Nous avons craqué! La conduite sportive et dangereuse des chauffeurs de bus équatoriens ont eu raison de notre patience. Nous quitterons Quito par la voie des airs! Ce n’est pas très écolo et ce n’est pas notre philosophie, mais voilà, les bons prix des billets ont fini de nous convaincre que nous ne voulions pas risquer notre vie sur la route! Oui, nous sommes conscients de l’impact écologique de notre choix mais nous n’avons vraiment pas envie de finir dans un ravin.
Nous voilà donc bien installés dans un Airbus A320 de la Tame, la compagnie nationale équatorienne et cinquante petites minutes plus tard, l’air chaud et humide des Tropiques nous accueille dès la sortie de l’avion. Nous voici arrivés à Guayaquil, plus grande ville du pays et plus grand port de la côte occidentale de l’Amérique latine.




Guayaquil a mauvaise réputation surtout en termes de sécurité. C’est vrai qu’il faut particulièrement y faire attention à ses affaires mais nous n’avons pas ressenti beaucoup plus d’insécurité que dans d’autres grandes villes sud-américaines. Nous sommes, bien entendu, restés dans « les beaux quartiers » et il faut, bien évidemment, respecter les règles de bases de prudence!
NB : Notre visite date de 2018 où la situation était relativement calme. Depuis, c’est légèrement parti en sucette notamment avec les gangs de narcotrafiquants et l’Equateur n’est plus un pays aussi sûr qu’avant. Renseignez-vous auprès des organismes officiels de votre pays avant d’y préparer un voyage.
Guayaquil ne possède pas de centre colonial, tout a été détruit lors des divers incendies que connut la ville au cours de son histoire. Les bâtiments les plus anciens datent du XIXème siècle. Ce qui n’empêche pas à la ville d’avoir beaucoup de charme avec son style un peu néo-classique. Ça nous change un peu des villes coloniales à l’architecture Renaissance.
Malgré son côté grande ville et son climat chaud, nous avons trouvé Guayaquil moins étouffante que Quito. C’est notamment grâce au Rio Guayas, déjà très large à cet endroit, proche de son delta, qui amène un peu d’ouverture et un petit courant qui sont plus que bienvenus.




Malécon Simon Bolivar

Toute ville sud-américaine au bord de l’eau qui se respecte se doit de posséder un malécon, c’est à dire une promenade en bord de mer, de lac ou de fleuve, bref au bord de l’eau. Guayaquil n’échappe pas à la règle. Le Malécon longe le Rio Guayas sur deux kilomètres et demi et c’est une vraie bouffée d’air frais. Les courants du fleuve venus tout droit de l’océan Pacifique tempèrent la chaleur très humide de la ville. On y trouve de tout : des centre commerciaux, des cinémas, des restaurants en tous genres, quelques monuments, des espaces verts, etc… C’est un bel endroit pour flâner dans une zone entièrement piétonne loin du trafic infernal de la ville. Le seul bémol, c’est la musique (principalement le reggaeton qu’on déteste de toutes nos forces!) ou la publicité diffusées à coin depuis des enceintes géantes. Ça casse le côté promenade tranquille du malécon et transforme le coin en discothèque géante tout au long de la journée. Nous trouvons cela vraiment dommage mais, après quelques mois passés sur ce continent, nous commençons à remarquer que se promener au calme est plutôt un truc d’Européens. Les Américains préfèrent être toujours accompagné d’un bruit de fond peu importe l’endroit où ils se trouvent.




Barrio las Peñas

Perché sur les pentes du Cerro Santa Ana culminant à soixante mètres en dessus du Rio Guayas, ce quartier très coloré est l’endroit où les Espagnols fondèrent la ville au XVIe siècle. Mais n’y cherchez pas les fameuses petites maisons coloniales, tout à été détruit par un incendie! Au XIXe siècle, ce sont les pêcheurs et les artisans qui s’y installèrent. Dans les années 1920, le commerce du cacao connut un essor sans précédent, quelques personnes s’y enrichirent et le quartier devint beaucoup plus bourgeois. D’ailleurs, la plupart des bâtiments que nous voyons aujourd’hui sont des maisons aristocratiques qui datent de cette époque dorée. Plusieurs présidents de la république d’Equateur, quelques artistes illustres comme Ernest Hemingway ou Pablo Neruda et même le Che Guevara ont eu habité dans ce quartier à un moment de leur vie.
Aujourd’hui, c’est un quartier tranquille, sans aucune voiture (le pied!), plein de charme avec ses maisons colorées qui dégage un petit air que ne renieraient pas les bords de la Méditerranée.
Ce quartier est idéal pour notre traditionnelle grimpette du jour! Il faut monter exactement 444 marches (pas besoin de les compter, elles sont numérotées!) pour accéder au phare qui surplombe le quartier d’où nous attend une vue splendide sur tout Guayaquil. Mais il n’y a pas besoin d’attendre le sommet pour avoir notre récompense, toutes les maisons qui bordent le chemin sont splendides et valent le coup d’œil!






Petites bébêtes

Guayaquil possède de nombreux parcs et est très boisée. Du coup, nous pouvons observer des animaux exotiques en pleine ville! Evidemment, il n’y a pas que des iguanes, nous avons vu également beaucoup d’oiseaux et de papillons, mais ce sont les seuls animaux qui consentent plus ou moins à poser pour notre objectif. A moins qu’ils soient trop lents pour nous fuir!



Guayaquil fut vraiment une bonne surprise. Nous ne nous attendions pas à grand chose. Pour nous c’était juste un arrêt obligatoire car, les seuls avantages du lieu pour nous, était la présence d’un aéroport sur la côte pour notre prochaine étape ainsi que des magasins pour acheter quelques affaires de base. En plus, la saison des pluies touchant à sa fin, nous avons eu une météo vraiment splendide.
Si votre séjour en Equateur est limité dans le temps, nous ne vous recommandons pas forcément de rester à Guayaquil. Il y a bien plus intéressant ailleurs! Mais si vous cherchez une ville avec toutes les commodités mais à l’écart des circuits touristiques tout en ayant un petit attrait culturel, Guayaquil pourrait être un bon plan.
Notre prochaine étape promet d’être beaucoup moins citadine mais il paraît que nous allons découvrir quelque chose d’énorme! Espérons que ce soit le cas et que nous n’allons pas être trop déçus du lieu car nous avons donné de notre personne pour y accéder et avons dû faire quelques sacrifices.

10 réflexions sur « Guayaquil, son malécon et le quartier la Peña »