Avec la situation exceptionnelle due à la Covid-19 que nous subissons depuis mars, cette année 2020 sera particulière pour chacun d’entre nous, entre confinements, frontières fermées, mesures, relâchement des mesures, re-mesures, changement de mesures, fermetures des lieux fermés, réouverture de certains lieux puis re-fermeture, port du masque, distanciation sociale, couvre-feu, etc… Sans compter que certains d’entre nous ont été durement impacté par le Coronavirus que ce soit, par exemple, en étant malades où en devant cesser leur activité professionnelle. Nous pensons très fort à vous pendant ces moments difficiles.
Evidemment, nous avons également été impacté dans une moindre mesure par les évènements, surtout en ce qui concerne les voyages et la mobilité. Comment, en tant que nomades, avons-nous dû gérer la situation actuelle? Nous allons essayer de vous répondre avec notre petite rétrospective de cette année 2020 dont on se souviendra encore longtemps.

Janvier
Elle avait pourtant bien commencé cette année 2020! Le jour de l’an, nous étions au Vietnam en compagnie de nos amis Seb, Delphine, Eloane et Petit Fabien qui étaient venus nous rejoindre pour les fêtes de fin d’année. Ensuite, toujours au Vietnam, ce sont Angela et Raymond, les parents de Fab qui sont venus faire un bout de chemin avec nous. Il se parlait déjà d’un virus en Chine voisine mais les Vietnamiens n’avaient pas l’air de prendre la menace au sérieux. Nous en rigolions d’ailleurs entre nous. Bref, janvier était encore le temps de l’insouciance où nous avons pu profiter de nos proches et découvrir un des pays coup de cœur de notre tour du monde.


Février
Février ne change pas beaucoup de janvier. Nous profitons des derniers moments en famille sur l’île de Phu Quoc avant le retour en Suisse d’Angela et Raymond. Après des mois en Asie, nous rêvions d’un peu de changement.(si nous savions!!) Nous retournons donc à la maison, en Malaisie, afin de nous poser un peu, de retrouver des amis à Georgetown et de préparer un tour du monde 2.0. Avant de quitter l’Asie, Fab a émis le désir de voir la fameuse Death Railway et le pont sur la rivière Kwai dans l’ouest de la Thaïlande. Le Coronavirus prend de l’ampleur en Chine, l’île de Penang est vidée de ses touristes chinois. Mais la vie suit toujours son cours normalement.


Mars
Nous sommes tranquillement en train de profiter de la douceur de vivre de Thaïlande quand la situation commence vraiment à dégénérer. L’Europe commence à être touchée de plein fouet par la pandémie, les frontières ferment, les avions ne volent plus et les touristes essaient tant bien que mal à rejoindre leur pays. Pour nous, il est hors de question de nous ruer sur un aéroport pour prendre un vol, d’autres personnes en ont plus besoin que nous, mais nous savons que nous devons nous poser quelque-part en attendant que la situation se calme un peu. Nous décidons, pour des raisons que nous expliquons ici, de rejoindre la Malaisie par le premier train de nuit disponible. C’était une bonne idée car le pays a fermé ses frontières 48 heures après notre arrivée. Nous trouvons un logement sympa près de Georgetown et heureusement car, dès le 18 mars, la Malaisie impose un confinement total.

Avril
Ce n’est vraiment pas le mois le plus excitant de 2020 pour nous car nous l’avons passé en confinement total. Mais nous n’étions pas à plaindre, le coin était sympa, nous avions une terrasse pour prendre l’air et observer la faune du parc national tout proche et une cuisine digne de ce nom pour nous concocter de bons petits plats avec les produits locaux absolument délicieux. Nous nous sommes mis au yoga (que nous pratiquons toujours!) et nous n’avons jamais autant utilisé nos liseuses. Seule grosse frustration : la mer à quelques centaines de mètres mais avec l’interdiction de nous y rendre!
Mai
Mi-mai, les mesures du lockdown se relâchent un peu. Nous pouvons enfin sortir après deux mois de confinement total, mais ne pas quitter l’état. Nous rencontrons d’autres francophones dans la même galère que nous à Georgetown et ça nous fait plaisir d’enfin partager un moment avec d’autres êtres humains! Mais les autorités malaisiennes ne sont pas claires avec le sort des touristes bloqués dans le pays et notre visa expire début juin. Dans le flou total, nous décidons, la mort dans l’âme, de prendre un billet d’avion pour un retour en Suisse. Les derniers jours en Malaisie se passent à obtenir les autorisations pour sortir de l’état (lettre justificative de l’ambassade, tampon de la police, etc…) afin de pouvoir rejoindre l’aéroport de Kuala Lumpur.


