Granada (Nicaragua) et le lac Cocibolca

Nous avons visité León, c’était notre devoir de nous rendre chez sa grande rivale, Granada. Dans un conflit, il faut toujours avoir les deux versions, les torts étant souvent partagés!

Il n’y a pas de bus direct qui relie les deux villes, il faut changer à Managua, la capitale du pays. Depuis le terminal des bus de León, accessible en bus urbain depuis le marché, il faut prendre le minibus pour la Universidad de Central America (UCA, à prononcer « ouka »). C’est vraiment important de prendre ce minibus-ci, et PAS les Chicken bus, sinon, il faut changer de terminal à Managua et c’est super compliqué. Attention également à être bien au clair avec le bus que vous voulez prendre et à ne pas trop écouter les rabatteurs car ils vont essayer de vous refiler des courses en taxi. En cas de doute, il ne faut pas hésiter à demander aux autres utilisateurs des transports publics, ils sont en général très aimables et de bon conseil. L’autre avantage du minibus, c’est qu’il ne s’arrête pas en chemin, donc il avance assez vite. Une fois arrivé à l’université de Managua, il suffit de trouver un bus pour Granada et le tour est joué.

La Calzada et, en arrière-plan, la cathédrale

Centre historique

Comme sa rivale León, Granada fut fondée en 1524 par Francisco Hernandez de Cordoba, bien qu’elle porte le nom d’une autre ville andalouse tout aussi pittoresque. C’est une des toutes premières villes à avoir été fondées par les Espagnols sur le continent américain. Il en reste aujourd’hui un superbe patrimoine colonial très coloré. Contrairement à León qui a été le berceau de la révolution sandiniste dans les années 1970-1980, Granada est plutôt restée en retrait des manifestations et nous le ressentons dans l’ambiance. Elle est plus calme, plus sereine que son ennemie jurée qui est plus dynamique, plus révolutionnaire. Dans les deux cas, l’environnement est très sympa. C’est vraiment intéressant de se rendre compte que le passé d’une ville peut impacter sur son ambiance générale.

Parque Colón

Le Parque Colón est la place centrale et le cœur névralgique de la ville. C’est super agréable car il y a plein de bancs et d’arbres. Il faut juste faire abstraction des quelques rabatteurs, mais ça va, ils ne sont pas trop insistants, un simple « gracias » poli suffit à les faire partir. La place est nommée en l’honneur de Christophe Colomb (Cristóbal Colón en espagnol) afin de commémorer sa découverte de l’Amérique. En prolongement de la place, se trouve la Plaza de la Independencia inaugurée en 1921 pour le centenaire de l’indépendance. Vous aussi vous trouvez paradoxal qu’au même endroit on célèbre un gars qui est venu coloniser le pays depuis l’Europe ainsi que l’indépendance de ce même pays? A moins que ce soit de l’humour local auquel nous n’avons rien compris! Malgré cette bizarrerie historique, la place est superbe et bordée de bâtiments coloniaux tous plus beaux les uns que les autres comme la cathédrale, le palais épiscopal, le cabildo ou encore la mairie.

Cathédrale Nuestra Señora de la Asunción

Elle est vraiment trop belle la cathédrale avec ses façades jaunes, ses colonnes grecques et ses coupoles baroques rouges à la florentine. Cette église n’est pourtant pas espagnole puisque sa construction ne date que de 1888. Elle a quand même été construite sur le modèle de l’ancienne qui a été complètement détruite par un incendie. Elle est tellement immense qu’elle se voit depuis toute la ville et ça peut être un bon point de repère si on est perdu dans le fameux plan en damier de la ville.

La Calzada

Depuis le Parque Colón, il y a une grande rue piétonne qui descend en direction du lac. Oui, vous avez bien lu : PIETONNE! Hourra, nous avons encore une fois trouvé notre licorne! Elle est bordée de superbes petites maisons coloniales très colorées souvent reconverties en petits cafés ou en bars sympas. C’est d’ailleurs la ville la plus colorée que nous avons vu depuis Campeche. Au sol, il y a de très jolies mosaïques représentant la ville de Granada ou des scènes au bord du lac.

A l’extrémité de la Calzada, se trouve l’église de la Guadalupe. Elle a été fondée en 1626 par des frères espagnols. En 1856, William Walker, un flibustier américain tentant de conquérir l’Amérique Centrale, se fit brièvement nommer président du Nicaragua avant de se faire renverser quelques mois plus tard. Après son renversement, il utilisa cette église comme forteresse avant de s’échapper au Honduras où il fut exécuté. Cette église est tout ce qu’il y a de plus catholique mais elle nous fait tout de même penser aux monastères arméniens avec ses clochers en forme de triangle.

Lac Cocibolca

Un des gros atouts de Granada est d’être situé au bord d’un lac dont les rives sont accessibles en à peine dix minutes de marche depuis le centre-ville. Si vous regardez une carte du Nicaragua, vous apercevrez à l’ouest du pays une immense étendue d’eau. C’est le lac Cocibolca, le plus grand du pays mais aussi de toute l’Amérique Centrale et possèderait plus de 400 îles dont la plupart sont d’origine volcanique. Même si nous n’avons pas besoin de fuir à tout prix le centre de Granada qui est somme toute assez tranquille et presque sans trafic, c’est quand même agréable de se promener au bord du lac à l’ombre des grands arbres. Seul gros point noir : les tonnes de déchets sur les rives. Le Nicaragua est un très mauvais élève au sujet de la conscience écologique! Mais, nous avons aussi vu quelques personnes ramasser ces déchets, il y a peut-être de l’espoir. Le lac est également intéressant pour sa faune aviaire. Parmi une multitude d’échassiers dont la plupart nous sont inconnus, nous avons quand même reconnu des grues, des hérons et des ibis.

Masaya

Masaya se situe à 14 petits kilomètres au nord de Granada depuis laquelle il est facile d’y faire une excursion à la journée. Pour s’y rendre, il suffit de prendre le bus. Il faut bien prendre le bus qui se rend à Masaya car celui qui va à Managua passe effectivement par Masaya mais il vous posera sur la route nationale et il vous faudra prendre un taxi pour vous rendre au centre-ville. A l’arrivée au terminal, veillez à bien sortir par le portail. Nous avons fait l’erreur de nous engouffrer dans le marché et nous nous sommes perdus dans le labyrinthes de ruelles obstruées par les étals et par la foule. Quand nous avons enfin réussi à sortir de ce dédale, nous étions de l’autre côté de la ville. Que ce soit clair, ce n’est absolument pas dangereux de passer par le marché mais il est impossible de garder son sens de l’orientation là-dedans! La seule conséquence a été de devoir effectuer quelques milliers de pas de plus mais nous ne sommes de toute façon pas du genre à économiser nos pas.

Laguna de Masaya

Si nous sommes venus jusqu’à Masaya, ce n’était pas pour nous perdre dans le marché, même si les étals de fruits et légumes sont magnifiques, mais pour cette petite merveille de la nature. Cette superbe caldera de 8,5 kilomètres carré est une importante source d’eau douce pour tout le département. Elle fait partie du parc national du volcan Masaya qui a pour but de préserver le lac, le volcan, la forêt tropicale et la faune. Nous qui nous plaignons depuis notre arrivée dans le pays que le Nicaragua est un désastre écologique, nous sommes contents de voir que tout n’est pas perdu et qu’il y a quand même une (petite!) volonté de protéger une partie de l’environnement. Depuis le centre-ville, il suffit de marcher dix petites minutes pour arriver au malécon qui surplombe la caldera. C’est la seule construction autour du lac, tout le reste est laissé à la vie sauvage et c’est super cool. Nous avons d’ailleurs vu une quantité de lézards, d’oiseaux et de papillons peupler les lieux.

volcan Masaya

La caldera est dominée par le volcan Masaya. Ce n’est pas un volcan majestueux en forme de triangle parfait comme c’est courant en Amérique Centrale. Il ne culmine « qu’à » 635 mètres et son cratère a été grignoté par les différentes éruptions volcaniques d’où son aspect un peu tassé. C’est un volcan très actif, d’ailleurs si vous étudiez attentivement nos photos, vous pourrez remarquer que ce ne sont pas des nuages au dessus du sommet mais de la fumée formée de gaz et de dioxyde de souffre.

