Bilan du Laos

Notre petite incursion au Laos est déjà terminée. Ce petit séjour avait pour but de renouveler notre visa pour la Thaïlande mais nous avons finalement décidé que ce petit coin de pays méritait un petit bilan. Le voici donc!

En chiffres

Durée du séjour

Neuf jours. Oui, ça mériterait beaucoup plus! Promis, nous y passerons plus de temps la prochaine fois quand nous irons découvrir le sud!

Budget

3’230’700 kips soit 374,80 CHF (331,55€) ce qui fait une moyenne de 41,65 CHF (36,80€) par jour. Nous sommes donc totalement dans notre budget.

Distance parcourue

635 km de Houay Xai – Pak Beng – Luang Prabang  – Vang Vieng à Vientiane en tuk-tuk, bus et slow boat. A noter que de naviguer sur le Mékong entre Houay Xai et Luang Prabang nous a fait économiser près de 170 km.

Provinces traversées

Quatre : Bokeo, Oudonsay, Luang Prabang et Vientiane

Extrêmes d’altitude

166 m. à Vientiane et 1895 m. sur le col sans nom (en tout cas nous ne l’avons pas trouvé!) qui fait office de frontière entre les provinces de Luang Prabang et de Vientiane.

Extrêmes de températures

24 degrés à Vang Vieng sous la pluie et 33 degrés lors d’une journée ensoleillée à Luang Prabang. Ce sont des températures normales et de saison sous un climat tropical.

Nombre d’arrêts pour refroidir le moteur du bus entre Luang Prabang et Vang Vien

A chaque virage!

Coups de coeur / Coups de gueule

Voici maintenant la partie la plus intéressante de notre bilan. Comme d’habitude, nous ne changeons pas les règles et commençons par le négatif, ou comme ici, l’absence de négatif afin de terminer sur une note plus positive

Les moins

Nous sommes encore en train de chercher…. Nous n’avons sûrement pas passé assez de temps dans le pays pour voir les choses qui ne vont pas ou qui ne nous plaisent pas.

On a kiffé!!

La bouffe

Ce n’est pas très original de dire que la nourriture est excellente en Asie, mais le Laos ne fait pas exception à la règle. Grâce à la terre fertile des plaines du Mékong, il existe une très grande variété de fruits et de légumes. En plus, à l’époque du protectorat, les Français ont laissé une influence culinaire comme le pain, le café et les crêpes. Le tout donne une gastronomie à tomber!

Les gens

Il est de notoriété publique que les Laotiens sont froids et peu accueillants. Certes, ils n’ont pas le sourire des Malaisiens ni la spontanéité des Thaïs mais une fois la glace (très facilement) brisée, ce sont des gens affables, ouverts avec qui il est agréable de discuter, surtout que leur anglais est, en général, très correct. Le rabattage ne fait pas partie de leur culture donc ils nous laissent une paix royale et ça c’est vraiment agréable!

Les paysages

Nous avons été fascinés par les paysages du nord du Laos. Nous nous en sommes pris plein les yeux, notamment avec les pics karstiques de la cordillère annamitique. C’est un pays encore peu urbanisé qui laisse une grande place à la nature. En deux jours de navigation sur le Mékong, nous n’avons vu que très peu de zones habitées. Ça change du reste de l’Asie souvent frénétique et surpeuplée.

Bizzarreries laotiennes

Les investissements chinois

Ce sont les chinois qui investissent pour les grands travaux, notamment routiers, au Laos. A croire qu’ils veulent racheter le pays! (C’est sûrement le cas!)

Les vaches qui traversent la route

Ici les vaches paissent en liberté. Donc si elles trouvent que l’herbe est plus verte de l’autre côté, elles traversent la route sans se soucier du trafic. A noter que nous ne sommes pas en Inde, les vaches ne sont pas sacrées au Laos. Ce serait juste ennuyeux qu’elles finissent en steak avant l’heure heurtée par un véhicule. Parfois, ce sont des cochons qui traversent la route tout aussi à l’arrache et c’est beaucoup plus traître car ils sont beaucoup moins visibles.

French touch

La Laos était, comme ses voisins le Vietnam et le Cambodge, sous protectorat français entre 1893 et 1949 et il en reste quelques petites traces encore aujourd’hui qui, en tant que francophones, nous font bien sourire.

