Izamal, le pueblo magico méconnu du Yucatán

Oui, c’est vrai, nous avions dit dans notre précédent article que nous n’allions pas nous attarder dans le Yucatán. Mais sur la route nous menant à Mérida, nous sommes tombés « par hasard » sur une petite localité appelée Izamal et qui nous paraissait digne d’intérêt. Nous nous sommes dit que nous allions tenter le coup de nous y arrêter ici plutôt qu’à Mérida qui est une grande ville infernale et polluée même si elle possède quelques vestiges coloniaux assez sympas.

Izamal est une toute petite ville du nord de la péninsule du Yucatán distante d’à peine 70 kilomètres de la capitale d’état Mérida. Il est d’ailleurs super facile d’y venir faire une excursion à la journée grâce aux collectivos, des minibus qui partent une fois qu’ils sont pleins. Elle a reçue l’appellation « Pueblo Magico » (village magique) qui est un programme gouvernemental visant à promouvoir des petites villes sans grande importance mais qui possèdent un patrimoine historique remarquable! Est-ce qu’Izamal mérite son statut magique? C’est ce que nous allons vous faire découvrir…

Centre historique

Izamal est surnommée la « Ciudad amarilla » (ville jaune). Il n’y a pas besoin de chercher bien loin pour savoir pourquoi : toutes les maisons du centre historique sont peintes en jaune. On ne sait pas vraiment pourquoi c’est cette couleur qui a été choisie et plusieurs théories circulent à ce sujet. L’une d’elle prétend que le jaune était la couleur sacrée des Mayas car il représentait le maïs et les cultures et par conséquent la vie. C’est une jolie histoire mais sachant que le centre date du XVIe siècle en pleine période coloniale, cette théorie est peu probable. En effet, les conquistadors espagnols n’étaient pas tendres avec les habitants des lieux, allant jusqu’à détruire leurs édifices comme les pyramides afin d’utiliser les pierres pour y construire leurs propres villes. Donc les croyances locales, ils s’en fichaient comme de leur première paire de chaussettes. (Oui, ça existait déjà les chaussettes à l’époque!) Une autre théorie, plus plausible, avance que le jaune est la couleur du Vatican, donc du catholicisme très présent au Mexique. Le pape Jean-Paul II est d’ailleurs venu faire une visite à Izamal en 1993 et les habitants n’en sont pas peu fiers! Cette théorie-là paraît déjà plus plausible.

Quoiqu’il en soit ces petites maisons jaunes sont superbes et malgré l’histoire cruelle qui s’y cache derrière, nous sommes fascinés par cette architecture coloniale vraiment très belle.

Plaza de Zamna

C’est la place principale de la ville comme en trouve partout dans les villes coloniales latino-américaines. Elle a été également construite au XVIe siècle par les Espagnols comme lieu de ralliement pour les pèlerins qui se rendaient au couvent bordant la place. Après l’indépendance elle a été renommée Zamna du nom d’un sacerdoce maya qui aurait fondé la ville de Chichen Itza toute proche. Elle est bordée de jolis bâtiments à arcades évidemment de couleur jaune.

Convento de San Antonio de Padova

C’est le symbole de la ville d’Izamal et son édifice le plus important. Le couvent, fondé par les Franciscains, fut construit entre 1549 et 1561. S’il a l’air de complètement dominer la plaza de Zamna, c’est parce qu’il a été édifié sur une ancienne pyramide maya appellée Pop-hol-Chac qui était la plus grande de la cité et dont les pierres ont été utilisées pour sa construction. Comme le reste de la ville, il arbore cette superbe couleur jaune un peu ocre qui reflète le soleil. L’atrium, c’est-à-dire la cour extérieure avec les arcades, est le deuxième plus grand au monde après celui de la Place Saint-Pierre de Rome. On y célèbre les différentes fêtes religieuses qui ont lieu tout au long de l’année. Encore une fois, l’histoire de ce bâtiment est vraiment moche mais il faut avouer qu’il est superbe. Nous en avons été impressionnés!