Alors c’est León ou Granada qui sort vainqueur de cette rivalité historique? Granada est bien plus pittoresque et a l’avantage d’avoir un plan d’eau en ville avec le lac Cocibolca mais nous avons préféré l’ambiance de León qui a l’avantage de se trouver à proximité de l’océan Pacifique. Bref, les deux villes ont leurs atouts, méritent une visite et, surtout, les deux possèdent une zone piétonne. A notre avis, elles sont a égalité tout en étant très différentes, c’est ce qui les rend intéressantes.

León (Nicaragua), la révolutionnaire

Nous vous avons laissés au Salvador, vous vous doutez sûrement qu’il s’en est passé des choses jusqu’à notre arrivée au Nicaragua! Afin de nous préparer au mieux au périple qui nous attendait, nous nous sommes déjà approchés le plus possible de la frontière sud du Salvador, dans une petite ville appelée Santa Rosa de Lima. C’est une ville sans aucun intérêt mais qui nous a déjà avancé de 180 kilomètres depuis Suchitoto.

Depuis là, un bus urbain nous emmène jusqu’au poste frontière situé à une dizaine de kilomètres du centre-ville. Sortir du Salvador n’est qu’une simple formalité. Ensuite, nous avons sûrement traversé un des plus beaux no man’s lands de notre vie. C’est un vieux pont en fer qui enjambe une rivière dans un paysage de roche karstique, vraiment magnifique! Mais nous avions à peine terminé notre traversée que nous nous sommes fait assaillir par tous les chauffeurs de bus voulant nous emmener à différents endroits du Honduras sans se soucier le moins du monde que nous n’ayons pas encore passé l’immigration. Une fois débarrassés, non sans peine, des rabatteurs, nous avons dû passer par le contrôle sanitaire où on nous demande notre certificat de vaccination Covid (ou un test PCR si vous n’êtes pas vaccinés). Pour le Honduras, il faut remplir préalablement un formulaire en ligne pour l’entrée ET la sortie du pays. Le passage en douane en lui-même est une formalité, nous avons même pu plaisanter avec l’employé de l’immigration sur le fait que notre durée de séjour au Honduras dépendrait du trafic routier. Il faut juste s’acquitter de la taxe douanière de 3$. C’est une taxe officielle, c’est mentionné dans tous les sites officiels du gouvernement, donc il n’y a aucun moyen d’y couper. C’est juste bizarre quand on nous parle de « multa » qui en Espagne signifie « amende » alors qu’en Amérique Latine c’est juste une taxe.

frontière entre le Salvador (à gauche) et le Honduras (à droite)

Il paraîtrait qu’il y a des bus directs d’une frontière à l’autre. Nous ne les avons jamais trouvés. Du coup, nous avons quand même dû changer quelques dollars contre des lempiras afin de pouvoir prendre les bus locaux. Il est possible de les payer en USD mais les prix sont tellement majorés qu’il est préférable de faire un peu de change et de payer en monnaie locale. Les bus locaux s’apparentent aux Chicken Bus du Guatemala, ils ne sont pas confortables mais au Honduras, ils avancent. Nous avons dû changer de bus dans la ville de Choluteca, mais la correspondance s’est faite à la minute, nous n’avons pas eu à attendre. Le deuxième bus nous a directement mené jusqu’au poste frontière. Il faut reconnaître qu’en Amérique Centrale quand la destination du bus c’est la frontière, on nous emmène vraiment jusqu’au dernier bout avant la douane!

Sortir du Honduras n’est également qu’une simple formalité, si nous faisons abstractions des rabatteurs pour le change qui sont aussi insupportables qu’à Bali. Nous avons également traversé le no man’s land sur un pont enjambant une rivière même si le paysage n’était pas aussi pittoresque que la frontière précédente. Au fait, pourquoi ne nous sommes-nous pas arrêtés au Honduras? Parce que le pays est vraiment réputé insécure, nous ne voulons pas nous mettre en danger inutilement surtout que les quelques points d’intérêt se trouvent sur la côte Caraïbe alors que nous sommes plutôt du côté Pacifique et, comme vous le savez déjà, nous avons un timing à respecter.

Côté Nicaragua, notre passage en douane a été plutôt épique. Pas de bol, nous sommes arrivés en même temps que deux gros bus bondés venant du Guatemala, ça n’a pas sûrement aidé les choses à bien se passer. Déjà, il faut s’arrêter dans une petite cahute pour le contrôle sanitaire où on nous demande également notre certificat de vaccination COVID. Jusque là, rien à signaler et le personnel a même été super sympa. C’est à l’immigration que ça se corse! Nous sommes également tombés sur l’employée de la douane la plus antipathique qui soit, ce qui a probablement rendu les choses plus désagréables. Nous avons également dû remplir un formulaire en ligne au préalable pour l’entrée dans le pays qui a dû disparaître dans les méandres de l’informatique puisque personne ne l’a retrouvé. Ce n’est sûrement pas de notre faute car tous les voyageurs occidentaux se sont retrouvés dans le même cas que nous. On nous confisque nos passeports et on nous fait poireauter des plombes sans explication. Quand enfin on récupère nos précieux sésames on nous demande encore 13$ chacun, 10$ pour la carte touristique et 3$ pour la taxe douanière, payable en USD UNIQUEMENT! Nous avions tenté de payer en cordobas, la monnaie nicaraguayenne, nous nous sommes faits remballer comme des malpropres. Tout ça pour ne même pas avoir droit à un nouveau tampon sur notre passeport!

Mais nos mésaventures ne sont pas encore finies, il faut passer nos sacs au scanners. Van se fait fouiller son backpack parce que notre console pour les ports USB pourrait passer pour un drone, objet totalement interdit au Nicaragua. Sur ce coup-là, pas de problème, les gars font juste leur boulot. Ce qui nous a un peu énervés, c’est que les deux employés du scanner ont décidé de nous snober et de ne communiquer que par signes. Nous leur avons pourtant dit que nous comprenions parfaitement l’espagnol, mais rien à faire, ils ont refusé de nous parler! Entre la fatigue du voyage, la chaleur (37 degrés!) et le personnel de douane vraiment irrespectueux, nous commençons à voir rouge. Evidemment, nous savons qu’il ne faut absolument pas s’énerver au risque d’aggraver notre ca et nous voir refuser l’accès au pays. Alors Fab, très calmement, a sorti toutes les affaires du sac qui a été fouillé et a pris le temps de tout ranger comme il faut en prenant bien soin de plier les petites culottes à Van devant le gars de la sécurité qui est parti en PLS en voyant son manège! Au moins, ça n’a pas tourné au vinaigre, ça nous a permis de nous calmer tout en ayant notre petite vengeance.

En général, le passage en douane donne une première impression assez juste sur le pays. Nous espérons cette fois-ci que ce ne soit pas le cas sinon nous allons vraiment détester ce pays!

frontière entre le Honduras (à gauche) et le Nicaragua (à droite)

Malgré avoir perdu presque deux heures dans ces procédures douanières à la con, nous trouvons un bus pour Chinandega, puis León assez facilement. Notre but était d’y arriver avant la nuit! Pari réussi, à cinq minutes près!

León

les maisons colorés du centre historique

León est la deuxième ville du Nicaragua et le centre universitaire principal du pays. Bien qu’elle porte le nom d’une ville du nord de l’Espagne, elle a été fondée en 1524 par Francisco Hernandez de… Córdoba, bien plus au sud! C’est la première ville du territoire actuel du Nicaragua à avoir été fondée par les conquistadors espagnols. Elle a été la capitale du pays dès 1839 lors de l’indépendance, en alternance avec sa grande rivale, Granada. La rivalité entre les deux villes prit une telle importance qu’en 1858, on transféra définitivement la capitale à Managua. Il en reste un petit centre historique aux maisons colorées. Ce n’est pas la ville coloniale la plus pittoresque d’Amérique Latine mais nous y avons trouvé quelque-chose d’incroyable! Une licorne? Presque! Une zone piétonne! C’est tellement rare sur ce continent! Oui, en tant qu’Européens, nous avons tendance à faire une fixette sur les zones piétonnes mais c’est tellement plus agréable de se promener en ville sans se faire déranger par les voitures.

