Bilan de la Colombie

Lors de notre tour du monde, nous avions zappé la Colombie et passé directement de l’Equateur au Mexique pour des raisons que nous expliquons à la fin du bilan des six mois. Mais à chaque fois que nous rencontrions d’autres voyageurs, nous avions droit à des réflexions du genre : « Mais non, vous n’avez pas été en Colombie? C’est pourtant le pays le plus fou de toute l’Amérique latine! » Il a donc bien fallu que nous aillions vérifier si ces affirmations étaient vraies et comme l’occasion s’est présentée, nous avons été découvrir un peu de ce magnifique pays durant trois mois.

La Colombie est-elle vraiment le pays le plus fou de l’Amérique latine? C’est ce que nous allons voir dans notre traditionnel bilan ci-dessous!

Question sécurité

Quand nous avons annoncé à nos proches que nous partions en Colombie, ils nous ont tout de suite posé la question sur la sécurité du pays. Ce n’est pas du tout une question injustifiée puisque la Colombie a une histoire récente assez chaotique entre les guerrillas, les FARC, le narcotrafic, les règlements de compte, les cartels de Medellín, etc, etc…

Même si tous les problèmes n’ont pas encore été tous réglés, le pays a bien changé et il est tout à fait envisageable d’y faire un séjour touristique. Evidemment, les règles élémentaires de prudence doivent absolument s’appliquer (comme partout!). Il faut éviter de sortir la nuit à certains endroits, rester au courant des actualités et écouter la population locale qui est souvent de très bon conseil. Il y a une expression colombienne « No dar papaya » (littéralement : ne pas donner de papaye) qui signifie qu’il ne faut pas montrer des signes ostentatoires de richesse au risque de se faire détrousser. Mais tous ces conseils sont applicables n’importe où dans le monde!

A titre personnel, nous n’avons pas ressenti d’insécurité mais avons suivi scrupuleusement tous les conseils des locaux et sommes restés très prudents. La seule « agression » que nous avons subie a été une mangue qui nous a été délibérément lancée à la figure par un écureuil. En plus, il ne savait même pas viser!

Au fur et à mesure de notre voyage et de nos publications, les préoccupations de nos proches sont passés de « Mais, c’est dangereux la Colombie! » à « Oh, mais c’est comme ça beau la Colombie? » Nous sommes ravis d’avoir réussi à dédiaboliser un peu ce pays qui ne mérite plus vraiment sa mauvaise réputation.

Bon, maintenant que les préoccupations majeures sont apaisées, nous allons enfin pouvoir passer à la partie bilan :

En chiffres

Durée du séjour

88 jours, presque trois mois, sur une autorisation de séjour de 90 jours.

Notre but était de prolonger notre visa. C’est tout à fait possible via le site internet de l’immigration colombienne mais pour une raison qui nous échappe, nous n’avons jamais réussi à envoyer les pdf de nos passeports. Apparemment, c’est un peu une loterie ce site. Pour certains voyageurs, ça a fonctionné du premier coup et ont pu prolonger leur séjour de 90 jours, pour d’autres, ça a été, comme nous la galère. En gros, il y a cinquante pour cent de réussite avec cette méthode.

Il y a également la possibilité d’effectuer un visa run, c’est à dire de sortir puis de re-rentrer dans le pays afin d’obtenir encore une fois 90 jours d’autorisation de séjour. Mais ce n’est pas si simple en fait. Nous étions trop loin de l’Equateur et puis le pays est devenu plutôt infréquentable ces derniers temps. Ce que nous déplorons car c’est un pays que nous avions adoré. Au Venezuela, il ne faut même pas penser y poser un orteil! En Amazonie, il y a le Pérou et le Brésil à proximité mais il y a une zone franche libre de frontière de 80 kilomètres, donc on ne peut pas y faire tamponner nos passeports. Enfin, il y a le Panama, mais il n’y a pas de frontière terrestre à cause du tapon du Darién. Bref, c’est moins facile qu’il n’y paraît surtout que nous voulions limiter un peu les trajets en avion.