  • Le pain, le café et les crêpes
  • Les bornes kilométriques blanches et rouges au bord des routes
  • Les brasseries parisiennes et les boulangeries françaises
  • Les bâtiments administratifs sont indiqués en français même si dans la rue la langue de Molière n’est que très peu pratiquée.
  • La circulation à droite. Ce qui nous a valu quelques frayeurs pour traverser la route! Nous nous étions si bien habitués à la circulation à gauche!

C’était un tout petit séjour qui était prévu au départ juste pour pouvoir renouveler notre visa thaïlandais mais finalement ce fut un véritable coup de cœur. D’ailleurs, nous sommes gentiment en train de penser à visiter le sud du pays d’ici quelques mois.

Pour la suite ce sera un petit retour en Thaïlande, nous descendrons gentiment vers le sud où nous retrouverons un pote à Fabien sur l’île Koh Phi Phi puis nous passerons les fêtes de fin d’année en Malaisie, notre pays de cœur afin de commencer la nouvelle année 2019 sur de bonnes bases.

Vang Vien et Vientiane : petit tour dans les paysages somptueux du nord du Laos

Nous retournons à un moyen de transport plus traditionnel, c’est à dire le bus ou plutôt une vieille carcasse sur pneus servant de transport public. Sachant que le nord du Laos est très montagneux, nous redoutions un peu le trajet et le fait qu’on nous distribue des sacs à vomi lors de l’embarquement n’est pas pour nous rassurer. Mais finalement, ça ne s’est pas trop mal passé. Le chauffeur, n’ayant heureusement aucun lien de parenté avec les kamikazes équatoriens du volant, conduisait très lentement. La preuve : nous avons bouclé 225 km en… huit heures!! La faute a un relief très mal plat où il fallait refroidir le moteur du bus à presque chaque virage à l’aide de bidons d’eau distribués généreusement par les habitants des villages traversés. Mais nous avons traversé de superbes paysages de montagnes verdoyantes et c’est de ce dernier point dont nous allons nous souvenir.

Vang Vieng

Nous faisons un petit arrêt à Vang Vien afin de couper un peu les interminables trajets. C’est un petit village dans la plaine de la Nam Song, un affluent du Mékong, entouré de magnifiques montagnes et de pitons karstiques. Le village en lui-même n’a rien d’intéressant. A la base, il a été fondé comme point d’étape entre Vientiane et Luang Prabang pendant le protectorat français. Il connut une expansion dans les années 1960 pendant la guerre du Vietnam quand les Américains vinrent construire une base aérienne. La piste d’atterrissage existe toujours et sert de place pour le marché de nuit. Aujourd’hui, Vang Vien serait connu des touristes pour la possibilité de trouver facilement des drogues récréatives en vente libre. Nous n’avons pas été vérifier cet état de fait car notre seul vice est la BeerLao, la bière locale, et encore, avec modération!

Les autorités essaient toutefois de changer l’image de Vang Vien en mettant plutôt en avant les paysages de ouf des alentours plutôt que le côté festif. Nous trouvons que c’est plutôt une bonne chose.

Pha Poak

C’est un petit piton rocheux dont le sommet est accessible à pied. Il n’en faut pas plus pour nous motiver. Mais la montée s’avère bien plus compliquée que prévu. Ça s’apparente bien plus à de l’escalade qu’à de la randonnée. Il faut grimper des échelles en bois aux marches très espacées ou grimper sur des cailloux et, malgré les garde-fous, les normes de sécurité sont assez aléatoires. Donc si vous êtes sujet au vertige, n’êtes pas un bon marcheur et n’avez pas de bonnes chaussures, oubliez tout de suite l’idée d’y monter! Mais malheureusement, la difficulté de la marche n’est indiquée nulle part. Heureusement, nous sommes bien équipés, en bonne forme physique et surtout un peu tarés, nous avons donc poursuivi l’ascension.

Une fois au sommet, nous sommes récompensés de nos efforts, la vue est superbe! Nous ne regrettons aucunement d’y être montés, malgré le fait que nous avons fait travailler des muscles dont nous ne soupçonnions même pas l’existence. Finalement, il s’avère que l’escalade est un sport bien sympa et il n’est pas impossible que nous chercherons d’autres spots à l’avenir.

