Van et Fab en total lockdown

Dans l’épisode précédent, Van et Fab, après mûres réflexions,  ont réussi à passer, sans trop d’encombres, la frontière malaisienne pour aller se confiner sur l’île de Penang.  Comment va se passer le quotidien des globe-trotters qui ont dû arrêter de bouger? Réponse dans quelques lignes.

A notre arrivée en Malaisie, rien ne semble avoir vraiment changé si ce n’est que plus de gens portent des masques. Mais le port du masque est assez courant en Asie donc ça ne nous choque pas. Mais, 24 heures après notre entrée dans le pays, on annonce que le premier ministre va faire une allocution télévisée concernant le Covid 19.

L’annonce du lockdown

16 mars : le discours du premier ministre, Muhyiddin Yassin, prend une heure et demie. Nous ne le suivons pas car notre malais devient très rudimentaire quand il ne s’agit pas de bouffe. Mais les médias malaisiens anglophones sont au taquet et transmettent les informations en direct. Sans surprise, un lockdown est décrété jusqu’au 31 mars et sera, quelques jours plus tard, prolongé jusqu’au 14 avril.

C’est un moment décisif pour le premier ministre, qui doit faire ses preuves puisqu’il n’est en fonction que depuis le 1er mars. La crise du Covid 19 tombe assez mal puisqu’elle se relève à peine d’une énième crise politique. L’ancien premier ministre, un jeune homme fringant de 94 ans, a dû démissionner avec effet immédiat suite à une tentative avortée de coup d’état de la part de son propre parti. Ben quoi? Si à son âge on ne peut même plus s’amuser un peu! Et dire qu’il avait poursuivi son prédécesseur en justice pour corruption! En Malaisie, pas besoin d’humoristes, il y a le gouvernement! (Mais il y a quand même de très bons humoristes)

En résumé : 15 mars arrivée en Malaisie, 16 mars annonce du premier ministre, 18 mars début du lockdown. Soit nous avons des dons de voyance qu’il nous faudra développer, soit nous avons une chance inouïe et il nous faudra sérieusement songer à jouer à la loterie.

Mais concrètement, en quoi consiste ce lockdown?

Au début, c’était encore la fête du slip! Certes, tous les commerces non essentiels et les restaurants ont fermé mais il était permis de sortir à condition de ne pas se rassembler. Cette situation n’a pas duré 48 heures! Le peuple malaisien n’étant pas très discipliné, des mesures plus restrictives ont vite été mises en place. Maintenant, tout le monde doit rester confiné à la maison avec permission de sortir, une personne à la fois, que pour les courses ou pour aller chez le médecin. Et ne comptez pas jouer les rebelles, la police, renforcée par l’armée, veille et n’hésite pas à coffrer les récalcitrants! Ne comptez pas non plus changer d’état ou même de localité, sauf pour des motifs en béton car des checkpoint fleurissent un peu partout et vous êtes bon pour un interrogatoire en règle. On ne rigole pas avec le lockdown en Malaisie! Depuis l’extérieur, ça peut paraître tyrannique, liberticide et dictatorial (et ça l’est!) mais quand nous regardons la situation dans les pays d’Europe (surtout le nôtre où les sept guignols qui nous servent de ministres préfèrent courir au chevet des banques et de l’économie que des malades), nous trouvons, pour l’instant, que la crise est gérée de manière exemplaire.

Van et Fab en lockdown, ça donne quoi?

Sûrement la même chose que n’importe qui en confinement, n’importe où dans le monde…

Avant l’annonce officielle du lockdown, nous avions déjà comme but de nous poser et d’attendre que la situation se tasse un peu. De ce côté-là, ça n’a pas beaucoup changé nos plans. Nous avons eu de la chance de trouver une maison avec terrasse, cuisine, un lit confortable, un lave-linge et un wifi au top dans notre budget. Il nous a juste fallu apprendre à occuper nos journées de sédentaires mais nous nous adaptons pas trop mal. Nous redécouvrons le bonheur de mater un film ou de glander sur la terrasse avec une bonne tasse de thé et un bon livre (nos liseuses sont devenues notre meilleur investissement, merci Emilie!). D’ailleurs, nous nous trouvons à moins de cinq kilomètres du parc national et certains de ses habitants, comme des magnifiques oiseaux, des papillons multicolores ou encore des écureuils, viennent nous dire bonjour pendant nos séances de bronzage et c’est vraiment un gros kif! Nous ne pouvons pas aller dans la nature donc c’est la nature qui vient à nous.

Ce qui nous manque le plus, c’est la rando, et de marcher en général. Nous avons l’habitude de parcourir des dizaines de kilomètres à pied par jour. Mais rassurez-vous, nous ne sommes pas devenus des larves pour autant! Grâce à la technologie moderne, il est possible de suivre un cours de gym ou de fitness sur internet. Nous nous sommes également mis au yoga, une discipline pour laquelle nous avons eu un gros coup de cœur et qui nous suivra très certainement dans nos prochaines aventures.

La cuisine
Avouez! Elle en jette notre cuisine, n’est-ce pas?

Pour notre plus grand plaisir, nous avons dû nous remettre à la cuisine. Si en Amérique du Sud nous cuisinions souvent, ce n’était quasiment jamais le cas en Asie. Avec la Stret Food et les prix dérisoires, ce n’est pas rentable de faire la cuisine soi-même et pas vraiment dans la culture. Les différentes échoppes du villages sont bien achalandées et nous permettent de varier un peu les plats avec des légumes, des légumineuses, du curry et du tofu. Nous nous mettons aux spécialités locales, surtout indo-malaisiennes, et les résultats se font de plus en plus concluants, même si nos chappattis ne ressemblent que rarement à des chappattis. Bon, il faut avouer que nous en avons profité pour nous faire une petite orgie de pâtes (mais nous n’avons pas été dévaliser les rayons du supermarché non plus!)

Et puis nettoyer le désastre que nous laissons derrière nous après avoir joué aux apprentis sorciers est aussi un bon moyen de passer le temps!

Et l’après Covid 19?

C’est une très bonne question et nous n’avons pas la réponse. Nous ne savons même pas s’il y aura vraiment un après Covid 19. Peut-être que le monde du voyage ne sera plus le même. Nous nous contentons, pour l’instant, de vivre au jour le jour au gré des annonces du gouvernement. La tendance actuelle est de ne pas prolonger le lockdown au delà du 14 avril mais nous savons que la situation peut évoluer très vite. Quoi qu’il en soit, notre visa court jusqu’à mi-juin et les autorités malaisiennes ont annoncé faire preuve d’indulgence à ce sujet. Nous sommes donc assez sereins.

