Sur, ses plages de rêves et les wadis environnants

Nous quittons les monts Hajar pour nous rapprocher des côtes. Oman possède une façade maritime de plus de 3000 kilomètres, autant en profiter! Nous nous rendons donc à la pointe nord-est du pays, à Sur. Située sur le golfe d’Oman, Sur est une petite ville tournée vers la mer, un grand centre de pêche depuis le VIe siècle ainsi qu’un point de départ idéal pour aller découvrir les quelques trésors qui se trouvent aux alentours.

Le fort

Comme toute ville omanaise qui se respecte, Sur possède son château-fort. Il est de taille très modeste par rapport aux autres fort du pays et ne se trouve même pas dans un endroit stratégique. Il est en plein milieu du village et est trop loin pour pouvoir surveiller le port. Il a été construit au XVIe siècle et le but premier était de se défendre contre les Portugais (encore eux!) qui occupaient le port. D’où une position un peu en retrait, nous supposons.

Ce n’est pas le fort le plus beau ou le plus impressionnant d’Oman mais il est très bien conservé et vaut le temps d’une petite visite.

La corniche

A l’instar de Mascate, Sur possède également une superbe corniche surplombant la mer. Elle est plus belle que celle de la capitale juste parce qu’elle est beaucoup moins urbanisée. Elle abrite un petit quartier de pêcheurs, une mosquée et un phare. Un pont suspendu permet de relier la corniche au reste de la ville. Les tours qui surplombent la corniche sont les œuvres des Portugais qui, contrairement aux Arabes confinés dans leur fort, avaient une position privilégiée sur le port.

Au bout de la corniche se trouve la plage municipale avec la vue sur le phare. C’est une belle plage agréable bien qu’elle soit plus prisée par les pêcheurs et les mouettes que par les baigneurs. Pour leur défense, l’eau est encore bien froide en ce début de printemps! De toute façon, la trempette en mer ne fait pas du tout partie des coutumes locales.

Wadi Dayqah Dam

Ce sont nos amis et hôtes Majid et Khaled qui nous emmènent au Wadi Dayqah après nous avoir sortis du lit aux aurores. Le Wadi Dayqah est un réservoir d’eau contenu par un barrage haut de 75 mètres dans le but d’alimenter les villes de Mascate et de Quriyat en eau potable. Avec le climat désertique, l’eau est un véritable problème à Oman.  Le coin vaut le détour surtout pour ses montagnes arides façonnées par l’érosion qui donnent au lac une forme particulière. Pour se faire pardonner de nous avoir réveillés super tôt, nos deux comparses nous ont organisé un pique-nique petit déjeuner au bord du lac et il faut reconnaître qu’il y a bien pire pour commencer la journée. Ne vous laissez pas berner par nos photos bien ensoleillées. Nous sommes dans le désert, les matinées sont donc très fraîches. Le petit-déjeuner copieux est indispensable!

La vallée

Depuis le sommet du barrage, nous avons une superbe vue sur la vallée du Wadi Dayqah avec son immense palmeraie et ses villages qui dépendent directement de l’exploitation du barrage. Un wadi est le terme arabe qui désigne un court d’eau qui peut parfois être asséché et qui creuse une vallée. En français, on utilise plus couramment le mot « oued » habituellement usité dans les pays du Maghreb.

Au pied du barrage

Au pied du barrage, le wadi Dayqah s’écoule lentement et se faufile dans la palmeraie. Un système d’irrigation, qui ressemble fortement à nos bisses valaisans ou aux levadas de Madère, apporte l’eau depuis le barrage directement au village et arrose au passage quelques cultures de palmiers dattiers.

Wadi  Shab

C’est toujours accompagnés de nos deux acolytes que nous découvrons le wadi le plus connu d’Oman. Nous arrivons par la côte à l’endroit où le cours d’eau se jette dans le golfe d’Oman, dans un petit village appelé Ash Shab. Des petites embarcations nous attendent pour traverser et nous emmener au début du chemin pédestre.

