Notre retour forcé en terres helvétiques n’aura finalement pas duré si long que ça. Le temps aura passé relativement vite entre notre quarantaine, les rencontres avec les proches, les tracas administratifs, les kilomètres de randonnées dans nos belles Alpes et la préparation de notre nouvelle vie d’expats en Espagne. Nous avons également avancé notre départ de plus de deux semaines car, recrudescence de Covid-19 oblige (encore!), nous ne savons pas si les frontières vont encore rester ouvertes longtemps.
Nous allons essayer de dresser un de nos traditionnels bilans de ces deux derniers mois un peu particuliers pour nous.
En chiffres
Durée du séjour : 56 jours, presque deux mois.
Distance parcourue : Environ 2500 km grâce à notre vaillante « Lechuga » (notre voiture gentiment prêtée par nos amis, merci encore à eux!!) qui a bravé les routes de montagnes, ainsi que plusieurs centaines de kilomètres à pied dans nos belles Alpes Valaisannes. Promis, la prochaine fois, nous essaierons de penser à télécharger une application podomètre!
Cantons traversés : 4, Genève, Vaud, Valais, Fribourg
Extrêmes de températures : 9 degrés lors de la superbe météo automnale de début juin, 32 degrés lors de belles journées estivales dans la vallée du Rhône. Bref, un été typique suisse.
Extrêmes d’altitude : 373 mètres à Genève (non, il n’y a pas la mer en Suisse, snif!), 2436 mètres à la Grande-Dixence.
Nombre de bisses parcourus : 8 : bisse Vieux, bisse du Milieu, bisse d’en Bas, bisse de Saxon, bisse de Chervé, bisse de Clavau, bisse du Ro, bisse de Vex.
Nombre de randos : pas assez à notre goût mais la météo pourrie du mois de juin et nos divers rendez-vous ont pas mal piétiné sur notre emploi du temps.
Nombre d’apéros et de bouffes : trop pour notre petit foie habitué à manger sainement! Mais c’était bien sympa!
Nombre de nouveaux venus rencontrés dans nos familles respectives : 6 : un neveu, une nièce, un neveu à quatre pattes et 3 petits cousins.



Et alors? Comment ça s’est passé??
En deux mots : relativement bien. Nous nous attendions à pire. Nous avons lu des billets d’autres voyageurs sur leur retour au bercail et la tendance est à l’euphorie au début de retrouver les proches et certaines bonnes choses du quotidien avant de sombrer dans une déprime du retour. Pour nous, à cause des circonstances particulières liée à la Covid, c’est exactement le contraire qui s’est produit. Nous nous sommes retrouvés seuls, en quarantaine sous une météo digne d’un automne pourri. Nous avons vraiment passé de sales quarts d’heure psychologiques. Puis, les 14 jours ont fini par passer, l’été s’est enfin installé et nous avons pu rencontrer du monde. D’ailleurs, les invitations ont été tellement nombreuses que nous avons dû tenir un agenda! Mais nous avons vraiment passé de bons moments avec des gens que nous n’avions pas revu depuis plus de deux ans, voire plus pour certains. Nous profitons de cet article pour remercier tous ceux qui ont partagé un moment avec nous durant notre séjour en Suisse!
Malgré quelques tracasseries administratives bien embêtantes, nous plonger dans la préparation de notre nouvelle vie nous a filé la pêche et nous a bien boosté le moral!
Les trucs de ouf qui nous ont marqué lors de notre retour en Suisse
Parce-que nous nous sommes habitués à d’autres façons de vivre, à d’autres coutumes, à d’autres climats que nous avons totalement hallucinés en reprenant quelques habitudes typiquement suisses ou européennes. A prendre avec humour…
Il ne fait jamais nuit dans ce pays!
La faute au solstice d’été et à une position géographique bien trop septentrionale à notre goût! A 5 heures et demie du matin, il fait grand jour! A 22 heures, il fait toujours jour! Le crépuscule dure trois plombes! Nous qui étions habitués à l’interrupteur jour/nuit des Tropiques et à la nuit noire dès 19 heures, voire plus tôt à certains endroits, nous avons été complètement déphasés par tant de lumière du jour.
Il n’y a pas un déchet par terre!
C’est plutôt une bonne nouvelle! Les montagnes de déchets que nous avons vues un peu partout dans le monde ont fait partie de nos plus grandes déceptions de voyageurs. Donc de voir des paysages vierges de tout plastique, c’est un réel bonheur!
On peut traverser la route sans craindre pour sa vie!