Nous profitons de cette pause pour nous remettre en question et pour éventuellement donner un nouveau souffle à notre aventure. Mais, nous sommes sûrs de ne toujours pas vouloir d’une « vie normale »! Pour l’instant, rien de concret à l’horizon mais nos discussions sont intéressantes et donnent un peu de piquant à cette vie sédentaire forcée.

Bon courage à ceux qui doivent bosser au front, prenez soin de vous où que vous soyez et surtout, RESTEZ CHEZ VOUS!!!

Comment avons-nous fini par nous confiner en Malaisie?

Si vous nous suivez sur les différents réseaux sociaux, vous n’êtes pas sans savoir que nous sommes actuellement confinés en Malaisie à cause de l’épidémie du Covid 19. Nous vous proposons un article sur notre réflexion qui a conduit à cette décision.

Quand tout a commencé à vraiment partir en sucette, nous étions en Thaïlande, à peu près à la moitié des 30 jours d’exemption de visa auxquels nous avons droit. C’était vraiment bizarre car l’Italie venait de se mettre en quarantaine, la France et l’Espagne commençaient à exploser leurs nombres de cas et une partie des pays d’Asie se fermait aux Européens. Mais en même temps, en Thaïlande, c’était encore le pays des Bisounours où le coronavirus semblait bien loin. Redoutant de ne plus pouvoir sortir du pays, nous avons dû nous résoudre à retourner le problème sous tous les angles et prendre une décision.

Rentrer ou ne pas rentrer, that’s THE question

Oui, ça nous a effleuré l’esprit… une dizaine de secondes. C’est une idée que nous avons vite rejetée pour diverses raisons. A ce moment là, c’était déjà la galère pour trouver un billet d’avion, une quantité de vols ayant déjà été annulée. Nous ne voulions pas non plus prendre deux places sur un vol alors que d’autres personnes en avaient besoin bien plus que nous. Nous n’avions pas vraiment envie de passer par les aéroports, sources potentielles de propagation du virus. Comme nous avons absolument tout vendu en Suisse avant de partir, nous aurions dû, en cas de retour, loger chez nos proches. Nous ne sommes pas sûrs qu’ils auraient apprécié une contamination comme souvenir de notre voyage. Il était en tout cas exclu de prendre le moindre risque de ce côté là. La solution qui s’est vite imposée à nous était de nous auto-confiner quelque part et attendre des jours meilleurs. C’était une décision qui nous semblait vraiment évidente. Avec le recul, nous sommes toujours persuadés d’avoir fait le bon choix. L’avenir nous dira si nous avons eu raison ou pas…

Direction la Malaisie (oui, encore!)

Le choix de la Malaisie s’est fait très rapidement. Nous avons d’ailleurs pondu un super article où nous expliquons pourquoi nous y retournons si souvent. Dans ce cas précis, nous avons pris en compte deux critères qui nous paraissaient importants : une autorisation de séjour de 90 jours et un bon système de santé au cas où ça aurait dû mal tourner. A ce moment-là, deux autres alternatives similaires s’offraient à nous : Brunei et Taïwan, Singapour ayant déjà fermé ses frontières. Mais nous aurions dû prendre l’avion alors que nous voulions l’éviter à tout prix et ça aurait été difficilement supportable au niveau du budget. Nous avons donc mis tous nos espoirs sur le passage de frontière Thaïlande – Malaisie.

Oui, mais où en Malaisie?

Nous avons d’emblée exclu Bornéo car il aurait fallu y aller par voie aérienne. Nous avions dans nos plans, avant l’arrivée du virus, de passer par la côte est pour y découvrir les îles et retourner à Cherating voir nos amis. Mais les îles sont isolées, loin des hôpitaux et, en cas de total lockdown, rien ne garantissait les liaisons maritimes. Nous avons rejeté Langkawi pour les mêmes raisons. Nous ne voulions évidemment pas aller contaminer nos amis à Cherating et , de toute façon, le lieu n’est pas idéal pour un confinement. Rester sur le continent dans le nord-est ne nous emballait pas car ce sont des états très conservateurs. Il nous restait donc la côte ouest. Malacca a également été abandonnée car il nous aurait fallu une journée de transports en plus et ce n’était pas le but. Nous confiner dans un condo à Kuala Lumpur nous aurait coûté une blinde. Nous avions donc restreint nos choix à Ipoh et Penang et cette dernière a remporté la course juste parce qu’elle se trouve en bord de mer. Oui, nous sommes irrécupérables!

Cap sur Penang

Mais Penang, nous direz-vous avec raison, c’est une île! Oui c’est vrai. Mais elle n’est située qu’à trois kilomètres du continent auquel elle est reliée par deux ponts routiers. Et puis, sur Penang, il y a Georgetown, une grande ville de plus de 700’000 habitants avec toutes les infrastructures nécessaires, notamment des hôpitaux. Nous avons trouvé une maison sur AirBnB dans notre budget avec terrasse,  cuisine et un wifi qui déchire à Batu Ferringhi. En plus le propriétaire est super cool, il nous a fait un prix pour le confinement. Nous sommes à 11 kilomètres au nord de Georgetown qui est facilement accessible avec les bus urbains. Mais il y a tous les commerces de première nécessité dans le village, ce qui s’avèrera très utile lorsque le total lockdown sera décrété.

Mais avant ça, il faut passer la frontière

Une fois nous être mis d’accord, nous avons sauté dans le premier train de nuit pour Hat Yai, puis la correspondance pour Padang Besar, le point frontière. Côté malaisien, nous sommes accueillis par un service médical pour contrôle. Fab ne s’est même pas fait arrêter! Avec une barbe, il passe facilement pour un Arabe et comme, à l’époque, le Moyen-Orient n’était pas perçu comme un danger, Fab ne s’est pas fait inquiéter. Van, avec sa tête d’italienne, n’y a pas coupé! La Malaisie restreignait déjà l’entrée aux ressortissants de la botte. Heureusement, le passeport suisse a aidé sur ce coup là. La visite médicale n’était pas contraignante et s’est déroulée à la malaisienne avec sympathie, le sourire et l’empathie propre au personnel soignant. Elle s’est conclue par un chaleureux « Welcome to Malaysia »! Ne restait plus qu’à passer l’immigration. Nous ne sommes jamais totalement sereins avant de rentrer en Malaisie car, avec toutes nos précédentes visites, nous redoutons qu’un jour on nous dise stop et qu’on ne nous laisse pas passer. Mais nous avons passé encore une fois sans encombre et nous avons ressenti une impression de retour à la maison qui, pour une fois, était rassurante.

