Dalat, la vigneronne

Nous délaissons Mui Ne et ses dunes mais nous restons quelques kilomètres dans un paysage semi-désertique plus typique des côtes marocaines que vietnamiennes. Ensuite, plus nous nous éloignons de la mer, plus la végétation se fait dense et luxuriante et le relief se fait plus montagneux. Nous n’avons pas vu passer les 4 heures de bus dans ces paysages sublimes.

L’arrivée à Dalat à la tombée de la nuit a été un peu plus brutale. Comme la ville se situe sur un plateau à 1500 mètres d’altitude, les températures dégringolent, il ne fait plus que 17 degrés, une vraie douche froide pour nous qui sommes habitués au climat tropical. Espérons que le soleil réchauffe un peu l’atmosphère en journée. Spoiler : à peine!

Lac Xuan Huong

La ville de Dalat est construite autour de ce petit lac qui porte le nom d’une femme de lettre vietnamienne du XIXe siècle. Comme il est situé dans une cuvette, il est balayé par un vent glacial assez tempétueux. Ceux qui connaissent la bise noire sur les bords du Léman savent de quoi nous parlons en terme de vent froid pas très agréable.

French touch

Pourquoi les Français ont-ils eu l’idée d’établir un lieu de villégiature au Pôle Nord dans cet écrin de verdure entre les montagnes au climat tempéré? Parce-qu’ils avaient trop chaud à Saigon! Dalat est donc devenue une station de montagne très prisée de l’élite coloniale qui suffoquait en plaine et qui venait chercher un peu de fraîcheur qui leur rappelait leur douce France. C’était l’époque d’avant le réchauffement climatique, il faisait bien plus frais qu’aujourd’hui en Europe! Ils reste aujourd’hui quelques vestiges de cette époque bénie dont quelques maisons de maître ainsi que l’ancienne gare, construite sur le modèle de celle de Deauville. Côté gastronomie, il reste les fraises et les tomates qui se sont super bien adaptées à la région et qui sont encore cultivées à Dalat.

Cathédrale Saint-Nicolas

De style néoroman, on doit évidemment la construction de cette cathédrale aux Français. Dans les années 1930, c’était un haut lieu de pèlerinage pour les tuberculeux qui venaient chercher le bon air de la montagne. L’institut Pasteur y a d’ailleurs établi ses quartiers en 1935. L’église est encore en activité car le Vietnam compte environ 8% de catholiques. C’est un chiffre qui peut paraître dérisoire mais avec la diversité religieuse dans le pays, un bon nombre d’irréligieux ainsi qu’un parti communiste très réticent aux diverses pratiques spirituelles, 8% représente une honorable minorité. Malheureusement, nous n’avons pas pu approcher de la cathédrale car Madame s’offre une cure de jouvence pour les 100 ans qu’elle fêtera en 2020.

Cong Vien Hoa

Contrairement à toute attente, il n’est pas si facile de trouver de la verdure à Dalat qui est très bétonnée. Heureusement qu’il existe ce petit parc à proximité du lac. Une grande diversité de fleurs a l’air de se plaire dans climat tempéré, plus que nous! C’est un patchwork de couleurs magnifiques qui nous fait oublier quelques instants le brouhaha de la ville.

Le véritable attrait de Dalat!

La première chose qu’ont essayée les Français dès leur arrivée en Indochine, c’est de produire du vin et en tant qu’amateurs de pinard, nous ne pouvons pas les blâmer.  Ils ont vite dû se rendre à l’évidence que la mousson allait rendre toute viticulture impossible. Mais comme un Français ne peut pas vivre sans son verre de vin, il fallait bien trouver une solution. Lors de la fondation de Dalat, les colons ont essayé de planter quelques ceps mais le climat est trop frais pour la maturation du raisin. (Vous voyez qu’il fait vraiment froid, même le raisin ne pousse pas!) Le miracle se produisit à une petite centaine de kilomètres de là, dans la région de Ninh Tuan, plus proche du littoral, où la vigne se plait bien. L’appellation  Dalat est néanmoins utilisée. Pour le vin rouge, les cépages sélectionnés sont le Cardinal et la Syrah, pour le vin blanc, le Sauvignon blanc. Nous nous sommes bien sûr sacrifiés pour tester ces nectars! Si nous trouvons le vin rouge un peu léger (mais pas mauvais!), le vin blanc a notre préférence car vraiment fruité. Sur tous les vins tropicaux que nous avons goûtés, en Birmanie et à Bali, le vin vietnamien est, à notre goût, celui qui se défend le mieux.

Dalat ne nous a pas vraiment enchantés. C’est une grande ville polluée au trafic infernal et qui est très bruyante. Ce n’est pas vraiment ce que nous attendons d’un séjour à la montagne. Nous pensions que Mui Ne allait nous décevoir, finalement c’est Dalat qui l’a fait. Nous aurions pu prendre un scooter pour explorer les beaux paysages des environs mais nous n’avions pas envie de nous les geler et encore moins d’affronter les autres automobilistes et scootéristes de Dalat.

Nous allons donc redescendre sur le littoral où la température sera, à nos yeux, bien plus clémente et nous profiterons encore un peu de la playa avant de partir honorer notre rendez-vous à Hô Chi Minh Ville.

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