Le chemin

Nous sympathisons avec deux touristes tunisiennes et c’est dans un mélange de français, d’arabe et d’anglais que nous entamons la randonnée. Le chemin passe au milieu de superbes parois karstiques façonnées par l’érosion. Nous sommes dans les premier reliefs des monts Hajar où le Wadi Shab prend sa source. Nous sommes littéralement fascinés par le paysage! Mais il ne faut pas oublier de regarder où nous mettons les pieds car à certains endroits, les pierres qui constituent le sentier sont très glissantes.

Le wadi

Nous surplombons plusieurs fois le wadi et nous en apercevons parfaitement le fond tellement l’eau est claire! Elle est tellement transparente que même la température glaciale n’empêche pas les garçons d’aller s’y baigner. Les filles, bien plus frileuses, se contentent juste d’y tremper les pieds.

En direction du sud…

Nous prenons congé de nos amis et de leurs familles incroyables qui nous ont accueilli chaleureusement pendant deux jours et qui ont brillamment joué les guides touristiques afin de nous montrer quelques trésors omanais.

C’est au volant de notre petit bolide rouge que nous continuons l’aventure et que nous prenons la direction du sud sur une superbe route côtière. Le paysage change un peu. Les montagnes découpées cèdent la place à un relief plus doux et plus sableux.

 Ras al Hadd

Ras al Hadd est un petit village insignifiant sur la carte d’Oman mais pas pour nous qui sommes passionnés de points géographiques. Il a la particularité d’être le point le plus oriental du pays. C’est ici que se rejoignent le golfe d’Oman et la mer d’Arabie, ce qui en fait un coin fortement balayé par les vents. Le village possède tout de même une forteresse datant du XVIe siècle et qui est superbement conservée.

Turtle Beach

Turtle Beach se trouve à quelques kilomètres au sud de Ras al Hadd. Comme son nom l’indique, des tortues viennent pondre leurs œufs sur la plage. Nous n’en avons pas vu car ce n’est pas du tout la saison. Mais la plage vaut à elle seule le détour. A notre arrivée, nous sommes frappés par une bande de sable rose. Après vérification minutieuse de notre part, il s’avère que ce n’est pas du sable mais de petits coquillages de couleur rose qui colorent la plage.

Malgré le fait que les arbres commencent vraiment à nous manquer, nous avons été subjugués par tous ces paysages enchanteurs et par la créativité de Dame Nature. Nous sommes toujours autant épatés par la gentillesse et l’accueil des locaux, nous avons fait des rencontres extraordinaires. Même si nous sommes parfois un peu refroidis par le côté très conservateur du pays, Oman aura à coup sûr une place à part dans notre tour du monde!

Salalah, l’isolement du sud profond omanais

Notre soif d’aventure nous pousse à changer de région et pour cela, nous nous levons à cinq heure du matin et nous préparons à affronter mille kilomètres de bus. Nous décidons d’effectuer le trajet de jour afin de voir une fois dans notre vie le milieu du désert. Effectivement, après environ cent kilomètres au sud de Mascate, c’est le néant. Une grande plaine aride et inhospitalière nous sert de paysage pour les 800 kilomètres suivants. Même les dromadaires, assez nombreux au nord, ont déserté les lieux! Nous croisons juste deux minuscules villages qui servent de point de ravitaillement ainsi que quelques puits de forage de pétrole. Heureusement, la route, toute droite, est au top et le bus super confortable. Malgré la monotonie du paysage et la longueur du trajet, nous n’avons pas passé notre pire moment de transport.

Après douze longues heures de route, nous arrivons enfin à Salalah dans une vraie ambiance de bout du monde et pourtant, c’est la deuxième ville du pays. Il y a une chaîne de montagnes au nord, une immense plaine désertique et encore une chaîne de montagne au sud qui sépare Salalah du reste du pays. La situation géopolitique actuelle accroît l’isolement de la ville car la frontière, située à 150 kilomètres plus à l’ouest, est fermée pour cause de guerre civile au Yémen.