Une cité maya

Nous avons beaucoup (trop!) parlé des colons espagnols et de leur architecture mais Izamal a été fondée bien avant leur arrivée, au VIe siècle. C’était même une cité importante de la civilisation maya. Elle était habitée par les Itza, les même qui ont fondé la fameuse Chichen Itza voisine. D’ailleurs le nom Izamal provient du terme maya « Itza » et n’a pas du tout une étymologie castillane.

Le deuxième surnom d’Izamal est « Ciudad de los cerros » (ville des collines) parce qu’avant les fouilles archéologiques, les pyramides mayas étaient enfouies sous terre et formaient des petites collines. Aujourd’hui, plusieurs d’entre elles ont été mises à jour et sont disséminées un peu partout dans la ville. Il faut croire que les Espagnols n’ont pas eu besoin d’une si grande quantité de pierres et c’est tant mieux!

Kinich Kakmo

C’est une des pyramides les plus grandes du Mexique, pas par sa hauteur plutôt modeste, mais par son volume. C’est vrai que c’est un énorme mastodonte de pierre qui est posé sur le sol. Elle est dédiée à Kinich Kakmo une importante divinité du panthéon maya qui représente le soleil. Avec un monument de cette importance, les archéologues pensent qu’Izamal était une des cités mayas les plus importantes du Yucatan.

Le sommet de la pyramide est accessible mais avec prudence, ce qu’il reste de l’escalier est assez scabreux, surtout à la descente! Depuis en haut, on peut se faire une idée de la grandeur du couvent de San Antonio de Padova mais sinon la vue n’est pas ouf, la péninsule du Yucatan est désespéramment plate. Par contre, et c’est une bonne nouvelle, Izamal est coincée entre deux réserves naturelles, il n’y a donc que des arbres à perte de vue!

D’autres pyramides de moindre importance se trouvent également à Izamal. Toutes ne sont pas accessibles et certaines sont bien cachées sous la végétation luxuriante. Nous ne nous attendions pas à déambuler à travers la forêt tropicale urbaine pour découvrir des trésors archéologiques. Ce fut une surprise très agréable et un gros kiff pour nous qui sommes des amoureux de la nature.

En nous promenant autour de ces pyramides, nous avons été frappés par une chose par rapport à notre dernier séjour mexicain qui remonte à 2018, c’est la propreté. Nous avions alors été choqués par les montagnes de déchets, surtout des plastiques, qu’on trouvait absolument partout. Depuis notre arrivée cette année, nous n’en avons pratiquement pas vu. Certes, nous ne sommes qu’au début de notre séjour et les Mexicains sont encore bien accros au plastique mais de voir qu’une opération de nettoyage a eu lieu, voire une certaine sensibilisation à cette problématique, nous donne de l’espoir pour l’avenir. Voilà, nous trouvions important de le souligner et de faire ressortir les petits pas en avant qui sont faits en faveur de l’écologie, même si c’est anecdotique.

Nous voulons juste préciser que toutes les visites que nous avons effectuées à Izamal sont gratuites! C’est une belle bouffée d’air frais économique dans un Mexique touché de plein fouet par l’inflation et où nous avons parfois un peu de mal à maintenir un bon budget.

Izamal mérite amplement son appellation de « Pueblo Magico »! C’est une très belle alternative à la trépidante Mérida et c’est un bon moyen de concilier les deux cultures : les Mayas et les Espagnols, voire trois cultures avec le Mexique contemporain. C’est notre premier gros coup de cœur de ce nouveau séjour mexicain.

Top 20 de nos villes préférées

Après vous avoir fait rêver avec des plages paradisiaques, nous changeons un peu de registre avec le classement de nos villes préférées. Malgré notre côté backpakers un peu roots fans de randonnées, nous avons également un côté très citadin et adorons découvrir la culture de certaines villes.

En préparant cet article, nous nous sommes vite rendus compte qu’il nous était impossible de ne choisir que dix villes! Nous en avons visité tellement, chacune ayant un charme différent.

Voici donc nos vingt villes préférées de ce tour du monde

 #20 La Nouvelle-Orléans, Etats-Unis

Une des conditions requises par Van pour qu’elle accepte de se rendre aux Etats-Unis était un passage par la Nouvelle-Orléans. Et ce fut un bon choix. L’ambiance jazzy du Vieux-Carré est incomparable. Le côté vielle France est également vraiment sympa. Lors de notre passage, le temps était très chaud et très humide, renforçant l’impression de sud profond. Il y a juste un gros bémol : l’insécurité constante une fois franchie les limites du Vieux-Carré et du Garden District.

