Luang Prabang : french touch sur le Mékong

Nous changeons de pays pour quelques jours afin de pouvoir bénéficier plus tard d’un nouveau visa thaï gratuit de trente jours. Nous avons choisi de transiter par le Laos parce que la frontière n’est qu’à deux heures de route de Chiang Rai et aussi parce que, juste pour nous, ressortissants suisses, il existe une exemption de visa gratuite pour le Laos pour quinze jours. Pour une fois que notre beau passeport rouge à croix blanche nous donne des avantages, autant en profiter!

C’est un vieux rafiot des années 1960 qui nous sert de bus, mais au moins, il n’y a pas l’air conditionné qui nous congèle! Et c’est parti pour deux heures de route au milieu des rizières, des montagnes et des petits villages aux temples somptueux! Le temps semble s’être arrêté. Nous sommes loin de la trépidante Bangkok et des plages bondées du sud.

Arrivés à Chiang Khong, la ville frontière côté thaïlandais, il faut encore prendre un tuk-tuk jusqu’à la douane pour se faire tamponner le passeport pour la sortie du territoire. De là, c’est un bus qui passe le Pont de l’Amitié entre les deux pays et qui traverse Monsieur le Mékong himself! La particularité de ce pont, c’est qu’il change de sens de circulation! En Thaïlande, on roule à gauche, au Laos, ancienne colonie française, on roule à droite. L’entrée au Laos est une simple formalité mais il faut encore une fois affréter un tuk-tuk pour enfin arriver à la ville frontière de Houayxai.

Houayxai

C’est la ville frontière typique, mais plutôt tranquille, avec ses guesthouses et ses bureaux de change. Nous y passons tout de même une nuit afin de prendre le temps de nous familiariser avec ce nouveau pays, ses coutumes, sa monnaie et sa gastronomie. Et puis, nous devons de toute façon attendre le lendemain car un nouveau moyen de transport nous attend pour nous mener à notre destination finale : Luang Prabang

Vat Jom Khao Manilat

A l’instar de la Thaïlande, la religion dominante au Laos est le bouddhisme, malgré le communisme qui essaie, sans trop de succès, de gommer toute croyance spirituelle. Il est donc tout à fait logique d’y trouver un somptueux temple. Il se mérite! Comme il se trouve sur une colline dominant la ville, il faut monter une volée de marches pour y accéder. Le plus pénible n’est pas la montée en elle-même mais le climat tropical chaud et humide. Mais une fois en haut, on oublie ces petites contrariétés de rien du tout. La vue sur le Mékong est magnifique et l’architecture du temple vaut le détour.

Sur le Mékong : de Houayxai à Luang Prabang

Une fois n’est pas coutume, nous prenons le bateau pour rejoindre notre destination. Il faut deux jours de navigation et passer une nuit à Pak Beng pour arriver enfin à Luang Prabang, les bateaux ayant l’interdiction de naviguer sur le Mékong de nuit. C’est un excellent moyen de transport : il y a de l’espace, c’est bien plus facile de se lever que dans un bus, il y a de l’air frais, la navigation est vraiment tranquille, aucun risque de mal de mer même pour nous et même en lisant et, cerise sur le gâteau, les paysages sont vraiment somptueux. Et puis le Mékong reste quand même un fleuve mythique. Se dire que nous y avons navigué c’est quand même ouf, n’est-ce pas?

Luang Prabang

Luang Prabang est une petite ville fort agréable et la capitale culturelle du Laos. Son centre-ville, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO est vraiment sympa avec ses maisons coloniales, ses cafés à la française et ses temples somptueux. Elle a été la capitale royale du Lan Xang qui signifie en français « Royaume du Million d’Eléphants ». Trop mignon, n’est-ce-pas? Mais l’histoire est moins mignonne pour cette pauvre petite ville. En 1773 Luang Prabang est pillée par les Birmans. L’année suivante, la ville fraîchement reconstruite est détruite par un incendie pendant les célébrations du Nouvel An Lao. Au XIXe siècle, ce sont les Chinois qui laissent la ville exsangue avant de laisser la place au Royaume de Siam (l’actuelle Thaïlande) qui vient carrément occuper les lieux. Enfin, en 1893, ce sont les Français qui viennent imposer leur protectorat sur tout le Laos et certains officiers vinrent même s’installer à Luang Prabang juste parce qu’ils trouvaient la ville très jolie. Ils n’étaient pas très sympas les Français mais ils avaient du goût!

En 1989, la ville ouvre ses portes au tourisme et entreprend une grande campagne de restauration de ses quartiers historiques. Malgré l’afflux de visiteurs étrangers, Luang Prabang reste une ville zen où il fait bon vivre à proximité du Mékong qui traverse des paysages somptueux.

Les temples

La ferveur religieuse est tellement présente que plus d’un tiers de la surface de la ville est occupée par des temples bouddhistes, pour le plus grand plaisir de nos yeux. La plupart d’entre eux date de l’époque royale et sont tellement beaux que même les communistes au pouvoir n’ont pas osé y toucher.

Mékong et Nam Khan

Luang Prabang se situe sur les rives de la rivière Nam Khan et du fleuve Mékong. Il y a donc de jolies promenades en bord de rivière. En plus, ça donne à la ville une vraie oasis de fraîcheur et de verdure, sans parler du paysage montagneux au loin, vraiment magnifique.

Colline Phousi

En plein cœur de Luang Prabang se dresse le mont Phousi, une colline sacrée dominant la ville de 150 mètres. Il faut gravir 300 marches pour parvenir au sommet et le chemin est jalonné de petits temples et autres monuments dédiés à Bouddha au milieu d’une végétation luxuriante.

Wat That Chomsi

Au sommet de la colline se dressent un petit temple, le Wat That Chomsi, ainsi que son superbe stupa doré haut de 24 mètres construits en 1904. D’ici, nous jouissons également d’une superbe vue sur Luang Prabang, le Mékong et les montagnes alentours.

Le chemin des Bouddhas

Pour redescendre de la colline, nous empruntons le chemin sur l’autre versant. Il est bordé de dizaines de statues dorées de Bouddha à différents stades de sa vie.

Nous avons eu un véritable coup de foudre pour Luang Prabang! Elle n’a pas volé son titre de capitale culturelle et est juste superbe! Nous avons adoré son architecture coloniale, ses temples, son ambiance tranquille et son environnement montagneux.

Ce qui devait être un petit passage au Laos pour des raisons de visas se révèle finalement un véritable coup de cœur. Ce petit pays au milieu de l’Asie du Sud-Est est une véritable perle et mérite vraiment à être connu. Ça tombe bien, il nous reste encore quelques jours pour en découvrir un peu plus.

8 réflexions sur « Luang Prabang : french touch sur le Mékong »

    1. Coucou Paola !
      Ça fait plaisir de recevoir de si gentils messages! Promis en août on reprend nos sacs pour de nouvelles aventures !
      En attendant nous t’envoyons de gros becs depuis la côte est de Malaisie !
      Van&Fab

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