Bilan de Hong Kong

Nous avons changé de continent mais pas d’habitudes! Nous vous livrons donc notre traditionnel bilan, sur Hong Kong.

Mais avant d’entrer dans le vif du sujet nous allons commencer ce bilan en essayant de répondre à la question que certains d’entre vous nous ont posée : 

Mais Hong Kong, c’est la Chine ou pas?

Hong Kong était une colonie anglaise jusqu’en 1997, date à laquelle elle fut rétrocédée à la Chine. Donc, oui, Hong Kong c’est la Chine. Pour preuve :

  • On y parle le cantonnais, une langue du sud de la Chine.
  • On y mange de la cuisine chinoise, pour notre plus grand bonheur!
  • La médecine traditionnelle chinoise y est encore beaucoup pratiquée
  • Les Hongkongais sont majoritairement taoïstes, une des religions chinoises.
  • Les Hongkongais vivent en 4716 et c’est l’année du chien.

Mais, les Britanniques ont signé la rétrocession du territoire à la Chine à la condition que Hong Kong soit une région administrative spéciale au moins jusqu’en 2047. Ce qui veut dire :

  • Elle garde son autonomie financière, sa propre bourse, ses propres banques et sa propre monnaie. (le dollar hongkongais)
  • Elle a son propre gouvernement. Il existe plusieurs partis dont des prochinois, des indépendantistes et des partisans du statut quo.
  • Elle émet ses propres passeports et a son propre système d’immigration. Contrairement à la Chine, nous n’avons pas besoin de visa pour Hong Kong.
  • Sa deuxième langue officielle reste l’anglais, bien qu’en pratique très peu de gens la maîtrisent.
  • Elle a ses propres immatriculations, des plaques blanches à l’avant, jaunes à l’arrière à gros caractères semblables à celles du Royaume-Uni

Donc Hong Kong c’est la Chine, mais avec des conditions spéciales.

Edit : Cet article date de 2018 et depuis il y a eu la pandémie de Covid 19, les fortes répressions de la part du gouvernement chinois, des manifestations qui ont plutôt fonctionné au début mais qui ont vite été réprimées par les autorités par la suite. Pékin exerce de plus en plus de contrôle sur ce territoire et essaie d’y étouffer les avancées démocratiques ainsi que certaines libertés comme celle de la presse ou tout simplement la liberté d’expression. Ce sont évidemment des faits que nous déplorons et qui nous attristent énormément et nous devons, la mort dans l’âme, nous résigner à ce que le mantra « un pays, deux systèmes » cher à Margaret Thatcher ait pris un sérieux coup de plomb dans l’aile. N’étant pas retournés à Hong Kong depuis, nous ignorons quelle est la situation actuellement.

Après ces explications bien savantes, il est temps de commencer le bilan pour de vrai!

Durée du séjour

Six jours. Le temps de nous remettre de notre jet lag depuis les Etats-Unis. Il y aurait de quoi rester plus longtemps mais notre budget n’y aurait pas survécu.

Budget

3589 HKD (dollar de Honk Kong) soit 450 CHF (395,70€) ce qui fait 64,20 CHF (56,45€) par jour. Plus de la moitié du budget est parti pour le logement, très cher dû au manque de place, affreusement petit et de qualité douteuse. Pour tout le reste (transports, bouffe, etc), Hong Kong reste une destination relativement bon marché.

Distance parcourue

145 km, de l’aéroport à Kowloon, jusqu’au Devil’s Peak, jusqu’au Victoria Peak et balade jusqu’à Kennedy Town,  en métro, ferry, tram à impériale, funiculaire, bus à impériale et à pied. Autant de moyen de transports différents sur un territoire qui tient dans un mouchoir de poche, c’est presque un exploit!

Extrêmes d’altitude

Le niveau de la mer à Victoria Harbour et 554 mètres au sommet du Victoria Peak

Extrêmes de températures

Rien de bien extraordinaire, ça stagnait entre 31 et 33 degrés. C’est plutôt le taux d’humidité qui a été très impressionnant.

Litres de transpiration perdus

De quoi faire fleurir un désert tellement il faisait lourd. Même en Amazonie ce n’était pas aussi humide!

Tops et flops

Voici la partie la plus intéressante de ce bilan. Malgré le changement de continent, nous allons garder notre tradition de mettre le négatif en premier, histoire de finir sur une note positive

Les moins

Les rabatteurs pakistanais

Dès qu’ils voient que tu es blanc, ils t’alpaguent dans la rue pour essayer de te refiler leur camelote et sont très insistants!

On a kiffé!