Salalah est la capitale du gouvernorat du Dhofar qui est une région très particulière. C’est le seul coin de toute la péninsule arabique qui reçoit la mousson d’Inde, donc des pluies, en août. Le paysage est donc moins aride qu’ailleurs et la région attire tous les habitants du Golfe Persique en été qui fuient la chaleur insupportable du désert et qui viennent chercher de la pluie et un peu de fraîcheur. Les températures n’y excèdent pas 26 degrés en été tandis que le reste de la péninsule suffoque sous des chaleurs atteignant les 50 degrés! Ça paraît fou que des gens espèrent de la pluie pour leur vacances! Mais quand on vit dans le désert, on a sûrement un rapport totalement différent à l’eau et au soleil.

Actuellement, Nous sommes en mars, à la fin de la période très sèche de l’hiver. Il ne reste plus que les cocotiers et les bananiers comme témoins d’une certaine humidité présente à une période de l’année.

La Grande Mosquée du Sultan Qabus

Ceux qui ont lu attentivement notre précédent article auront relevé que la mosquée porte exactement le même nom que la grande mosquée de Mascate. En fait, elle porte le nom du sultan. C’est tout simplement car, ici aussi, c’est un cadeau du sultan, financé avec ses propres deniers. Chaque ville importante d’Oman possède une mosquée offerte par le sultan. Nous l’avons découverte par hasard et n’avions pas la tenue exigée pour pénétrer à l’intérieur de la mosquée, nous avons donc dû nous contenter de l’extérieur mais c’était quand même sympa. Et puis, nous n’avons pas non plus envie de visiter toutes les mosquées de la péninsule arabique!

Oasis Beach

Près du port, se trouve une petite crique complètement déserte avec une petite plage de sable blanc et d’eau turquoise. L’eau est encore un peu fraîche pour la baignade mais le coin est vraiment idyllique! On y accède par les bus urbains de Salalah. Si vous avez des doutes, n’hésitez pas à demander à la population locale. Elle est super affable et maîtrise parfaitement l’anglais!

Il est possible de grimper sur le promontoire rocheux qui surplombe la plage et, malgré la hauteur modeste, la vue est superbe depuis le sommet! Nous avons eu la chance d’apercevoir de grandes raies nager dans les eaux transparentes de la mer d’Arabie.

Haffa Beach

Nous avons pris le bus qui longe la plage car notre but premier était d’aller visiter le site archéologique de Al Baleed datant du XIIe siécle mais vu les prix d’entrée prohibitifs pour quelques pierres qui tiennent à peine debout, nous y avons renoncé, surtout qu’une bonne partie du site se voit très bien depuis l’extérieur!

L’histoire y est pourtant intéressante. Al Baleed était une ville importante sur la route de l’encens qui reliait l’Egypte à l’Inde via le Yémen. Elle a été visitée par de grands explorateurs comme Marco Polo ou Ibn Battuta.

Nous décidons donc de profiter du coin sympa en bord de mer pour rentrer à pied au centre-ville et offrir à nos petits pieds un massage de sable. Et nous ne regrettons pas une seule seconde! La plage est vraiment paradisiaque! Sable blanc et fin, cocotiers et mer turquoise! Nous nous croyons d’ailleurs plus aux Caraïbes qu’au Moyen-Orient. Par contre, la baignade y est interdite pour cause de courants vraiment trop forts. Nous avons d’ailleurs vu des petites embarcations pour la pêche avoir beaucoup de peine à prendre le large à cause du vent. De toute façon, la baignade dans la mer ne fait pas du tout partie de la culture locale.