Finalement, nous avons décidé de profiter à fond de ces trois mois et de ne pas perdre du temps à insister pour cette prolongation du visa. Nous avons dû zapper certains endroits comme Bogota, Santander et l’Amazonie mais ça nous laissera de la matière pour une prochaine fois.

Budget

19’304’157 COP (pesos colombiens) soit 4362,75€ ou 4111,80 CHF, ce qui fait une moyenne journalière de 219’351 COP (49,57€ ou 46,70 CHF). Ce budget comprend la nourriture, le logement, les transports, certaines entrées, une carte SIM et quelques dépenses courantes.

C’est un bon budget même s’il y a la possibilité de raboter un peu plus car nous nous sommes fait particulièrement plaisir sur la bouffe, les cafés et quelques activités. La côte de la mer des Caraïbes est bien plus chère que le reste du pays et, en plus, nous y étions en haute saison, ce qui a fait peser un peu sur le budget. Mais, en règle générale, la Colombie est un très bon pays pour les petits budgets.

Distance parcourue

3288 kilomètres de CaliPopayánSan Agustín – Neiva – désert de Tatacoa – Ibagué – Armenia – Eje Cafetero – Manizales – MedellínJardín – Medellín – Guatapé – Medellín – Santa Fe de AntioquiaSanta Cruz de MompoxCartagena de Indias – Santa Marta – Minca – Palomino – Parque Tayrona puis retour à Santa Marta. Principalement en bus ou en minibus. Les transports sont vraiment top en Colombie, confortables et super fiables.

Extrêmes d’altitude

3265 mètres à Alto de la Linea, le col qui sépare les départements de Tolima et de Quindio sur la route entre Ibagué et Armenia, le niveau de la mer sur la côte de la mer des Caraïbes. Il y a, évidemment, la possibilité de monter bien plus haut en Colombie mais avec une saison des pluies qui a trainé et le mal des montagnes de Fab, nous n’étions pas trop motivés à faire des folies des hauteurs.

Extrêmes de températures

12 petits degrés sous la brume de la vallée de Cocora, 36 degrés dans la fournaise à Santa Cruz de Mompox. Si on prend en compte l’altitude, la saison et l’humidité, nous avons eu des températures tout à fait normales, quoique un peu trop fraîches dans les Andes aux dires de la population locale.

Litres de café ingurgités

Pas tant que ça finalement. Les boissons étant super diversifiées en Colombie, nous avions trop de trucs à tester!

Kilomètres de randonnée effectués

Bien plus qu’espéré!

Nombre d’animaux sauvages observés

Là aussi, bien plus qu’espéré! Nous savions que la Colombie était un paradis de biodiversité mais nous ne pensions pas à ce point!

Les flops et les tops

Comme d’habitude, nous allons vous livrer ce que nous avons aimé, ou pas, de la Colombie et nous allons, comme toujours, commencer par le négatif histoire de terminer sur une note positive.

Les flops

Une cacophonie constante

Certes, la Colombie c’est un pays festif, berceau du carnaval et de la salsa. Mais là, nous ne parlons pas de musique d’ambiance qui anime les plages ou les bars. Nous parlons de la musique mise à un volume super fort, partout, tout le temps. Chaque personne essaie de mettre le son plus haut que celui de son voisin et la cacophonie que ça engendre devient vite insupportable. A l’instar du Nicaragua, nous soupçonnons fortement que la musique est faite pour masquer certaines discussions. La Colombie n’a pas un passé récent très glorieux, tout le monde ne faisait pas partie du même camp et proférer certains discours pouvait aller jusqu’à la mort pour une certaine tranche de la population.

Les tops

Les paysages

Nous avons eu un gros coup de cœur pour les paysages colombiens. C’est très varié il y en a pour tous les goûts. Ça va des hauts sommets des Andes aux plages caribéennes en passant par la forêt tropicale, la forêt andine, la savane, les marais et même le désert. Nous nous sommes jamais ennuyés lors des trajets de bus tant le paysage qui défilait sous nos yeux était incroyable!