Dans le prochain épisode, l’annonce du total lockdown et notre quotidien en confinement. Attention, ça sera très culinaire!

En attendant, prenez soin de vous où que vous soyez! Bon courage et MERCI à ceux qui doivent travailler, qui nous soignent ou qui nous permettent de nous nourrir. Et si vous n’avez pas un travail indispensable, RESTEZ CHEZ VOUS!

La face cachée de Penang

Lors de notre retour en Malaisie, nous avons profité d’aller à Georgetown afin de passer du temps avec des amis couchsurfers et d’aller randonner dans le parc national. Mais comme l’île de Penang est grande de presque 300 km2, il serait dommage de ne pas découvrir une partie des trésors qu’elle recèle, loin des grands centres plus touristiques.

Kek Lok Si Temple

Ce serait le plus grand temple bouddhiste d’Asie du Sud-Est. En effet, il s’aperçoit de loin! Il se trouve dans la localité d’Air Itam facilement accessible avec les bus urbains de Georgetown. Il a été construit entre 1891 et 1930 mais ces dernières années, il s’offre une cure de jouvence, plutôt bien réussie, pour retrouver son lustre d’antan. Architecturalement, il mélange les styles chinois, birmans et thaïs. On y pratique le bouddhisme Mahayana, le bouddhisme Theravada et divers rituels chinois.

Malgré le gigantisme du temple, aucun détail n’a été laissé au hasard que ce soit dans les statues, la décoration ou les jardins des cours intérieures.  Les Chinois sont adeptes du Yin et du Yang et utilisent ce courant de pensée dans la construction de leurs lieux sacrés.

Nous profitons du fait que le temple soit construit à flanc de colline pour admirer la vue sur la ville de Georgetown.

Comme nous avons déjà grimpé une partie de la colline pour visiter le temple, nous ne voulons pas nous arrêter en si bon chemin. La route grimpe et ce n’est pas très ombragé mais il en faut plus pour nous démotiver, surtout que nous avons prévu des réserves d’eau. Après 20 minutes de grimpette, nous recevons notre première récompense : une superbe vue sur Georgetown et le temple Kek Lok Si.

Air Itam Dam

Il nous faut encore grimper 600 mètres pour arriver à notre but du jour : le barrage d’Air Itam. La structure du barrage en elle-même n’est pas très intéressante surtout qu’elle est camouflée sous du gazon, mais le lac de retenue vaut le détour. Un sentier y fait le tour. Le niveau de l’eau est relativement bas car nous ne sommes actuellement pas en saison pluvieuse. Ces eaux turquoises dans un écrin de végétation tropicale vaut largement l’effort de la montée!

Il suffit de traverser le sommet du  barrage pour trouver un chemin de traverse pour la descente. C’est un petit sentier en pleine forêt dont la faune n’a pas beaucoup à envier à celle du parc national.

Jardin botanique

Georgetown n’aurait pas été une colonie anglaise digne de ce nom si elle n’avait pas de jardin botanique, même s’il ne se situe pas en ville mais dans les collines intérieures de l’île. Une légende urbaine dit qu’il y aurait un bus portant le numéro 10 pour nous emmener à l’entrée du parc mais, malgré nos recherches, pas de traces de ce moyen de transport. Y aller à dos de licorne nous paraît plus plausible. Pas de bus, pas de licorne, il nous faudra y aller en Grab (Uber pour l’Asie).

Le jardin actuel a été fondé en 1903 par l’intendant du jardin botanique de Singapour, rien que ça! Pour rappel : le jardin botanique de Singapour est tellement ouf que même l’UNESCO s’y est intéressé et l’a mis sur sa liste du patrimoine mondial! Il est situé dans une vallée verdoyante entourée de collines recouvertes de forêt tropicale et couvre 29 hectares. Aujourd’hui, il fait plus office de parc que de vrai jardin botanique mais il vaut tout de même la peine d’aller y faire un tour à l’ombre des arbres.

Vu l’environnement naturel du site, une bonne partie de la forêt tropicale a été conservée. La balade à l’ombre des arbres est plus que bienvenue car le soleil cogne vraiment fort.

Les cactus

Des cactus entourés de végétation luxuriante, ce n’est pas très courant. Mais le but d’un jardin botanique, c’est de faire découvrir des plantes venant d’autres régions climatiques. De toute façon, en cette saison, l’air est à peine plus humide qu’un maquis méditerranéen. Les cactus ne souffrent donc pas trop du choc thermique.

Oh les belles fleurs!
Fleurs de frangipanier, nos préférées…

Ce qui nous motive de traverser la ville pour un jardin botanique, ce sont les fleurs, leurs couleurs et leurs odeurs. Nous sommes au bon endroit puisqu’elles se plaisent particulièrement sous ces latitudes. Hibiscus, fleurs de lotus, fleurs de frangipaniers et des dizaines d’autres espèces déploient leur beauté sous nos yeux ébahis. Un papillon est venu s’incruster dans notre séance photo. Saurez-vous le retrouver?

Avec la forêt toute proche, la faune est très présente dans le parc, à l’instar de ces macaques à longue queue qui, trouvant le parc national trop sauvage, sont venus s’installer dans  le quartier chic du jardin botanique. (Oui, nous parlons macaque couramment!)

Aralmigu balathandayuthapani Temple

Situé un peu plus bas de l’entrée du jardin botanique, ce temple est le deuxième site hindou le plus important de Malaisie après Batu Caves. Il y a un escalier de 513 marches dans la forêt qui conduit à un temple important sur la colline mais, comme nous ne pensions pas tomber sur un lieu sacré, nous n’avions pas prévu le dress code adéquat. Nous nous sommes contentés, à regret, du petit temple en bas.

Nous n’avons pas exploré l’île de Penang en entier, d’ailleurs nous avons zappé le funiculaire pour Penang Hill trop touristique à notre goût, mais nous en avons déjà pris plein les yeux. Ville coloniale très sympa, trails dans la jungle, parcs, temples de divers religions, plages sauvages, bref tout y est pour un séjour bien rempli.