De gros chats

León signifie tout simplement lion. Il est donc tout à fait logique que le roi des animaux soit le symbole de la ville de León. On en voit un peu partout dans le centre historique surtout que c’est un animal qui représente la puissance et le pouvoir. De quoi en boucher un coin à la rivale de toujours, Granada, qui elle ne porte que le nom d’un fruit.

Basilica Catedral de la Asunción

Construite en 1747 dans le plus pur style baroque espagnol, cette cathédrale d’une blancheur étincelante peut se targuer d’être la plus grande de toute l’Amérique Centrale. Rien que ça! C’est un tel mastodonte qu’elle a résisté à tous les tremblements de terre de son histoire! Même l’UNESCO en a été impressionné au point de l’inscrire sur sa liste du patrimoine mondial. Certes, c’est une énorme édifice, surtout pour l’époque, mais ce n’est pas la cathédrale qui nous a le plus subjugués.

El Calvario

León regorge d’églises mais rassurez-vous nous ne nous y sommes pas arrêtés à chacune d’entre elles. Celle du Calvario nous a attirés grâce à sa superbe façade « rouge sévillan » et à ses fresques. Elle date du XVIIe siècle et est de style baroque espagnol typique de l’époque.

Viva la revolución!
Street Art en l’honneur du front étudiant révolutionnaire

Nous avons trouvé un peu de street art à León mais en y regardant de plus près, nous nous sommes aperçus qu’il ne s’agit pas seulement d’art mais de véritables hommages à plusieurs épisodes historiques du Nicaragua et de la région de León du XXe siècle.

Le 23 juillet 1959, une manifestation étudiante se tient à León pour contester contre le massacre d’El Chaparral (Honduras), un mois plus tôt, dans lequel fut blessé Carlos Fonsecca, le fondateur du front sandiniste de libération national (un parti communiste construit sur le modèle marxiste-léniniste) qui essaie de renverser le dictateur au pouvoir. Mais la Garde Nationale ouvre le feu sur les manifestants tuant 4 personnes et blessant plus de 60 étudiants.

Depuis cet évènement, les sandinistes, du nom d’Augusto Caldéron Sandino, premier révolutionnaire nicaraguayen du XXe siècle, prennent de l’ampleur dans la région en essayant de lutter contre les somozistes, du nom de Somoza, la famille de dictateurs au pouvoir. En 1978, une grande partie de la population de León, majoritairement sandiniste, se soulève contre le gouvernement et, malgré l’intervention de l’armée, se retrouve victorieuse en 1979.

Nous avons méga résumé les évènements historiques, mais voilà en gros l’idée. De toute façon, en tant qu’étrangers, nous n’avons pas le droit d’exprimer une quelconque opinion sur la politique locale. Nous ne pensons pas que notre modeste blog soit surveillé mais dans le doute, nous préférons nous abstenir. Nous avons juste voulu comprendre tous ces hommages.

Côté Playa

Non León ne possède pas sa propre plage mais ne se situe qu’à une petite vingtaine de kilomètres de l’océan Pacifique. Après plus d’un mois passé loin du littoral, nous n’allions quand même pas passer l’occasion de nous rendre au bord de la mer! Les bus locaux nous emmène en une petite demi-heure à Las Peñitas, une petite station balnéaire. Nous avons préféré faire le petit détour jusqu’à Poneloya, le petit village de pêcheurs voisin. Il y a une magnifique plage de sable volcanique complètement déserte! Par contre, pour la baignade, ce n’est pas top, il y a vraiment trop de courant. Dommage, car l’eau est vraiment bonne! Mais c’est un véritable paradis pour les surfeurs.

Le clou du spectacle c’est la magnifique mangrove qui borde la plage. Le temps s’y est arrêté entre les quelques bateaux de pêcheurs qui rentrent depuis le large, différents échassiers essayant de trouver leur nourriture dans la vase à marée basse et les goélands qui guettent l’arrivée des pêcheurs dans l’espoir de piquer quelques restes de poisson. Le paysage y est incroyable entre la mangrove, le sable noir et les volcans que nous apercevons au loin! La mer nous avait trop manqué, nous ne sommes pas déçus de cette plage-là!

León est, pour l’instant, la ville la plus agréable que nous avons visitée depuis notre arrivée en Amérique Centrale. Elle est piétonne (oui, on y tient!), jeune, étudiante, dynamique, tout en ayant une culture et une histoire très riches. La vie nocturne est également très sympa et nous permet de goûter le rhum local, très bon et très aromatisé dans des bars souvent situés dans les jolis patios des bâtiments coloniaux.

Apparemment, le passage en douane du Nicaragua est l’exception qui confirme la règle car ce pays nous semble au premier abord très cool et très accueillant! Nous avons en tout cas eu un véritable coup de cœur pour cette première étape.

Antigua, le joyau colonial du Guatemala

Malgré la courte distance pour rejoindre Antigua depuis le lac Atitlan, (80 kilomètres environ) tout ne s’est pas fait sans heurts. En effet, il y a plusieurs mouvement sociaux qui bloquent les routes du côté de Guatemala City, la capitale, et de ses environs dont Antigua. Nous avons encore eu de la chance parce que nous nous sommes retrouvés à un endroit où il fallait changer de bus juste au moment de la réouverture des routes. Le hic c’est que plein de gens sont là depuis bien plus longtemps que nous à attendre la fin de la grève. Nous nous retrouvons donc dans des colectivos et des Chicken Bus bondés soit assis par terre soit avec quelqu’un sur nos genoux. Malgré cette situation un peu particulière, l’ambiance est restée bon enfant et nous avons quand même fini par arriver à destination sans avoir totalement perdu notre journée.

Oui, encore une photo de Chicken Bus mais on s’en lasse pas!

Antigua Guatemala

Une des nombreuses ruelles colorées d’Antigua

Vous vous en doutez sûrement, si la ville s’appelle Antigua (la vieille), c’est qu’il y a une nouvelle quelque-part qui l’a remplacée. Bien vu! Son nom initial était Santiago de los Caballeros de Guatemala et c’était la capitale de la capitainerie générale du Guatemala sous domination espagnole entre 1540 et 1776. Le territoire de la capitainerie à l’époque comprenait les actuels territoires de l’état mexicain du Chiapas, du Guatemala, du Belize, du Honduras, de la côte Pacifique du Nicaragua et de la péninsule de Nicoya au Costa Rica. Rien que ça! Mais avec tous les volcans à proximité, la ville se trouve sur une zone sismique très active et a été bien amochée voir détruite par plusieurs tremblements de terre au cours de son histoire. C’est pourquoi Antigua a été lâchement abandonnée à son triste sort et a été remplacée par une nouvelle ville appelée Nueva Guatemala de la Asunción qui correspond à la ville actuelle de Guatemala City et qui est toujours la capitale du pays.

L’Ayuntamiento, la mairie d’Antigua datant de 1743
Centre historique
Une des nombreuses façades baroques du centre historique

Avec un passé aussi prestigieux, le centre historique promet de fabuleux trésors. Nous n’avons pas été déçus! Ce sont de magnifiques petites ruelles en damier, comme c’était la coutume dans les villes coloniales espagnoles, bordées de maisons colorées toutes mignonnes. Les pavés des rues qui sont constitués de basalte, la pierre volcanique très noire, font ressortir les couleurs des façades. Et il n’y a pas que l’extérieur qui est superbe! Les maisons possèdent souvent de magnifiques patios. Il vaut la peine de prendre le temps de jeter un coup d’œil par les portes ouvertes où les fenêtres dans le but des les apercevoir, exactement comme à Cordoue. Mais discrètement quand même! Nous avons même écumés certaines boutiques de souvenirs juste pour admirer l’intérieur de certaines bâtisses et, franchement, ça vaut le coup, même si on essaie de vous refourguer de la camelote made in China.

Arco de Santa Catalina
Arco de Santa Catalina avec, au fond, la coupole du convento de la Merced

C’est le monument le plus connu et le plus emblématique d’Antigua. C’est tout ce qu’il reste du couvent de Santa Catalina qui a été détruit par un tremblement de terre en 1773. La vue est super connue avec le volcan Agua en arrière plan mais monsieur a préféré rester caché derrière les nuages.

