cette saison, mais tant de verdure si haut, c’est quelque-chose de totalement nouveau pour nous qui sommes habitués aux sommets gris et dénudés de nos Alpes.

Et le Macchu Picchu dans tout ça?

Et ben non! Nous n’irons pas au Macchu Picchu! Après plusieurs tergiversations, nous avons décidé d’y renoncer pour diverses raisons. Nous n’avons pas envie de crever le budget pour se retrouver au milieu de troupeaux de touristes alors que d’autres sites tout aussi pittoresques sont bien moins chers, bien moins fréquentés et plus faciles d’accès. (La preuve avec les sites à Cuzco!) Nous louperons peut-être quelque-chose mais nous assumons! De plus, nous avons décidé de casser notre tirelire pour un autre projet qui nous tient particulièrement à cœur  mais il vous faudra attendre avril pour en savoir un peu plus!

Nous sommes contents d’avoir fait le détour pour Cuzco, malgré son côté très touristique, la ville est très belle et les sites archéologiques valent le détour. Nous sommes néanmoins content de retrouver des altitudes plus raisonnables et la chaleur qui va avec même si nous devons encore subir les routes du montagne!

Arequipa, la ville coloniale entourée de volcans

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Sortir du Chili fut bien plus facile et rapide que d’y entrer et les douaniers péruviens n’ont pas fait preuve d’excès de zèle. Il y a juste pour les durées de séjour qu’ils n’arrivent pas à se mettre d’accord : Van a reçu un visa de 60 jours tandis que Fab a eu droit à un visa de 90 jours! Allez savoir pourquoi! En passant la frontière nous avons joué aux Marty McFly puisque nous avons voyagé dans le temps en reculant de deux heures, le fuseau horaire chilien étant bizarrement aligné sur l’argentin.

Notre première étape au Pérou fut Tacna, petite ville sans intérêt mais qui nous aura permis de changer nos premiers soles (oui, on paie en soleils au Pérou!) et de prendre 500 petits mètres depuis le niveau de la mer à Arica avant de remonter dans les hautes altitudes andines.

Sept heures de bus plus tard à travers les superbes paysages du désert d’Atacama côté péruvien, nous voici arrivés à Arequipa.

Arequipa est la deuxième ville du pays après Lima mais elle est beaucoup plus calme que la capitale! Elle est entourée de volcans que nous peinons à apercevoir à cause des nuages. La ville a été fondée en 1540 par le castillan Garci Manuel de Carbajal dans un lieu déjà habité par Incas. Son centre-ville, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, mélange d’ailleurs les deux architectures, coloniale espagnole et inca. C’est d’ailleurs un des plus grands centre historique d’Amérique du Sud et son architecture particulière a inspiré d’autres villes comme Cuzco ou Potosi. On parle même d’école architecturale d’Arequipa!

Plaza de Armas

Au Pérou, c’est facile, si tu es perdu dans une ville et que tu en cherches le cœur, demande la Plaza de Armas, toutes les places centrales péruviennes s’appellent ainsi! Celle d’Arequipa est particulièrement belle, toute blanche bordée de superbes bâtiments à arcades appelés en Amérique latine ainsi qu’en Andalousie cabildos. La cathédrale est un joyau qui domine la place sur toute sa face nord. C’est le plus grand bâtiment néoclassique de toute le Pérou! Elle a été construite à la fin du XVIIe siècle comme le reste du centre historique. C’est un des monuments coloniaux les plus impressionnants que nous n’ayons jamais vus!

Couvent Santa Catalina de Siena

Construit en 1579 par les colons espagnols, c’est le plus grand couvent au monde! A l’époque, il accueillait les filles illégitimes, fruit des amours interdits des colons avec les esclaves créoles, qu’on forçait à y entrer afin de les empêcher d’avoir une vie dans la société « normale » et surtout d’avoir des enfants métis! Oui, la colonisation nous laisse des villes historiques d’un patrimoine extraordinaire mais l’histoire est vraiment moche et cruelle! Cette pratique a néanmoins été interrompue en 1747 lorsque une nouvelle communauté religieuse y fut fondée. Une quarantaine de sœurs carmélites y vivent encore aujourd’hui dans un relatif isolement.

Arequipa fait partie de notre itinéraire bis depuis que nous avons quitté prématurément la Bolivie. Nous pensions passer au Pérou par le lac Titicaca mais la pluie et la grève nous ont fait changer de plans. Mais nous ne regrettons aucunement ce plan B. La ville est superbe, les gens sont sympas et la gastronomie locale est bien meilleure qu’en Bolivie même si nous avons de la peine à comprendre le concept de toujours servir du riz accompagné de pommes de terre. Nous sommes persuadés qu’elle vaut amplement le détour au même titre que Potosi et Sucre que nous avons renoncé à visiter. Quoi qu’il en soit, si pour la suite de notre périple le Pérou continue à nous réserver d’aussi belles surprises, nous allons adorer ce pays!

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