Juin
Pour nous, ce sera clairement le mois le plus pourri de 2020! Le 1er juin, jour de l’anniversaire de Fab, nous embarquons dans un vol KLM à destination d’Amsterdam, puis de Genève. Sympa l’anniversaire! L’aéroport de Kuala Lumpur est vide, c’est déprimant. Après des mesures barrières très strictes en Asie, nous sommes étonnés de voir que l’Europe n’a pas l’air de prendre cette pandémie très au sérieux. Afin de préserver nos proches, nous nous imposons une quarantaine de 14 jours. Nous passons juste prendre la voiture que nous ont généreusement prêtée nos amis Seb et Delphine (encore un IMMENSE MERCI à eux!!) baptisée « Lechuga » (laitue) à cause de sa couleur verte. Mais devoir refuser les câlins aux enfants par peur de les contaminer nous déchire le cœur. Nous logeons à Haute-Nendaz, station de ski des Alpes Valaisannes où nous squattons honteusement l’appartement de vacances des parents de Fab (un GRAND MERCI à eux également!!) Nous nous retrouvons un peu comme deux cons avec un temps pourri et froid à nous demander ce que nous foutons là! A ce moment-là, nous sommes vraiment au fond du bac.
Juillet
Heureusement, les beaux jours finissent par arriver et nous pouvons enfin revoir nos proches! Il y a tellement de gens qui veulent nous revoir que nous devons tenir un agenda afin de pouvoir honorer toutes les invitations! (MERCI A VOUS TOUS!) Mais nous avons vraiment passé de bons moments. Delphine, Seb, Eloane et petit Fabien ont courageusement traversé le Rhône pour passer quelques jours à la montagne avec nous. La Covid-19 a apparemment décidé de faire une trêve et les frontières européennes rouvrent gentiment, ce qui nous fait penser à la suite. Notre choix se porte sur l’Espagne, le deuxième pays d’origine de Fab. Nous prévoyons un départ pour le 15 août mais la Catalogne, que nous devons traverser, annonce une recrudescence de cas et de nouvelles mesures. Nous avançons notre départ et le 28 juillet, nous voici dans le train qui nous emmène vers le sud!


Août
Espagne nous voilà! Les mesures sanitaires sont beaucoup plus strictes qu’en Suisse mais la vie suit son cours avec une ferveur toute méditerranéenne. Nous retrouvons enfin la mer et des chaleurs dignes de ce nom! Nous sommes à Puerto de Sagunto, tout près de Valence dans le fief familial à Fab à une petite centaine de mètres de la Grande Bleue. Nous nous heurtons à la bureaucratie espagnole mais dans l’ensemble tout roule. Nous découvrons avec joie les trésors culturels et naturels de la région qui nous entoure. Nous profitons de l’abondance des bons produits méditerranéens pour nous concocter de bons petits plats même si les currys asiatiques nous manquent un peu.


Septembre
Les températures sont plus agréables pour la randonnée mais elles restent encore très estivales, pour notre plus grand bonheur. Notre vie sédentaire commence à nous peser et la bougeotte nous reprend assez vite. Nous profitons de la situation sanitaire pas trop grave pour découvrir le sud de la Communauté Valencienne dans la région d’Alicante. Notre petit périple se prolongera durant trois bonnes semaines et nous emmènera jusqu’en Andalousie.


