Flores et el Remate, les perles du lac Petén Itza

Pour venir au Guatemala depuis le Mexique, il y a plusieurs possibilités. L’une d’entre elles consiste à traverser le Belize. C’est une solution que nous avons tout de suite rejetée car nous avons déjà visité ce pays par le passé et c’est super cher, autant pour la vie sur place que pour les taxes aux frontières. Nous avons privilégié le trajet via le Chiapas, un peu plus long mais plus économique et beaucoup plus intéressant au niveau des paysages.

Depuis Mérida, où nous vous avons laissés la dernière fois, nous avons fait une petite étape à Campeche, déjà visitée lors de notre dernier séjour mexicain mais tellement belle que nous n’avons pas hésité à y retourner. De là, il y a des bus directs pour Palenque, ce qui nous avance déjà un bon bout. Nous y avions déjà visité la cité maya et aurions bien aimé voir les sites naturels aux alentours mais la météo est venue jouer les trouble-fêtes. Tant pis, nous avons profité d’une bonne connexion internet pour avancer dans nos jobs, ce qui nous permettra de mieux profiter du Guatemala ensuite.

Depuis Palenque, il faut prendre un colectivo (un minibus pas très confortable) jusqu’à la ville de Tenosique dans l’état du Tabasco qui nous fait penser un peu à ce que nous imaginons du Texas avec ses ranchs, ses vaches, ses cowboys et ses prédicateurs. C’est juste beaucoup plus verdoyant. Mais nous ne sommes pas encore arrivés, il faut prendre encore un autre colectivo qui parcourt les quarante kilomètres restants jusqu’au petit village d’El Ceibo, le point frontière. Sortir du Mexique nous a pris plus de temps que d’y rentrer, nous sommes tombée sur une douanière particulièrement procédurière. L’entrée au Guatemala a été bien plus simple : « Holá, bienvenidos, un sourire, le tampon et basta! » Il faut juste faire attention de ne pas louper le bureau de l’immigration car il est bien caché mais les gens sont tellement affables qu’il suffit de poser la question aux gens du coin pour le trouver.

Au village d’El Ceibo, il y a de quoi changer de l’argent (à la première boutique à droite depuis la frontière le taux est correct) et éventuellement manger un morceau car les colectivos se font rares et il faut attendre avant de continuer plus loin. La station de bus de Flores se trouve à Santa Elena, sur le « continent ». De là, il y a une bonne quinzaine de minutes à marcher jusqu’au pont qui la relie à l’île de Flores mais il est également possible de prendre un tuk-tuk. Comme nous étions accompagnés de deux amis italiens qui ont été nos compagnons de galère de cette journée interminable, nous avons pris l’option taxi que nous avons réussi à négocier sans peine pour un bon prix.

Flores

Arriver à Flores après un long périple pour traverser la frontière est un bon plan. C’est grand comme un mouchoir de poche et c’est super tranquille. Elle est située sur une petite île sur le lac Petén Itza dont on fait le tour à pied en à peine vingt minutes. Nous sommes tombés sous le charme de ses petites maisons colorées et de ses rives du lac. Etant donné sa situation géographique proche de sites comme Tikal et étant un des principaux points d’entrée du Guatemala, nous nous attendions à quelque-chose de beaucoup plus touristique. Certes, il y a quelques touristes mais nous n’avons pas l’impression d’être constamment pris pour des porte-monnaie sur pattes et il n’y a pas de rabatteurs qui essaient de nous vendre des tours. Ce n’est que notre première impression de ce pays mais nous sommes déjà en plein coup de cœur!

Plaza Central

Comme toute ville d’Amérique latine qui se respecte, Flores a sa place centrale avec son église et quelques bâtiments coloniaux. Elle n’est pas aussi pittoresque que ses consœurs mexicaines ou péruviennes mais elle a une particularité assez sympa. Elle est située en hauteur! L’île de Flores est en fait une petite colline et le seul endroit assez grand pour y construire une place, c’est en son sommet. D’ailleurs, le terrain de basket municipal jouxte la place. Ce n’est pas très harmonieux en termes d’architecture. mais c’est le seul endroit assez grand et assez plat pour y accueillir un terrain de sport.