Les transports publics

Ils sont super faciles d’utilisation, très bons marché et ils desservent n’importe quel coin paumé du territoire! L’Amérique ne nous avait pas habitué à ça!

Les randonnées

Quelle idée de se rendre à Hong Kong pour randonner! Et pourtant, le territoire possède des trails de différents difficultés tous très bien balisés et faciles d’accès. Il faut dire que la nature a gâté ce petit coin de pays avec ses pics et sa végétation luxuriante.

La population locale

Il y a plus de sept millions d’habitants sur un territoire d’à peine plus de 2000 kilomètres carré qui vivent à douze dans un minuscule appartement, les trottoirs sont souvent bondés, il y a plus de 80% d’humidité toute l’année et pourtant les gens restent zens! Ils sont également très courtois même s’ils ne parlent pas forcément anglais et ont le sourire très facile. Sûrement un exemple à suivre.

La gastronomie

Si le paradis existe, on doit y servir de la cuisine chinoise! (bon ok, italienne aussi!) La variante hongkongaise ressemble beaucoup à la cuisine cantonaise avec comme spécialité principale les dim sum, raviolis à pâte de riz cuits à la vapeur ou grillés servis dans un plat en bambou!

L’accès facilité aux toilettes publiques

Et en plus, elles sont propres et gratuites! Dans le même ordre d’idées, il y a des fontaines d’eau potable fraiche partout! Ce n’est pas très roots mais quelquefois les petits services de ce genre font du bien!

Chinoiseries hongkongaise

Les échafaudages en bambou

Il y a des gratte-ciels futuristes en construction et pourtant les échafaudages sont en bambou! S’ils sont utilisés c’est qu’ils ont sûrement fait leurs preuves mais pour nous, ils paraissent terriblement anachroniques!

La discipline

Malgré la densité énorme de population, les gens restent extrêmement disciplinés. Ils font la queue pour le bus, le métro, prendre à manger, etc sans bousculade. Ils attendent patiemment au passage clouté que le petit bonhomme passe au vert. Nous qui avions pris l’habitude de traverser à l’arrache entre les voitures, nous avons bien dû nous mettre au pas!

Les escalators qui parlent

Ils sont bilingues en plus, ils parlent en chinois et en anglais pour te dire de bien te tenir à la barrière .

Hong Kong a été pour nous un très gros kif! Et il y a sûrement encore plein de choses à découvrir! Le plus surprenant est de voir comment la ville allie urbanisation et nature ainsi que tradition et modernité, un vrai yin et yang chinois! Ce n’est pas notre premier voyage en Asie mais à chaque fois nous nous y sentons trop bien. Nous nous réjouissons de découvrir un peu plus de ce fascinant continent!

Ile de Hong Kong et Victoria Peak

Pour se rendre à la City de Hong Kong depuis Kowloon, il suffit de traverser le Victoria Harbour, le petit nom qu’on donne à la baie qui a été nommée en l’honneur de la reine Victoria. C’est tout à fait possible de le faire grâce aux deux lignes de métro qui traversent grâce à un tunnel sous la baie. Mais la vraie expérience hongkongaise est de prendre le Star Ferry, un vieux rafiot des années 1950 mais plein de charme qui relie Kowloon à l’île de Hong Kong toutes les quinze minutes. L’Octopus Card est également valable pour les bateaux et la traversée ne vous coûtera que quelques centimes. En plus, s’il n’y a pas trop de brume, la vue est superbe!

L’arrivée du ferry se fait en plein cœur du centre financier. Nous remarquons un vrai changement par rapport à Kowloon qui est un quartier beaucoup plus populaire. Les gratte-ciels sont flambant neufs, les rues sont beaucoup plus propres et tout respire la richesse. Par contre, la densité de population n’a pas l’air beaucoup plus basse!

Hong Kong Park

A l’instar de Kowloon, Hong Kong possède aussi son parc urbain qui s’étend sur plus de huit hectares où les habitants et les hommes (ou femmes!) d’affaires viennent prendre l’air ou faire du sport au milieu d’une végétation luxuriante au bord de lacs artificiels. Le parc actuel a été ouvert en 1991 mais il a été emménagé sur un ancien jardin de l’époque victorienne. Tout est bien ordonné comme seuls les Anglais savaient le faire. Nous on adore les petits arrangements décoratifs un peu kitch typiquement hongkongais comme cette théière géante d’un rouge improbable! (Notre dernière image dans la galerie ci-dessous)

La volière

Sur les hauteurs du parc, se trouve une immense volière où nous avons passé des heures à observer des centaines d’espèces d’oiseaux originaires de toute l’Asie du Sud-Est. Ce magnifique oiseau blanc avec son masque bleu est un étourneau de Rotschild. (Rien à voir avec la baronne du même nom!) Il nous vient directement de Bali dont c’est un emblème mais aussi, malheureusement, une espèce en voie d’extinction. Il se plait assez bien dans la moiteur de l’été hongkongais. Il y a bien sûr des centaines d’autres oiseaux mais ces étourneaux sont les moins farouches et ce sont les seuls que nous avons réussi à reconnaître.

