Puerto de la Cruz

Nous vous l’avions annoncé en grande pompe et, voilà, c’est fait, nous nous sommes enfin installés au nord de Tenerife. Ce déménagement était un souhait de notre part car nous voulions découvrir quelque-chose de nouveau et surtout de moins désertique que le sud. Après quatre mois au même endroit, nous avions envie de changement et le fait de savoir qu’il nous reste beaucoup de choses à découvrir dans ce nouveau coin nous motive à fond et nous fait un peu oublier notre sédentarisme forcé.

Panorama côtier en direction du nord, Ce n’est pas sans nous rappeler la Ligurie

Puerto de la Cruz est située au nord-ouest de Tenerife et, de ce fait, reçoit beaucoup plus les influences de l’océan Atlantique que du Sahara! C’est beaucoup plus verdoyant que le sud et surtout, il y a un taux d’humidité acceptable! Quel bonheur! Nous avons appris par hasard grâce à un jeu télévisé de la télé locale canarienne que c’est la plus petite commune de tout l’archipel, ce qui risque d’être bien embêtant en cas de confinement périmétral. A la base, c’était juste le port de la ville d’Orotava, située plus haut dans les montagnes. Le port le plus important de la côte nord-ouest se trouvait à Garachico. Mais ce dernier a été enseveli sous une coulée de lave en 1706 et Puerto de la Cruz dut prendre le relais des activités portuaires et, par conséquent, prit de l’importance. Le tourisme se développa à partir du XIXe siècle avec l’arrivée des Anglais. Aujourd’hui, c’est une petite ville qui mixe joliment histoire, culture, playa, nature et, malheureusement, usines à touristes.

Calle de la Verdad, une des mini-ruelles typiques du centre historique
Casco historico

Nous n’avions plus déambulé dans les rues d’un vrai centre historique depuis bien longtemps et ça nous avait manqué. Celui de Puerto de la Cruz n’est pas très grand mais vaut le détour. Si les couleurs et quelques détails architecturaux vous rappellent les villes coloniales d’Amérique latine, c’est normal car ça date de la même époque. (XVIe – XVIIe siècles) Les iles Canaries étaient une étape importante sur la route maritime atlantique qu’empruntaient les conquistadors espagnols pour se rendre au Nouveau Monde, donc ils y construisirent des villes et des ports. Par contre, les persiennes en bois, les balcons-galeries en bois également et les angles en briques de basalte (la pierre noire d’origine volcanique) sont typiquement canariens. Mais il y a, ici, un grand avantage par rapport à l’autre côté de l’océan, les rues du centre sont presque toutes entièrement piétonnes!

Parroquia Matriz de Nuestra Señora de la Peña de Francia

Quel nom grandiloquent pour une cathédrale qui ne l’est pas! Surtout que c’est un nom qui nous vient tout droit de la région de Salamanca (nord-ouest de l’Espagne) et nous ne savons pas trop pourquoi il a atterri à Tenerife. L’église a été construite en 1697 avec du basalte, d’où sa couleur sombre. Elle a subi une rénovation au XIXe siècle où une bonne partie des détails architecturaux comme des balcons ont été enlevés et c’est bien dommage car ça lui aurait donné un certain charme qui lui manque actuellement. Après avoir vu des dizaines d’édifices religieux en Espagne, nous trouvons cette église bien quelconque. Par contre, nous trouvons le petit parc avec les palmiers et les dragons à l’entrée bien sympa mais, comme nous avons été cruellement en manque d’arbres dans le sud, nous ne sommes sûrement pas objectif.

Ermita de San Telmo

Cette petite chapelle, qui date de 1870, fait office d’OVNI dans le quartier de San Telmo car le coin s’est converti en véritable usine touristique avec des grands hôtels, des bars et des restaurants internationaux avec des menus écrits en allemand et… en finnois! Oui, Puerto de la Cruz est un vrai fief pour les Finlandais mais nous ne pouvons pas les blâmer de préférer le climat tempéré de Tenerife à celui, moins agréable, de leur pays. Heureusement, l’Ermita de San Telmo a résisté aux promoteurs immobiliers et se dresse fièrement, entouré de bananiers (oui, nous faisons une petite fixette sur les arbres tellement nous sommes ravis d’en revoir!) sur un promontoire rocheux dominant l’océan Atlantique.