Vous avez sûrement remarqué que nous avons déjà la bougeotte et qu’il nous tarde de découvrir des nouvelles choses. Nos aventures  devraient prendre la direction du nord mais nous nous tâtons encore un peu. Quoi qu’il en soit, nous les partagerons avec vous, comme d’habitude!

Enfin, pour bien finir cet article, sachez que le fameux bus numéro 10 existe bel et bien! Nous l’avons vu de nos propres yeux… une fois que nous n’en avions plus besoin!

Seremban et Cabo Rachado

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Écourter notre séjour à Sabah pour cause de météo c’est une chose, mais trouver de quoi nous occuper jusqu’au 10 février en Malaisie péninsulaire c’en est une autre! Nous ne voulions pas trop nous éloigner de Kuala Lumpur car les trajets prennent vite du temps et nous voulions revoir la mer. Nous venons d’un canton montagnard et pourtant, nous sommes toujours irrésistiblement attirés par la mer! Port Dickson, station balnéaire pour les habitants de la capitale, aurait fait un bon compromis mais les hébergements sont hors de prix, c’est pourquoi nous nous sommes rabattus sur Seremban.

Seremban est la capitale de l’état de Negeri Sembilan, elle est située à 54 km de Kuala Lumpur et à environ 30 km de la côte, le compromis idéal pour nous. Nous ne nous attendions pas à grand chose, notre but était juste de pouvoir dormir pas cher! Pourtant, Seremban s’avère être une petite ville, certes sans grand intérêt, mais agréable, à taille humaine avec quelques vestiges coloniaux et, multiculturalisme oblige, divers temples, mosquées et églises.

Taman Tasik
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Comme toutes les villes de Malaisie ayant connu la colonisation britannique, Seremban possède son jardin municipal avec ses plantes tropicales, ses étangs et ses promenades agréables au calme et, pourtant, en plein centre-ville. On peut y observer des écureuils, des tortues, des libellules et une variété incroyable d’oiseaux multicolores.

Cabo Rachado
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C’est la raison pour laquelle nous avons atterri dans cette région méconnue! Dès que nous voyons une étendue verte sur une carte, nous fonçons! Cabo Rachado ça sonne drôlement latin comme nom, ne trouvez-vous pas? En effet, c’est du portugais! C’est une petite péninsule terminée par un cap où les Portugais, lors de la colonisation de Malacca, y construisirent un phare afin d’avoir le contrôle sur tout le détroit. D’ailleurs, aujourd’hui encore, le territoire de la péninsule est une exclave de l’état de Malacca. Il y a une dense forêt tropicale servant d’aire de repos aux oiseaux migrateurs qui passent l’hiver sur l’île de Sumatra et qui viennent y reprendre des forces avant, respectivement après la traversée du détroit de Malacca. Mais même hors période de migrations, nous pouvons observer une multitude d’oiseaux multicolores, des papillons, des écureuils et un grand nombre de macaques.

Le phare
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A l’extrémité du cap se trouve évidemment un phare. Celui d’origine datait du XVIe siècle et avait été érigé par les Portugais afin de surveiller tout le détroit de Malacca. C’était le premier phare construit en Malaisie. Le phare actuel date de 1863, en pleine ère britannique et mesure 24 mètres de hauteur. Depuis 1990, il est accompagné d’un radar à avion car la péninsule se trouve en pleine zone d’approche de l’aéroport international de Kuala Lumpur. D’ailleurs, le cap et la forêt se voient très bien depuis le hublot de l’avion lors de la phase d’atterrissage. Le promontoire où se trouve le phare offre une superbe vue sur le détroit et nous avons juste pu deviner le relief de l’île de Sumatra, située en face à 38 km de là.

Pantai Cremin
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Depuis le phare, nous descendons droit en direction de la mer au milieu de la forêt et nous débouchons sur une superbe plage de sable blanc. Si ce n’est pas le paradis, ça y ressemble fortement! Surtout qu’il n’y a absolument personne! Vu la clarté de l’eau, nous n’avons pas pu nous empêcher d’improviser une baignade, surtout que l’eau est aussi chaude que des bains thermaux! Il est sûr que cet endroit fera son entrée dans notre top 5 des plus belles plages de notre tour du monde!

Retour par la côte
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Nous rentrons par un petit chemin dans une forêt côtière qui débouche de temps en temps sur de superbes plages.

La mangrove
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Pour terminer le trail, il faut traverser une mangrove. Là, ça se corse! Le chemin n’est plus vraiment tracé, il faut faire attention de ne pas s’enfoncer dans la vase et ça grouille de crabes. Et nous ne voulons pas abîmer cet écosystème fragile. Mais cet environnement unique est vraiment sympa!

Pour cette étape, rien n’était prévu, ça a été décidé à l’arrache à la dernière minute et finalement nous sommes tombés sur un petit bijou, comme ça nous est souvent arrivé dans ces cas là! Nous ne regrettons pas une seconde d’avoir laissé tomber Sabah pour revenir en Malaisie péninsulaire car le soleil est vraiment au rendez-vous et, même s’il fait très chaud, c’est bien agréable de ne pas se retrouver sous des trombes d’eau!

Pour la suite, nous remettrons notre casquette de citadins pendant quelques jours car c’est le Nouvel An Chinois et nous aimerions profiter de Kuala Lumpur pour assister aux festivités.

Bornéo : Sandakan et la réserve de Sepilok

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Malgré un trajet de 330 km en direction du sud-est, la météo n’est pas disposée à se montrer plus clémente. D’ailleurs, notre périple en bus s’est passé sous une pluie torrentielle qui n’a pas arrêté de la journée, ça ne nous était plus arrivé depuis Rio, il y a presque 15 mois! Ajoutez à cela une route complètement défoncée et un chauffeur qui se prend pour un pilote de rallye et nous avons le trio gagnant! Heureusement, nous finissons quand même par arriver à Sandakan sains et saufs, c’est le plus important même si nous sommes un peu sonnés par le mal des transports.

Sandakan est la deuxième ville de l’état de Sabah mais elle a un caractère bien plus provincial que Kota Kinabalu. Elle se situe sur la mer de Sulu, sur la côte est de Bornéo et les Philippines ne sont qu’à quelques encablures au large. Sinon la ville en elle-même n’est pas extraordinaire, c’est plutôt un point de départ pour les réserves et les spots de snorkeling alentours. Il y a tout de même un front de mer assez sympa qui s’anime à la nuit tombée avec des terrasses et les fameux bars à karaoké typiques de l’Asie du Sud-Est.

