Nous n’avons pas été très productifs en découvertes ces derniers temps. Les mesures anti-Covid nous recommandent, entre autres, de ne pas quitter notre commune. C’est une recommandation pas une obligation mais nous préférons tout de même nous y conformer le plus possible et jouer le jeu si nous voulons que cette situation cesse enfin! Et comme il y a pas mal de petites balades à faire dans les volcans à côté de chez nous, ce n’est pas vraiment une contrainte.
La météo est également venue jouer les trouble-fêtes. Nous n’avons pas vu les sommets des montagnes depuis un bon mois et le temps est très instable. Pas facile dans ces conditions d’organiser une randonnée. Le coup de grâce nous a été donné par Filomena, une tempête venue tout droit de l’Atlantique qui nous a apporté des fortes rafales de vent ainsi que des pluies torrentielles et qui nous a contraints de rester à l’intérieur pendant 3 jours! Dès la première accalmie, nous avons chaussé nos baskets et sommes partis à l’aventure même si nous avons dû composer avec une météo très changeante et capricieuse.

San Miguel de Tajao

Depuis notre déménagement à San Isidro, en dessus de la station balnéaire d’El Medano, nous sommes bien situés pour aller découvrir la côte est de Tenerife. San Miguel de Tajao est un petit village de moins de 200 âmes qui vit exclusivement de la pêche. Il y a d’ailleurs plus de restaurants de poissons que d’habitants! Mais ils sont tellement réputés que les gens viennent exprès des quatre coins de l’île, et même d’ailleurs, pour déguster des fruits de mer fraîchement pêchés. En journée, l’ambiance est vraiment calme, loin de l’agitation touristiques des stations balnéaires du sud et de l’ouest. Il n’y a pas un hôtel ni aucune infrastructure touristique et ça nous fait bien kiffer!





Les falaises

Au nord du village, sur la côte, se dressent de magnifiques et impressionnantes falaises qui appartiennent déjà au parc national du Teide. Pour rappel, le Teide est, avec ses 3718 mètres d’altitude le point culminant de Tenerife, et de toute l’Espagne. Mais il ne se laisse pas vraiment observer ces derniers temps, il se cache en permanence sous une épaisse couche de nuages. Aux dernières nouvelles, la tempête Filomena lui aurait apporté un joli manteau neigeux.
Barranco de Vijagua et Arco de Tajao

Nous devons ce coin extraordinaire, juste en dessus de San Miguel de Tajao, à Dame Nature et à des années d’érosion. A l’origine, ce n’était qu’une grosse masse de lave que nous devons au Teide himself. Et voilà ce que ça donne plus de 2000 ans plus tard! Après le passage de Filomena, c’est la première fois que nous pouvons observer un barranco avec de l’eau!
Nous aurions pu nous contenter de cette petite boucle, déjà très intéressante, autour de San Miguel de Tajao mais nous étions motivé à continuer un peu notre randonnée en longeant la côte en direction du sud même si l’arrivée de la pluie a failli nous faire changer d’avis.



Las Arenas

Appeler un village « Las Arenas » (les sables en français) dans un endroit où il n’y a que de la roche et des galets, il fallait oser! C’est tout aussi calme et endormi que le voisin San Miguel. Le village à la particularité d’être construit en cercle autour d’un éperon rocheux. Le relief a Tenerife est très accidenté, il faut une bonne dose d’ingéniosité pour y construire les urbanisations.



Nous continuons notre chemin en direction du sud dans un paysage de falaises et d’éperons rocheux vraiment incroyable. Nous devons tout cela aux diverses éruptions du Teide.
La Caleta

Ce petit hameau porte bien son nom (caleta signifie crique en français) car il est construit sur un éperon rocheux encerclé par deux petites criques. Ici aussi il a fallu faire preuve d’ingéniosité pour construire le village sur ce relief très particulier.






Las Maretas

C’est le plus grand village que nous avons traversé et aussi le plus animé. Mais nous sommes encore loin de la frénésie de Los Cristianos ou d’El Medano. Le village est construit sur divers éperons rocheux et longe une superbe plage de galets. C’est le dernier village de notre petite randonnée car ensuite, il y a un grand parc éolien et ce n’est pas très intéressant.





Barranco del Rio

Comme il nous faut remonter sur l’autoroute pour prendre notre guagua de retour, nous empruntons une partie du barranco del rio qui longe le village de las Maretas dans sa partie sud. Suite aux pluies diluviennes de la veille, nous avons de la chance d’y apercevoir un peu d’eau.





En pratique

- Itinéraire : Nous avons pris la guagua 111, celui qui fait le tour de Santa Cruz à Adeje par l’autoroute en s’arrêtant partout. Nous sommes descendus à l’arrêt Tajao. Nous avons emprunté le barranco de Vijagua pour aller observer l’arco de Tajao avant de descendre en direction de l’océan et rejoindre San Miguel de Tacao. Le sentier n’étant pas balisé, il faut prévoir une application maps. Une fois à San Miguel, c’est facile, il suffit de longer la côte et les villages se succèdent en étant très proches. Depuis, Las Maretas, nous avons emprunté le barranco del Rio pour rejoindre l’autoroute. Là aussi une application maps peut être utile.
- Distance : environ 6,5 km
- Temps de parcours : environ 2 heures 30
- Dénivelé : 60 mètres en descente, 80 mètres en montée
- Difficulté : moyen. Le chemin n’est pas toujours évident à trouver dans les barrancos mais il n’y a rien de très difficile.

Nous sommes contents d’avoir enfin pu découvrir quelque-chose de nouveau même si la météo a changé au moins quatorze fois durant les deux heures et demi de marche! (Et notre humeur aussi du coup). Si les restrictions Covid restent en vigueur au moins jusqu’à la fin du mois, la météo s’annonce, quant à elle, plus clémente. Nous espérons qu’elle nous permettra de prendre un peu d’altitude afin de marcher un peu du côté de Granadilla qui fait encore partie de notre commune. Mais les prévisions climatiques aux Canaries sont aussi fiables que l’horoscope dans le journal!
Une réflexion sur « Tajao et les villages côtiers de l’est de Tenerife »