Déjà, il y a des passages piétons et en plus les voitures s’arrêtent pour nous laisser traverser. Parfois, il y a même des feux rouges, et c’est respecté! Nous qui étions devenus experts pour esquiver les scooters au Vietnam ou en Thaïlande, nous avons dû apprendre à nous discipliner.
Le coût de la vie
Y a-t-il vraiment des gens ici qui arrivent à vivre sans devoir vendre tous leurs organes?
Il est impossible de rater un plat!
Il y a 12 degrés différents de chaleur sur la cuisinière et le four possède une multitude de programmes de cuisson! Souvent, en voyage, nous avions juste le choix entre la grande flamme ou la très grande flamme des cuisinières à gaz hors d’âge.
La randonnée, c’est dans les gènes de chaque Suisse!
Du coup, c’est facile d’accès, bien balisé et surtout, c’est gratuit! Il y en a pour tous les goûts : de la petite balade tranquille au trek de haute montagne. Revers de la médaille, les sentiers sont devenus de vraies autoroutes surpeuplées.
L’accueil et le sourire à la Suisse
No comment! Mais nous nous sommes pris une sacrée baffe!
Le négativisme ambiant
A croire que se plaindre est le sport national.
Quel accent!
Vous aussi vous trouvez que les Vaudois parlent avec le nez? Comment ça le dîner est le repas de midi? Nous sommes à Nendaz et pas « en haut à Ninde », même si c’est en Valais!
Nous avons dû trop côtoyer de Français durant notre périple car nos beaux accents régionaux nous font bien marrer.
Le choix hallucinant de sortes de pâtes au supermarché
Pour Van qui est « pasta addict », c’est le paradis! Plus sérieusement, le choix presque infini de tous les produits nous laisse dubitatifs. Nous ne comprenons plus cette tendance à la surconsommation.
La bonne eau pure des Alpes Valaisannes
Pas besoin d’acheter des bouteilles en plastique d’eau minérale, l’eau est potable partout, sauf mention contraire. Il est facile de remplir nos gourdes dans presque n’importe quelle fontaine. Par contre, elle est super calcaire et nous devons utiliser une tonne de crème hydratante après chaque douche pour ne pas arborer une belle peau de serpent!
Beau pays mais sec!
C’est une expression typiquement valaisanne qui signifie que c’est l’heure de l’apéro, que les verres n’ont pas été remplis et qu’il commence à faire soif! Mais nous pouvons également utiliser cette expression au sens littéral car, par beau temps, le taux d’humidité n’excède pas 20% et, après un climat tropical bien humide (plus de 85%), nos bronches souffrent de la sécheresse.
Comment ça c’est fermé le dimanche?
Et en plus, on ne peut même pas manger à n’importe quelle heure!!
Sérieusement, vous mangez le riz avec une fourchette?
Essayer avec une cuillère, c’est beaucoup plus facile!
Ça ne vous a pas manqué la fondue?
Question posée à peu près un million de fois depuis notre retour. Sérieusement, quand il fait 35 degrés sous un soleil de plomb et une humidité de plus de 85%, avez-vous vraiment envie d’une fondue? Non? Ben nous non plus! Et pour être totalement honnête, la fondue c’est juste du pain trop sec avec du fromage trop cuit.


Next stop : España!!
Nous vous l’avions déjà annoncé dans notre précédent article, notre prochaine étape sera l’Espagne. Nous nous installerons à Puerto de Sagunto, dans le fief familial à Fab, en attendant de voir comment va évoluer la pandémie de Coronavirus. Vu la quantité de bagages que nous avons et notre petite fibre écologique, nous y descendrons en train via Valence (en France), Perpignan et Barcelone.
Mais c’est où Puerto de Sagunto?
A un peu plus de 1200 kilomètres de la Suisse. Plus précisément, c’est à 25 kilomètres au nord de Valence (en Espagne cette fois), la troisième ville du pays sur la côte méditerranéenne. Bref, il y a bien pire comme endroit! Surtout que, selon Google Maps, nous ne logerons qu’à 130 mètres de la mer!
Nous espérons pouvoir profiter de (re)découvrir ce coin de pays si la Covid-19 nous laisse un peu tranquille. Nous n’avons pas d’autres projets pour l’instant car nous n’avons aucune idée de l’évolution de la situation dans les prochains mois à venir. A court terme ce sera playa, un peu de tourisme en terre hispanique, randonner sur les différents GR du pays, installer une bonne connexion internet si nous voulons continuer nos activités en ligne et trouver un chauffage pour l’hiver pour Van la frileuse.
Nous ne manquerons pas de partager avec vous nos nouvelles aventures et si vous pensez vous rendre en Espagne, n’hésitez pas à nous faire signe!