Convento de la Merced

Ce couvent, inauguré en 1767, a tellement abusé du baroque qu’on le dit de style « ultra baroque ». De loin, il en jette avec sa peinture jaune ocre mais de près les fioritures baroques sont too much à notre goût, même si elles sont d’une finesse remarquable. Pourtant, en général, nous apprécions le baroque. Nous n’avons pas le droit de photographier l’intérieur mais il paraît bien sobre comparé à la façade extérieure surchargée. Mais bon, à l’époque Antigua était la capitale d’un énorme territoire, il fallait bien un couvent à la hauteur!

Parque Central o Plaza Mayor
La fontaine monumentale au cœur de la place.

Waw, elle en jette cette place centrale! C’est le tout premier lieu qui a été emménagé en 1541 lors de la construction de la ville. C’est de là que partent toutes les rues en damier du centre historique. La place est agréable et, chose non négligeable, elle possède plein d’arbres sous lesquels il fait bon de se poser sur un banc à profiter de l’ombre qui peut être bienvenue quand le soleil tape fort. Elle est bordée par de magnifiques bâtiments à arcades comme l’Ayuntamiento (la mairie) ou le palais royal de la capitainerie général ainsi que de la cathédrale San José. Une magnifique fontaine monumentale datant de 1738 marque le cœur de la place.

Cathédrale San José

Cette cathédrale baroque sans prétention domine la Plaza Mayor avec sa façade blanc immaculé. Si elle paraît sobre comparé à d’autres bâtiments « ultra baroques » de la ville, c’est parce qu’elle a vraiment souffert à cause de tous les tremblements de terre qui ont secoué Antigua durant les siècles (1773, 1874 et 1918 notamment). Elle a été construite en 1680 mais il ne reste de cette époque-là que la principale façade avec ses colonnes baroques. Le reste est le fruit d’une restauration du XIXe siècle. L’intérieur n’est plus que ruines. Tout ce qui a pu être sauvé comme des sculptures ou des tableaux a été déménagé à la cathédrale de Guatemala City lors du transfert de capitale.

Un lieu que nous fréquentons que très rarement

Connaissez-vous cette grande chaîne de cafés américaine au logo vert avec une sirène qui sert des boissons hors de prix et des blueberry muffins à tomber? Oui, celle-là! En général, ce n’est pas trop notre lieu de prédilection, encore moins au Guatemala où on cultive du café et où on peut le boire dans d’innombrables petits troquets bien sympas. Mais là, nous avons fait une exception et, en regardant nos photos, vous comprendrez très vite pourquoi! Le local se trouve dans un superbe édifice du XVIIe siècle doté d’un patio à faire pâlir de jalousie les Andalous. Ou pas, ce sont quand même eux qui l’ont construit!(#chauvinisme andalou!) Il faut reconnaître que la chaîne en question s’est donnée au niveau déco sans dénaturer l’historique de la maison. Les fresques sur les murs valent également la peine qu’on s’y attarde quelques minutes.

Tanque la Unión
Les lavoirs et, en arrière plan, les ruines du couvent de Santa Clara

Situé au Parque de la Unión, le tanque est un ensemble de puits qui faisaient office de lavoirs publics. De style néoclassique, il a été inauguré en 1853 avant d’être bien amoché par le tremblement de terre de 1976. Il a été restauré quelques années plus tard dans le but de conserver le patrimoine historique. Sur la place, se trouvent également les ruines du couvent de Santa Clara ainsi que la magnifique église baroque de San Pedro datant tous les deux du XVIIe siècle.

Cerro de la Cruz

Ils ne se sont pas foulé pour le nom de la colline! En bons catholiques, ils ont planté une croix puis ont nommé le tout Cerro de la Cruz, colline de la Croix. Mais au moins, ça nous fait notre petite grimpette traditionnelle. Tranquille la grimpette, à peine dix minutes sur un chemin super facile. C’est même plus agréable de monter les escaliers que de marcher sur les pavés inégaux du centre historique. Evidemment, nous y sommes montés pour admirer la vue sur Antigua. On peut s’y rendre compte du plan en damier de la ville et apercevoir les plus gros bâtiments historiques dans leur ensemble. C’est vraiment sympa.

Nous étions également censés apercevoir les volcans qui entourent la ville dont El Agua qui domine Antigua du haut de ses 3760 mètres. Mais Monsieur n’est pas sorti de derrière ses nuages. On y aperçoit juste sa base sur la première de nos photos.

En parlant de volcan, nous nous sommes longuement tâtés pour escalader le volcan Acatenango et ses 3796 mètres. Nous y avons finalement renoncé pour plusieurs raisons. Déjà, le trek a été fermé plusieurs jours pour cause d’incendies de forêt, nous n’étions pas sûrs de sa réouverture et ne voulions donc rien prévoir en avance. Ensuite, Fab ne gère toujours pas son mal des montagnes, le pauvre. Van aurait bien évidemment pu y aller seule mais, troisième raison, nous devons commencer à gérer notre timing qui va devenir serré si nous nous attardons trop longtemps dans le coin. Si vous lisez cet article jusqu’au bout, vous saurez pourquoi.

Pour finir notre histoire de volcans sur une note un peu plus positive, nous avons fini par apercevoir le volcan Fuego qui a, pour quelques minutes, consenti à montrer son sommet culminant à 3763 mètres d’altitude. Il porte bien son nom (Fuego signifie feu) car il est en éruption depuis 21 ans provoquant à plusieurs occasions panique, évacuation et même la fermeture de l’aéroport international de Guatemala City. Ce n’est pas très net sur la photo (Sorry!) mais la fumée grise au sommet est ce qui s’échappe du volcan et le blanc, ce sont les nuages. La pointe à droite de la photo est le sommet du volcan Acatenango.

Nous en avons vu des villes coloniales autour du monde mais Antigua va figurer dans notre top 5, et peut-être même dans notre top 3 des plus belles! C’est un véritable musée à ciel ouvert et on ne sait pas où poser nos yeux tellement il y a de détails architecturaux à découvrir! En plus, avec la construction de la nouvelle capitale à seulement 25 kilomètres, Antigua est restée dans son jus et n’a pas été agrandie. Elle n’a donc pas de quartier moderne tout moche. La seule difficulté que nous avons eue a été de ne pas nous arrêter à tous les petits cafés et restos, tous plus sympas les uns que les autres dans un environnement historique incroyable, afin de ne pas y passer trois semaines et de ne pas exploser le budget.

Ah voilà le volcan Agua, même s’il est très timide!

Si nous avions suivi le plan initial que nous avions en tête lors de notre départ d’Espagne, Antigua aurait été notre point de départ pour remonter vers le nord, en direction de l’ouest du Mexique pour terminer notre voyage. Mais comme vous le savez, nous ne suivons jamais les plans! Nous avons décidé de ne pas retourner au Mexique pour cette fois. La raison principale est la saison du Spring Break qui va commencer et voir des Américains complètement bourrés et shootés à des substances pas très nettes, ce n’est vraiment pas notre kif. Et puis maintenant que nous avons mis un pied en Amérique Centrale autant continuer et parcourir l’isthme panaméricain jusqu’au bout! Oui, vous avez bien compris, nous allons continuer vers le sud jusqu’au Panama, si tout va bien! Et comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, nous avons l’immense plaisir de retrouver en chemin la famille de Van qui va venir découvrir, fin mars, le Costa Rica en notre compagnie. Voilà pourquoi il faut que nous commençons à penser au timing!

Nous sommes super excités et nous nous réjouissons de la tournure que prend notre petit trip! Bien entendu, nous ne manquerons pas de partager nos aventures avec vous!

Quetzaltenango / Xela, la ville au pied des volcans

Le trajet pour venir à Quetzaltenango fut assez épique. Il faut dire que depuis Flores, il y a 678 kilomètres et une grande cordillère montagneuse à franchir. Pour la première partie du trajet, nous avons choisi la solution de facilité qui est également la solution la plus économique. Nous avons choisi un shuttle touristique qui nous a pris directement sur l’île et nous a évité de devoir nous rendre au terminal de bus de Santa Elena. Nous avons fait un premier arrêt à Cobán, la capitale guatémaltèque du café. Nous avions prévu d’y rester un peu mais la ville ne nous a pas plu du tout. La pluie, le froid et la pollution dans cette ville en cuvette ne nous ont pas aidé à apprécier l’endroit. Par contre, le café du Guatemala est vraiment très bon et nous sommes très exigeants en café! Il faut juste penser à demander un « espresso » ou un « corto » sinon on vous servira d’office un « americano », le jus de chaussette pour Américains.