Nous n’avons aucun regret d’avoir parcouru ces mille kilomètres pour venir voir ce coin de pays car c’est vraiment très différent du nord d’Oman. La population locale n’est pas beaucoup composée d’Arabes mais plutôt de Baloutches, une ethnie originaire du sud-est de l’Iran mais qui vit principalement au Pakistan. Il y a bien sûr les Philippins et les Indiens qui travaillent dans l’hôtellerie ou qui font les petits boulots que les Omanais ne veulent pas faire. Mais les gens sont tout aussi accueillants et nous avons été plusieurs fois invités à partager des repas avec des locaux. On nous a même fait goûter de la viande de chameau. Nous n’avons pas été très emballés par ce plat. Ce n’est pas très bon et c’est hyper gras. Nous n’avons pas osé le dire car c’est haram pour les musulmans mais c’est une viande qui ressemble beaucoup à de mauvais morceaux de porc.

Pour la suite, nous serons retour dans le nord, mais le trajet se fera en bus de nuit cette fois! Un joli road trip nous attend afin de découvrir les forts omanais et les superbes côtes du golfe d’Oman.

Mascate, capitale riche mais humble

Aller au sultanat d’Oman depuis Dubai est aussi facile que d’aller à Abu Dhabi. Il suffit de se présenter assez tôt à la station de bus avec son passeport et le tour est joué! Le passage de la frontière, en plein milieu de montagnes arides, se fait sans trop de problèmes même si du côté des Emirats, il y a de l’attente et qu’il faut s’acquitter d’une taxe de sortie de 35 dirhams (9,50 CHF / 8,30€). Il faut bien rembourser le superbe édifice en marbre qui sert de douane! Côté omanais, il faut donner notre sac à renifler à un superbe labrador noir et ensuite faire tamponner notre passeport suite à notre e-visa préalablement établi. Les deux personnes devant nous n’ont pas obtenu l’autorisation d’entrer à Oman donc nous ne sommes pas tout à fait sereins mais pour nous, tout se passe à merveille. Il est vrai que Fabien a des traits un peu arabes, ça aide! Il s’est d’ailleurs fait prier de ne pas aller avec les touristes pour la fouille des sacs. Il a passé sans problème avec les locaux qui, eux, ne se font pas contrôler leurs bagages. Personne ne s’est aperçu qu’il ne parlait pas un traître mot d’arabe!

Nous continuons notre route dans une zone assez urbanisée et toute plate, bref rien de très intéressant. Arrivés à Mascate, nous sommes accueillis par Ibrahim, un de nos nombreux contacts Couchsurfing. Nous nous rendrons vite compte que le peuple omanais est sûrement un des plus accueillants du monde et pourtant, nous avions déjà mis la barre très haut niveau accueil! Nous avons dû décliner quelques invitations des autochtones car il était impossible, avec seulement trente jours de visa, de toutes les honorer!

Mutrah

Mutrah est le centre-ville et le centre historique. Mascate est d’ailleurs une des plus ancienne villes du Moyen-Orient. C’est une toute petite bande urbaine coincée entre mer et montagne. C’est le coin le plus touristique donc le plus souple en matière de règles ou d’habillement. Mais Oman reste tout de même très traditionnel et, malgré la tolérance des Omanais vis-à-vis des Occidentaux, le respect de l’islam notamment dans la façon de s’habiller reste fondamental.

Palais du sultan

C’est ici que le sultan Qabus ibn Said, le chef d’état, reçoit ses hôtes de marque lors de meetings avec d’autres chefs d’états étrangers mais ce n’est pas sa résidence. Le palais a été construit en 1972, deux ans après l’accession du sultan au pouvoir.

Le sultan peut se targuer d’avoir, depuis son palais, une superbe vue sur la corniche et sur le fort Jalali qui a été érigé en 1580 par les Portugais. (encore eux!) La forteresse se visite mais seulement si vous êtes un haut dignitaire invité dans le palais du sultan.

Grande Mosquée du Sultan Qabus

A l’est de la ville, se trouve la plus grande mosquée du pays, la Grande Mosquée du Sultan Qabus. Elle est ouverte aux visiteurs non-musulmans à condition de porter les vêtements de circonstance. Ce sont nos amis omanais, Majid et Khaled qui nous y emmènent et profitent de nous faire découvrir l’Islamic Center où on nous offre du thé et des dattes tout en nous expliquant l’histoire de la mosquée.