Ventiane

C’est la capitale et la plus grande ville du Laos, mais surtout un bon point de chute pour retourner en Thaïlande, la ville se situant sur les rives du Mékong qui marque la frontière entre les deux pays. C’est une grande ville anarchique, polluée au trafic infernal, typique en Asie et c’est sans grand intérêt. Quel contraste avec le reste du Laos très calme et peu urbanisé! Le seul truc sympa c’est d’aller boire un café, héritage de la colonisation française, dans un des nombreux troquets sympas que compte la ville.

Le bouddhisme

Comme partout au Laos, le bouddhisme est très présent à Vientiane et la ville est jalonnée de temples et de monuments dédiés à Bouddha. Nous ne sommes pas encore blasé de voir toutes ces fioritures et ces détails architecturaux, parfois un peu kitsch, il faut le reconnaître.

Le Patuxai

Ce édifice sur un rond-point n’est pas sans rappeler l’Arc de Triomphe à Paris. Pourtant, paradoxalement, ce monument commémore les combats menés contre la France pour l’indépendance du Laos. Il a été bâti entre 1957 et 1969 et les détails architecturaux sont typiquement laotiens.

Le palais présidentiel

Ouvert en 1986, ce n’est pas la résidence du président mais seulement le bâtiment servant aux rencontres entre chefs d’états et aux cérémonies officielles de la république démocratique populaire lao qui n’a de démocratique que le nom, le Laos étant un des cinq derniers pays communistes au monde. D’ailleurs, ce palais a tout de l’architecture très austère typique des régimes communistes.

Vientiane n’est pas la ville la plus extraordinaire d’Asie, loin de là, mais nous avons réussi à occuper notre journée. Elle n’est pas non plus très représentative du Laos qui est un pays plutôt rural et très calme.

La logique voudrait que nous continuions vers le sud mais ce ne sera pas pour cette fois. Bien sur que nous mourrons d’envie d’aller découvrir le reste du pays mais nous avons des rendez-vous à honorer dans le sud de la Thaïlande et il nous faut songer à quitter le Laos si nous ne voulons pas arriver en retard.

Luang Prabang : french touch sur le Mékong

Nous changeons de pays pour quelques jours afin de pouvoir bénéficier plus tard d’un nouveau visa thaï gratuit de trente jours. Nous avons choisi de transiter par le Laos parce que la frontière n’est qu’à deux heures de route de Chiang Rai et aussi parce que, juste pour nous, ressortissants suisses, il existe une exemption de visa gratuite pour le Laos pour quinze jours. Pour une fois que notre beau passeport rouge à croix blanche nous donne des avantages, autant en profiter!

C’est un vieux rafiot des années 1960 qui nous sert de bus, mais au moins, il n’y a pas l’air conditionné qui nous congèle! Et c’est parti pour deux heures de route au milieu des rizières, des montagnes et des petits villages aux temples somptueux! Le temps semble s’être arrêté. Nous sommes loin de la trépidante Bangkok et des plages bondées du sud.

Arrivés à Chiang Khong, la ville frontière côté thaïlandais, il faut encore prendre un tuk-tuk jusqu’à la douane pour se faire tamponner le passeport pour la sortie du territoire. De là, c’est un bus qui passe le Pont de l’Amitié entre les deux pays et qui traverse Monsieur le Mékong himself! La particularité de ce pont, c’est qu’il change de sens de circulation! En Thaïlande, on roule à gauche, au Laos, ancienne colonie française, on roule à droite. L’entrée au Laos est une simple formalité mais il faut encore une fois affréter un tuk-tuk pour enfin arriver à la ville frontière de Houayxai.

Houayxai

C’est la ville frontière typique, mais plutôt tranquille, avec ses guesthouses et ses bureaux de change. Nous y passons tout de même une nuit afin de prendre le temps de nous familiariser avec ce nouveau pays, ses coutumes, sa monnaie et sa gastronomie. Et puis, nous devons de toute façon attendre le lendemain car un nouveau moyen de transport nous attend pour nous mener à notre destination finale : Luang Prabang

Vat Jom Khao Manilat

A l’instar de la Thaïlande, la religion dominante au Laos est le bouddhisme, malgré le communisme qui essaie, sans trop de succès, de gommer toute croyance spirituelle. Il est donc tout à fait logique d’y trouver un somptueux temple. Il se mérite! Comme il se trouve sur une colline dominant la ville, il faut monter une volée de marches pour y accéder. Le plus pénible n’est pas la montée en elle-même mais le climat tropical chaud et humide. Mais une fois en haut, on oublie ces petites contrariétés de rien du tout. La vue sur le Mékong est magnifique et l’architecture du temple vaut le détour.

