Cochin

Nous n’avons jamais autant galéré pour trouver notre prochaine destination! Quand nous avons atterri au Moyen-Orient, notre but était de traverser le détroit d’Ormuz en ferry afin de rejoindre l’Iran puis, plus tard, le Caucase. Mais pour obtenir un visa iranien dans une ambassade à l’étranger c’est la croix et la bannière et c’est même impossible dans certains cas. Bref, tant pis pour l’Iran… Notre deuxième idée était de survoler l’Iran et d’atterrir directement à Bakou ou Tbilissi mais les conditions encore hivernales dans la région nous en ont vite dissuadés! Il nous restait la solution de l’Afrique, un continent qui figure évidemment sur notre wishlist. Mais depuis la péninsule arabique, les vols sont hors de prix. En plus, il aurait fallu dégoter un traitement antipaludique et la plupart des endroits qui nous intéressaient étaient en pleine saison des pluies. Bref, l’Afrique sera pour une autre fois… Nous étions un peu désespérés quand nous sommes tombés sur un article parlant du nouveau e-visa indien valable une année pour un séjour jusqu’à 90 jours (contre 60 jours de validité totale auparavant). Nous n’étions pas enchantés de « retourner en arrière » et Fabien était très réticent à l’idée d’aller en Inde. Mais les prix des vols, la saison encore bonne et le fait que peut-être c’était notre seule opportunité d’y aller une fois dans notre vie nous ont fait changer d’avis. Donc c’est décidé : nous irons en Inde!

Notre choix se porte sur Cochin (ou Kochi) dans le Kerala car la saison est encore idéale et commencer par le Kerala c’est entrer gentiment dans la culture indienne. C’est l’état le plus riche du pays, où l’éducation est la plus élevée et c’est l’endroit le plus « soft » de l’Inde. Notre première étape nous emmène à Fort Cochin, la partie historique de la ville, située sur une île dans la mer d’Arabie reliée au continent par des ponts.

Fort Cochin
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L’histoire se répète comme souvent en Asie. C’est Vasco de Gama himself qui a découvert le coin, donc ses compatriotes, les Portugais, y ont installés un comptoir au XVIe siècle. Ensuite, les Hollandais ont débarqué, ont chassé les Portugais et ont construit des maisons coloniales encore visibles aujourd’hui. C’était en 1663. La passation de pouvoir entre les Hollandais et les Britanniques s’est faite beaucoup plus pacifiquement grâce à la signature d’un traité, en 1814. De ces périodes subsiste aujourd’hui le christianisme (35% de la population), il y a d’ailleurs une multitude d’églises à chaque coin de rue.

Santa Cruz Basilica
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C’est très latin comme nom Santa Cruz, n’est-ce-pas? En effet, ce sont les Portugais qui ont érigé cette basilique en 1505. Elle a été épargnée par l’arrivée des Hollandais, mais pas des Anglais qui la détruisirent complètement. En 1887, la communauté chrétienne du Kerala fit un appel aux dons afin de reconstruire l’église, chose qui a été faite en 1902. Aujourd’hui, la messe est célébrée tous les jours en anglais et en mayalam, la langue d’état. Comme nous logions à côté, nous nous sommes fait réveiller par des chants liturgiques à 6 heures du matin!

Le front de mer
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Comme Fort Cochin est située sur une île, il est donc logique qu’il y ait un front de mer! Le coin est assez sympa, il y a une longue promenade piétonne avec vue sur les docks, Cochin étant le port le plus important du pays. Bien sûr, étant un lieu touristique, on essaie de nous vendre toutes sortes de babioles, mais les rabatteurs ne sont encore pas trop énervants. Nous avons également été arrêtés par des jeunes pour les traditionnels selfies avec des occidentaux mais c’est un jeu auquel nous nous plions avec plaisir.

Les carrelets chinois
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Un des emblèmes du Kerala est le carrelet chinois, un immense filet de pêche accroché à d’immense poutres en bois que les pêcheurs déploient au coucher du soleil. Ce serait le plus grand filet de pêche au monde.

Nous nous attendions pas du tout à ça en débarquant en Inde. Certes nous savions que le Kerala était un état vraiment calme mais nous ne pensions pas à ce point. Ici, pas de pollution (merci l’air marin!), pas d’embouteillage, pas de surpopulation, pas (trop) de rabatteurs, pas de regards insistants et s’il y en a, c’est plutôt de la curiosité que du matage en règle mais une atmosphère vraiment calme, une ville historique agréable à arpenter à pied et une cuisine vraiment savoureuse et pas trop épicée. Ce n’est pas du tout l’image que nous nous faisions d’une ville indienne! Nous avons été également très surpris par les mesures écologiques prises. L’aéroport de Kochi est intégralement alimenté en électricité par de l’énergie solaire, les déchets sont triés et recyclés, le plastique très peu utilisé et des campagnes de sensibilisation sont affichées partout en ville. Même si c’est loin d’être parfait (nous avons, par exemple, vu traîner pas mal de déchets), ces quelques petites mesures représentent plus en matière d’écologie que tout ce que nous avons vu en 16 mois de voyage!

Pour la suite, nous allons découvrir le Kerala côté nature, en fonction des opportunités et des transports. Nous n’allons pas planifier grand chose car, nous le savons bien, en Inde, rien ne se passe comme prévu!

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