Sandakan était, à l’instar du reste de Bornéo, occupée par les Japonais pendant la Seconde Guerre Mondiale. C’était un camp où étaient emprisonnés des soldats britanniques et australiens qui vivaient dans des conditions pas trop déplorables vu le contexte. Cependant, le lieu devint vite trop exposé à un éventuel débarquement des Alliés et les Japonais décidèrent de transférer les prisonniers à Ranau, à 220 km dans les terres en les faisant marcher dans la jungle hostile. Seul 6 soldats australiens qui s’étaient enfuis survécurent à cette marche de la mort. Aujourd’hui, un escalier de 1000 marches, au milieu d’une petite forêt urbaine,  suit les premiers mètres de ce fameux périple et commémore ce sombre épisode de l’histoire.

Sepilok Rainforest Discovery Center

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A Sepilok, un petit village à 25 km de Sandakan, se trouve un centre de réhabilitation des orangs-outans du même genre de celui que nous avions été voir dans le Sarawak. Les heures de visites y sont très restrictives afin de ne pas trop déranger les singes. Nous saluons le geste mais nous, dans la nature, nous aimons prendre notre temps pour tout observer. C’est pourquoi nous avons choisi de visiter la réserve située juste à côté.

Le centre a une vocation éducative afin de sensibiliser la population, surtout les jeunes, à la richesse de la forêt primaire et à l’importance de la protéger. Une démarche vraiment nécessaire à nos yeux surtout quand on sait que l’état de Sabah est le premier exportateur d’huile de palme en Malaisie et que la déforestation pour la culture des palmiers a déjà pris des proportions énormes. La Malaisie commence à comprendre tout gentiment la richesse de son patrimoine naturel. Elle commence à prendre quelques mesures pour la sauvegarde des forêts et de la planète, même si ça reste anecdotique. Nous avons particulièrement apprécié les panneaux explicatifs car ça nous a permis de mettre des noms sur certains animaux que nous avons pu observer.

Evidemment, la pluie est venue jouer les trouble-fêtes mais ce n’est pas très grave, nous sommes bien équipés. Et puis, la forêt sous la pluie c’est très beau, ça déploie toutes ses couleurs et ça sent super bon! Et comme il n’y a pas beaucoup de tarés prêts à marcher sous les averses, nous sommes pratiquement les seuls humains dans la réserve! Il faut juste faire attention de ne pas se casser la figure sur le sol très glissant et aux sangsues qui sont de sortie avec ce temps comme Van l’a appris à ses dépends! Mais quand ça s’arrête, les oiseaux et les papillons se réveillent et c’est une explosion de couleurs qui volette entre les arbres, magnifique!

Le lac
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La réserve entoure un petit lac qui est traversé par un pont suspendu. Vu le temps tristounet, il n’est pas vraiment possible de voir à travers mais grâce aux bulles, nous savons qu’il y a des poissons ou autres bébêtes qui nagent dedans. Nous avons cependant aperçu des belles libellules rouges ou vertes ainsi que des superbes échassiers noirs.

Le Ruddy
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C’est un petit cours d’eau qui nous accompagne sur une partie du chemin qui nous permet d’apercevoir des petits batraciens, des libellules ainsi qu’un gros trucs brun qui a fait « plouf », vraisemblablement une loutre.

Les géants
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Dans la jungle, il y a une catégorie d’arbres qui sont plus grands et plus gros que les autres. On les appelle les géants. Ils grimpent au dessus de la canopée afin de capter plus facilement les rayons du soleil. Certains mesurent jusqu’à 94 mètres de haut! Ils ont aussi au sol d’énormes troncs et d’impressionnantes racines. Si les racines restent hors sol, c’est parce-que la terre est tellement humide et tellement dense qu’elle ne contient pratiquement pas d’oxygène, donc il faut aller la chercher en surface.

Canopy Walkway
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Le clou du spectacle c’est la promenade sur la canopée grâce à diverses passerelles culminant à 10 mètres au dessus du sol permettant d’observer la forêt d’en haut et d’apercevoir  d’autres espèces animales qui restent en hauteur, notamment des grands oiseaux et des singes. Il y a également 3 tours d’observations à 30 mètres de hauteur.

Bonus : les bébêtes
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Ce ne sont pas des photos de bonne qualité car les animaux ne posent pas pour l’objectif! Ce sont juste quelques images prises sur le vif et peu représentatives de tout ce que nous avons observé, tellement c’était varié. Si vous cliquez dessus, vous pouvez les agrandir et apercevoir quelques bébêtes.

Nous avons eu vraiment de la chance de pouvoir observer une quantité d’animaux dont :

  • une multitude d’insectes, inconnus pour la plupart
  • des papillons aux couleurs somptueuses
  • des oiseaux de toutes tailles et aux couleurs chatoyantes parmi lesquels nous avons pu reconnaître un serpentaire bacha, des calaos charbonniers, des calaos à corne rouge, des tricholestes crinigers, un trogon de diard et des martins-pêcheurs.
  • un macaque à queue de cochon qui se baladait sur les barrières des passerelles.
  • deux nasiques, les fameux singes endémiques au nez proéminent, mais de loin
  • deux phacochères comme Pumba dans Le Roi Lion
  • un écureuil à oreilles, endémique de Bornéo et, paraît-il, difficile à observer
  • un python malais mais ne vous inquiétez pas! Il dormait profondément dans une racine d’un géant et nous avons bien pris soin de ne pas le réveiller et puis les pythons ne sont pas venimeux.

Nous sommes revenus de ces trails trempés, fatigués et bien crades mais vraiment heureux! C’est clairement la plus belle forêt que nous n’ayons jamais vu! Nous en revenons avec des étoiles plein les yeux tellement nous avons découvert une faune et une flore incroyables!

Malheureusement, l’aventure à Sabah s’arrête déjà ici pour cause de mauvaise météo.  Il resterait encore pas mal de trésors à découvrir, notamment les fonds marins mais avec la grisaille et la pluie, c’est inenvisageable. Nous allons retourner sur le continent plus tôt que prévu, la mort dans l’âme car cette partie de Bornéo vaut vraiment le détour. Ce sont des choses qui arrivent et ça fait partie du jeu et, en presque 15 mois de voyage, ce n’est que la deuxième fois que nous changeons nos plans pour des raisons météorologiques. La première fois c’était en Bolivie en février 2018, il y a presque une année. Et sous des latitudes aussi proches que l’Equateur, il y a de fortes chances que ce soit bien arrosé même si officiellement, c’est la « saison sèche ».