Sur le Mékong : de Houayxai à Luang Prabang

Une fois n’est pas coutume, nous prenons le bateau pour rejoindre notre destination. Il faut deux jours de navigation et passer une nuit à Pak Beng pour arriver enfin à Luang Prabang, les bateaux ayant l’interdiction de naviguer sur le Mékong de nuit. C’est un excellent moyen de transport : il y a de l’espace, c’est bien plus facile de se lever que dans un bus, il y a de l’air frais, la navigation est vraiment tranquille, aucun risque de mal de mer même pour nous et même en lisant et, cerise sur le gâteau, les paysages sont vraiment somptueux. Et puis le Mékong reste quand même un fleuve mythique. Se dire que nous y avons navigué c’est quand même ouf, n’est-ce pas?

Luang Prabang

Luang Prabang est une petite ville fort agréable et la capitale culturelle du Laos. Son centre-ville, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO est vraiment sympa avec ses maisons coloniales, ses cafés à la française et ses temples somptueux. Elle a été la capitale royale du Lan Xang qui signifie en français « Royaume du Million d’Eléphants ». Trop mignon, n’est-ce-pas? Mais l’histoire est moins mignonne pour cette pauvre petite ville. En 1773 Luang Prabang est pillée par les Birmans. L’année suivante, la ville fraîchement reconstruite est détruite par un incendie pendant les célébrations du Nouvel An Lao. Au XIXe siècle, ce sont les Chinois qui laissent la ville exsangue avant de laisser la place au Royaume de Siam (l’actuelle Thaïlande) qui vient carrément occuper les lieux. Enfin, en 1893, ce sont les Français qui viennent imposer leur protectorat sur tout le Laos et certains officiers vinrent même s’installer à Luang Prabang juste parce qu’ils trouvaient la ville très jolie. Ils n’étaient pas très sympas les Français mais ils avaient du goût!

En 1989, la ville ouvre ses portes au tourisme et entreprend une grande campagne de restauration de ses quartiers historiques. Malgré l’afflux de visiteurs étrangers, Luang Prabang reste une ville zen où il fait bon vivre à proximité du Mékong qui traverse des paysages somptueux.

Les temples

La ferveur religieuse est tellement présente que plus d’un tiers de la surface de la ville est occupée par des temples bouddhistes, pour le plus grand plaisir de nos yeux. La plupart d’entre eux date de l’époque royale et sont tellement beaux que même les communistes au pouvoir n’ont pas osé y toucher.

Mékong et Nam Khan

Luang Prabang se situe sur les rives de la rivière Nam Khan et du fleuve Mékong. Il y a donc de jolies promenades en bord de rivière. En plus, ça donne à la ville une vraie oasis de fraîcheur et de verdure, sans parler du paysage montagneux au loin, vraiment magnifique.

Colline Phousi

En plein cœur de Luang Prabang se dresse le mont Phousi, une colline sacrée dominant la ville de 150 mètres. Il faut gravir 300 marches pour parvenir au sommet et le chemin est jalonné de petits temples et autres monuments dédiés à Bouddha au milieu d’une végétation luxuriante.

Wat That Chomsi

Au sommet de la colline se dressent un petit temple, le Wat That Chomsi, ainsi que son superbe stupa doré haut de 24 mètres construits en 1904. D’ici, nous jouissons également d’une superbe vue sur Luang Prabang, le Mékong et les montagnes alentours.

Le chemin des Bouddhas

Pour redescendre de la colline, nous empruntons le chemin sur l’autre versant. Il est bordé de dizaines de statues dorées de Bouddha à différents stades de sa vie.

Nous avons eu un véritable coup de foudre pour Luang Prabang! Elle n’a pas volé son titre de capitale culturelle et est juste superbe! Nous avons adoré son architecture coloniale, ses temples, son ambiance tranquille et son environnement montagneux.

Ce qui devait être un petit passage au Laos pour des raisons de visas se révèle finalement un véritable coup de cœur. Ce petit pays au milieu de l’Asie du Sud-Est est une véritable perle et mérite vraiment à être connu. Ça tombe bien, il nous reste encore quelques jours pour en découvrir un peu plus.