
Nous changeons totalement de région et pour cela, nous nous préparons à affronter 1000 km de bus. Nous décidons d’effectuer le trajet de jour afin de voir une fois dans notre vie le milieu du désert. Effectivement, après environ 100 km au sud de Mascate, c’est le néant. Une grande plaine aride et inhospitalière nous sert de paysage pour les 800 km suivants. Même les dromadaires, assez nombreux au nord, ont déserté les lieux! Nous croisons juste deux minuscules villages qui servent de point de ravitaillement et quelques puits de forage de pétrole. Heureusement, la route, toute droite, est au top et le bus super confortable. Malgré la monotonie du paysage et la longueur du trajet, nous n’avons pas passé notre pire moment de transport.
Après 12 heures de route, nous arrivons enfin à Salalah dans une vraie ambiance de bout du monde et pourtant c’est la deuxième ville du pays. Il y a une chaîne de montagnes au nord, une immense plaine désertique et encore une chaîne de montagne au sud qui sépare Salalah du reste du pays. La situation géopolitique actuelle accroît l’isolement de la ville car la frontière, située à 150 km plus à l’ouest, est fermée pour cause de guerre civile au Yémen.





Salalah est la capitale du gouvernorat du Dhofar qui est une région particulière. C’est le seul coin de toute la péninsule arabique qui reçoit la mousson d’Inde, en août. Le paysage est donc moins aride qu’ailleurs et attire tous les habitants du golfe en été qui fuient la chaleur insupportable et viennent chercher la pluie et un peu de fraîcheur. Mais comme nous sommes en mars, il ne reste plus que les cocotiers et les bananiers comme témoins d’une certaine humidité à une période de l’année.
La Grande Mosquée du Sultan Qabus

Ceux qui ont lu attentivement notre précédent article auront relevé que la mosquée porte exactement le même nom que la grande mosquée de Mascate. C’est tout simplement car, ici aussi, c’est un cadeau du sultan, financé avec ses propres deniers. Chaque ville importante d’Oman possède une mosquée offerte par le sultan. Nous l’avons découverte par hasard et n’avions pas la tenue exigée pour pénétrer à l’intérieur de la mosquée, nous avons donc dû nous contenter de l’extérieur mais c’était quand même sympa.





Oasis Beach

Près du port, se trouve une petite crique complètement déserte avec une petite plage de sable blanc et d’eau turquoise. L’eau est encore un peu fraîche pour la baignade mais le coin est vraiment idyllique!
Il est possible de grimper sur le promontoire rocheux qui surplombe la plage et la vue est superbe depuis le sommet! Nous avons eu la chance d’apercevoir de grandes raies nager dans les eaux transparentes de la mer d’Arabie.
Haffa Beach

Notre but premier était d’aller visiter le site archéologique de Al Baleed datant du XIIe siécle mais vu les prix d’entrée prohibitifs pour quelques pierres qui tiennent à peine debout, nous y renonçons, surtout qu’une bonne partie du site est visible depuis l’extérieur!



Nous décidons donc de profiter du coin sympa en bord de mer pour rentrer à pied au centre-ville. Et nous ne regrettons pas une seule seconde! La plage est vraiment paradisiaque! Sable blanc, cocotiers et mer turquoise! Nous nous croyons d’ailleurs plus aux Caraïbes qu’au Moyen-Orient. Par contre, la baignade y est interdite pour cause de courants vraiment trop forts. Nous avons d’ailleurs vu des petites embarcations pour la pêche avoir beaucoup de peine à prendre le large. De toute façon, la baignade ne fait pas du tout partie de la culture locale.
Nous n’avons aucun regret d’avoir parcouru 1000 km pour venir voir ce coin de pays car c’est vraiment très différent du nord d’Oman. La population locale n’est pas beaucoup composée d’Arabes mais plutôt de Baloutches, une ethnie originaire du sud-est de l’Iran mais qui vit principalement au Pakistan. Mais les gens sont tout aussi accueillants et nous avons été plusieurs fois invités à partager des repas avec des locaux. On nous a même fait goûter de la viande de chameau. Ce n’est pas très bon et c’est hyper gras. Nous n’avons pas osé le dire car c’est haram pour les musulmans mais c’est une viande qui ressemble beaucoup à de mauvais morceaux de porc bien gras.
Pour la suite, retour dans le nord, mais en bus de nuit cette fois! Un joli road trip nous attend afin de découvrir les forts omanais et les superbes côtes du golfe d’Oman.
2 réflexions sur « Salalah et le sud oublié »