Pour lire l’article sur La Nouvelle-Orléans, c’est ici

Lima, Pérou

Lima est la ville dont nous avions le plus entendu parler en mal. Oui, c’est vrai, c’est une immense mégapole étouffée par le trafic infernal mais en prenant le temps de la visiter, nous avons découvert des trésors comme le magnifique centre historique classé au patrimoine mondial de l’UNESCO et le quartier de Miraflores situé sur une falaise surplombant l’océan Pacifique. En plus, c’est l’endroit où nous avons trouvé les Péruviens les plus ouverts et les plus sympas.

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Buenos Aires, Argentine

Nous avons été à Buenos Aires à reculons, sachant que c’est une mégapole de quinze millions d’habitants. Mais finalement, ça ne se ressent pas tellement. Buenos Aires est la ville la plus européenne du continent américain avec ses différents quartiers rappelant Madrid ou Barcelone et ses quelques bâtiments haussmanniens très parisiens.

Pour lire l’article sur Buenos Aires, c’est ici

Quito, Equateur

En arrivant dans les faubourgs de Quito, nous ne voyons qu’une jungle de béton dans les montagnes et ce n’est pas très avenant. Mais une fois dans le centre historique, nous sommes fascinés par ses ruelles en pente aux maisons colorées. Autre fait intéressant : à treize kilomètres au nord du centre ville, se trouve la « Mitad del Mundo », la latitude zéro.

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Trujillo, Pérou

Trujillo est une petite ville du nord du Pérou, moins connue que d’autres de ses consœurs péruviennes, mais bourrée de charme avec son centre colonial très coloré et son climat agréable toute l’année. Aux alentours, il y a Huanchaco, au bord du Pacifique avec ses embarcations emblématiques ainsi que le site archéologique de Chan-Chan inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.

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San Cristobald de las Casas, Mexique

Nous partons maintenant au Mexique où un petit joyau du nom de San Cristobald de las Casas se niche dans les montagnes du Chiapas. Malgré qu’elle ait vendu son âme au tourisme, la ville vaut le détour avec ses ruelles et ses maisons colorées ainsi que son église de la Guadalupe surplombant la ville.

Pour lire l’article sur San Cristobald de las Casas, c’est ici

Salta, Argentine

Salta tient une place particulière dans notre périple puisque nous y sommes restés un mois dans le cadre d’un volontariat dans un hostal. Salta est la plus belle ville coloniale d’Argentine. Elle est entourée de collines verdoyantes et surtout, c’est le point de départ des boucles du nord-est andin avec ses paysages époustouflants!

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Mascate, Oman

Nous délaissons quelques instant les villes coloniales espagnoles en Amérique latine afin de nous retrouver au Moyen-Orient, dans la capitale omanaise : Mascate. C’est une petite ville modeste au bord du golfe d’Oman mais son ambiance des Mille et Une Nuits ainsi que les montagnes désertiques qui la surplombent en font un coin incontournable de la région. A visiter absolument : la mosquée du Sultan Qaboos, une des plus belles mosquées qu’il nous ait été donner de visiter.

Pour lire l’article sur Mascate, c’est ici

Arequipa, Pérou

Arequipa fut une bonne surprise, surtout que ce n’était pas du tout prévu au programme. Nous aurions dû rentrer au Pérou par le lac Titicaca mais la météo déplorable et les grèves en Bolivie nous ont fait changer nos plans et nous sommes rentrés au Pérou par le nord du Chili. Le centre historique, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, est une pure merveille.

Pour lire l’article sur Arequipa, c’est ici

Ciudad del Carmen, Mexique

Encore un coin où nous n’avions absolument pas prévu de nous arrêter! Mais comme le bus pour Palenque depuis Campeche était complet, il a bien fallu que nous fassions autrement. Voilà comment nous avons débarqué dans cette petite ville avec un petit centre historique coloré et un front de mer sympa sur le Golfe du Mexique. Cerise sur le gâteau : la visite des dauphins au coucher du soleil!