Depuis Cobán, nous l’avons joué plus local. Nous nous sommes rendus au terminal des colectivos mais aucun ne couvrait le trajet jusqu’à Quetzaltenango. Il nous fallait quand même avancer un peu. Nous avons choisi la destination Santa Cruz de Quiché car nous trouvions le nom de la ville joli et qu’accessoirement, c’était dans la bonne direction. Nous avons même eu droit aux places tout devant à côté du chauffeur et étions aux premières loges pour voir les quelques kilomètres de routes non asphaltées au sommet d’un col qui nous ont fait comprendre pourquoi la population locale était si croyante. Blague à part, le reste du trajet s’est fait sur des routes à l’état irréprochable. Il a juste pris des plombes car les colectivos s’arrêtent partout et que le relief est mal plat, nous avons passé notre temps à monter puis à redescendre des vallées mais le paysage de montagnes recouvertes de jungle était superbe. Nous avons mis six heures pour parcourir 160 petits kilomètres!

Pour les derniers 100 kilomètres, nous avons vécu l’expérience guatémaltèque ultime : le Chicken Bus! Ce sont d’anciens bus scolaires des Etats-Unis repeints avec des couleurs criardes qui roulent à tombeau ouvert sur les routes de montagne. Heureusement que la route n’avait pas l’air dangereuse car nous avons été bien ballotés par un chauffeur se croyant sur une piste de rallye. Il nous a tellement secoué que notre podomètre s’est mis en route. Au Guatemala, il n’y pas besoin de faire vos 10’000 pas, les Chicken Bus s’en chargent pour vous!

Mais au fait pourquoi ce nom? (bus poulet en français) Tout simplement parce-que la population locale a l’habitude de voyager avec des poules. Et c’est vrai, nous avons déjà eu l’occasion de partager nos sièges avec plusieurs de ces volatiles.

Quetzaltenango

Parque a Centro America

Rassurez-vous! Vous n’avez pas besoin de mémoriser ce nom à rallonge car la ville a un surnom officiel : Xela (prononcer Shella) et c’est tellement plus joli. Ce petit nom provient du nom de la ville à l’époque précolombienne qui était Xelaju. C’est la deuxième ville du Guatemala après la capitale et elle est située à près de 2400 mètres d’altitude sur un haut plateau entouré de volcans. En plus de l’espagnol, on y parle le kiche, du nom de la civilisation qui peuplait le coin avant l’arrivée des conquistadors. Pour l’avoir entendu, il y a beaucoup de « ch » comme le portugais mais avec un son très guttural comme l’arabe et les plus jeunes le mélangent beaucoup avec le castillan.

Casco historico

Comme presque toutes les villes coloniales fondées par les Espagnols, le centre historique est construit selon un plan en damier. Les rues sont constituées de pavés de basalte, la roche volcanique noire, et sont bordées de magnifiques petites maisons multicolores. Gros bemol : le trafic infernal! Le centre date du XVIe siècle et n’est pas du tout adapté aux automobiles du XXIe siècle et à leur nombre. En plus, à cause de sa situation fermée entre les montagnes et l’altitude, la pollution se ressent beaucoup plus intensément. C’est vraiment dommage car la ville est vraiment très jolie. En tant qu’Européens, nous voyons tout à fait une piétonisation du centre-ville mais pour les Américains, se passer de voiture pour faire quelques mètres à pied, ce n’est pas du tout dans leur philosophie et, malheureusement, pas prêt à rentrer dans les mœurs.

Iglesia San Nicolas et Parque a Benito Juarez

Voici un monstre néogothique de 1899 qui représente bien la ferveur catholique du Guatemala. Elle n’est malheureusement pas mise en valeur car elle se situe à proximité d’un carrefour saturé de trafic. Heureusement, juste en face, il y a des arbres dans le parc Benito Juarez. Il n’est pas énorme mais ça suffit pour se couper quelques minutes du trafic. Le parc a été construit sur le modèle des jardins à la Française et possède un joli monument dédié à la culture aztèque. Fun fact : nous avons remarqué que la végétation ressemble énormément à celle que nous avons vue à proximité du Teide, sur l’île de Tenerife. La terre volcanique sans doute.

Parque a Centro America

C’est le cœur névralgique de Xela. Nous la trouvons très austère avec ses colonnes et ses bâtiments gris qui nous font penser à Genève qui, en tant que ville calviniste, est par définition austère. La place a été originellement fondée par les Espagnols au XVIe siècle en même temps que le casco historico mais elle a été presque entièrement remodelée dans les années 1940-1950, des décennies du tout béton. Ceci explique cela. Elle possède une rotonde construite en l’honneur des héros tombés pour la patrie. Elle est bordée notamment de l’ancienne banque d’Occident, de la mairie et de la maison de la culture. Même la cathédrale de l’Esprit Saint a été remaniée dans ces horribles décennies architecturales, mais c’est parce qu’elle a été bien abîmée par plusieurs tremblements de terre au cours de son histoire. Heureusement, il reste la façade originale, une magnifique œuvre baroque datant de 1532. Le centre de la place se trouve sur une petite esplanade. Enfin un endroit où les voitures ne peuvent pas accéder!

Cimetière central

On nous avait conseillé d’aller visiter le cimetière. Oui, à nous aussi ça nous a fait bizarre au début, nous ne sommes pas du genre à aller troubler le sommeil des défunts. Mais comme nous sommes ouverts d’esprit et surtout très curieux, nous avons quand même été voir. Et nous confirmons! Il vaut la peine d’aller visiter le cimetière central de Xela. Déjà, il est situé dans un parc verdoyant qui nous éloigne du trafic et de la pollution. Ensuite, il est composé de caveaux familiaux colorés dont certains sont vraiment fantaisistes. Dans la tradition guatémaltèque, on n’apporte pas de fleurs sur les tombes mais à boire ou à manger au cas où les proches décédés auraient un petit creux.

Un cône volcanique à la forme parfaite veille au repos des habitants du lieu. Il s’agit du Santa Maria, le quatrième volcan du pays. Il domine toute la ville du haut de ses 3772 mètres d’altitude mais c’est depuis le cimetière qu’on l’aperçoit le mieux. Nous avons une chance inouïe avec la météo. Le soleil brille, il n’y a pas un nuage et tout est dégagé, ce qui nous donne une vue incroyable sur l’écrin de montagnes qui entoure Xela.

Cerro Baúl

Vue de Xela depuis le Cerro Baúl

Ce n’est pas parce que nous nous trouvons de l’autre côté de l’Atlantique que nous allons oublier nos petites grimpettes du jour. Celle de Xela nous emmène au sommet du Cerro Baúl, un dôme de lave volcanique qui domine la ville du haut de ses 2650 mètres d’altitude. Le chemin se fait dans une forêt de pins, plutôt sèche pour la latitude, faisant partie de tout un parc national. Ce n’est pas un sentier difficile mais ça grimpe. L’environnement ressemble encore une fois en tout point à l’île de Tenerife, plus précisément aux forêts de résineux situées en dessus de la ville de la Orotava.

Au sommet, comme dans tout pays catholique qui se respecte, nous sommes accueillis par une croix. Il y a une superbe vue sur la ville de Xela qui nous fait réaliser à quelle point elle est tentaculaire. Nous aurions aimé avoir un dégagement de l’autre côté car le paysage des volcans a l’air magnifique mais c’est obstrué par la forêt. Mais avec tout le CO2 à absorber, on ne va quand même pas couper des arbres juste pour une vue aussi jolie soit-elle!

La faune, notamment les oiseaux est également incroyable. Nous nous excusons pour la qualité de la photo ci-dessous, nous sommes pas équipés de téléobjectif mais nous avons quand même réussi à capturer, en image seulement rassurez-vous, ce superbe oiseau bleu marine. Nous n’avons pas réussi à trouver à quelle espèce il appartient mais il est très beau! Une chose est sûre, ce n’est pas un quetzal, l’oiseau emblématique du Guatemala que nous rêvons d’apercevoir un jour mais qui reste très difficile à observer.

