Ometepe et San Juan del Sur, la dolce vita à la mode nicaraguayenne

Il était une fois, il y a plusieurs millions d’années, deux volcans émergeant des eaux du lac Cocibolca, le plus grand lac d’Amérique Centrale. Ces deux stratovolcans tombant éperdument amoureux l’un de l’autre décidèrent de se réunir par un isthme formant une jolie petite île de 31 kilomètres de long en forme de huit nommée Ometepe, un nom nahuatl signifiant « deux montagnes ».

Ometepe et ses volcans en forme de 8

Ometepe est la plus grande île lacustre d’origine volcanique du monde. Elle est composée de deux volcans : Maderas, l’endormi et le plus petit culminant à 1394 mètres d’altitude et Concepción, le plus grand et le plus actif culminant, lui, à 1610 mètres. Sachant que le lac se situe à 49 petits mètres d’altitude, ces deux montagnes atteignent des hauteurs tout à fait honorables. Evidemment, Ometepe est accessible par ferry. Le chemin le plus court et le plus logique est de passer par la ville de Rivas sur la rive occidentale du lac mais, comme d’habitude, nous avons fait une variante : nous avons pris le bateau directement depuis Granada. Le débarcadère se trouve à une petite dizaine de minutes de marche depuis le centre-ville, c’est super facile. Le seul hic est que la navigation ne s’effectue que le lundi, il faut bien viser la fenêtre temporelle. Nous avons d’ailleurs dû prolonger notre séjour à Granada pour ça, mais comme nous étions bien dans le timing et que nous avions plus qu’assez de boulot pour nous occuper, nous n’avons pas hésité bien longtemps. La traversée était assez calme jusqu’à ce que l’orage éclate et nous secoue un peu, mais pas assez pour mettre vraiment à mal notre oreille interne. Seule petite déception : le bateau navigue le soir, nous arrivons donc de nuit à Ometepe et nous ne pouvons pas voir le paysage, qui a l’air fou, à l’approche de l’île.

Infos pratiques du ferry Granada – Ometepe
  • Départ : Granada à 17heures, seulement le lundi
  • Arrivée : Altagracia au nord-ouest du volcan Concepción
  • Durée du trajet : environ 4 heures
  • Prix : 104 cordobas soit 2,70€ ou 2,65 CHF
  • Attention à garder précieusement votre billet pendant le trajet car on vous le demandera lors du débarquement à Altagracia!
Voilà à quoi ressemble le ferry

Nous débarquons dans le port d’Altagracia, en contrebas du village du même nom, au nord-est au pied du volcan Concepción. Nous sommes accueillis par des montagnes de bananes, principale économie de l’île, prêtes à être chargées car notre bateau continue pendant la nuit jusqu’à San Carlos, sur la côte orientale du lac. A l’arrivée, nous nous attendions à une véritable foire d’empoigne de chauffeurs de taxis, tuks-tuks ou autres transports prêts à tout pour avoir la faveur des touristes. Que nenni! Il y a bien des transports qui nous attendent mais ce sont quelques minibus avec des destinations précises et des prix fixes. Tout se fait dans le calme, un vrai bonheur! Nous ne savons pas si c’est à cause du caractère îlien ou si c’est parce que nous ne sommes plus qu’à quelques encablures du Costa Rica et de sa Pura Vida mais c’est vraiment tranquille sur Ometepe, autant le lieu que les gens et c’est super agréable.

Moyogalpa

Principal village d’Ometepe, Moyogalpa est située à l’extrémité occidentale de l’île. C’est ici que se trouvent la plupart des logements ainsi que les départs pour les différentes excursions sur les volcans, dans les mangroves ou dans la forêt tropicale. Il y a une multitude d’activités à y faire mais nous avons passé notre tour pour différentes raisons. Déjà, nous avons un programme chargé qui nous attend au Costa Rica, nous voulons donc profiter pour lever un peu le pied afin d’en profiter à fond une fois le moment venu. Ensuite, les parents de Van nous rendant visite, nous essayons d’avancer le maximum dans notre job maintenant pour pouvoir lâcher un peu l’ordi plus tard et passer de bons moments en famille. Nous avons choisi l’option de rester tranquilles à profiter du wifi pour travailler mais si vous êtes hyperactifs et que vous avez peur de vous ennuyer, vous pouvez venir à Ometepe les yeux fermés, il y a de quoi faire!

Volcan Maderas

C’est le plus petit des deux volcans qui constituent Ometepe mais il culmine quand même à l’altitude honorable de 1394 mètres d’altitude. Il est un peu fainéant car depuis qu’il a émergé du lac Cocibolca il y a plusieurs millions d’années, il n’a pratiquement jamais été actif. Il a l’air un peu tronqué car, à son sommet, c’est plat et il y a un petit lac de cratère. Ce qui fait qu’il y a un lac, sur une île, sur un lac! Le volcan appartient à une réserve naturelle protégée. Nous nous y sommes baladés un peu et c’est un vrai havre de verdure. La végétation est dense et tropicale comme nous l’aimons et c’est peuplé de plein de petites bebêtes. Parmi elles, nous avons aperçu une multitude d’oiseaux, des papillons multicolores ainsi que des singes hurleurs.

Si vous avez de très bons yeux, vous pourrez apercevoir dans la photo ci-dessous, un magnifique oiseau blanc et bleu appelé « Calocitta formosa » Elle fait partie de la famille des passereaux et elle se plait dans les forêts du côté Pacifique de l’Amérique Centrale. Elle ne se laisse malheureusement pas facilement photographier. C’est dommage car elle est superbe!

