Nous sommes partis depuis notre fief de San Isidro pour la Candelaria lors d’une très belle matinée ensoleillée… pour nous retrouver sous une pluie battante à l’arrivée! Pourtant, nous avons tout juste parcourus une vingtaine de kilomètres en direction du nord. Ah Tenerife et ses microclimats qui vont finir par nous rendre dingues! Mais ce n’est pas quelques gouttes d’eau qui vont nous arrêter même si nous ne sommes pas assez équipés! Encore une leçon que nous venons d’apprendre : ne jamais être trop optimiste avec la météo dans les Canaries! Mais nous devons quand même reconnaitre qu’après un épisode de calima particulièrement éprouvant pour notre système respiratoire, nous ne sommes pas mécontents de retrouver un taux d’humidité de l’air suffisant.
La Candelaria se trouve sur la côte orientale à une petite vingtaine de kilomètres au sud de Santa Cruz de Tenerife, la capitale de l’île, dont elle fait office de banlieue chic avec ses clubs nautiques et ses restos branchés.

Centre historique

Le centre historique est composé de petites maisons typiques canariennes avec leur balcon en bois, coincées entre mer et montagnes. Avec le temps maussade, l’océan déchaîné et les habitations à flanc de coteau, nous nous serions vraiment cru dans un petit village des Asturies ou de Cantabrie, deux régions situées au nord de l’Espagne, sur la côte atlantique, où le climat est encore plus chelou qu’aux Canaries! (oui, ça existe!) Le premier village date du XIV siècle et fut construit par les Guanches, le peuple autochtone de la famille des Berbères qui peuplaient l’archipel avant l’arrivée des conquistadors espagnols.



Cueva de San Blas

Cette grotte creusée dans la roche volcanique a plus une importance symbolique que géologique même si elle est impressionnante. C’est ici que serait apparue la Vierge Marie au peuple guanche mais l’endroit était déjà un lieu de culte païen bien avant la christianisation. Il y a une statue en bronze de la Vierge à l’intérieur mais nous n’avons pas pu y accéder pour cause de travaux. De toute façon, avec les vagues qu’il y a, nous nous serions faits trempés. C’était un grand lieu de pèlerinage catholique avant la construction de la basilique quelques mètres en amont. Le petit ermitage à l’entrée de la grotte date de 1790 et est le tout premier édifice de culte chrétien érigé dans l’archipel des Canaries.



Basilique de la Candelaria

Voilà pourquoi nous avons bravé le vent, le froid et la pluie! Candelaria signifie en français « Chandeleur ». Oui, celle que nous fêtons dans les pays francophones le 2 février en mangeant des crêpes! Et nous l’avons d’ailleurs fêtée dignement cette année, on ne dit jamais non aux crêpes! Mais aux Canaries, c’est beaucoup plus important que quelques galettes puisque la « Virgen de la Candelaria » (Vierge de la Chandeleur ») est la patronne de tout l’archipel! Rien que ça! La grande place sur laquelle se trouve la basilique s’appelle d’ailleurs la « Place de la Patronne des Canaries » et a été conçue pour accueillir une foule de pèlerins lors de la procession de la Chandeleur. (hors Covid bien sûr!) La basilique actuelle ne date que de 1959. Nous avons été très surpris par la date de construction assez récente car son style architectural nous a bien fait penser aux églises Renaissance espagnoles que nous avons vues en Amérique du Sud et qui datent, pour la plupart, du XVe ou XVIe siècle. Cette énorme place, cette église néoclassique ainsi que le temps plutôt à la pluie nous a rappelé Quito que nous avons visité dans les mêmes conditions. Ici, il y a juste l’océan Atlantique en plus qui vient frapper la place de ses vagues déchaînées.





L’intérieur paraît sobre au premier abord mais les fresques sont vraiment admirables. La Candelaria est le plus grand sanctuaire catholique des Canaries et même un des plus grand d’Espagne. Elle accueille, hors période Covid bien sûr, plus de deux millions et demi de pèlerins par an, plus les touristes de passage comme nous. Avec la situation sanitaire et la météo maussade du jour, nous avons trouvé un lieu presque vide. Nous avons vraiment de la peine à imaginer cet endroit rempli de fidèles.



Le front de mer

Difficile de le remarquer avec la marée haute, les grosses vagues et le temps tout gris mais la Candelaria possède une jolie plage de sable noir provenant de la roche volcanique et du Teide himself. La promenade qui longe l’océan est vraiment sympa et offre, quand il fait beau, une jolie vue sur la côte mais, lors de notre passage, le courant était tellement fort que nous nous sommes fait rincés par les vagues et l’eau était vraiment très froide! Les statues qui bordent la place de la Patronne des Canaries représentent les différents chefs guanches que connut Tenerife durant son histoire. Il y a également un petit port de pêche avec une confrérie locale de pêcheurs qui approvisionnent les restaurants locaux très prisés par les habitants de la capitale.





Nous n’avions pas prévu une météo aussi pourrie mais elle a donné un charme un peu breton ou galicien au lieu et ça nous a finalement bien plu. Plus à Fab qu’à Van pour être vraiment honnêtes! Nous étions un peu en manque de culture ces derniers temps donc nous avons été bien contents de trouver un petit coin avec une petite histoire à raconter.
Petite spoiler alert!!
Ceux qui nous suivent sur les réseaux sociaux sont déjà au courant de notre futur déménagement. Pour les autres, nous avons le plaisir de vous annoncer que nous allons changer de coin pour aller nous installer au nord. Quand nous disons « nord » nous parlons de la partie septentrionale de l’île de Tenerife pas du Grand Nord! Nous ne sommes pas téméraires à ce point! Nous avons trouvé une coloc qui a l’air sympa dans la petite ville de Puerto de la Cruz, au nord-ouest de Tenerife et le coin à vraiment l’air idyllique. Nous y emménagerons le 5 mars. En attendant, nous vous donnons un petit aperçu de notre futur lieu de vie avec ces quelques photos que nous avons prises lors de la visite de notre appartement. Vous remarquerez qu’il y a l’air d’avoir un meilleur climat qu’à La Candelaria!