Quetzaltenango / Xela a été une très belle découverte sachant que nous ignorions totalement qu’elle existait avant d’arriver dans le pays. Nous déplorons juste le trafic infernal et la pollution. C’est dommage car c’est une très jolie ville dans un environnement naturel extraordinaire où il fait bon aller tester tous les petits cafés et restos qui peuplent le casco historico.

Bref, encore une découverte guatémaltèque qui nous a enchantés. C’est très différents de la jungle de Petén mais tout aussi pittoresque. Si nous continuons dans cette voie, le Guatemala risque bien de trôner en bonne place sur la liste de nos gros coups de cœur.

Izamal, le pueblo magico méconnu du Yucatan

Oui, c’est vrai, nous avions dit dans notre précédent article que nous n’allions pas nous attarder dans le Yucatan. Mais sur la route nous menant à Mérida, nous sommes tombés « par hasard » sur une petite localité appelée Izamal et qui nous paraissait digne d’intérêt. Nous nous sommes dit que nous allions tenter le coup de nous y arrêter ici plutôt qu’à Mérida qui est une grande ville infernale et polluée même si elle possède quelques vestiges coloniaux assez sympas.

Izamal est une toute petite ville du nord de la péninsule du Yucatan distante d’à peine 70 kilomètres de la capitale d’état Mérida. Il est d’ailleurs super facile d’y venir faire une excursion à la journée grâce aux collectivos, des minibus qui partent une fois qu’ils sont pleins. Elle a reçue l’appellation « Pueblo Magico » (village magique) qui est un programme gouvernemental visant à promouvoir des petites villes sans grande importance mais qui possèdent un patrimoine historique remarquable! Est-ce qu’Izamal mérite son statut magique? C’est ce que nous allons vous faire découvrir…

Le marché

Centre historique

Izamal est surnommée la « Ciudad amarilla » (ville jaune). Il n’y a pas besoin de chercher bien loin pour savoir pourquoi : toutes les maisons du centre historique sont peintes en jaune. On ne sait pas vraiment pourquoi c’est cette couleur qui a été choisie et plusieurs théories circulent à ce sujet. L’une d’elle prétend que le jaune était la couleur sacrée des Mayas car il représentait le maïs et les cultures et par conséquent la vie. C’est une jolie histoire mais sachant que le centre date du XVIe siècle en pleine période coloniale, cette théorie est peu probable. En effet, les conquistadors espagnols n’étaient pas tendres avec les habitants des lieux, allant jusqu’à détruire leurs édifices comme les pyramides afin d’utiliser les pierres pour y construire leurs propres villes. Donc les croyances locales, ils s’en fichaient comme de leur première paire de chaussettes. (Oui, ça existait déjà les chaussettes à l’époque!) Une autre théorie, plus plausible, avance que le jaune est la couleur du Vatican, donc du catholicisme très présent au Mexique. Le pape Jean-Paul II est d’ailleurs venu faire une visite à Izamal en 1993 et les habitants n’en sont pas peu fiers!

Quoiqu’il en soit ces petites maisons jaunes sont superbes et malgré l’histoire cruelle qui s’y cache derrière, nous sommes fascinés par cette architecture coloniale vraiment très belle.

Plaza de Zamna
Vue du couvent San Antonio de Padova depuis la place de Zamna

C’est la place principale de la ville comme en trouve partout dans les villes coloniales latino-américaines. Elle a été également construite au XVIe siècle par les Espagnols comme lieu de ralliement pour les pèlerins qui se rendaient au couvent bordant la place. Après l’indépendance elle a été renommée Zamna du nom d’un sacerdoce maya qui aurait fondé la ville de Chichen Itza toute proche. Elle est bordée de jolis bâtiments à arcades évidemment de couleur jaune.

Convento de San Antonio de Padova

C’est le symbole de la ville d’Izamal et son édifice le plus important. Le couvent, fondé par les Franciscains, fut construit entre 1549 et 1561. S’il a l’air de complètement dominer la plaza de Zamna, c’est parce qu’il a été édifié sur une ancienne pyramide maya appellée Pop-hol-Chac qui était la plus grande de la cité et dont les pierres ont été utilisées pour sa construction. Comme le reste de la ville, il arbore cette superbe couleur jaune un peu ocre qui reflète le soleil. L’atrium, c’est-à-dire la cour extérieure avec les arcades, est le deuxième plus grand au monde après celui de la Place Saint-Pierre de Rome. On y célèbre les différentes fêtes religieuses qui ont lieu tout au long de l’année. Encore une fois, l’histoire de ce bâtiment est vraiment moche mais il faut avouer qu’il est superbe. Nous en avons été impressionnés!

Une cité maya

pyramide de Kinich Kakmo

Nous avons beaucoup (trop!) parlé des colons espagnols et de leur architecture mais Izamal a été fondée bien avant leur arrivée, au VIe siècle. C’était même une cité importante de la civilisation maya. Elle était habitée par les Itza, les même qui ont fondé la fameuse Chichen Itza voisine. D’ailleurs le nom Izamal provient du terme maya « Itza » et n’a pas du tout une étymologie castillane.

Le deuxième surnom d’Izamal est « Ciudad de los cerros » (ville des collines) parce qu’avant les fouilles archéologiques, les pyramides mayas étaient enfouies sous terre et formaient des petites collines. Aujourd’hui, plusieurs d’entre elles ont été mises à jour et sont disséminées un peu partout dans la ville. Il faut croire que les Espagnols n’ont pas eu besoin d’une si grande quantité de pierres et c’est tant mieux!

Pyramide Habuk
Kinich Kakmo

C’est une des pyramides les plus grandes du Mexique, pas par sa hauteur mais par son volume. C’est vrai que c’est un énorme mastodonte de pierre qui est posé sur le sol. Elle est dédiée à Kinich Kakmo une importante divinité du panthéon maya qui représente le soleil. Avec un monument de cette importance, les archéologues pensent qu’Izamal était une des cités mayas les plus importantes du Yucatan.

Le sommet de la pyramide est accessible mais avec prudence, ce qu’il reste de l’escalier est assez scabreux, surtout à la descente! Depuis en haut, on peut se faire une idée de la grandeur du couvent de San Antonio de Padova mais sinon la vue n’est pas ouf, la péninsule du Yucatan est désespéramment plate. Par contre, et c’est une bonne nouvelle, Izamal est coincée entre deux réserves naturelles, il n’y a donc que des arbres à perte de vue!

D’autres pyramides de moindre importance se trouvent également à Izamal. Toutes ne sont pas accessibles et certaines sont bien cachées sous la végétation luxuriante. Nous ne nous attendions pas à déambuler à travers la forêt tropicale urbaine pour découvrir des trésors archéologiques. Ce fut une surprise très agréable et un gros kiff pour nous qui sommes des amoureux de la nature.

En nous promenant autour de ces pyramides, nous avons été frappés par une chose par rapport à notre dernier séjour mexicain qui remonte à 2018, c’est la propreté. Nous avions alors été choqués par les montagnes de déchets, surtout des plastiques, qu’on trouvait absolument partout. Depuis notre arrivée cette année, nous n’en avons pratiquement pas vu. Certes, nous ne sommes qu’au début de notre séjour et les Mexicains sont encore bien accros au plastique mais de voir qu’une opération de nettoyage a eu lieu, voire une certaine sensibilisation à cette problématique, nous donne de l’espoir pour l’avenir. Voilà, nous trouvions important de le souligner et de faire ressortir les petits pas en avant qui sont faits en faveur de l’écologie, même si c’est anecdotique.

Pas un déchet ne traîne par terre…

Nous voulons juste préciser que toutes les visites que nous avons effectuées à Izamal sont gratuites! C’est une belle bouffée d’air frais économique dans un Mexique touché de plein fouet par l’inflation et où nous avons parfois un peu de mal à maintenir un bon budget.

Izamal mérite amplement son appellation de « Pueblo Magico »! C’est une très belle alternative à la trépidante Mérida et c’est un bon moyen de concilier les deux cultures : les Mayas et les Espagnols, voire trois cultures avec le Mexique contemporain. C’est notre premier gros coup de cœur de ce nouveau séjour mexicain.

Hoi An et son pont japonais

Depuis Huê, nous prenons la route en direction du sud et nous traversons un paysage extraordinaire de lagunes surplombées par des montagnes verdoyantes.

