Mérida côté Playa : Progreso et Celestun

Si Mérida, malgré son patrimoine architectural digne d’intérêt, peut paraître étouffante, elle ne se situe qu’à quelques encablures du golfe du Mexique. Il est donc facile de passer une journée à la playa sans avoir à dormir dans les hôtels hors de prix de la côte. En tant qu’amoureux de la mer, nous avons évidemment été jeter un coup d’œil au littoral que nous avions zappé lors de nos deux dernières visites.

Regardez la clarté de l’eau!!

Progreso

la plage des pêcheurs

Progreso est le moyen le plus rapide de rejoindre la mer depuis Mérida. Il faut compter une petite heure de trajet en y incluant le trafic pour sortir de la ville. Des bus font la navette entre les deux localités toutes les 20-30 minutes pour 23 pesos (1,10€ ou 1,10 CHF) par trajet.

Progreso est située sur une île séparée du continent par des lagunes. C’est l’extrémité nord-ouest de la péninsule du Yucatan. En face, à plusieurs centaines de kilomètres au large, c’est la Louisiane. Cette impression du bout du monde est renforcée par un temps tristounet et un fort vent auxquels nous avons droit à notre arrivée.

Progreso ne nous séduit pas vraiment : la plage n’est pas ouf (bon, c’est vrai nous sommes pénibles en ce qui concerne les plages) et elle est bordée d’un malécon aux restos, bars, boutiques de souvenirs et hôtels plus kitchs les uns que les autres. C’en est presque à faire passer Cancun pour un modèle de sobriété.

Outre le tourisme et les activités portuaires, la principale économie de la ville est la pêche. Les pêcheurs partent depuis la plage occidentale de la ville qui nous plait déjà plus car plus sauvage et exempte de reggaeton qui fait saigner nos pauvres oreilles sur le malécon. Le seul bruit est le cri des mouettes qui attendent impatiemment le retour des pêcheurs afin d’essayer de leur soutirer quelques morceaux de poisson. Certes, ce n’est pas Zanzibar mais c’est déjà plus sympa de se balader de ce côté-ci que sur le malécon.

En 2016, une baleine s’est échouée sur la plage de Progreso et n’a malheureusement pas pu être sauvée. Son squelette a été sauvegardé, nettoyé et est aujourd’hui exposé le long du malécon. C’était un jeune spécimen qui n’avait pas encore fini sa croissance mais qui pesait tout de même dans les quatre tonnes! Imaginez un peu ce que doit manger un ado en pleine croissance de ce poids là! Pas étonnant que les mouettes soient affamées!

Le squelette repose sur une structure en fer qui respecte la taille réelle du baleineau. L’histoire est très triste mais, en même temps, c’est super intéressant et très impressionnant de pouvoir se représenter la grandeur de cet animal sachant que c’est le plus grand mammifère du monde. Même si pour cette espèce, le rorqual commun, il n’est qu’en deuxième position dépassé par la baleine bleue. Pour vous donner une idée : mesurant 1m83, Fab n’a pas eu besoin de se baisser pour passer sous la colonne vertébrale de la baleine.

Réserve écologique « El Corchito »

Nous quittons la plage pour nous rendre du côté des lagunes. Un petit trajet en lancha permet d’y accéder et est compris dans le prix d’entrée de la réserve (90 pesos pour les étrangers soit 4,45€ ou 4,45CHF auxquels il faut ajouter 35 pesos de consigne si vous avez un sac à dos) Faites en sorte de ne pas avoir de nourriture sur vous car on vous la confisquera à l’entrée afin d’éviter de vous faire attaquer par les animaux qui sentent la bouffe à des kilomètres à la ronde.

Nous sommes un peu surpris par la « disneylandisation » de la réserve. En tant qu’Européens, nous ne sommes vraiment pas habitués à l’aménagement à l’américaine des sites naturels ou historiques. Nous nous attendions également à un chemin plus long avant de nous rappeler que les Mexicains ont exactement la même philosophie que leurs voisins du nord, celle d’effectuer le moins de pas possible. Pour eux, c’était la rando de la semaine, pour nous, à peine trois pas.

Une fois cette petite déception passée, nous nous concentrons sur ce que la réserve a à nous offrir et finalement, ce n’est pas si mal. Nous traversons une magnifique mangrove et sachant que cet écosystème est primordial pour la sauvegarde du littoral, nous ne pouvons que saluer l’effort qui a été fait pour la préserver. La forêt est traversée par des cours d’eau alimentant quelques cénotes où il est possible de s’y baigner. L’eau est belle et claire mais il faut partager son bain avec des poissons et quelques tortues.

Outre des oiseaux, des papillons, des tortues et des poissons, nous avons eu la chance de croiser des coatis ainsi que des ratons-laveurs. Ces derniers sont de la même espèce que ceux que nous pouvons apercevoir sur le Vieux Continent. En effet, ces petites bêtes toutes mignonnes sont originaires d’Amérique et ce sont les colons, anglais ou espagnols, qui les ont introduit en Europe.

Malgré son côté un peu surfait, nous sommes bien contents que cette réserve existe. Elle ne sera pas rasée au profit de zones hôtelières comme c’est souvent le cas sur la côte de toute la péninsule du Yucatan et si ça peut amener des familles et sensibiliser la jeune génération à la nature, c’est déjà ça de pris.