Les trams

A l’instar du Star Ferry, les trams à impériale nous viennent directement de la colonisation britannique et datent, pour les plus ancien de 1904. Ils font totalement partie du folklore hongkongais et semble un peu anachroniques au milieu des gratte-ciels flambant neufs du Financial Center. Ce sont d’ailleurs les seuls trams à deux niveau du monde! La ligne suit le nord de l’île de Hong Kong d’est en ouest. Ça n’avance pas mais c’est une belle façon de découvrir la ville depuis l’étage supérieur et la population est très attachée à ce mode de transport qui reste super bon marché par rapport au métro.  La légende raconte même que l’économie de la région se mesure au nombre de publicités sur la carrosserie des trams. Plus il y en a, plus riche est le territoire! Seule concession à la modernité : l’Octopus Card, qui peut être utilisée comme moyen de paiement.

Victoria Peak

Avec ses 552 mètres d’altitude, le Victoria Peak est le point culminant de l’île de Hong Kong.  Pour y accéder, il existe un funiculaire, communément appelé Peak Tram, qui nous y amène. Le funi est encore plus ancien que le tram puisqu’il date de 1888. C’est d’ailleurs le plus ancien de tout le continent asiatique. Avec la jungle et la pente, imaginez un peu la vraie prouesse technique que c’était pour l’époque!

Au sommet, il y a une terrasse panoramique pour touristes que nous prenons soin d’éviter.  Par contre, il y a un circuit de 2,8 kilomètres, appelé Morning Trail qui y fait le tour. Le sentier est plat et accessible à tous! C’est au milieu d’une végétation très luxuriante, d’oiseaux, de papillons et d’araignées géantes que nous partons à la découverte de ce sentier. Difficile de croire que nous sommes toujours à Hong Kong, une des villes les plus densément peuplées au monde!

Le clou du spectacle reste la vue sur la baie de Hong Kong et les gratte-ciels sur le Financial Center, mais vu l’humidité ambiante, Madame la brume est de la partie. Si le côté mystique qu’elle donne à la ville nous fascine, pour la vue et les photos, ce n’est pas le top. (Sorry!) Mais c’est plus original que les photos parfaites et super retouchées qui se trouvent sur Google!

Comme nous étions bien lancés dans notre marche, nous décidons de redescendre à pied via l’Old Peak Road. La descente est super raide mais nous profitons encore de cette végétation fascinante avant de rejoindre le brouhaha de la ville.

Pour notre première étape asiatique, c’était un combo gagnant! Nous avons été fascinés par ce petit bout de territoire. La ville côtoie la nature, les traditions côtoient la modernité à la manière très chinoise du yin et du yang. Un vrai coup de cœur!

Hong Kong, Kowloon et Devil’s Peak, nos premiers pas en terre asiatique

Ça y est! Nous avons enfin traversé le Pacifique! Ça fait plusieurs mois que nous préparons cette partie orientale du voyage et, même si nous avons trop kiffé notre aventure en Amérique Latine, nous nous réjouissons de passer du temps sur ce continent qu’on adore, surtout en termes gastronomiques!

Si le vol s’est parfaitement bien déroulé, la gestion du jetlag fut un autre problème! En effet, avec un départ à midi en direction de l’est nous volons uniquement de jour pour arriver à 18 heures… le jour d’après! Il nous a manqué une nuit! C’est un voyage digne de Retour vers le Futur sauf que dans la version 2018, la fameuse DeLorean est remplacée par un Airbus A350 flambant neuf de la compagnie Hong Kong Airlines. Du coup nous sommes sur le pied de guerre à quatre heures du matin, nous qui ne sommes absolument pas des lève-tôt! Mais ça nous a permis d’assister aux cours de tai-chi avec les vieux du quartier dans le parc.

Pour nous remettre du décalage horaire, nous commençons par explorer gentiment Kowloon, le quartier le plus proche de la cage à poule qui nous sert de logement. C’est ça Hong Kong, il manque tellement de place que les gens s’entassent dans des minuscules chambres dans des gratte-ciels hors d’âge. Kowloon se situe au nord de l’île de Hong Kong, sur la partie continentale, et concentre la plus grande densité de population de la ville, jusqu’à 40’000 habitants au km2! Tout est donc construit en hauteur. C’est aussi le quartier le plus populaire avec ses petites échoppes et ses étals de street food.

