Arrivés à Thazi, nous ne sommes pas au bout de nos peines. Nous devons trouver un endroit pour passer la nuit avant de continuer notre route tôt le lendemain matin. A 4 heures, c’est diane debout! Notre train part à 5 heures et c’est le dernier de la journée, nous ne voudrions pas le louper! Mais en pratique, nous nous sommes levés à des heures indécentes juste pour attendre à la gare jusqu’à 7 heures et demies que notre convoi veuille bien arriver! Heureusement, le trajet n’est pas très long et nous n’arrivons pas trop tard à destination.
Au premier abord, Mandalay n’est vraiment pas très glamour! C’est très pollué, la circulation est infernale, c’est moche et il est impossible de marcher sur les trottoirs tellement ils sont encombrés! Difficile à croire que c’était l’ancienne capitale royale de Birmanie jusqu’en 1885! C’est la deuxième ville de Birmanie et la capitale du centre du pays. C’est ici que sont fabriquées les fameuses feuilles d’or que les bouddhistes collent sur les statues de Bouddha. Les hommes tapent à la masse pendant plus de 6 heures pour aplatir les lingots d’or afin d’en faire une feuille la plus fine possible. Vu la ferveur religieuse des Birmans, c’est un secteur qui ne connaît pas la crise!





Le marché

La plaine de l’Irrawaddy, le fleuve qui coule à Mandalay et qui traverse la Birmanie du nord au sud, est très fertile. Il est donc normal de retrouver de magnifiques fruits et légumes sur les étals de la ville. Nous avons beau être dans la deuxième agglomération du pays, le marché se construit à l’arrache avec les moyens du bord dont des vieux parasols dans les différentes ruelles de la ville.
Ein Daw Yar Pagoda

Nous ne rentrerons pas à l’intérieur de ce temple car nous n’avons pas la tenue appropriée, mais aussi parce-que nous n’avons ni le budget ni l’envie de visiter toutes les pagodes du pays. De toute façon, les différents stupas dorés se voient très bien de l’extérieur. L’ensemble a été construit en 1847 pour le roi Pagan Min.





Cathédrale du Sacré-Coeur

L’architecture fait très anglican mais les drapeaux jaunes et blancs du Vatican flottent à l’entrée, nous sommes donc bien dans une église catholique. Elle a été construite en 1890 par les Missions étrangères de Paris. Encore aujourd’hui, la messe est célébrée tous les jours, en birman, et même en anglais le week-end!






Nous avons été étonnés de voir un catholicisme très présent à Mandalay. Il y aurait plus de 20’000 catholiques dans la région. La faute aux Portugais (encore eux!) dont leurs descendants les Bayingyis ont gardé la religion de leurs ancêtres. Il y a également quelques catholiques dans la communauté chinoise venue du Yunnan au début du XXe siècle.



Le fort

Si vous observez un plan de Mandalay, vous remarquerez un immense carré qui fait pratiquement la moitié de la ville! C’est le fort qui abritait l’ancien palais royal jusqu’en 1860. Les murs d’enceinte, hauts de 9 mètres et épais de 3 mètres, sont très bien conservés. Il n’y a qu’une toute petite partie qui se visite, une sorte de réplique de l’ancien palais. Tout le reste est réservé pour l’armée. Nous nous sommes contentés de longer la muraille sur quelques kilomètres et de profiter du point d’eau pour s’éloigner un peu de la pollution de la ville.





Parenthèse culturelle : il y a du vin en Birmanie!

Aythaya est un petit village non loin du lac Inle où un couple d’allemand a fait le pari un peu fou de planter un vignoble. Ce n’était pas gagné d’avance car le climat est vraiment humide par ici et beaucoup de cépages, notamment méditerranéens, ne se sont pas du tout adaptés. Mais il y a quand même eu des survivants comme le Sauvignon, la Sirah, le Muscat ou le Dornfelder, des cépages qui se plaisent dans les climats improbables du nord des Alpes. Si l’assemblage Sirah-Dornfelder (vin rouge) nous a laissé dubitatifs car trop acide à notre goût ,le Sirah-Muscat en rosé nous a déjà plus convaincus. Il ne nous reste plus qu’à goûter le vin blanc!
Mandalay Hill

Comme son nom l’indique, Mandalay Hill est une colline culminant à 224 mètres au dessus de la ville. C’est un lieu de pèlerinage important pour les bouddhistes depuis presque deux siècles. Elle se mérite car il faut gravir une volée de marches pour accéder au sommet. C’est une belle mise à l’épreuve pour notre système immunitaire car la montée s’effectue pieds nus même si le sol est vraiment crade car pour Bouddha, il faut impérativement se déchausser! Il faut bien compter 45 minutes pour arriver en haut mais en chemin, il y a plusieurs autels dédiés à Bouddhas pour nous encourager. Les bouddhistes doivent probablement s’y arrêter prier ce qui rend leur montée moins pénible.






Au sommet, nous pouvons observer la vue sur Mandalay, l’Irrawaddy et la plaine aux alentours. C’est sûrement magnifique par temps clair mais avec les nuages et surtout le smog, c’est pas terrible. Nous pouvons quand même constater l’immensité du fort qui couvre la moitié de la surface de la ville!
Pagode Sutaungpyei

C’est la récompense ultime pour avoir grimpé jusqu’au sommet! C’est un superbe temple, bien qu’un peu trop clinquant. Les arcades lui donnent un air des Mille et Une Nuits mais la comparaison s’arrête là, les stupas et les différentes statues nous rappellent que nous sommes bien au pays de Bouddha. Entre la vue et la visite du temple, il vaut vraiment la peine de prendre le temps de venir sur la colline.






Mandalay est une ville qui ne s’apprécie pas du premier coup. Il faut creuser un peu pour en découvrir quelques trésors. Et peu à peu, la ville dévoile ses charmes. Seul gros bémol : la pollution! C’est tellement extrême que l’air est difficilement respirable! Mis à part ça, il vaut la peine d’y passer quelques jours.
4 réflexions sur « Mandalay, l’ancienne capitale royale de Birmanie »