Bornéo : Kota Kinabalu

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Retourner à Kuala Lumpur depuis Georgetown fut  assez épique.  Les transports publics en Malaisie sont très bons mais souvent victimes de leur succès et il est presque impossible d’obtenir un billet de train sans s’y prendre très en avance. Nous réussissons tout de même à rejoindre dans un premier temps Taiping, une petite ville dans l’état de Perak, pas très intéressante mais où il est possible de se loger et de se restaurer avant de continuer notre périple.

Taiping Lake Gardens
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Notre étape forcée n’aura pas été complètement sans intérêt puisque à Taiping se trouve le tout premier jardin municipal construit par les Britanniques en Malaisie. Il se caractérise par ses nombreux lacs ou se prélassent nombreux poissons, varans et tortues alors que divers échassiers essaient de s’y trouver un casse-croûte. Nous avons également aperçu divers oiseaux dont un magnifique martin-pêcheur, un macaque et de nombreuses libellules multicolores.

Kota Kinabalu

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La suite de notre voyage se fera au Sri Lanka mais notre vol pour Colombo n’est que le 10 février. En attendant, il reste un coin de Malaisie que nous voulons encore découvrir et que nous n’avons pas visité plus tôt pour cause de météo défavorable. C’est l’état de Sabah, au nord-est de l’île de Bornéo. Nous atterrissons à Kota Kinabalu, porte d’entrée et capitale de l’état de Sabah qui doit son nom au Mont Kinabalu, point culminant de la Malaisie qui s’élève à 4095 mètres d’altitude. Mais la saison des pluies n’a pas encore dit son dernier mot bien qu’elle arrive gentiment à son terme, il est donc impossible d’apercevoir ce sommet mythique sous l’énorme couche nuageuse. La ville en elle-même n’a pas grand chose à offrir, c’est juste une base pour aller explorer d’autres recoins.

City Mosque
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Il y a quand même un lieu d’intérêt à Kota Kinabalu, même s’il est situé à 3km du centre-ville.  C’est la mosquée municipale. Un vieux tacot datant des années 1960 et servant de bus urbain nous y emmène.  Construite sur un lac artificiel contenant un élevage de poissons, c’est la mosquée principale de la ville et la deuxième plus grande mosquée de l’état. Son dôme bleu est vraiment magnifique même sous le ciel bien gris.

Front de mer
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Vu que la pluie a décidé de faire une pause, nous décidons de rentrer à pied par le front de mer. A cause d’une météo capricieuse, la mer est complètement déchaînée et les îles au large paraissent bien menaçantes mais la promenade est agréable sans risque de coups de soleil ni d’insolation contrairement au continent où une canicule et un ensoleillement maximum nous ont empêché de sortir pendant les heures chaudes de la journée. Il y a un sentier et une piste cyclable emménagés à l’écart du trafic ainsi qu’une pinède abritant une jolie plage. Evidemment, vu la tempête, la baignade est inenvisageable!

Le marché
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Malheureusement, les Malaisiens ont cédé aux sirènes des centres commerciaux climatisés, des supermarchés et des emballages sous vide. Mais, oh surprise! A Kota Kinabalu, nous avons trouvé un vrai marché. Si nous sommes arrivés trop tard pour l’arrivage de la pêche du jour, nous avons pu déambuler parmi les étals de fruits et légumes exotiques. Quel régal de pouvoir admirer toutes ces couleurs et de sentir ces odeurs typiques de l’Asie, notamment celle, très particulière voire nauséabonde, du durian!

Nous ne pensions faire qu’une étape pratique à Kota Kinabalu. Finalement, nous avons trouvé de quoi bien occuper notre journée. Nous avons quand même eu de la chance car malgré un temps bien couvert et humide, la pluie nous a laissé tranquilles un bon moment.

Pour la suite, nous continuerons encore plus à l’est où la météo devrait, en théorie, se montrer plus clémente.

Georgetown, traditions multiculturelles et vie trépidante moderne

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Cette fois, pas de problème de billets, nous avons bien pris le bon bus à la bonne date pour Butterworth, la ville sur le continent qui fait face à l’île de Penang.. De là, un ferry nous attend pour parcourir les 3 km qui séparent le continent de l’île et nous débarquons dans la ville de Georgetown.

Ici l’ambiance est complètement différente du reste du pays, les Chinois sont clairement en majorité. D’ailleurs, l’état de Penang est le seul état de Malaisie à ne pas avoir de majorité malaise. C’est une ville un peu à part, nous ne sommes plus vraiment en Malaisie mais nous ne sommes non plus pas complètement en Chine. Mais en déambulant dans la vieille ville coloniale nous remarquons vite qu’à l’instar du reste du pays, Georgetown est une ville très multiculturelle et que les trois principales communautés (Chinois, Malais et Hindous) ont leurs quartiers et leurs traditions qui sont respectées dans toute la ville.

Centre colonial
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Georgetown est connu pour son centre historique riche en bâtiments coloniaux datant de l’époque britannique. Il est d’ailleurs inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. La ville a été baptisée Georgetown en l’honneur du roi Georges III. Certaines maisons ont été superbement rénovées, d’autres moins, mais toutes possèdent un certain charme et il est très plaisant de déambuler à l’ombre, sous les arcades, si elles ne sont pas trop encombrées par les scooters.

Mosquée Kapitan Keling
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Construite par des Indiens musulmans au XIXe siècle, c’est la plus ancienne mosquée de Penang. Nous l’admirions de loin quand un imam nous invita à rentrer la visiter. Notre premier réflexe fut de refuser à cause de notre tenue inappropriée mais on nous prêta des habits de circonstance : un sarong pour Fab et une djellaba à capuche pour Van.  A l’intérieur, une bénévole nous fit le tour du propriétaire et nous autorisa même à prendre des photos de la salle de prière! Nous avons appris, entre autres, que tous les musulmans devaient apprendre l’arabe afin de déchiffrer le coran et réciter les prières, que si la salle de prière pour femmes était séparée de celle des hommes c’était pour qu’elles puissent se dévêtir à l’abri des regards pour effectuer leurs ablutions et que les heures de prières étaient calculées par rapport au soleil. Enfin, nous vous dévoilons un secret de moins  en moins bien gardé : avec les technologies actuelles, le muezzin n’est  même plus obligé de grimper au sommet du minaret pour effectuer son appel à la prière, il le fait tranquillement dans une salle de la mosquée à l’aide d’un micro. Nous avons vraiment apprécié la visite et sommes toujours touchés par la tolérance des Malais musulmans et par leur envie de faire connaître leur culture aux étrangers.