Cette mosquée est un cadeau du sultan à ses citoyens. Il l’a financée de sa poche, pas avec l’argent public. La construction a commencé en 1994 et ne s’est achevée qu’en 2001 à cause de tous les détails architecturaux. Nous avons, encore une fois, été fascinés par cette architecture. Nous avons trouvé cette mosquée encore plus belle que celle d’Abu Dhabi car elle est plus colorée.

L’intérieur

L’intérieur de la mosquée est encore plus impressionnant! La couleur dominante est le bleu de perse, typique d’Iran qui se situe juste de l’autre côté du détroit d’Ormuz, et très populaire à Oman. Le tapis persan vient aussi d’Iran où il a été tissé à la main en 58 pièces avant d’être assemblé sur le sol de la mosquée, toujours à la main, par plus de 400 personnes. Les lustres sont incrustés de cristaux Swarovski et de feuilles d’or. Le grand lustre central, le plus grand du monde, fait huit mètres de diamètre, quatorze mètres de hauteur et pèse près de huit tonnes. Pour changer les ampoules, les ouvrier doivent se faufiler carrément à l’intérieur de la structure! Un vrai métier de contorsionniste!

Royal Opera House

Encore un autre cadeau du sultan à ses citoyens! Etant un grand amateur de musique classique, le sultan voulait avoir un édifice digne de ce nom afin d’accueillir les représentations d’opéra! L’intérieur se visite également mais nous avons beaucoup trop traîné à l’islamic center de la mosquée et les membres de la famille de Khaled nous attendent impatiemment pour le lunch. Avec toute l’hospitalité et la gentillesse dont ils ont fait preuve envers nous, nous ne voulons surtout pas arriver en retard!

La playa

Mascate possède également une promenade et une plage où les Omanais adorent flâner une fois la nuit tombée après une torride journée d’été. Mais pour l’instant, c’est encore l’hiver, il ne fait « que » 26-28 degrés et ce n’est pas insupportable de s’y promener en journée. A noter que l’ambassade de Suisse a pris ses quartiers sur cette jolie promenade dans une petite maison omanaise blanche et bleue. Vu les relations pacifiques entre Oman et la Suisse, il y a fort à parier que notre ambassadeur n’a pas le pire job du monde!

C’était un premier contact fort agréable avec Oman! Mascate est une très belle ville pleine de culture mais qui reste modeste et calme. Ici, pas de gratte-ciels à la Dubai, les plus hautes tours sont les minarets de la Grande Mosquée.

Nous ne sous sommes pas tout à fait remis de l’incroyable hospitalité des gens qui ont vraiment le cœur sur la main.

Pour la suite, nous serons toujours accueillis dans la famille extraordinaire de Khaled et de son cousin Majid qui vit dans la banlieue sud de Mascate, de l’autre côté des montagnes à la lisière du désert, afin de visiter les wadis environnants!

Dubai et la grande mosquée d’Abou Dhabi

Après la végétation luxuriante d’Asie, nous changeons complètement de registre en arrivant au Moyen-Orient. Adieu forêts tropicales, bonjour les grandes étendues désertiques! Les températures sont bien plus fraîches! Après la moiteur tropicale, nous nous les gelons avec 23 petits degrés et un vent du désert glacial et notre système respiratoire souffre un peu de la sécheresse de l’air. Mais, malgré ces petits inconvénients mineurs, nous sommes motivés à découvrir une région totalement nouvelle dont notre première étape se déroule aux Emirats.