Pour lire l’article sur Ciudad del Carmen, c’est ici

Rio de Janeiro, Brésil

Rio tient aussi un place à part dans notre tour du monde, c’était notre toute première étape et notre point de départ pour la découverte de l’Amérique du Sud! La situation de la ville est exceptionnelle entre plages paradisiaques, montagnes majestueuses, forêts luxuriantes et centre colonial portugais! Nous avons commencé très fort! Et, contrairement aux rumeurs et mises en garde, nous n’avons pas vraiment ressenti d’insécurité.

Pour lire l’article sur Rio, notre tout premier, c’est ici

Valladolid, Mexique

Valladolid est une petite ville de province un peu endormie au milieu de la péninsule du Yucatan et pourtant, elle recèle de véritables trésors. Un centre historique coloré, un couvent historique et, fait unique, un cénote en plein centre ville!

Pour lire l’article sur Valladolid, c’est ici

Hong Kong, plus ou moins en Chine

Quand nous sommes arrivés sur le continent asiatique après notre traversée du Pacifique, c’est à Hong Kong que nous avons atterri. C’est le coût du billet d’avion qui avait motivé ce choix. Mais nous avons découvert une ville vraiment fascinante. Il y a sept millions d’habitants totalement zens au milieu d’immenses gratte-ciels dans une ville trépidante et en même temps, nous sommes rapidement en pleine nature dans une jungle luxuriante. Tout ça sur un territoire grand comme un mouchoir de poche. Nous y avons été quand tout était vraiment calme, avant les récentes manifestations contre le pouvoir pro-Pékin en place.

Nous avons différents articles sur Hong Kong : pour Kowloon, c’est ici, pour Hong Kong, c’est ici et nous avons même un bilan ici

Galle, Sri Lanka

Le Sri Lanka n’est vraiment pas connu pour ses villes, elles sont en général moches et infernales. Heureusement, Galle fait exception à la règle!  C’est une ville fortifiée donnant sur l’océan Indien où se sont succédé Portugais, Hollandais puis Anglais donnant à la ville son charme colonial unique.

Pour lire l’article sur Galle, c’est ici

Singapour

Oui Singapour c’est très cher et c’est super aseptisé mais c’est une ville fascinante qui vit déjà dans le futur. Ses différents quartiers coloniaux sont agréables et bien conservés. Nous sommes assez sensibles à son côté écolo et nos estomacs se régalent de sa gastronomie savoureuse. Vaut amplement le détour!

Pour lire l’article sur Singapour, c’est ici et il y a même un bilan ici

Campeche, Mexique

C’est sûrement la ville la plus colorée que nous ayons visité. C’est une des seules villes d’Amérique dont les fortifications ont été conservées jusqu’à aujourd’hui. C’est une petite ville tranquille sur le Golfe du Mexique dont le centre historique, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, vaut amplement le détour.

Pour lire l’article sur Campeche, c’est ici

#4 Kuala Lumpur, Malaisie

Nous ne pouvions pas faire ce classement sans y mettre la ville que nous considérons comme notre maison. Kuala Lumpur n’est pas la ville la plus pittoresque mais elle est sympa, très verte avec ses nombreux jardins, relativement bon marché et facile à vivre. Chaque fois que nous avons besoin d’un refuge, nous y retournons quelques jours.

Pour lire notre article sur Kuala Lumpur, c’est ici

Cuzco, Pérou

Cuzco est un véritable joyau au milieu des Andes. Elle a une architecture particulière car les Espagnols ont bâti leurs maisons coloniales sur les fondations Incas déjà existantes. Malgré le côté très touristique, la visite du centre historique est un incontournable du Pérou.