Octobre
La trève Covid se termine et l’Espagne entre gentiment dans la deuxième vague de l’épidémie. Nous rentrons à Puerto de Sagunto mais nous savons qu’il nous faudra trouver une solution pour l’hiver car l’appartement n’est pas du tout adapté au froid même modéré de Méditerranée. Nous pensons sérieusement nous envoler vers le Mexique, un des seuls pays tropicaux accessibles du moment mais nous ne voulons pas nous retrouver, comme en Malaisie, avec des problèmes de visas à renouveler. Notre choix se portera finalement sur l’île de Tenerife dans les Canaries. Nous pensons partir au mois de décembre mais l’état annonce de nouvelles restrictions comme un couvre-feu et un confinement périmétral (fermeture des frontières intérieures). Nous préférons avancer notre départ pour fin octobre. Avec raison! Le lendemain de notre arrivée dans l’archipel, la Communauté Valencienne annonce la fermeture de ses frontières.
Novembre
Nous découvrons les paysages incroyables de Tenerife et profitons d’une chaleur bien appréciable. Nous passons des heures dans les chemins de randonnée et retrouvons avec joie les fruits tropicaux. Les restrictions sanitaires sont moins strictes que sur la péninsule. Nous ne regrettons pas notre choix.


Décembre
La météo n’est pas aussi belle qu’en novembre, nous essuyons quelques tempêtes venues tout droit de l’Atlantique et qui nous donnent un temps instable. Le Teide se pare d’un joli manteau blanc. Nous devons changer d’appartement en cours de mois et passons du temps à effectuer des visites de logement. Finalement, nous trouverons bien mieux! Mais Tenerife voit ses cas de Covid grimper et les autorités prennent des mesures drastiques. L’île sera quasiment bouclée pour toutes les fêtes de fin d’année et au moins jusqu’au 10 janvier. Nos amis Seb, Delphine, Eloane et Petit Fabien doivent se résoudre, la mort dans l’âme, à ne pas nous rejoindre cette année. Ces annonces, la météo capricieuse et ce Noël très restrictif et pas totalement à la fête nous plombent un peu le moral. La frustration de ne pas pouvoir voyager comme nous le voudrions commence aussi à se faire sentir même si nous comprenons parfaitement les restrictions de mobilité.
Conclusion
2020 n’aura finalement pas été notre pire année. Il y en a eu des bien pires auparavant. Elle nous aura montré que nous sommes capables de nous adapter à beaucoup de situations. Quoi qu’il arrive, nous en sortirons grandis. Nous avons de la chance d’être vivants, en bonne santé, d’avoir des proches en bonne santé également, de vivre une vie de nomades et d’avoir un petit job en ligne qui nous permet de continuer de vivre la vie que nous aimons. De toute façon, nous préférons nous concentrer sur ce que nous avons plutôt que sur ce que nous aurions pu avoir si la situation avait été différente. Nous avons pu découvrir de nouvelles choses malgré le contexte sanitaire, revoir nos proches et ne pas trop souffrir du froid (Oui, pour Van c’est important!) En ce qui nous concerne, les obstacles rencontrés ont tendance à nous souder encore plus donc 2020 aura été un vrai ciment pour notre couple.

Et en 2021?
Il aura fallu passer Noël, une bonne pluie et un taux d’humidité acceptable, chose très rare dans le sud de Tenerife, pour nous remonter le moral! D’ailleurs, vous auriez dû voir la tête de nos colocs quand nous sommes sortis sur la terrasse faire la danse de la joie sous la pluie! Nous avons décidé de sortir de notre torpeur et de nous atteler à l’organisation de notre tour du monde 2.0!! Nous ne savons juste pas quand il aura lieu, pour des raisons évidentes de situation sanitaire, mais nous avons déjà une bonne idée de l’itinéraire. Petit indice : ce sera un endroit nouveau. Nous espérons pouvoir le concrétiser d’ici septembre ou octobre mais, comme vous le savez, rien n’est sûr. Dans un premier temps, nous pensons rester dans les Canaries au moins jusqu’en avril, pour des raisons météorologiques cette fois. Nous pensons profiter de la douceur du sud de Tenerife jusqu’à février ou mars puis nous irons découvrir le nord. Nous n’excluons pas d’aller découvrir une autre île si les mesures s’assouplissent.
En attendant, nous vous souhaitons la meilleure année 2021 possible en espérant que la situation se calme un peu. Prenez tous soin de vous!

Une réflexion sur « Bilan d’une année 2020 vraiment bizarre »