La meilleure façon de découvrir les trésors d’Oman, c’est de louer une voiture, les transports publics étant pratiquement inexistants. Mais pour ça, il faut saisir les bonnes dates sur le site de location de voiture! Nous nous sommes aperçus une fois arrivés au comptoir de l’agence que nous avions réservé notre véhicule pour un mois plus tard! Heureusement, l’agent de service a été super sympa et a tout de suite arrangé les choses.
Nous prenons donc possession de notre bolide, une Mazda 2 de couleur rouge. Nous sommes des habitués des voitures rouges en voyage mais là, contrairement à notre super Ford Focus en Floride, nous n’avons pas eu le choix du modèle. C’est parti pour l’aventure sur le réseau routier flambant neuf omanais et assez facile d’utilisation. Il faut juste assimiler qu’une ville peut avoir trois ou quatre orthographes différentes en alphabet latin selon la fantaisie du traducteur et surtout, il faut lever le pied! Et oui, il existe un pays où il y a plus de radars qu’en Suisse!

Nous commençons notre road trip par la boucle de Nizwa, à 150 kilomètres au sud de Mascate au milieu de la chaîne des Monts Hajar, des montagnes arides, fortement découpées par l’érosion. Ponctuellement, nous apercevons une concentration de palmiers dattiers qui poussent grâce à un wadi (un cours d’eau dans la péninsule arabique, l’équivalent de l’oued maghrébin) souterrain qui apporte assez d’eau nécessaire à leur survie. Le paysage est vraiment lunaire, impression renforcée par la météo un peu maussade. Mais nous ne nous plaignons pas, l’air est tellement sec que nous sommes contents de voir quelques nuages apporter un peu d’humidité!





Nizwa

Nizwa était l’ancienne capitale du sultanat d’Oman avant d’être remplacée par Mascate, plus pratique car ouverte sur la mer et sur le détroit d’Ormuz placé sous la juridiction omanaise. Elle a été fondée entre le VIe et le VIIe siècle et fut un des lieux emblématiques de la fondation de l’islam. C’est également la plus vieille ville du sultanat d’Oman.
Elle est située au milieu des monts Hajar et son économie repose principalement sur la culture de dattes. La ville possède une forteresse superbement restaurée après les bombardements britanniques des années 1950 pendant la guerre de Jebel Akhdar, une sorte de guerre civile dont les belligérants ont été soutenus d’un côté par le Royaume-Uni et de l’autre par l’Arabie Saoudite et l’Egypte. A l’intérieur du fort, se trouve encore le souk avec, notamment, son marché aux poissons et son marché aux chèvres du vendredi. L’avantage est que la forteresse est vivante, ce n’est pas qu’un monument historique figé dans le temps devenu musée touristique. L’inconvénient est qu’un Omanais ne se sépare jamais de sa voiture, donc le centre est assez circulant et ce n’est pas très pratique dans les petites ruelles.






Misfat

Notre itinéraire continue sur une petite route de montagne et nous emmène à Misfat, petit village typique littéralement accroché aux parois du Djebel Akhdar qui culmine à environ 700 mètres d’altitude. Ici le temps s’est arrêté, l’heure de la sieste est scrupuleusement respectée, encore plus qu’en Andalousie pendant les heures torrides de l’été! S’il n’y avait pas quelques antennes paraboliques sur les toits, nous ne nous serions jamais cru au XXIe siècle.





Si certains ont eu l’idée saugrenue de bâtir un village à flanc de coteau comme celui-là, c’est tout simplement car il y a un wadi qui forme une petite oasis avec de grandes réserves d’eau à ses pieds. Pour alimenter le village, il existe un système d’irrigation ingénieux qui ressemble étrangement à nos bisses valaisans!





Bahla

Au pied du Djebel Akhdar, à une quarantaine de kilomètres de Nizwa, se trouve la petite ville de Bahla. La légende raconte que le lieu était peuplé de sorciers qui pratiquaient la magie noire. Aujourd’hui, c’est une petite ville tranquille qui vit au rythme de la sieste et des appels à la prière. La plupart des bâtiments de la ville sont construits en brique crue faite de limon mélangé avec de la paille. C’est une technique très répandue dans le désert et les façades restent debout depuis des centaines d’années.





Fort de Bahla

La ville de Bahla est surtout connue pour son fort, le plus ancien du sultanat d’Oman, qui est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Il date de l’époque des Banu Nabhan qui dominèrent toute la région entre le XIIe et le XVe siècle. Il est également construit en partie en brique crue.






Nakhal

Un peu plus bas en direction de Mascate, se trouve la ville de Nakhal qui n’a rien de particulier hormis son fort, un des plus important de tout le sultanat d’Oman et qui date probablement de l’époque pré-islamique. Il n’a pas d’architecture précise car il suit le relief du promontoire rocheux sur lequel il est construit. Il est idéalement situé au pied des montagnes et domine la plaine environnante.
Avec son architecture arabe, il ressemble à quelques alcazabas de notre belle Andalousie construite pendant l’occupation musulmane du sud de la péninsule ibérique.







Nous avons eu l’occasion de visiter ce fort. L’intérieur de la forteresse est un véritable labyrinthe de cours, de tourelles et de points d’observation. Il y a une multitude de niveaux reliés par des escaliers car le relief du promontoire rocheux sur lequel le fort est construit est très escarpé.







Les pièces sont, quant à elles, très spartiates, un tapis au sol et des coussins autour pour faire asseoir les invités et c’est tout. Ayant été conviés dans une famille omanaise au sud de Mascate, nous pouvons affirmer que les intérieurs n’ont pas beaucoup changé, les coussins ont été remplacés par un canapé qui occupe les trois côtés de la pièce autour du tapis central. Le repas se prend par terre au milieu de la pièce, les femmes d’un côté, les hommes de l’autre. Seule concession à la modernité : le téléviseur à écran plat!





Rustaq

Rustaq se trouve au cœur d’une oasis verdoyante et possède un fort du VIIe siècle avec de superbes remparts bien conservés! Manque de chance, nous sommes passés par là un vendredi, l’équivalent du dimanche pour les musulmans, et tout était fermé. Nous n’avons donc pas pu accéder à l’intérieur du fort. Mais rien que de faire le tour de la muraille était déjà impressionnant!





C’était notre parenthèse culturelle omanaise avec la visite de tous ces forts! Nous adorons l’ambiance un peu Mille et Une Nuits qu’ils dégagent. Les paysages lunaires alentours valent aussi le détour même si la végétation luxuriante des tropiques nous manquent parfois.
Pour la suite, nous allons continuer notre road trip mais pour visiter, cette fois-ci, des endroits plus naturels.