Les gens

Avec une petite nuance pour les caribéens qui sont plus corrompus et blasés par le tourisme. Mais dans l’ensemble, les Colombiens sont adorables, ouverts et serviables. Ils voyagent beaucoup à l’intérieur du pays, du coup, ils connaissent beaucoup d’endroits et sont souvent de bon conseil.

Les fruits et les jus de fruits

En général, la nourriture colombienne ne nous a pas laissé un souvenir impérissable. Bon, elle ne nous a pas fait faire de cauchemars non plus comme ce fut le cas en Birmanie ou au Sri Lanka. Mais les doubles féculents (riz et patates en général), la viande grillée sans rien et les frijoles (les gros haricots rouges dégueu), ça va un moment et ça manque surtout de légumes, alors qu’il y en a plein les marchés! Alors, nous nous sommes rattrapés sur les fruits. Avec les différentes altitudes et les différents climats, il y a absolument tous les fruits qui poussent en Colombie et ils sont délicieux. Il y a également plein de bar à jus où on vous presse des fruits frais et locaux pour trois fois rien! Nous avons donc fait le plein de vitamines durant notre séjour colombien!

L’accès à la nature

C’est THE grosse surprise de ce voyage! Il y a une multitude de sentiers de randonnée dans toutes les régions qui sont balisés, faciles d’accès et gratuits! C’est le paradis pour nous! Nous ne nous attendions pas du tout à ça, surtout sur un continent très porté sur la voiture et très peu sur la marche! Pour ne rien gâcher, la nature est luxuriante, les paysages sont à couper le souffle et nous avons aperçu des dizaines d’animaux! Ce sera un de nos meilleurs souvenirs de Colombie!

La région Antioquia

C’est notre région coup de cœur en Colombie. La région Antioquia est la région de Medellín située au nord-ouest du pays. Nous n’en avons vu qu’une toute petite partie mais nous avons été enchantés par tout ce que nous avons vu. La région est assez grande (l’équivalent de la Lettonie plus ou moins) et très variée. Il y a les Andes comme à Jardín, la moderne et vibrante Medellín, la coloniale Santa Fe de Antioquia ou encore Guatapé et son peñol. La région possède même une ouverture sur la mer des Caraïbes mais nous n’avons pas du tout passé par là. Nous avons trouvé les gens encore plus sympas qu’ailleurs et la nourriture un peu meilleure. Si vous n’avez pas beaucoup de temps mais quand même envie de découvrir une partie de la Colombie, atterrir à Medellín et visiter les alentours pourrait déjà vous donner un bel aperçu de ce magnifique pays.

Le café de la Sierra Nevada de Santa Marta

Dans notre article sur l’Eje Cafetero, nous n’avons pas été tendres avec le café local. Le problème, c’est que les meilleurs grains sont réservés exclusivement à l’exportation et les Colombiens doivent boire ce qui reste, et ce n’est franchement pas terrible. Nous en avons pris notre parti et nous sommes rabattus sur les jus de fruits. Puis un jour, à Santa Cruz de Mompox, nous nous posons dans une superbe bâtisse coloniale pour boire notre café, et, oh surprise, il est super bon! Ce à quoi le serveur nous répond : « Normal, il vient de la Sierra Nevada de Santa Marta ». En effet, dans la Sierra, la culture du café est plus confidentielle et n’est pas vouée à l’exportation. Du coup, les meilleurs crus restent sur place et on peut les déguster partout dans la région.

Le parc Tayrona

Nous avons presque failli ne pas y aller! Nous étions assez dubitatifs sachant que l’endroit est super connu, pas bon marché (87’000 COP quand même l’entrée plus les assurances soit 19,40€ ou 18,30CHF) et que, jusqu’ici, la côte Caraïbes ne nous a pas aussi plu que le reste du pays. Finalement, nous décidons d’y passer deux nuits dont celle du Nouvel An. Bingo, il n’y avait presque personne! En plus, nous y avons trouvé une faune et une flore incroyables ainsi que les plus belles plages de Colombie! Pour en profiter à fond, il faut quand même être de bons marcheurs, mais nous ne regrettons pas une seconde d’y avoir été!