Centre ville et Burj Khalifa

Qui n’a jamais entendu parler de la fameuse Burj Khalifa, la plus haute tour du monde? Elle mesure 830 mètres de haut, compte 160 étages habitables et est la plus haute structure construite par l’homme à ce jour. Elle a été inaugurée au début 2010. La tour s’insère dans le projet gigantesque du Downtown Burj Khalifa, un nouveau quartier résidentiel, d’affaires et de centres commerciaux dont fait partie le Dubai Mall, le plus grand centre commercial du monde! A Dubai, on ne se contente pas d’être grand, il faut être le plus grand! Au sommet, il y a une plateforme d’observation mais elle est tellement prisée qu’il faut réserver sa place en avance. Nous nous sommes donc contentés d’observer cet immense bâtiment depuis en bas et c’est déjà super impressionnant! Difficile d’imaginer qu’avant la découverte de l’or noir, Dubai n’était qu’un petit village de pêcheur qui vivotait dans les conditions difficiles du désert.

Souk Al Bahar

En face, de la Burj Khalifa, toujours dans le projet Downtown Burj Khalifa, un souk a été recréé dans une ambiance très « Mille et Une Nuits » Bien sûr tout est très moderne et ça sent l’argent dans chaque centimètre carré mais l’esthétisme y est et les traditions sont respectées. Nous sommes très dubitatifs du grand bassin devant le souk. Sachant que l’eau est une denrée rare dans toute la région, nous trouvons un peu gonflé de la voir ainsi gaspillée ainsi sans vergogne.

A l’intérieur, rien n’est non plus laissé au hasard : décorations typiques et senteur de rose. Les boutiques sont, elles, bien moins traditionnelles et inaccessibles au commun des mortels : nous sommes plus du côté de Gucci ou Prada que du vendeur de tissu arabe. Il y a également des restaurants de luxe servant toutes les cuisines du monde et dont un plat doit valoir le PIB du Luxembourg!

Dubai Marina

Au sud de la ville, une belle marina a été construite, toujours à la Dubaïote, avec des gratte-ciels et plein d’argent. C’est le quartier préféré des touristes et des expatriés occidentaux car le dress code est beaucoup plus souple dans cette partie de la ville. Mis à part l’architecture originale de certaines tours, ce n’est pas très intéressant car les mêmes enseignes que partout (Starbucks, McDonald, etc) ont le monopole du lieu.

C’est ici également que se trouve la plage! Comme un projet d’agrandissement de la marina est en cours, c’est actuellement un véritable chantier mais la mer est néanmoins très belle. Par contre, en cette saison, seul les Russes osent s’y baigner car l’eau est vraiment très froide!

Deira

Deira était le centre-ville de Dubai alors que ce n’était qu’un simple village de pêcheurs jusqu’au milieu des années 1990. Le quartier a été fondé au XVIIIe siècle. Ici, très peu de gratte-ciels clinquants et une ambiance plus typique avec ses souks qui vendent des épices ou des tissus et ses bateaux de pêcheurs, héritage des temps où Deira était le centre commercial de tous les Emirats.  C’est ici que se trouve le fameux souk de l’or pris d’assaut par les touristes où, contrairement à ce qu’on essaie de vous faire croire, vous n’allez pas faire des affaires. Mais à part ça, le quartier est tranquille et assez traditionnel.

Bur Dubai

Depuis Deira, il suffit de prendre une petite embarcation qui traverse la Dubai’s Creek  (la rivière) pour se retrouver à Bur Dubai, le quartier le plus ancien de la ville. La traversée vous coûtera un dirham (0.25€), c’est la seule chose vraiment bon marché dans ce pays! Ici le temps s’est vraiment arrêté, fini le stress du centre-ville, les habitants sont vraiment zens et vivent au rythme des appels à la prière des différentes mosquées du quartier.

Al Seef

Al Seef est une reconstitution d’un village traditionnel émirien avant l’arrivée de l’argent du pétrole. Il est flambant neuf, il a été inauguré fin 2017, mais il montre bien la vie dans la région dans le passé. Le quartier s’étend sur 1,8 km, ce qui assez grand pour ne pas être engorgé par les touristes et avoir une vraie sensation de calme en déambulant dans les petites ruelles. Les rues sont entièrement piétonnes, un vrai plaisir pour nous qui avions souvent été pris dans le trafic infernal asiatique, et c’est un joli pied de nez à la culture dubaïote du tout bagnole. Evidemment, il y a quelques boutiques dont les vendeurs essaient de vous refourguer de la camelote mais en général, le quartier a vraiment une vocation historique et traditionnelle.

