Cuenca et Baños, culture et nature dans les Andes équatoriennes

Nous vous avons laissé à Trujillo et voici que nous vous retrouvons déjà en Equateur. Nous avons pris une petite semaine de « vacances » dans la petite station balnéaire de Máncora, au nord du Pérou, avant de nous arrêter à Tumbes, à l’extrême nord du pays afin de voir nos premières mangroves depuis bien longtemps. Le désert laisse enfin la place à une végétation un peu plus dense! Comme ça nous avait manqué!

Depuis Tumbes, il nous faut une petite demi-heure de minibus pour rejoindre la ville frontière d’Aguas Verdes.  De là, nous traversons à pied le pont sur la rivière qui fait office de frontière. D’un côté, le Pérou, de l’autre, l’Equateur, facile n’est-ce pas? Ben non, pas tant que ça car nous sommes entrés clandestinement sur le territoire équatorien vu qu’il n’y a pas de bureau d’immigration. Pour avoir un joli tampon sur notre passeport, nous devons nous rendre à trois kilomètres du centre-ville de Huaquillas (la ville frontière côté Equateur) sur la Panaméricaine au milieu de nulle part. Heureusement, il y a des collectivos (bus urbains) qui nous y emmènent. Le passage de l’immigration est une simple formalité et il n’y avait qu’une dizaine de personnes en attente. Quelle ne fut donc pas notre surprise de croiser un autre couple avec le même passeport rouge à croix blanche que nous! C’étaient deux Zurichois qui avaient embarqué leur van avec, ils ont du coup bien plus galéré que nous pour passer la frontière!

Cuenca

Depuis Huaquillas, il faut environ quatre heures de bus pour arriver à Cuenca, la troisième ville du pays. Cette fois, nous avons définitivement laissé le désert derrière nous et nous roulons à travers une végétation luxuriante et des champs de bananes, l’Equateur étant le premier exportateur mondial de cet emblématique fruit jaune. Mais nous prenons vite de l’altitude et les montagnes bien vertes de pâturages remplis de vaches nous font penser à certains paysages du Jura Vaudois ou des Préalpes fribourgeoises et ça ne nous enchante pas vraiment puisque nous cherchons de l’exotisme. Mais c’est bon signe car si ça nous ennuie encore de voir des paysages ressemblant trop à la Suisse, c’est que nous n’allons pas rentrer de sitôt!

La ville fut fondée en 1557 par Gil Ramirez Dayalos, encore un andalou, sous les ordres du vice-roi du Pérou, qui lui dépendait directement de la couronne espagnole. Le centre historique qui nous reste possède un patrimoine incroyable inscrit à l’UNESCO. Mais, pas de bol pour nous, une bonne partie du centre historique était en travaux de restauration donc la visite fut un peu restreinte. C’est dommage car le surnom de Cuenca est « l’Athènes des Andes » grâce à ses trésors architecturaux et nous aurions bien aimé le découvrir en entier.

Cuenca se situe sur un plateau qui culmine à 2350 mètres d’altitude. Et oui, fini les chaleurs tropicales (😭), ici c’est journées tempérées et nuit très fraîches surtout que les chauffages ne sont pas très monnaie courante par ici et Van la frileuse passe d’assez mauvaises nuits.

Rio Tomebamba

Le Tomebamba est la rivière qui passe à Cuenca. Ce n’est qu’un petit cours d’eau mais il nous fait rêver car son chemin va le mener tout droit en Amazonie! La municipalité a laissé ses rives à la nature et c’est sympa pour éviter le trafic de la ville qui est assez infernal à cause de tous les travaux du centre-ville. Avec l’altitude, la pollution devient pénible à supporter. Il y a même un parc naturel protégé où les habitants se promènent au milieu d’une forêt d’eucalyptus. Après les kilomètres de désert au Pérou, nous sommes trop heureux de revoir du vert et des arbres!

Notre première étape équatorienne fut assez sympa même si nous commençons à en avoir un peu assez des changements d’altitude. Une chose que nous avons particulièrement apprécié c’est que, contrairement au Pérou, nous ne nous sommes pas fait rabattre une seule fois!

Baños de Santa Agua

Nous en avons fait des trajets en bus mais celui-là restera dans les annales de nos pires cauchemars. Déjà les bus sont bien moins confortables qu’au Pérou ou qu’en Argentine, ce qui n’est pas très grave en soi mais quand tu hérites d’un chauffeur kamikaze qui confond les petites routes de montagnes avec un circuit de formule 1, tu commences à vraiment être mal barré. Heureusement, le mal des transports nous a un peu embrouillé les idées et nous ne nous sommes pas rendus compte à 100% du danger que nous courions.  Après sept heures à être ballottés dans ce danger sur roues, nous voici arrivés à Baños, super contents d’être vivants!

Le problème en Equateur, c’est que le gouvernement, sous la pression populaire, a refait toutes les routes du pays, y compris celles de montagne dans les Andes. Ce n’est pas vraiment un problème de refaire des routes mais les chauffeurs se sont retrouvé en confiance sur cette asphalte lisse et toute neuve et roulent comme des malades malgré les virages et les ravins.

Baños est une petite ville perchée à 1840 mètres d’altitude entre Andes et Amazonie, même si le climat est plutôt andin en un peu plus tempéré et un peu plus humide. En gros, en moins glacial. Elle se situe au pied du volcan Tungurahua (5023m.) que personne ne voit jamais car toujours couvert de nuages. Mais comme c’est un volcan actif et assez sympa, il donne à la ville des eaux thermales très chaudes atteignant les 52 degrés (même pour Van c’est trop chaud!) et d’excellente qualité, de quoi bien se réchauffer lors des soirées fraîches. Nous les avons testées et effectivement les bains sont un super endroit pour passer une soirée dans les bains à observer les étoiles.

Gorges de San Martin 

Juste à la sortie de la ville, à une petite vingtaine de minutes à pied du centre-ville, se trouvent les gorges de San Martin. La rivière Pastaza, qui elle aussi nous vient de ce fameux volcan Tungurahua, se fraie un chemin entre d’immenses falaises rocheuses très impressionnantes. D’ailleurs Fabien, sujet au vertige, n’a pas fait le malin sur le pont les surplombant. Nous n’avions pas été au canyon de Colca pour cause de météo, nous avons là notre lot de consolation. Un peu plus loin, un petit chemin se rend jusqu’à la cascade Inés Maria. Ce n’est pas une cascade très impressionnante, ni très haute mais l’environnement au milieu de ces blocs de pierre vaut le détour. Nous étions contents de nous retrouver à marcher en pleine nature, ça nous avait manqué et le chemin de montagne entre la végétation luxuriante nous a enchantés.

Pour les amateurs de « sensations fortes », il y a également un parc aventures avec tyrolienne dans le coin mais nous avons préféré profiter de la nature en faisant une petite randonnée.

Baños fut une étape bien sympathique, nous avons pu profiter de la nature et des bains thermaux, bien agréables après des jours de douches froides.

Pour la suite, si notre bus arrive à bon port et si un anaconda géant ne nous choisit pas comme repas, nous devrions vous donner des nouvelles depuis l’Amazonie.