The Jetty
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Un des quartiers de Georgetown est un petit village de pêcheurs sur pilotis. Si certains de ses habitants vivent au gré des marées pour aller pêcher, d’autres n’ont pas hésité à transformer leur salon en boutique de souvenirs pour touristes. Même si le village n’est pas aussi pittoresque que Kampong Ayer au Brunei, il offre une belle ouverture sur la mer ainsi qu’un joli point de vue sur le détroit et sur la ville de Butterworth, en face, sur le continent.

Cette petite étape à Georgetown était vraiment intéressante et remplie d’histoire, nous avons fait le plein de culture mais aussi de gastronomie, car, avec ses diverses influences, la ville a sa propre cuisine et même son propre laksa.

Mais Penang , ce n’est pas que Georgetown, c’est une île qui regorge sûrement de quelques trésors qui valent le détour et nous allons nous atteler à les découvrir ces prochains jours.

Ipoh, son patrimoine colonial et son street art

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Nous adorons Kuala Lumpur mais nous commençons vraiment à y prendre nos aises, il est donc temps de changer un peu d’horizon et de découvrir encore quelques petits trésors malaisiens. Nous embarquons donc dans le train et quand nous trouvons deux personnes assises à nos places, nous nous rendons compte qu’on nous a vendu des billets à une date erronée. Comme nous n’avons pas du tout envie de descendre du train et de négocier un échange de billets, nous trouvons deux autres places et essayons de jouer les touristes perdus au cas où on nous demanderait quelque-chose. Mais personne n’a rien vu et nous avons pu voyager tranquillement jusqu’à notre destination : Ipoh.

Centre colonial
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Ipoh a connu son heure de gloire dans les années 1845 avec la découverte de gisements de fer. Mais depuis le déclin minier, la ville ne s’est jamais vraiment relevée économiquement. Donc pas de gratte-ciels flambant neufs, ni de vie trépidante mais un superbe centre historique colonial relativement bien conservé,au charme suranné où le temps semble s’être arrêté. Il y a même une tour de l’horloge typiquement anglaise dont le carillon rappelle les beffrois d’Europe du Nord.

Chinatown
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La deuxième communauté de Malaisie a pris ses quartiers dans Concubine Street et ses voisines appelées respectivement 2nd Concubine Street et 3rd Concubine Street. C’est très rationnel, à la chinoise! On y trouve les échoppes typiques de babioles Made in China ou de médecine traditionnelle, les incontournables stands de street food, une des meilleures de Malaisie et un temple chinois.

Street Art
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Ipoh, à l’instar de Georgetown ou Malacca, est connue pour ses grandes fresques murales peintes sur les façades de quelques rues du centre-ville. On y retrouve des scènes de vie quotidienne des différentes communautés ainsi que des peintures un peu plus abstraites et artistiques.

Kinta River
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La rivière Kinta coule en plein-centre ville d’Ipoh. Il est possible de s’y promener sur ses rives. C’est une vraie oasis de verdure mais surtout d’ombre de fraîcheur car le soleil tapait fort lors de notre passage. Une multitude d’oiseaux et de papillons multicolores se laissent observer dans le coin. Nous sommes toujours hallucinés de la diversité de la faune en milieu urbain en Malaisie! Un superbe pont datant de l’époque coloniale enjambe la rivière dans le centre historique.

Mosquée Panglima Kinta
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Avec ses façades blanches et ses coupoles bleues, nous pourrions nous croire quelque part dans les Cyclades. Eh non, nous sommes bien en Malaisie devant une mosquée construite à la fin du XIXe siècle.

Ipoh a été une étape vraiment sympa et surtout très calme après la trépidante Kuala Lumpur! Ça reste relativement petit et se visite facilement en une seule journée mais ça vaut amplement le détour surtout qu’Ipoh est très accessible par les transports publics.

Nous continuerons, ces prochains jours, à découvrir encore un peu de ce merveilleux pays…

Pulau Langkawi, la Malaisie côté paradis

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Nous profitons de ce premier article de l’année pour vous souhaiter une excellente année 2019, que santé, bonheur et aventures soient au rendez-vous!

Cette semaine à Langkawi fut un peu particulière : nos amis Delphine et Sébastien accompagnés de leurs bouts de chou Eloane (5 ans et demi) et Fabien (4 ans) sont venus exprès depuis la Suisse pour passer leurs vacances de fin d’année avec nous. Nous les avons retrouvés à l’aéroport de Kuala Lumpur, puis nous avons passé tous ensemble deux jours dans la capitale avant de nous envoler pour cet archipel situé au nord-ouest de la Malaisie. Séb nous a d’ailleurs gentiment cédé quelques photos pour illustrer cet article, merci à lui!

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Oriental Village, SkyCab & Skybridge

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C’est l’attraction phare de Langkawi, d’ailleurs c’est l’endroit où nous avons croisé le plus d’Occidentaux et de Chinois. En arrivant, nous sommes très vite dans l’ambiance Disneyland pour touristes grâce à l’Oriental Village au pied du télécabine, construit à la manière d’un Outlet italien afin d’attirer un maximum de personnes dans les boutiques de souvenirs.

Nous ne voulons pas jouer les blasés mais, en Suisse, les télécabines ça nous connaît et ça n’a rien de très exotique! Bon celui-là a le mérite d’être l’installation avec la distance entre deux pylônes la plus longue au monde!  Il nous emmène sur une distance de 2,2 km au sommet du mont Machincang, d’abord à une station intermédiaire située à 650 mètres d’altitude puis au terminus où nous attendent deux plateformes d’observation à 708 mètres d’altitude. Il faut avouer que la jungle qui défile sous nos yeux est magnifique et la vue devient grandiose au fur et à mesure que nous prenons de la hauteur.