Mosquée Cheikh Zayed, Abou Dhabi

Vu que nous sommes aux Emirats et que nous ne sommes pas trop pressés par le temps, pourquoi ne pas aller voir à quoi ressemble la fameuse grande mosquée d’Abu Dhabi? Nous avons quand même été au préalable nous renseigner pour les bus car nous savons que les transports peuvent parfois être scabreux, expérience faite! Mais ici, ce sont les Emirats, c’est moderne, bien organisé et toutes les vingt minutes (voire quinze à certaines heures), il y a un bus entre Dubai et Abu Dhabi et le paiement se fait avec la carte du métro. Nous avons presque été pris pour des extraterrestres de nous renseigner en avance pour quelque-chose d’aussi évident et facile!

Le trajet commence par la fameuse Sheikh Zayed Road, l’autoroute à douze pistes qui traverse Dubai au milieu des gratte-ciels. Mais ensuite, le paysage devient très ennuyeux, c’est plat, aride et ponctué de raffineries de pétrole. Après deux heures et quart de trajet fort agréable : bus confortable, routes modernes, etc, dont nous n’avions plus trop l’habitude, nous voici au terminal des bus d’Abu Dhabi. De là, un bus urbain nous emmène à la mosquée car elle se trouve à plus de dix kilomètres du centre ville.

Nous sommes tout de suite impressionnés par ce bâtiment majestueux et d’un blanc étincelant. C’est la plus grande mosquée du pays et la neuvième au monde. Elle est constituée de quatre minarets de 107 mètres de haut, de 82 coupoles et de 1048 colonnes. Entièrement construite en marbre de Carrare, c’est le plus grand édifice en marbre du monde et elle possède le plus grand lustre du monde ainsi que le plus grand tapis fait main du monde! On ne déroge pas  à la règle, aux Emirats, tout doit être plus grand qu’ailleurs.

La cour intérieure

La mosquée Cheikh Zayed est la seule de la ville à être ouverte aux non-musulmans mais pour ça, il faut revêtir une tenue de circonstance! Mais tout est organisé, il y a un vestiaire où on nous prête des vêtements adéquats. Il faut également s’enregistrer mais juste pour des raisons statistiques. Sinon, la visite de la mosquée est totalement gratuite. La cour intérieure est encore plus impressionnante que les façades extérieures avec son architecture et ses peintures. Le sol est constamment nettoyé afin de garantir tout le temps une blancheur étincelante! Avec nos baskets de backpackers qui ont traversé la jungle, nous n’osons pas trop poser les pieds sur ce sol immaculé.

 

L’intérieur

A l’intérieur, rien n’est laissé aux hasard : décorations architecturales, symétrie des colonnes, lustres, tapis persans, etc. C’est vraiment magnifique mais assez chargé, nous préférons l’extérieur plus épuré.

Nous n’avons pas été visiter la ville d’Abu Dhabi car il fallait gentiment songer à rentrer à Dubai et que nous y avons vu assez de gratte-ciels. Nous avons donc passé au total quatre heures et demi dans un bus juste pour voir la mosquée! Mais ça valait vraiment le coup!

Dubai est à voir une fois dans sa vie mais nous n’avons pas vraiment été enchantés de cette étape. C’est bling bling, surfait et ça reste un immense temple de surconsommation! Et derrière tout ce décorum, nous savons que se cachent d’autres trucs beaucoup moins glamour comme la dictature, l’absence des droits des femmes, la torture des dissidents, l’exploitation des employés indiens, africains ou philippines, le financement de la guerre au Yemen, etc…

D’ailleurs, nous nous y sommes arrêtés pour rejoindre une autre contrée, un pays voisin, encore assez méconnu mais qui paraît extraordinaire : le sultanat d’Oman.