Nous empruntons ensuite la route du col des Nuages, culminant à 496 mètres d’altitude, au milieu d’une jungle luxuriante. C’est une forêt tropicale qui a tout juste une quarantaine d’années puisque tout à été rasé pendant la guerre suite à l’utilisation du napalm et autres produits chimiques tout aussi chelous. C’est impressionnant de voir à quel point la nature reprend ses droits en si peu de temps! Nous ne nous sommes pas arrêtés au sommet car c’était blindé de monde et, comme son nom l’indique, nous étions sous les nuages. Par contre, un peu plus bas, il y a une vue époustouflante sur la baie de Da Nang.

Hoi An

Après ce superbe trajet, nous arrivons dans la petite ville de Hoi An dont le centre historique est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Hoi An était un port important sur les routes maritimes du commerce de la soie, ce qui attira les Chinois, les Japonais puis, plus tard, les Français. Mais le port s’est ensablé au XIXe siècle et la ville perdit son statut privilégié au profit de Da Nang, 30 kilomètres plus au nord, au bord de la mer de Chine Méridionale.  Grâce à sa situation en retrait des points stratégiques, la ville fut épargnée par la guerre et garde, encore aujourd’hui, la totalité de son patrimoine pratiquement intact. Fab et Van partent à la découverte de ces trésors pendant qu’Angela et Raymond profitent de se faire chouchouter dans un spa.

Côté chinois

Ce sont les marchands chinois et japonais qui se sont installés à Hoi An et qui ont mis sur pied un comptoir en découvrant le potentiel maritime du lieu. Le quartier japonais a, petit à petit, été envahi par les Chinois qui y ont laissé leur style architectural. Ce sont des petites maisons en bois de fer, bois résistant aux crues annuelles, construites pour respecter l’harmonie entre le yin et le yang. Aujourd’hui, elles servent principalement de boutiques de souvenirs mais n’ont pas totalement perdu de leur charme.

Côté France

Les Français ont débarqué pendant l’âge d’or de Hoi An, avant l’ensablement du port et, évidemment, ils s’y sont installés rebaptisant la ville Faifo. Ils y bâtirent leurs propres bâtiments coloniaux avec leur couleur jaune moutarde caractéristique. La peinture des façades n’était pas seulement là pour montrer la suprématie des Français mais aussi pour sa résistance à l’humidité lors des inondations. Aujourd’hui, cette couleur jaune donne un aspect très lumineux au centre historique, surtout par temps ensoleillé.

Le pont japonais

C’est le seul édifice qui est encore entièrement de style japonais à Hoi An. Il a été construit en 1593 pour relier les quartiers japonais et chinois et reste un des seuls ponts couverts d’Asie du Sud-Est.

Kim Bong

Il suffit de traverser la rivière pour changer totalement d’ambiance!  Nous sommes ici dans un petit village de campagne très calme, bien que Hoi An ne soit pas si frénétique. On y trouve surtout des ateliers de menuiserie et de sculptures qui fournissent les boutiques de la vieille ville de Hoi An. On y vit au rythme de la pêche au carrelet chinois, technique que nous avons découvert à Kochi, dans le sud-ouest de l’Inde.

Les lampions

La nuit tombée, la ville s’illumine avec des centaines de lampions de toutes les formes et de toutes les couleurs. Si les lampions extérieurs sont en coton synthétique pour supporter l’humidité, les lampions traditionnels sont fabriqués en soie. Cette dernière est produite intégralement à Hoi An : de l’élevage des vers à soie à la confection de tissus, vêtements, broderies et bien sûr des fameux lampions.

Malgré son côté très touristique, Hoi An est une ville pleine de charme. Le fait que le centre-ville ait été rendu aux piétons nous a beaucoup plu. Les paysages du centre du Vietnam nous ont également scotchés!

Voilà, le circuit découverte est terminé.  Nous avons visité des endroits incroyables, nous avons appris énormément sur la culture vietnamienne mais nous avons trouvé le rythme beaucoup trop rapide, nous qui aimons prendre le temps de nous imprégner d’un lieu et de le découvrir en profondeur. Nous sommes un peu frustrés de n’avoir que survolé cette région qui paraît incroyable.

Maintenant, nous allons changer de style. Ainsi, Raymond et Angela vont découvrir le mode de voyage backpack à la Van&Fab!

Hanoi, la capitale trépidante à l’histoire complexe

Voilà, nous sommes partis pour de nouvelles aventures au nord du Vietnam, accompagnés de Raymond et Angela, les parents de Fab que nous avons récupérés à l’aéroport après 2 heures d’attente dues aux vacances du Têt.

Sans réelle surprise, Hanoi est encore plus désordonnée, plus anarchique, plus polluée et plus infernale qu’Hô Chi Minh Ville. En plus, nous avons atterri dans un brouillard à couper au couteau digne d’un hiver londonien (ou du Nord Vaudois pour ceux qui connaissent). Difficile dans ces conditions d’avoir une bonne première impression du lieu. Par contre, elle a plus à offrir culturellement. La ville a moins souffert de la guerre que sa rivale du sud, elle a donc pu mieux conserver son patrimoine historique.

French touch

Hanoi a été la capitale de l’Indochine française entre 1902 et 1945. Elle conserve un riche patrimoine colonial dans un bon état de conservation. Malheureusement, entre les rues hyper circulantes, les fils électriques et les enseignes de mauvais goûts, ce trésor historique n’est vraiment pas mis en valeur.

L’opéra

Construit en 1910 de style néoclassique, il est fortement inspiré de l’opéra Garnier à Paris. Sa grande salle peut accueillir jusqu’à 600 personnes. C’est clairement le plus beau bâtiment de Hanoi. Il est juste dommage que le rond-point lui faisant face soit en permanence congestionné par le trafic.

Têt market

En ce mois de Têt, les ruelles du centre-ville se sont transformées en un gigantesque marché dédié aux festivités du nouvel an vietnamien. Les rues se sont parées de fleurs, de rouge et d’or et la frénésie n’a rien à envier à la période du shopping de Noël en Occident.

Lac Hoan Kiem

Enfin un havre de paix où les scooters ne peuvent pas accéder! On y trouve le pont du soleil levant, symbole de la ville et un îlot sur lequel repose un stupa appelé tour de la Tortue qui rend hommage à l’animal sacré du même nom. Elle fut construite en 1886, pendant l’époque coloniale, et mélange l’architecture européenne et chinoise. Le lac regorge de légendes concernant un roi, une épée et des tortues géantes. Au fond du lac, repose un Bombardier américain depuis la guerre du Vietnam. A ce jour, Américains et Vietnamiens ne sont toujours pas parvenus à se mettre d’accord sur la récupération de l’épave.

Marché Dong Xuan

Ce marché a également été construit pendant l’époque coloniale, en 1889. C’est le plus grand et le plus ancien marché de Hanoi. Il est constitué principalement de stand de grossistes qui revendent leurs produits, majoritairement du « made in China » à des petits marchands. Nous qui allons au marché juste pour admirer les beaux étals de fruits et légumes, nous sommes restés sur notre faim sur ce coup là car, hormis quelques épices et confiseries, il n’y a que des babioles sans intérêt.

Pagode Trân Quoc

C’est une vieille pagode construite au VIe siècle située sur une île du lac de l’Ouest, qui est le plus grand lac de Hanoi. C’est un grand centre du bouddhisme au Vietnam. Le point le plus marquant du temple est son immense stupa de 11 étages et haut de 15 mètres érigé à la mémoire de Bouddha.

Mausolée de Hô Chi Minh

Mais qui est donc ce mec qui a donné son nom à la plus grande ville du pays et qui repose dans un mausolée digne de Lénine? Déjà, Hô Chi Minh n’est même pas son vrai nom, il s’appelait Nguyen comme presque n’importe quel vietnamien. Mais ce n’est pas pour son surnom qu’il est connu. Pour faire bref, il a fondé le parti communiste vietnamien sur le modèle marxiste-léniniste, il a proclamé l’indépendance du Vietnam face aux Français et il a été président de la République Démocratique du Vietnam c’est à dire le Vietnam du Nord de l’époque. Rien que ça! Voilà pourquoi on lui a construit un mausolée en forme de lotus, la fleur nationale du Vietnam. Euh… de lotus?? Apparemment, pour les communistes, un lotus c’est gris, moche et carré digne de l’URSS.