Pour lire notre article sur Cuzco, c’est ici

Luang Prabang, Laos

Si nous avons passé par le Laos, c’était juste pour renouveler notre visa thaï et comme en tant que citoyens suisses nous bénéficions, au Laos, de l’exemption de visa gratuite pour quinze jours, nous avons sauté sur l’occasion. Nous avons donc découvert Luang Prabang un peu par hasard et nous sommes tombés sur un vrai bijou! Les temples bouddhistes sont magnifiques, le paysage avec le Mékong est à couper le souffle et la French Touch de la ville coloniale est vraiment sympa. Ce petit périple nous a donné envie d’en découvrir plus sur ce pays et nous projetons de découvrir le sud du Laos pour l’automne

Pour lire l’article sur Luang Prabang, c’est ici

Malacca, Malaisie

Nous avons passé plus de trois semaines à Malacca dans le cadre d’un volontariat, il est donc logique qu’elle tienne une place de choix dans notre classement. Si Malacca arrive en tête c’est parce-que, à nos yeux, aucune ville n’arrive autant à conjuguer une culture européenne, une dolce vita méditerranéenne, une frénésie chinoise, des sourires malais et une zénitude asiatique. La gastronomie tient une place de choix dans la ville, notamment avec les fameuses « Portuguese egg tarts » dont la recette a été laissée par les premiers colons portugais.

Pour lire notre article sur Malacca, c’est ici

Il n’a vraiment pas été facile de ne choisir que vingt villes, car toutes celles que nous avons visitées ont leur propre charme!

Nous nous réjouissons d’ailleurs de poursuivre notre périple pour aller en découvrir d’autres, mais en attendant, nous profitons du calme de notre plage et de l’ambiance de notre petit bar avant de reprendre les sacs.

Valladolid et sa cénote

Nous vous l’avions annoncé en grande pompe! Nous voilà enfin de nouveau sous nos Tropiques adorés et, pour la première fois depuis plus de quatre ans, de retour sur le continent américain. Pour ceux qui ont zappé, nous expliquons le pourquoi de notre choix du Mexique à la fin de notre bilan annuel de 2022.

Nous arrivons à Cancun car c’est une porte d’entrée pratique depuis l’Europe. C’est une station balnéaire moche, sans âme, beaucoup trop américanisée et pas du tout adaptée à un budget de backpacker mais elle possède une longue plage de sable blanc sur la mer des Caraïbes aux eaux turquoises qui vaut la peine qu’on s’y pose quelques jours pour se remettre du décalage horaire. Mais nous ne nous y attardons pas. Nous avons envie de voir des endroits plus culturels et nous avons des projets hors de la péninsule de Yucatan que nous avons déjà visitée par deux fois dans le passé.

Histoire de vous faire envie et de vous narguer un petit peu, voici à quoi ressemble Cancun côté plage…

Valladolid

Valladolid, une petite ville de l’état du Yucatán fondée au XVIème siècle, était à la base une cité maya nommée Zaci. Mais quand les conquistadors espagnols débarquèrent avec leur délicatesse légendaire, ils massacrèrent tout le monde, détruisirent la ville et utilisèrent les pierres pour construire une ville coloniale à qui ils donnèrent le nom de la capitale d’Espagne de l’époque. En réalité, la Valladolid ibérique n’a été capitale que durant cinq petites années mais c’était suffisant pour donner son nom à une ville coloniale du Nouveau Monde. Donc, on doit le magnifique centre historique coloré de Valladolid à une des parties les plus sanglantes de l’histoire coloniale espagnole ainsi qu’à une capitale éphémère et pourtant nous ne pouvons pas rester indifférents à toute cette beauté construite par les colons.

Valladolid est située au centre-nord de la péninsule du Yucatan, à mi-chemin entre Mérida et la Riviera Maya et peut-être accessible depuis ces deux points pour une excursion à la journée.

Le centre historique est typique de l’époque coloniale avec ses ruelles en damiers et ses petites maisons colorées auxquelles nous trouvons un charme fou! La dénomination des rues se fait à l’Américaine avec des numéros. Pour l’originalité on repassera mais c’est super pratique pour s’orienter!

Parque Francisco Canton Rosado

Malgré l’appelation « parque » (parc en espagnol), il s’agit tout simplement de la place centrale de la ville. Elle est bordée par la cathédrale et différents édifices coloniaux à arcades typiques dont la maison de la culture. Bien que l’architecture paraisse de l’époque espagnole, la place date de 1900, soit 79 ans après l’indépendance du Mexique. La fontaine en son centre entourée de bancs ornés du blason de la ville est également très pittoresque.

