Pour arriver à Bornéo, nous sommes obligés de passer par Kuala Lumpur. Mais rejoindre la capitale depuis Georgetown fut assez épique.. Les transports publics en Malaisie sont très fiables et d’excellente qualité mais ils sont souvent victimes de leur succès et il est presque impossible d’obtenir un billet de train sans s’y prendre très en avance. Et comme nous ne planifions presque rien en avance, nous avons parfois ce genre de mauvaise surprise. Mais ça fait partie du jeu et nous nous adaptons en cherchant d’autres solutions.
Taiping

La solution en question s’appelle Taiping, une petite ville de l’état du Perak pas très loin d’Ipoh, la capitale de ce dit état. Les destins des deux villes sont d’ailleurs plus ou moins liés par le même passé minier. La ville fut fondée en 1840 par des Chinois grâce aux mines d’étain se trouvant dans les monts Bintang situés à proximité, puis connut un fort déclin à cause de l’arrêt de l’exploitation minière. Exactement comme sa grande sœur! La seule différence c’est que les Chinois n’avaient pas le bon goût des Britanniques en matière d’architecture et Taiping n’a aucun intérêt. Mais ça nous aura au moins permis d’avancer un peu en direction de Kuala Lumpur.



Taiping Lake Gardens

Finalement, les Britanniques ont fini par arriver à Taiping. Il y construisirent même le tout premier jardin municipal sur la péninsule malaise en 1880. Il se caractérise par ses nombreux lacs qui ont été crées dans les anciennes excavations minières. Dans ces étendues d’eau, se prélassent de nombreux poissons, des varans ainsi que des tortues alors que divers échassiers essaient de s’y trouver un casse-croûte. Nous avons également aperçu divers oiseaux dont un magnifique martin-pêcheur, un macaque et de nombreuses libellules multicolores. Finalement notre étape forcée à Taiping n’aura pas été totalement sans intérêt! Nous trouvons ce jardin particulièrement beau, très verdoyant et la vue sur les monts Bintang (non, rien à voir avec la bière balinaise!) est également très jolie.






Kota Kinabalu

Ceux qui nous suivent sur les réseaux sociaux le savent déjà mais la suite de notre voyage s’effectuera au Sri Lanka mais notre vol pour Colombo n’est que le 10 février. Nous nous réjouissons évidemment de découvrir un nouveau pays et nous sommes un peu impatients de commencer cette nouvelle aventure mais en attendant, il reste un coin de Malaisie que nous voulons encore découvrir et que nous n’avons pas visité plus tôt pour cause, notamment, de météo défavorable. C’est l’état de Sabah, au nord-est de l’île de Bornéo.
Nous atterrissons à Kota Kinabalu, porte d’entrée et capitale de l’état de Sabah qui doit son nom au Mont Kinabalu, point culminant de la Malaisie qui s’élève à 4095 mètres d’altitude. La ville a été fondée au XVe siècle et appartenait à l’empire du Brunei. Evidemment, les Britanniques arrivèrent et y établirent un comptoir de leur Compagnie de Bornéo du Nord. Mais de ces époques, il ne reste absolument plus rien puisque la ville, alors sous occupation japonaise, a été complètement détruite lors de la Seconde Guerre Mondiale. Sabah est d’ailleurs l’état malaisien qui a le plus souffert durant ce conflit notamment à cause des Japonais qui étaient particulièrement cruels et esclavagistes. Aujourd’hui, la ville n’offre que très peu d’intérêt, c’est juste un point de départ pour aller explorer les alentours. Son économie repose principalement sur les industries ainsi que sur les organisations de salons internationaux notamment celui de l’ASEAN, la communauté économique de l’Asie du Sud-Est.
Nous arrivons sous une pluie battante, chose courante à Bornéo, et le ciel restera bien gris durant tout notre séjour, nous empêchant d’apercevoir le moindre centimètre du fameux Mont Kinabalu qui domine le coin.





City Mosque

Il y a quand même un lieu d’intérêt à Kota Kinabalu, même s’il est situé à trois kilomètres du centre-ville. C’est la mosquée municipale. Un vieux tacot datant des années 1960 et servant de bus urbain nous y emmène. Construite dans les années 1990 sur un lac artificiel contenant un élevage de poissons, c’est la mosquée principale de la ville et la deuxième plus grande mosquée de l’état. Elle a été construite sur le modèle de la mosquée Nabawi de Médine, en Arabie Saoudite. Son dôme bleu est vraiment magnifique même sous le ciel bien gris. Ça donne un petit côté Mille et Une Nuits sous les tropiques.
Front de mer

Vu que la pluie a décidé de faire une pause, nous décidons de rentrer à pied par le front de mer. A cause d’une météo capricieuse, la mer est complètement déchaînée et les îles au large paraissent bien menaçantes. Mais la promenade est agréable sans risque de coups de soleil ni d’insolation contrairement à ce que nous avons vécu sur la péninsule malaise où une canicule et un ensoleillement maximum nous ont empêchés de sortir pendant les heures chaudes de la journée. Il y a un sentier et une piste cyclable aménagés à l’écart du trafic ainsi qu’une pinède abritant une jolie plage. Evidemment, vu la tempête, la baignade est inenvisageable!





Le marché

Malheureusement, les Malaisiens ont cédé aux sirènes des centres commerciaux climatisés, des supermarchés, de la nourriture importée, des plats tout préparés et des emballages sous vide. Mais, oh surprise! A Kota Kinabalu, nous avons trouvé un vrai marché avec de vrais produits locaux et de saison. Si nous sommes arrivés trop tard pour l’arrivage de la pêche du jour, nous avons pu déambuler parmi les étals de fruits et de légumes exotiques. Quel régal de pouvoir admirer toutes ces couleurs et de sentir ces odeurs typiques de l’Asie, notamment celle, très particulière voire nauséabonde, du durian!





Nous ne pensions faire qu’une étape pratique à Kota Kinabalu. Finalement, nous avons trouvé de quoi bien occuper notre journée. Il est vrai que nous avons passé une bonne partie de notre temps au marché ainsi qu’au food-court local. Ben oui, il faut bien se nourrir non? Nous avons quand même eu de la chance car malgré un temps bien couvert et très humide, la pluie nous a quand même laissés tranquilles un bon moment.
Pour la suite, nous continuerons encore plus à l’est où la météo devrait, en théorie, se montrer plus clémente.