Kowloon Park

Hong Kong était une colonie anglaise jusqu’en 1997 et ce qui est bien avec les Anglais, c’est qu’ils adorent les jardins et qu’ils ont doté leurs villes coloniales d’immenses parcs urbains. Kowloon n’échappe donc pas à la règle avec son parc de plus de treize hectares! C’est une vraie oasis de verdure tropicale au milieu des gratte-ciels. C’est ici que les habitants du coin qui habitent dans des appartements minuscules manque de place oblige, viennent se ressourcer en pratiquant le tai-chi, le yoga ou profitent simplement de se promener.

Temple de Yau Ma Tei

C’est un temple taoïste parmi les centaines que compte la ville. Les taoïstes sont super tolérants et acceptent sans problème les étrangers dans leurs temples. Les fidèles y brûlent des bâtons d’encens pendant qu’ils effectuent leurs prières.

East Tsim Sha Tsui Promenade

A l’extrémité de la péninsule de Kowloon, se trouve East Tsim Sha Tsui, une promenade connue pour son splendide panorama sur la skyline de Hong Kong. Malheureusement, elle est en travaux et il faudra s’en contenter d’une toute petite partie. Ici se trouve également la tour de l’horloge, de style typiquement anglais, à l’emplacement de l’ancienne gare de l’express Canton – Hong Kong.

Randonnée sur Devil’s Peak

Sortir des sentiers battus à Hong Kong c’est facile! Il suffit de prendre le métro! Et pour prendre le métro, il faut se munir d’une carte Octupus et la charger avec quelques dollars (de Hong Kong les dollars, of course!) au Seven Eleven du coin. Pour ceux qui connaissent Londres, c’est exactement le même système que la Oyster Card. L’Octopus Card peut également être utilisée comme moyen de paiement dans quelques magasins ou restaurants hongkongais.

Les transports publics sont tellement modernes et bien organisés que même les coins les plus improbables du territoire sont desservis au moins par un bus. Nous n’avions vraiment pas été habitués à ça sur le continent américain!

Lei Yue Mun

Après environ quarante minutes de métro, l’ambiance change totalement de Kowloon et nous avons l’impression d’avoir voyagé dans le temps d’au moins cinquante ans. Les gratte-ciels sont certes toujours présents de l’autre côté de la baie, manque de place oblige mais nous débarquons à Lei Yue Mun  dans un village de pêcheurs figé dans le temps. Les fruits de mer et poissons pêchés sont directement apportés au marché local qui approvisionne les restaurants des alentours. Les habitants vivent modestement, mais contrairement à la majorité de la population hongkongaise, ils ont le privilège de posséder leur propre maison d’un seul étage.

Wilson Trail et Devil’s Peak

Aussi fou que ça puisse paraître, nature et Hong Kong sont deux mots qui ne sont pas incompatibles. Comme nous en avons un peu marre de rester « coincés » entre d’immenses tours de béton, nous décidons de randonner un peu en nature en empruntant le Wilson Trail, un sentier qui part juste à la sortie de Lei Yue Mun de au milieu d’une végétation très luxuriante, de papillons, d’oiseaux et de libellules. Nous avons même dérangé deux petits phacochères qui passaient par là!

Le but du jour est de rejoindre le sommet du Devil’s Peak, culminant à 222 mètres d’altitude. C’était un repaire de pirates puis de l’armée britannique afin de surveiller le passage de navires en mer de Chine Méridionale. Le sommet porte bien son nom (pointe du Diable) car, avec un taux d’humidité approchant les 100% et une chaleur torride, la montée était presque digne de l’enfer! Mais ce pacte avec le diable valait le coup pour la vue depuis le sommet, même si une brume persistante était au rendez-vous, comme souvent à Hong Kong, à cause de cette fichue humidité de l’air.

Ce qui est fascinant à Hong Kong, c’est que malgré une densité de population énorme, une des plus importantes du monde, il y a toujours des endroits où se retrouver en pleine nature! Les trails sont faciles d’accès et super bien balisés. Si la brume gâche un peu la vue, elle permet d’avoir une végétation très luxuriante, ce qui permet à la ville de respirer et d’échapper au pics de pollution.

Nous sommes super contents d’avoir atterri à Hong Kong! Certes, ça nous plombe un peu le budget surtout pour le logement mais nous avons vraiment l’impression d’être arrivés au cœur de l’Asie avec sa street food, ses sonorités exotiques, ses sourires et sa technologie un peu kitch. Nous allons bien sûr traverser la baie pour aller découvrir ce qui se trouve sur l’île de Hong Kong!