Castillo de San Felipe

Vivre sur un archipel qui appartient au royaume européen le plus puissant du moment et qui a conquis une bonne partie de l’Amérique c’est super cool! Mais il y a un revers de médaille : ça attire les convoitise et les attaques de pirates! Les Espagnols étant doué pour la construction de châteaux et autres fortifications y bâtirent ce fort au XVIIe siècle dans un style, cette fois, purement colonial afin de défendre la ville. Outre son usage défensif, le fort fit également office d’infirmerie, de lieu de quarantaine, de dépôt, et de bureau pour différentes sociétés locales. Aujourd’hui, c’est un centre culturel avec une petite salle de concert. Evidemment, avec la situation sanitaire actuelle, tout est fermé. Si l’édifice a été rénové de fond en comble durant le XXe siècle, le canon qui se trouve devant l’entrée est d’origine.

Le front de mer
Playa Jardin

Si les touristes accourent à Puerto de la Cruz c’est en partie grâce à son front de mer incroyable! Il y en a pour tous les goûts. Il y a une belle plage, Playa Jardin, de sable bien noir, le Teide n’étant pas très loin, abritée des courants et propice à la baignade à condition de bien aimer l’eau froide. Les surfeurs peuvent s’en donner à cœur joie à la Playa de Martianez, au nord-ouest de la ville, où les vagues sont au rendez-vous. Les plus téméraires peuvent se baigner dans les piscines naturelles entre les rochers. C’est magnifique et l’eau y est super claire mais il faut tout de même être un nageur aguerri et ne pas avoir peur des énormes crabes qui peuplent les lieux.

Punta Brava
Punta Brava en arrière plan dominant la Playa Jardin

C’est l’ancien quartier de pêcheurs de Puerto de la Cruz et le temps s’y est presque arrêté. Il est situé sur un promontoire rocheux qui forme une petite péninsule s’avançant dangereusement dans l’océan Atlantique. On y trouve enfin une petite ambiance africaine avec des petites maisons colorées un peu défraîchies et une vrai douceur de vivre. Car, même si administrativement les Canaries appartiennent à l’Espagne, donc à l’Europe, elle sont situées en Afrique au large des côtes marocaines et du Sahara Occidental. C’est dans ce quartier que nous avons posé nos sacs à dos pour quelques temps et il faut bien reconnaître que nous ne sommes absolument pas à plaindre.

Los Roques

Cet endroit porte bien son nom puisqu’il signifie « les rochers ». Les pics rocheux qui émergent de l’océan faisaient auparavant partie intégrante de l’île de Tenerife mais l’érosion a tellement bien fait son travail qu’elle a tout grignoté sur son passage. On peut accéder à la plage par un joli sentier à flanc de côteau mais il est actuellement fermé pour cause de chute de pierres.

Bon puisque le sentier n’est pas praticable, il faut bien en trouver un autre au prix d’une bonne grimpette. Mais la vue une fois en haut vaut amplement l’effort.

Rambla de Castro
Un dragon, arbre endémique de Tenerrife

C’est un sentier qui traverse une réserve naturelle de 46 hectares. A certains endroits, il surplombe l’océan et à d’autres, il traverse une magnifique végétation luxuriante composée notamment d’espèces endémiques comme le dragon ou le palmier des Canaries. Le chemin est souvent bordé par de la lavande sauvage et ça sent super bon! Après des mois passés dans le sud désertique, nous sommes super contents de revoir du vert et des arbres!

Elevador de Aguas de Gordejuela

En chemin, nous pouvons apercevoir ce bâtiment en ruines qui surplombe l’océan. C’est une ancienne station de pompage qui a été construite en 1903. Elle abritait la toute première machine à vapeur de Tenerife. Mais l’usine a été assez vite abandonnée car impossible à entretenir à cause de la difficulté d’accès dû au terrain escarpé.

La Casona

C’est le but de la promenade par la Rambla de Castro. C’est la maison de la famille à qui appartenait une grande plantation de bananes et de canne à sucre au XVI siècle. Aujourd’hui, les champs ont été rendu à la nature, et il reste juste la maison, superbement restaurée, se dressant fièrement au milieu des palmiers.

Madre de Agua

Il fallait bien arroser toutes les plantations de la Casona! Pour cela, on utilisait l’eau qui provenait des sommets et qui ressortait par la roche poreuse. L’eau était ensuite amenée dans les champs grâce à un système d’irrigation qui ressemble fortement à nos bisses valaisans.

La balade est vraiment sympa et très belle mais le clou du spectacle reste la vue incroyable sur les falaises qui se jettent dans l’océan Atlantique.

Ce n’est qu’une première impression mais il nous semble que nous avons touché le gros lot en choisissant Puerto de la Cruz comme lieu de villégiature. Surtout que toute la région à l’air de regorger de coins idylliques à découvrir! Nous avons hâte d’aller explorer tout ça!

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