Depuis Baños, qui se situe déjà sur le versant oriental des Andes, du bon côté donc, il ne nous faut pas plus de deux heures de bus pour rejoindre Puyo. Heureusement pour nous, le trajet a été bien moins chaotique que la dernière fois, et le chauffeur n’a pas confondu la route avec un circuit de course automobile! Nous sentons que nous avons totalement changé d’environnement, l’atmosphère se fait plus lourde, plus humide, plus chaude (enfin!) et la végétation est très dense et très luxuriante. Bienvenue en Amazonie!
Pour nous, l’Amazonie avec ses forêts verdoyantes et luxuriantes, ses fleuves mythiques et ses espèces animales exotiques nous ont fait rêver depuis notre plus tendre enfance. Maintenant que le rêve est devenu réalité, espérons ne pas être déçus à force d’avoir trop idéalisé cet endroit! Nous sommes en tout cas gonflés à bloc et prêts à ouvrir nos yeux sur tout ce que la nature a à nous offrir!
Puyo

Puyo n’est pas une ville très pittoresque, c’est une ville moderne fondée au début du XXe siècle où on a préféré le pratique à l’esthétisme. Mais la proximité de la forêt tropicale et les cafés et bars au centre-ville en font une destination agréable dans une végétation luxuriante. Un paseo (promenade) longe la rivière, nommée également Puyo, au milieu de la végétation tropicale où on peut déjà apercevoir quelques espèces d’oiseaux ou de papillons qui nous en mettent plein les yeux. Puyo se situe à 950 mètres d’altitude, ce qui signifie que la nature est un « entre deux » entre la plaine vraiment très chaude et la montagne plutôt fraîche.




Parque etnobotànico Omaere

A Puyo, sur l’autre rive du Rio Puyo, se trouve le parc etnobotanique Omaere accessible grâce à une jolie petite passerelle qui enjambe la rivière. Il fut fondé en 1993, sur une surface de quinze hectares qui était dédiée aux pâturages et à la culture intensive de canne à sucre. Deux Français, un Américain et des populations indigènes comme les Guaranis et les Chuars entreprirent de planter des arbres endémiques sur cette surface et il est impressionnant de voir, après un petit quart de siècle, à quel point la nature a repris ses droits. José, notre guide appartenant à la communauté indienne des Chuars, nous explique les différentes vertus médicinales des plantes qu’on peut trouver dans la forêt ainsi que les traditions de son peuple. C’est fou comme la médecine occidentale nous a un peu éloignés des plantes et de leurs vertus! Malheureusement, un bon gros orage tropical nous force à interrompre la visite. Ça nous aura permis de mettre à l’épreuve notre matériel contre la pluie qui a passé le test haut la main! Et puis, nous trouvons que la forêt tropicale (ou équatoriale ici) est bien plus belle sous la pluie et juste après l’averse quand tout est encore humide. En plus, ça sent hyper bon!






Tena

Nous continuons notre descente et nous pénétrons encore plus profondément dans l’Amazonie. Après un court trajet en bus d’environ une heure et demie, sur une route droite et pas dangereuse (oui, nous sommes toujours traumatisés de notre trajet dans les Andes depuis Cuenca!), nous voici à Tena. Comme Puyo, Tena n’a rien de très pittoresque mais elle est très bien située au milieu de la forêt équatoriale. Sa principale économie est la culture de la cannelle, de quoi titiller nos papilles de gourmands! De nombreux sentiers, partant directement de la ville nous permettent de randonner en pleine nature luxuriante et en totale autonomie. Notre rythme de marche n’est pas très rapide mais ce n’est pas de notre faute! Il y a bien trop de choses à observer : une jolie fleur, des oiseaux et des papillons multicolores, des singes-écureuils, des insectes bizarres, des poissons dans la rivière, etc. Après des mois passés dans le désert, c’est un vrai plaisir de se retrouver au milieu de la verdure, à sentir l’odeur de la forêt et à écouter tous ses bruits!
Si vous cliquez sur les images ci-dessous pour les agrandir, vous risquez d’apercevoir quelques petits singes-écureuils, même s’ils sont un peu flous. Sorry!





Misahualli

A une petite vingtaine de kilomètres de Tena, se trouve Misahualli, une petite bourgade connue pour pouvoir naviguer sur le Rio Napo. Il est vrai que la forêt est bien plus belle vue depuis la rivière. Mais grosse déception! Le site est complètement dédié au tourisme. Les bateaux naviguent à tombeau ouvert afin de faire le plus de courses possibles alors que pour observer la nature, il faut prendre son temps et faire le moins de bruit possible. Les locaux nous rabattent tous les deux mètres et ne cherchent juste qu’à nous soutirer quelques dollars. Il y a des alignées de lodges et de restaurants à touristes. Bref, c’est vraiment limite comme façon de faire. Ça n’a strictement rien à voir avec l’Equateur que nous connaissons et que nous commençons vraiment à apprécier et où les gens sont très sympas. Seul point positif : nous avons trouvé une fabrique de chocolat artisanal même s’il n’arrive pas à la hauteur de notre bon chocolat suisse! Bref, Misahualli ne vaut vraiment pas le détour, surtout qu’il y a, à nos yeux, tout pour nous satisfaire à Tena.





Mis à part le petit bémol Misahualli, nous avons vraiment passé un excellent séjour en Amazonie. Notre rêve de gosse n’a pas été trop gâché par la réalité de terrain! Nous qui sommes des amoureux de la nature, avons trouvé notre bonheur au milieu de la forêt, de sa faune et de sa flore incroyables Nous avons trouvé une nature relativement préservée et, pour la première fois sur ce continent, nous avons gentiment commencé à entendre parler d’écologie et de protection de l’environnement. C’est loin d’être parfait et il y a encore une tonne de travail à faire, surtout que, mauvaise nouvelle, le sous-sol amazonien riche en pétrole attise les convoitises de gros groupes industriels de la région et d’ailleurs. Mais ça fait plaisir de voir que les mentalités commencent peu à peu à évoluer et que la population prend peu à peu conscience du patrimoine naturel à protéger.

15 réflexions sur « Petite découverte de l’Amazonie équatorienne »