Bizarreries colombiennes

La conduite à la Colombienne

Certains de nos trajets ont été assez épiques et il y a certains comportements de chauffeurs que nous aurions préféré ne jamais voir. Non seulement ils prennent la route pour une piste de rallye mais en même temps, ils téléphonent, parfois même en face time, ils mangent, mais pas un sandwich vite fait, un vrai repas dans un tup posé sur le volant avec des couverts, ils gesticulent et certains se prennent pour une popstar en chantant à tue-tête! Et vu la topographie de la Colombie, les routes ne sont ni plates, ni droites! En plus, ils ont super confiance en leurs freins puisqu’ils n’anticipent jamais rien et ralentissent toujours à la dernière seconde.

Malgré cela, nous sommes toujours arrivés sains et saufs, n’avons jamais été témoins d’accidents de la route et n’avons non plus jamais lu un truc du genre dans les faits divers locaux. Soit nous avons eu beaucoup de chance, soit les Colombiens ont raison d’être super croyants et qu’il existe vraiment un dieu de la route.

Sonnent les cloches

En Colombie, pays catholique, il y a des églises avec des clochers où les cloches sonnent toutes les heures. Jusque là, tout va bien! Mais un son de cloche en Colombie s’apparente plus à un enfant de cinq ans qui s’acharne sur un piano désaccordé qu’à un joli carillon. En plus, ça ne sonne jamais à l’heure pleine! Ça dépend des villes mais ça va de la minute 47 à la minute 08. Nous ne savons pas si c’est volontaire ou si les colombiens sont plus relax des cloches que les Européens.

Un tinto dès le matin

En Espagne, un tinto c’est un verre de vin rouge. Imaginez donc notre tête quand, notre premier matin à Cali, on nous en propose un pour le petit-déjeuner! En fait, en Colombie, un tinto c’est juste un café noir et effectivement, nous en avions bien besoin à ce moment-là!

Conclusion

Tous les voyageurs que nous avons croisés avaient raison! La Colombie est vraiment le pays le plus fou de toutes les Amériques! Il a même détrôné le Mexique, même si ce dernier reste en très bonne place dans le classement de nos pays préférés!

La Colombie nous a surpris à bien des égards et nous ne réalisons pas encore tout ce que nous avons vu et vécu! Nous ne regrettons pas d’y avoir consacré autant de temps et nous ne sommes pas du tout fermés à l’idée d’y retourner une fois dans le futur.

Popayán, le bijou colonial des Andes colombiennes

La ville de Cali a été un bon point de départ pour recevoir nos premières vibes colombiennes mais le trafic infernal et surtout la pollution nous a vite gavés. Nous ne nous y sommes donc pas attardés et avons vite cherché à sortir de la ville.

Le terminal de bus à Cali se trouve au nord du centre ville. Il y a le Métrobus qui s’y arrête à proximité sinon il est possible de s’y rendre à pied en suivant le Rio Cauca. C’est un terminal super organisé comme nous en avons connu en Argentine ou au Mexique où chaque compagnie de bus est représentée par un guichet. Les bus ne sont pas de première jeunesse mais ils sont confortables et l’air conditionné n’est généralement pas mis à fond, quand il y en a. Le seul bémol est que les trajets sont interminables. Comme nous nous dirigions en direction du sud, il a fallu traverser toute la ville et ça nous a pris plus d’une heure à cause des bouchons. Ensuite, une fois sur la route Panaméricaine, ce sont des travaux qui nous ont bien ralentis. La fin du trajet s’est fait sur une jolie route de montagne et ça n’avançait pas très vite non plus. Résultat des courses : nous avons mis près de quatre heures et demi pour parcourir 137 kilomètres!

Le prix du billet de bus nous a coûté 30’000 COP (pesos colombiens) par personne soit 6,50€ ou 6,10 CHF.