Une fois au sommet, tout le monde s’accorde pour dire que la vue est superbe. Nous avons une chance inouïe avec la météo et le ciel est assez dégagé pour nous permettre d’apercevoir l’île dans son intégralité. Nous réussissons même à faire abstraction des troupeaux de touristes présents et de profiter du superbe panorama.

Après avoir payé la montée en télécabine un prix excessif pour la Malaisie, nous découvrons qu’il faut encore se délester de quelques ringgits afin de pouvoir accéder au fameux Skybridge. Nous y renonçons donc, plus par principe que pour une réelle question de budget, surtout que la passerelle est bien plus petite qu’on nous laisse le croire et que la vue est bien plus belle depuis les plateformes.

A part pour la vue, cette activité n’aura pas été la plus marquante de notre séjour. C’est relativement cher et beaucoup trop touristique. Surtout que Petit Fabien, peu rassuré par les secousses de la cabine, n’a pas vraiment apprécié le trajet en SkyCab.

La Playa

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Qui dit île, dit plage et quand on vient exprès depuis le froid de la Suisse, il faut en profiter! Ce ne sont pas les plages les plus paradisiaques de notre périple, mais elles ont quand même leur cachet avec les montagnes karstiques alentours et parfois, elles sont même bordées de mangroves pour le plus grand plaisir de Van qui est fascinée par cet écosystème.

Si Delphine et Van ont profité de barboter dans les eaux bien chaudes de la mer d’Andaman et de chacune se faire pincer le pied par un crabe par la même occasion, le reste de la troupe s’est concentré sur la construction de châteaux de sable. Comme nous n’avions pas de seaux et de pelles à disposition, nous nous sommes débrouillés en découpant des bouteilles en pet, ce qui a permis de façonner de jolies coupoles et de construire les plus beaux châteaux de sable du monde! Eloane en a aussi profiter pour s’entraîner à la brasse et de faire d’énormes progrès en natation. Bravo à elle!

Nous avons également profité d’un magnifique coucher de soleil sur la plage!

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Temurun Waterfall

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Heureusement, il n’y a pas que le SkyCab à Langkawi mais aussi plein de petits endroits vraiment sympas, peu touristiques et gratuits! La cascade de Temurun en fait partie. On y accède par un court chemin dans la forêt. Comme nous sommes en pleine saison sèche, il n’y a qu’un mince filet d’eau mais nous avons quand même été impressionnés par l’immense paroi de granite qui domine le lac.

Langkawi Waterfall

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Dans la catégorie kitsch et pas du tout naturel, nous avons dégoté la « cascade la plus haute du monde façonnée entièrement par les mains de l’homme » Saison sèche oblige, il n’y avait pas une goutte d’eau mais les fausses pierres façon outback australien ont permis au enfants de faire une partie de cache-cache. Grand Fabien, lui, a plutôt été fasciné par le faux tunnel habité par de petites hirondelles.

Mais pas de panique, lors du retour, nous avons quand même fini par trouver quelque-chose de plus naturel!

Durian Waterfalls

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Ces cascades doivent leur nom au durian, le fameux fruit interdit dans tous les lieux civilisés d’Asie du Sud-Est à cause de son odeur nauséabonde. Si nous n’avons pas vu d’arbres à durians, nous avons par contre traversé une végétation luxuriante qui a subjugué Eloane au point de vouloir poser avec tous les spécimens. Arrivés au sommet, Eloane et Van ont rencontré un singe qui espérait grappiller un peu de nourriture d’humain tandis que Seb a réussi à apercevoir et à photographier un serpent qui n’avait vraiment pas l’air commode.

Sri Mahamariamman Devasthanam Temple

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Les Hindous constituant la troisième communauté de Malaisie, il est donc tout à fait logique de trouver un de leurs temples sur Langkawi. Pour pouvoir y rentrer, il faut se déchausser et se laver les pieds à l’entrée. C’est un temple tout en couleur que nous trouvons vraiment kitsch avec diverses représentations des dieux Brahma, Vishnou, Shiva, Parvati et Ganesh. Merci Eloane pour tes questions très pertinentes sur l’hindouisme. Maintenant, grâce à toi, et à Wikipédia, nous sommes au taquet sur les différentes divinités hindoues!

Wat Tham Kisap

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On doit la présence d’un temple bouddhiste sur Langkawi à l’influence de la Thaïlande toute proche. L’attrait principal du lieu est une grande statue en or de Bouddha assis surplombé par une immense falaise de marbre. Il y a quelques statues d’animaux qui ont bien inspiré Petit Fabien.

Finalement, à part le SkyCab, Langkawi fut une bonne surprise. Nous nous attendions à quelque-chose de beaucoup plus touristique. Nous avons trouvé de jolis coins hors des sentiers battus et nous avons pu concilier nature et culture. Seul petit bémol : la gestion des déchets. Langkawi est l’endroit où nous en avons vu le plus traîner en Malaisie.

Merci les amis!!!!!

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Seb, Delphine, Eloane et Petit Fabien, nous vous remercions infiniment d’être venus nous trouver et d’avoir partagé une part de notre aventure! Nous avons eu énormément de plaisir de vous revoir et de passer du temps avec vous!

Seb, bravo d’avoir masterisé comme un chef la conduite à gauche et merci pour tes « chips d’œufs au plat » ainsi que pour ton teh tarik aussi bon que le local!

Delphine, merci pour tes bons petits plats préparés avec les moyens du bord, nous nous sommes  vraiment régalés! Nous serons ravis de te permettre de retrouver un « orgasme gustatif  » comme pour le tosai telur!

Les enfants, vous nous avez littéralement bluffés!  Vous vous êtes complètement adaptés à la vie locale, vous avez goûté à des plats dont vous n’aviez absolument pas l’habitude. et vous vous êtes mis en mode découverte, bravo! Merci de nous avoir prêté vos doudous pour nous permettre un réveil en douceur!

Eloane, continue à être curieuse de la vie et à poser des questions sur le monde qui t’entoure! Nous n’avons pas la science infuse et Google n’a pas toujours été notre ami mais nous avons appris beaucoup de choses en essayant de te trouver des réponses.

Petit Fabien, merci de t’être émerveillé des petites comme des grandes choses. Tous les adultes devraient prendre exemple sur toi et voir plus souvent le monde avec des yeux d’enfants!

Encore merci à vous 4 pour votre bonne humeur et des moments de franche rigolade et n’hésitez pas à revenir quand vous voulez!

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