Le lac Petén Itza

Flores est un bijou mais son écrin, le lac Petén Itza n’est pas en reste. C’est le troisième lac naturel en superficie du Guatemala car, oui, c’est un pays de lacs! Le relief à son bord est très doux et peu élevé, ce sont juste des petites collines mais la végétation est luxuriante et abrite une biodiversité très riche! Nous avons trouvé les berges du lac inondées. Les habitants ne savent pas trop pourquoi. Certes, il a énormément plu depuis décembre alors que nous sommes, selon le calendrier, en pleine saison sèche mais pas au point d’avoir des inondations pareilles. Il n’y a pas de rivière qui s’écoule depuis le lac, ça pourrait, en partie, expliquer ce surplus d’eau. Les poules d’eau, les tortues et les poissons n’ont, eux, pas du tout l’air embêtés par cet état de fait. Ils s’approprient sans problème le rab d’espace à leur disposition. Quoi qu’il en soit, le lac donne une douceur de vivre au lieu et se trouve dans un paysage que nous allons sûrement mettre dans notre top des plus beaux.

El Remate

El Remate se situe à l’extrémité orientale du lac Petén Itza. Il n’y a rien a y faire mais le village est situé à proximité du site de Tikal. Bien que la visite du site archéologique puisse facilement se faire depuis Flores (environ soixante kilomètres), nous avons préféré dormir à El Remate pour raccourcir le trajet de moitié. Les distances ne sont pas très longues et les routes sont en bon état mais les colectivos s’arrêtent absolument partout, au point que faire quelques kilomètres prend vite des plombes. Ici, les berges du lac sont beaucoup plus sauvages et la montée des eaux a formé un superbe paysage de marécages.

A la sortie du village de Remate, sur la rive septentrionale du lac, il y a un petit biotope à visiter avec une petite randonnée à effectuer dans la forêt. Comme nous avions déjà effectué des kilomètres de marche dans la jungle à Tikal, nous avons pensé que ce serait redondant et avons fini par y renoncer.

Normalement, nous aurions dû vous parler du site archéologique de Tikal situé tout près mais cet article commence déjà à être bien long et rajouter notre visite des pyramides en ferait un article interminable et indigeste. Mais rassurez-vous, nous allons vous en parler! Nous allons retrousser nos manches et nous mettre au boulot pour vous concocter un autre post traitant de notre passage dans la cité maya. Pour vous faire patienter un peu, (oui, on sait que vous êtes impatients de nous lire!) nous vous donnons déjà un premier aperçu du site avec la photo ci-dessous.

Nous n’avons fait qu’une première étape dans ce pays mais le Guatemala nous a déjà conquis! Les paysages sont superbes, presque aussi fous qu’en Ouganda et les gens sont un peu timides au début mais adorables. Nous nous réjouissons d’en découvrir un peu plus et bien sûr, nous ne manquerons pas de vous partager nos nouvelles aventures.

Lac Taungthaman et U Bein Bridge

Il paraît qu’il vaut la peine de prendre du temps pour découvrir les alentours de Mandalay. Tant mieux car nous avons une journée à tuer avant de reprendre notre route vers d’autres aventures birmanes! Notre première idée était de visiter les anciennes villes royales de Sagaing et d’Inwa, sur l’autre rive du fleuve Irrawady. Mais, après plusieurs recherches, ça s’avère assez cher et nous n’avons pas très envie de puiser dans le budget pour une énième visite de pagodes. En plus, après avoir subi le smog insupportable en ville, nous avions désespéramment besoin de sortir de cet enfer et de retrouver un peu de nature!

A Mandalay, nous négocions assez facilement un taxi collectif qui est en fait une camionnette aménagée avec des bancs à l’arrière. Notre véhicule est rempli de moines dans lequel nous sommes pratiquement les seuls civils. Après une petite demi-heure de trajet, il nous dépose à Amarapura. Le village en lui-même n’est pas super intéressant même s’il possède quelques magnifiques pagodes, qui sont sûrement plus nombreuses que les habitants. Pourtant, l’industrie textile est très prospère à Amarapura. C’est d’ailleurs ici qu’est fabriqué le longyi, une sorte de sarong traditionnel birman.

Quand nous interprétons maps.me d’une manière très personnelle!

Après avoir traversé le village à pied, nous sommes arrivés dans ce quartier de pêcheurs complètement par erreur! Nous nous sommes perdus mais c’est sûrement une des plus belles bourdes de notre vie! Ici, nous sommes dans la Birmanie profonde où le temps s’est arrêté. Les habitants des lieux étaient d’ailleurs vraiment désemparés de voir débarquer des étrangers. Il ne faut pas oublier que le pays était l’un des plus fermés du monde jusqu’à il y a peu et que les Birmans n’étaient malheureusement pas ouverts sur le monde extérieur. Mais ce n’est pas de leur faute! C’est la junte militaire qui leur a imposé ça! Que ça paraît loin Mandalay et le XXIe siècle! Pourtant, nous avons parcouru à peine plus de dix kilomètres depuis le centre-ville.