Popayán

Popayán est une des plus anciennes villes d’Amérique. Elle a été fondée en 1537, même avant Cali, toujours par l’andalou Sebastián de Belalcázar qui est également à l’origine de Quito. La ville s’est développée notamment grâce à l’exploitation fructueuse des mines d’or de la région par les conquistadors espagnols. C’était d’ailleurs une des villes les plus importantes du Vice-Royaume de la Nueva Granada, une partie de l’empire colonial qui comprenait en gros les actuels Equateur, Colombie, Venezuela et Panamá. Après l’indépendance, Popayán est plutôt connue pour avoir donné naissance à une dizaine de présidents de la République.

Aujourd’hui Popayán reste un des centres coloniaux les mieux conservés du continent même si elle reste à l’écart des grands centres touristiques. Elle est surnommée la « ciudad blanca » (ville blanche) à cause de ses façades blanchies à la chaux que ne renierait pas n’importe quel village blanc andalou! Elle se situe à 1760 mètres d’altitude et se montre tel un bijou dans un écrin formé par les cordillères occidentale et centrale des Andes. Nous sommes tombés amoureux de ces petites maisonnettes blanches qui, à l’instar d’Antigua, regorgent de cafés ou de bars à jus super sympas souvent situés dans de magnifiques patios.

Mode mauvais timing (ou pas) : nous sommes tombés un jour où il y avait une course en faveur de la lutte contre le cancer du sein. Ça nous a restreint l’accès à la place centrale qui était le lieu d’arrivée de la course mais quelques rues du centre historique ont été fermées à la circulation, ce qui nous a permis de profiter du lieu sans trafic et c’était un vrai bonheur! Et puis de voir tous ces coureurs vêtus de t-shirts roses transpirer pour la bonne cause était vraiment touchant.

Parque Caldas

C’est la place centrale de la ville. A l’époque coloniale, seuls les gens de pouvoir (religieux ou politiques) avaient le droit d’habiter à proximité de la place. Elle est bordée de superbes bâtiments coloniaux, tout aussi blancs que le reste de la ville. Il y a notamment le gouvernent du département de Cauca, la mairie de Popayán ainsi que différents sièges de banques nationales importantes. Sur son côté sud, se dresse la jolie cathédrale « Nuestra Señora de la Asunción » de style néoclassique qui date du XVIe siècle et qui possède une magnifique coupole florentine qui se voit de loin. Elle est flanquée d’une tour de l’horloge, un peu massive à notre goût, qui date de 1673. Certains bâtiment donnent l’impression de pencher en avant. Non, ce n’est pas une illusion d’optique! Ils sont légèrement affaissés à cause des différents tremblements de terre qu’a connu la région.

Au centre de la place, il y a un petit jardin avec des arbres et de magnifiques fleurs comme des hibiscus et des lys rouges. Enfin ça c’est quand ils ne se font pas bouffer par les lamas! Nous en avons d’ailleurs pris un en flag! Nous avons même trouvé des petits bassins ornés d’azulejos exactement comme ceux qu’on trouve dans nos parcs andalous!

La statue qui trône au centre de la place est celle de Francisco José de Caldas, d’où le nom de la place. Ce natif de Popayán était un savant local mais aussi un des acteurs principaux de l’indépendance de la Colombie qui eut lieu, après des années de combats acharnés, en 1825.

Cerise sur le gâteau : toute la place a été rendue aux piétons et c’est super agréable! Non, nous n’avons pas lâché notre obsession pour les zones piétonnes!

Teatro Guillermo Valencia

Tiens, il y a quand même un bâtiment qui n’est pas blanc dans cette ville! Ce superbe édifice néoclassique date des années 1920 et fut construit en hommage à Guillermo Valencia un poète natif de Popayán. Le théâtre reste encore très actif aujourd’hui avec des pièces, des concerts et divers évènements culturels.