Cathédrale San Servacio

C’est l’église principale de la ville construite au XVIe siècle. Elle domine le Parque Francisco Canton Rosado.  Pour une église catholique datant de l’âge d’or des conquêtes espagnoles, nous avons été très étonnés par sa sobriété.

Barrio de Sisal

C’est un petit quartier tranquille à deux pas du centre-ville, toujours avec des petites maisons colorées. Il entoure le couvent San Bernardo de Siena fondé par les Franciscains, toujours au XVIème siècle. C’était un des couvents franciscains les plus importants de toute la péninsule du Yucatan durant l’époque coloniale. Il perdit de son importance lors de l’indépendance (1821) et a presque été laissé à l’abandon depuis avant d’être protégé comme bâtiment historique. Comme la cathédrale, nous l’avons également trouvé très sobre pour un bâtiment religieux de cette époque et de cette importance, même s’il occupe une surface de plus de 14’000 mètres carrés.

Cénote Zaci

Valladolid a la particularité de posséder un cénote en plein centre-ville. Mais qu’est-ce qu’un cénote? C’est un puits naturel rempli d’eau douce, une sorte de grotte à ciel ouvert. On en trouve des centaines dans la péninsule du Yucatán et les Mayas les considéraient comme des lieux sacrés. Certains abritent même dans leurs profondeurs des trésors archéologiques de la période précolombienne.

Celle de Zaci mesure 45 mètres de diamètre pour une profondeur de 40 mètres. Elle est connue pour ses stalactites formées par les résidus minéraux dus à l’humidité et pour la couleur verte de son eau. Il est bien entendu possible de s’y baigner mais l’eau n’a pas la température tempérée de la mer des Caraïbes.

Valladolid est le point de départ idéal pour visiter Chichen Itza. C’est un site que nous avons déjà visité par le passé donc nous n’allons pas y retourner. Sachez juste que la pyramide principale et le cénote sont assez impressionnants et l’acoustique y est juste incroyable. Nous déplorons juste que des dizaines de stands de souvenirs prennent place juste au pied des monuments et dénaturent complètement le site.

Nous pensions cette fois nous rendre aux sites archéologique d’Uxmal et d’Ek Balam mais vu les prix d’entrées pratiqués (500 pesos soit 24,50€ ou 24,50 CHF) nous y avons renoncé surtout que les sites sont assez petits. En comparaison, le droit d’entrée à Palenque ne coûte que 80 pesos (3,90€ ou 3,90 CHF) et le site est énorme!

Nous avons donc fait une activité qui nous ressemble plus : nous avons loué des vélos!

Ce ne sont pas les loueurs de vélos qui manquent à Valladolid et une location à la journée revient à une centaine de pesos (4,90€ ou 4,90 CHF) par personne. Nous avons effectué une boucle d’environ trente-six kilomètres au sud de la ville. Plusieurs cénotes bordent la route mais pour être honnêtes, c’est vraiment surfait. Nous avons vraiment de la peine avec l’aménagement à l’américaine façon parc d’attractions des sites naturels. Nous avons préféré passer notre chemin et profiter à fond de la balade sous les arbres.

Il n’y a pas besoin d’être un cycliste aguerri pour effectuer cet itinéraire. C’est tout plat sur une piste cyclable ou sur des petites routes sans trafic dans une réserve naturelle. Les loueurs de vélos sont d’ailleurs au top pour nous expliquer le chemin à prendre. Le seul danger est d’être tellement subjugué par la faune locale qu’on en oublie de regarder la route.

Nous traversons quelques petits villages lors de notre périple. Ils ne sont pas pittoresques mais l’ambiance y est unique. Le temps s’est arrêté et les gens s’arrêtent pour nous lancer des « Buenos dias » enjoués.

Valladolid est vraiment une petite ville sympa! C’est un bel exemple d’architecture coloniale et certaines maisons abritent des petits cafés vraiment cool. C’est moins impressionnant qu’à Mérida mais c’est également moins infernal et pollué. Elle vaut amplement un petit détour si vous séjournez sur les plages de la Riviera Maya. En ce qui nous concerne, nous sommes vraiment fans de ces petites maisons colorées.