U Bein Bridge

Nous finissons tout de même par retrouver notre chemin. Nous ne nous sommes pas trompés de beaucoup, juste de quelques centaines de mètres mais qui ont suffi pour nous emmener dans un autre monde! Nous finissons donc par rejoindre notre principal but de la journée : le pont U Bein. C’est un pont construit en teck, un bois courant des forêts tropicales. Avec ses 1200 mètres et c’est 1060 piliers, c’est le plus long pont de ce genre au monde! En 1849, la capitale birmane a été transférée d’Amarapura à Mandalay et des milliers de colonnes de teck ont été abandonnées à leur triste sort quelques mois jusqu’à ce qu’un certain Maung Bein eut la brillante idée de les utiliser pour y construire un pont sur le lac Taungthaman.

Le site est superbe mais ne vous fiez pas au ciel bleu et aux eaux du lac. C’est méga pollué! Entre le smog de la ville de Mandalay située à une dizaine de kilomètres de là et l’industrie textile qui déverse ses déchets dans le lac, nous vous laissons imaginer l’état des lieux! Sachant qu’il n’y a aucune politique environnementale dans le pays, ce n’est pas prêt de s’améliorer. C’est dommage car la Birmanie possède des coins de nature extraordinaires et c’est vraiment triste de ne pas en prendre un peu soin.

Une fois le pont traversé, nous retrouvons un petit village dédié aux touristes avec des cafés et des échoppes de souvenirs. Evidemment, tout village birman qui se respecte, même minuscule et vendu au tourisme, se doit de posséder sa propre pagode. Il faut reconnaître qu’elle est très jolie et nous apprécions son caractère modeste. Oui, après les autres pagodes que nous ayons vues jusqu’à présent depuis notre arrivée en Birmanie, ce temple-ci paraît vraiment simple et modeste!

Après un aller-retour sur le pont, nous continuons notre balade sur les rives du lac afin de profiter de l’air hors de la ville même s’il n’est pas beaucoup plus sain. Pourtant, nous avons quand même l’impression trompeuse d’être loin de Mandalay, de sont atmosphère irrespirable, de son trafic infernal et de son humidité suffocante.

Monastère Maha Ganayon Kyaung

C’est un des monastères les plus importants du pays et sûrement l’un des plus kitsch également. Déjà, il est peint presque intégralement en doré, la couleur du bonheur et de la bonne santé dans le bouddhisme. Ce qui n’a rien de surprenant en Birmanie. Ensuite, il y a plein de statues géantes dont un énorme Bouddha couché. Enfin, la superficie du temple doit au moins équivaloir à celle du lac! Nous sommes fascinés par cette architecture et par tous les détails décoratifs mais, en même temps, nous trouvons cela affligeant. Nous ne pouvons pas nous empêcher de penser à tout cet argent investi dans les différents temples alors que la population locale vit très modestement. Nous sommes également conscients que les moines bouddhistes sont à la botte de la junte militaire. Pour des gens censés apporter la paix et la sérénité, c’est franchement répugnant. Certes, nous sommes conscients que c’est un point de vue d’Occidentaux laïcs et que les Birmans ont un rapport beaucoup plus privilégié avec la religion mais nous restons tout de même convaincus que cet argent pourrait être investi ailleurs comme, par exemple, dans l’éducation, l’environnement ou encore la santé.

Pahtodawgyi Pagoda

C’est un temple érigé en 1819 pour le roi Bagiydaw. Situé sur la rive nord du lac Taungthaman, sa caractéristique principale est son immense stupa en marbre d’un blanc étincelant visible depuis toutes les autres rives du lac. Vu la pollution ambiante, le stupa est sûrement repeint et ripoliné fréquemment vu sa blancheur immaculée!

Toutes les pagodes que nous avons visitées sont accessibles gratuitement. Il faut juste porter une tenue appropriée, se déchausser quand c’est nécessaire et ne pas pointer ses pieds vers les représentations de Bouddha.

Nous avons trouvé le lac Taungthaman vraiment magnifique, le U Bein Bridge vraiment cool et avons apprécié le calme qui règne en ces lieux. Nous sommes persuadés d’avoir fait un bon choix sur les différentes choses à voir dans les alentours de Mandalay!