Puente del Humilladero

Ce joli pont en arches du XIXe siècle permet de rejoindre le quartier Bolivar depuis le centre-ville. Il est constitué de douze arches et franchit le Rio Molino. Au début du XXe siècle c’était le seul moyen de se rendre au nord de la ville. Aujourd’hui, il est rendu aux piétons et c’est tant mieux! Nous déplorons juste les graffitis dont il est affublé. Nous aimons bien l’art du graff en général mais là, nous les trouvons moches et dans un endroit pas du tout approprié.

Rincón Payanés

A l’est du centre historique, au pieds des premières montagnes, se trouve le Rincón Payanés. C’est une réplique de quelques édifices de Popayán en miniature. C’est un peu fake mais c’est malgré tout super chou. On y trouve quelques magasins de souvenirs et de quoi se restaurer après une bonne randonnée puisque le quartier se trouve judicieusement au départ respectivement à l’arrivée des sentiers pédestres.

Notre grimpette du jour

En fait il y a même eu deux grimpettes puisque nous sommes montés sur le Cerro de la Tres Cruces puis sur le Morro del Tulcán.

Pour la première, c’était une agréable balade dans la forêt équatoriale de montagne surveillée par des dizaines de rapaces nous survolant en quête de nourriture. Quant au Morro del Tulcán, c’est une petite colline en forme de pyramide qui surplombe la ville et où ont été trouvés des vestiges archéologiques datant de l’époque précolombienne.

Il y a un chemin pavé qui monte au Morro. Pour le reste, c’est un sentier de forêt qui grimpe pas mal. Mieux vaut se munir de bonnes chaussures.

Dans les deux cas, nous avons eu droit à une superbe vue sur les montagnes de la cordillère orientale des Andes, sur le centre historique et son plan en damier typique des villes coloniales espagnoles ainsi que sur le superbe Sanctuario de Belén qui, bien que d’architecture coloniale, ne date que des années 1970.

Popayán pourrait être comparée à Séville tellement il y a quelques ressemblances qui sont troublantes. Il y a entre autres :

  • un centre historique de ouf
  • des gens super sympas et chaleureux avec une tendance à l’exagération
  • des archives super importantes datant de la période coloniale et qui sont classées à l’UNESCO sauf qu’à Popayán elles ne sont pas accessibles au public.
  • La Semana Santa est LA fête la plus importante de l’année avec des processions de ouf! Elle a même été inscrite au patrimoine mondial immatériel de l’UNESCO, ce que même à Séville on n’a pas osé faire!
  • Les gens ne pensent qu’à bouffer! Popayán est même une ville UNESCO de la gastronomie. Bon là, franchement, nous avons un peu de peine à comprendre pourquoi. A part quelques exceptions, la bouffe, ce n’est pas fou.

Finalement, en rédigeant ces lignes, nous nous sommes rendus compte que nous vous devons une rectification. Popayán ce n’est pas un mini Séville, c’est Séville mais puissance mille! Et nous avons l’impression que toute la Colombie est une Andalousie un peu exagérée. Nous sentons que nous allons adorer ce pays!

Popayán est déjà notre premier coup de cœur colombien. C’est une petite ville agréable, très jolie, entourée de montagnes verdoyantes et à la population locale très chaleureuse. Nous avons d’ailleurs hésité à garder jalousement ce petit bijou pour nous sans le partager car la ville est encore très préservée du tourisme de masse et de ses méfaits et nous voudrions que ça reste en l’état.

Popayán sera également notre étape la plus méridionale du pays. Enfin, normalement! Nous ne descendrons pas vers l’Equateur qui est un pays que nous avons déjà bien découvert il y a quelques années et que nous avons adoré mais qui, malheureusement, est devenu peu recommandable en ce moment. Nous n’irons pas non plus au sanctuaire de Lajas à Ipales, à l’extrême sud du pays, par manque de motivation de monter à 2900 mètres d’altitude. Par contre, nous avons plein d’autres endroits qui ont l’air top sur notre bucket list, qui commence déjà à s’allonger, et que nous avons hâte d’aller découvrir!