A proximité du mausolée se trouve le parlement vietnamien dans un bâtiment tout aussi stalinien.

En face de ces horreurs se dresse le palais présidentiel qui se trouve, lui, dans une superbe bâtisse coloniale. C’était le palais du gouverneur d’Indochine. Hô Chi Minh a refusé d’y séjourner pendant son mandat présidentiel en préférant une maison plus modeste.

Une demeure plus modeste signifie pour Hô Chi Minh un superbe parc résidentiel d’architecture coloniale, un garage pour ses trois voitures et un centre médical personnalisé. Nous qui pensions naïvement que le communisme prônait le fait d’être tous égaux…

La pagode au pilier unique

Comme son nom l’indique, c’est une pagode qui repose sur un seul pilier. Elle date du XIe siècle mais les Français la détruisirent complètement. Le gouvernement vietnamien décida de la reconstruire en remplaçant en pilier qui à l’origine était en teck, par du béton.

Temple de la littérature

Cette fois, nous changeons du bouddhisme, du catholicisme et du taoïsme pour découvrir le confucianisme, la troisième philosophie chinoise. A l’origine, ce complexe n’avait rien de religieux, il a été construit en 1070 dans le but de fonder une académie confucéenne. Le temple de la Littérature est donc la plus ancienne université du Vietnam. Aujourd’hui, c’est un des temples dédiés à Confucius les plus importants du pays.

Hanoi est une ville qui regorge de trésors historiques et culturels. Malheureusement, le trafic infernal et la pollution rendent les visites pénibles. Nous avons également souffert du froid : il n’a fait que 14 petits degrés sous un vent rempli d’humidité. Sachant que le record de froid de notre périple est de 13 degrés, nous sommes dans des limites basses.  Angela et Raymond, qui ont quitté la Suisse avec 5 degrés, se sont beaucoup mieux adaptés au climat et ont bien rigolé quand ils nous ont vus débarquer avec un équipement digne d’une expédition au Pôle Nord.

La suite devrait se passer loin de l’enfer urbain dans un endroit plus naturel…

Kampot ou la douceur du sud

Nous nous sommes levés aux aurores afin de pouvoir prendre le train pour le sud qui part à sept heures tapantes. Malheureusement, d’autres ont été sur le pied de guerre avant nous car à notre arrivée à la gare, le train était déjà complet. Ce n’est pas très grave, nous irons prendre le bus surtout que la station d’autobus est à courte distance à pied de la gare, pour le plus grand malheur des chauffeurs de tuk-tuk. Si le bus a l’avantage d’être bien plus confortable que le train, il n’est pas plus rapide, au contraire! Nous avons bouclé 152 kilomètres en 6 heures! La faute, notamment, à une sortie de Phnom Penh bien bouchée et à des routes à l’état moyen.

Nous finissons tout de même à rejoindre Kampot, une petite ville tranquille mais vivante au sud du pays. La ville a connu son essor durant l’époque coloniale grâce au commerce du poivre. Aujourd’hui encore, le poivre de Kampot est connu dans le monde entier. Nous avons été traumatisé par l’excès de poivre au Sri Lanka, nous sommes donc réticents à tout ce qui est poivré mais il faut reconnaître que quelques pincées de poivre moulu de Kampot peut rendre un plat exquis.

Durian Roundabout

C’est la première chose que nous apercevons en arrivant en ville! En quittant la Malaisie, nous pensions laisser derrière nous la fascination de la population locale pour le durian, le fruit dont l’odeur est insupportable. Raté! Les Cambodgiens en ont fait une énorme rond-point à son effigie qui se voit depuis presque toute la ville. Il a quand même l’avantage d’être un excellent point de repère pour s’orienter.

Centre historique

Kampot possède sûrement le plus beau centre colonial du Cambodge! Il y a de magnifiques maisons de l’époque française, souvent bien restaurées. Elles sont reconverties en cafés, restaurants ou boulangeries françaises donnant à la ville une vrai french touch bien sympathique. Et, cerise sur le gâteau, le trafic est très faible en centre-ville, il est donc très agréable de s’y promener à pied. Il y règne ici une vraie douceur du sud qu’on peut retrouver dans certains villages méditerranéens.

Les diverses administrations ou encore les musées de la ville ont également pris leurs quartiers dans de magnifiques édifices coloniaux superbement restaurés. C’est parfait pour donner une belle image de marque de la cité.

Teuk Chou
Old Bridge

Encore une ville qui s’est construite en bord de rivière. Contre toute attente, le Cambodge possède les villes parmi les plus piétonnes d’Asie, pour notre plus grand bonheur. Kampot n’échappe pas à la règle avec sa large promenade sur les rives du Teuk Chou bordée d’édifices coloniaux et de cafés. Une vraie douceur de vivre toute méditerranéenne! Plus loin, l’atmosphère se fait moins urbaine avec un petit quartier de pêcheurs où le temps s’est vraiment arrêté.

Lac Secret

Ce lac ne porte pas vraiment bien son nom puisqu’il est situé en plein centre-ville. Mais il est vrai que nous ne l’avons découvert qu’après plusieurs balades en ville. C’est un lac artificiel où poussent des lotus, même s’ils ont un peu grise mine en saison sèche comme maintenant. Il est agrémenté de petits îlots où des statues dominent les lieux. Encore un autre havre de paix et un paradis pour piétons.

Kampot a vraiment été un gros coup de cœur pour nous. C’est une ville pleine de charme où il est possible de flâner sans but précis, de s’asseoir en terrasse prendre un café, super bon dans la région, goûter la délicieuse gastronomie locale ou encore faire le plein de culture et aussi, il faut l’avouer, craquer pour une délicieuse pâtisserie française sur une terrasse d’une des boulangeries françaises de la ville.

Nous ne regrettons aucunement d’avoir donné une deuxième chance à ce petit pays et nous nous réjouissons d’en découvrir un peu plus.

Galle, un joyau colonial au bord de l’Océan Indien

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Notre séjour à l’intérieur des terres était vraiment sympa et très instructif mais, en bons montagnards que nous sommes, il nous tardait de retrouver l’océan! 😉 Oui c’est vrai, nous ne méritons absolument pas notre passeport rouge à croix blanche mais, pour notre défense, nous ne l’avons pas choisi!

Nous embarquons à bord du train Express pour 6 heures de secousses mais dans un paysage sublime! Depuis Colombo, la ligne de chemin de fer longe toute la côte de l’océan Indien et, au coucher du soleil, nous en prenons plein les yeux! Il a juste fallu oublier notre carrière passée dans la sécurité ferroviaire sinon nous n’aurions jamais osé monter dans le train!

Nous débarquons d’abord à Bentota, une petite station balnéaire sur la côte sud-ouest afin de profiter de la plage. Le village n’a pas vraiment d’intérêt et est beaucoup trop germanophone à notre goût. Nous n’avons rien contre les Allemands mais quand tout est écrit dans la langue de Goethe, nous avons plus l’impression d’être à Majorque qu’au Sri Lanka. Par contre, la longue plage de sable fin vaut vraiment le détour et la température de l’océan est vraiment agréable.

Galle

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A une bonne heure de train de Bentota, se trouve Galle (prononcez Goal) à l’extrême sud-ouest du pays. Les Portugais (encore eux!) ayant découvert l’emplacement idéal du lieu ont décidé d’y installer un comptoir, puis les Hollandais (encore eux!) ont chassé les précédents afin de s’y installer et enfin, les Anglais (encore eux!) s’y sont installés et ont annexé tout le Sri Lanka à l’empire britannique. Grâce à cette histoire riche, nous pouvons, encore aujourd’hui, admirer le superbe centre-ville colonial ainsi que les remparts de l’ancien fort, le tout inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.

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Centre historique
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Le centre-ville dégage une atmosphère toute européenne avec ses cafés et ses maisons coloniales basses, hollandaises pour la plupart même si les influences anglaises et portugaises se devinent également. La ville a été superbement restaurée après avoir été fortement touchée par le tsunami de 2004. Heureusement qu’il reste le trafic infernal des rickshaws et les fils électriques tirés de manière anarchique pour nous rappeler que nous sommes bien en Asie du Sud!