Nous ne sommes toujours pas équipés de téléobjectif (trop lourd dans le sac!) et la photo est un peu pourrie (sorry!) mais nous en prenons quand même plein la vue avec la faune locale juste avec nos yeux!

Volcan Concepción

Ce cône quasi parfait est le volcan Concepción, le plus grand de l’île d’Ometepe culminant à 1610 mètres d’altitude. C’est un volcan très actif, sa dernière éruption remonte à 2007, et la population est sur le qui-vive en attendant sa prochaine colère. Il se voit depuis toute l’île et depuis une bonne partie du lac Cocibolca, un peu comme le Teide pour les Canaries. D’ailleurs, à l’instar de son grand frère espagnol, le Concepción se pare souvent d’un chapeau de nuages qui nous empêche de l’admirer dans toute sa splendeur.

Nous avons renoncé à l’ascension des volcans pour des raisons que nous évoquons plus haut mais nous avons profité des superbes mangroves au bord du lac, notamment à Moyogalpa. C’est également le bon plan pour s’éloigner des touristes et d’observer les échassiers au calme.

Il y a d’ailleurs un intrus qui s’est glissé dans cette galerie, saurez-vous le retrouver?

En parlant d’observation d’oiseaux, il y a un pitangus sulphuratus qui a plus ou moins consenti à poser pour notre objectif. Il est reconnaissable à sa tête brune et à son ventre jaune. C’est un oiseau assez courant dans toute l’Amérique latine mais il nous fascine quand même. Nous restons bouche bée devant toute la faune avicole, et toute la faune en général, de cette petite île.

Même en ne faisant pas grand-chose et en ayant un séjour très studieux, nous avons eu un énorme coup de cœur pour Ometepe. La vie y est très douce, les volcans sont majestueux, la nature verdoyante et la faune incroyable. A nos yeux, c’est un incontournable du Nicaragua!

Nous comptions sur le ferry du retour pour prendre quelques photos des volcans depuis le lac mais manque de bol, il a plu durant toute la traversée et l’île était cachée sous la brume.

Infos pratiques sur le ferry Ometepe- San Jorge (Rivas)
  • Départ : Moyogalpa toutes les heures, voire toutes les demi-heures à certains moments de la journée, moins le dimanche
  • Arrivée : San Jorge
  • Temps de trajet : nous avons mis une heure sous une pluie battante mais par beau temps il faut compter environ 45 minutes
  • Prix : 50 cordobas soit 1,30€ ou 1,30 CHF

A l’arrivée à San Jorge, certains chauffeurs de taxi peu scrupuleux essaieront de vous faire croire qu’il n’y a pas de bus et qu’ils sont le seul moyen de rejoindre la ville de Rivas. C’EST FAUX! Il faut juste sortir de l’enceinte du débarcadère et il y a tous les bus pour Rivas et même pour Managua. Depuis Rivas, partent les transports pour San Juan del Sur, où pour Peñas Blancas, le point frontière d’avec le Costa Rica.

San Juan del Sur

Nous choisissons de passer nos derniers jours sur le sol nicaraguayen au bord de la mer. San Juan del Sur, une station balnéaire de la côte Pacifique sud nous paraît un bon plan bien que nous craignons un peu le côté Gringoland. Finalement, ce n’est pas si terrible que ça. Certes, ça reste une station balnéaire avec tous ses travers mais l’ambiance reste tranquille et bon enfant, un peu comme sur Ometepe. L’ambiance nous rappelle un peu les plages de Goa. Nous avons vraiment l’impression de nous approcher de la Pura Vida costaricienne. La frontière ne se trouve qu’à une petite quinzaine de kilomètres plus au sud.

La plage, sans être vraiment paradisiaque, ne se défend pas trop mal. Elle est protégée des forts courants de l’océan grâce à sa superbe baie. Son sable est noir, logique vu tous les volcans qui se trouvent dans la région. D’ailleurs, à cause de la ceinture de feu du Pacifique, on sent souvent la terre trembler par ici.

La Fortaleza

Nous avons profité de cette superbe baie pour effectuer notre traditionnelle petite grimpette. En fait, il y en a même deux : une pour voir le Christ-Roi et l’autre pour apercevoir les ruines d’une ancienne forteresse espagnole. Vu la chaleur, nous choisissons de n’en faire qu’une. Comme nous sommes plus attirés par l’histoire que par la religion, nous optons pour le fort. Le chemin commence à l’extrémité sud de la plage et grimpe sur un chemin en terre dans une végétation semi-aride. C’est impressionnant comme les courants du Pacifique sont secs et changent complètement le paysage. Au bord du lac Cocibolca, à moins de 20 kilomètres d’ici, le climat est vraiment humide et la végétation luxuriante. Nous n’avons pas trouvé beaucoup d’infos sur la forteresse. Nous savons juste que la ville a été fondée par les colons comme point d’accès au lac et qu’il y avait beaucoup de piraterie dans la région.

Evidemment, le clou du spectacle reste la vue sur toute la baie de San Juan del Sur et de ses côtes découpées. Au sud, nous arrivons même à apercevoir la péninsule de Santa Elena qui se trouve déjà au Costa Rica.

Ces dernières étapes nicaraguayennes nous laisseront un très bon souvenir du pays, même si toutes nos étapes ont été super cool! Nous avons rechargé nos batteries à fond et nous sommes gonflés à bloc pour les prochaines aventures qui nous attendent en bonne compagnie dès la semaine prochaine! Evidemment, nous ne manquerons pas de partager toutes nos découvertes avec vous!

coucher de soleil sur le Pacifique
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