C’est trop dur la vie

Celestun

La superbe plage de Celestun

Cette fois, la météo est de notre côté pour notre petit trip à Celestun. Pas si petit que ça le trip puisque ce petit village de pêcheurs se situe à 95 kilomètres de Mérida et nous avons mis deux bonnes heures et demi pour y arriver, le bus desservant tous les petits bleds se trouvant sur la route.

Nous sommes conquis dès notre arrivée par ce petit village un peu du bout du monde qui a gardé son âme à l’ambiance vraiment chill. Ici pas de grands hôtels, juste quelques petites maisons colorées, aux façades parfois défraîchies, mais pleines de charme et quelques bars de plages servant de délicieux ceviches.

A la descente du bus on vient directement nous proposer des tours pour voir les flamants roses dans la ria de Celestun, un énorme estuaire classée réserve naturelle et un sanctuaire pour oiseaux. Nous n’y avons pas été parce que, déjà, nous sommes allergiques aux tours et qu’il n’y a pas d’autres moyens de s’y rendre. De plus, résidant dans la baie de Cadiz, nous vivons pratiquement entourés de flamants roses toute l’année. (Oh les blasés!). Bref, tout ça pour vous dire que ce genre d’activité existe et que les flamants ne sont pas une légende, nous en avons aperçu depuis le bus!

La playa

Côté plage, on est sur du lourd! Du sable blanc, une eau turquoise, des cocotiers se balançant au rythme de la brise marine sans aucune construction style grand hôtel en son bord! Le rêve! Tout juste quelques petits restos de plages, où il fait bon se poser en se restaurant les pieds dans le sable dans une ambiance toute caribéenne même si techniquement nous ne sommes plus dans les Caraïbes. Celestun se trouvant sur la côte ouest de la péninsule du Yucatan, nous sommes donc sur les rives du Golfe du Mexique. Mais nous n’allons quand même pas chipoter pour quelques données géographiques alors que nous sommes sur une plage de rêve!

Si Progreso nous a un peu laissés sur notre faim, nous avons été conquis par Celestun et sa douceur de vivre. Nous vous recommandons chaudement cette dernière si vous êtes à Mérida pour quelques jours.

Cette fois, nous allons vraiment quitter le Yucatan pour prendre la direction du sud où de nouvelles aventures, on l’espère, nous attendent!

Izamal, le pueblo magico méconnu du Yucatan

Oui, c’est vrai, nous avions dit dans notre précédent article que nous n’allions pas nous attarder dans le Yucatan. Mais sur la route nous menant à Mérida, nous sommes tombés « par hasard » sur une petite localité appelée Izamal et qui nous paraissait digne d’intérêt. Nous nous sommes dit que nous allions tenter le coup de nous y arrêter ici plutôt qu’à Mérida qui est une grande ville infernale et polluée même si elle possède quelques vestiges coloniaux assez sympas.

Izamal est une toute petite ville du nord de la péninsule du Yucatan distante d’à peine 70 kilomètres de la capitale d’état Mérida. Il est d’ailleurs super facile d’y venir faire une excursion à la journée grâce aux collectivos, des minibus qui partent une fois qu’ils sont pleins. Elle a reçue l’appellation « Pueblo Magico » (village magique) qui est un programme gouvernemental visant à promouvoir des petites villes sans grande importance mais qui possèdent un patrimoine historique remarquable! Est-ce qu’Izamal mérite son statut magique? C’est ce que nous allons vous faire découvrir…

Le marché

Centre historique

Izamal est surnommée la « Ciudad amarilla » (ville jaune). Il n’y a pas besoin de chercher bien loin pour savoir pourquoi : toutes les maisons du centre historique sont peintes en jaune. On ne sait pas vraiment pourquoi c’est cette couleur qui a été choisie et plusieurs théories circulent à ce sujet. L’une d’elle prétend que le jaune était la couleur sacrée des Mayas car il représentait le maïs et les cultures et par conséquent la vie. C’est une jolie histoire mais sachant que le centre date du XVIe siècle en pleine période coloniale, cette théorie est peu probable. En effet, les conquistadors espagnols n’étaient pas tendres avec les habitants des lieux, allant jusqu’à détruire leurs édifices comme les pyramides afin d’utiliser les pierres pour y construire leurs propres villes. Donc les croyances locales, ils s’en fichaient comme de leur première paire de chaussettes. (Oui, ça existait déjà les chaussettes à l’époque!) Une autre théorie, plus plausible, avance que le jaune est la couleur du Vatican, donc du catholicisme très présent au Mexique. Le pape Jean-Paul II est d’ailleurs venu faire une visite à Izamal en 1993 et les habitants n’en sont pas peu fiers!

Quoiqu’il en soit ces petites maisons jaunes sont superbes et malgré l’histoire cruelle qui s’y cache derrière, nous sommes fascinés par cette architecture coloniale vraiment très belle.

Plaza de Zamna
Vue du couvent San Antonio de Padova depuis la place de Zamna

C’est la place principale de la ville comme en trouve partout dans les villes coloniales latino-américaines. Elle a été également construite au XVIe siècle par les Espagnols comme lieu de ralliement pour les pèlerins qui se rendaient au couvent bordant la place. Après l’indépendance elle a été renommée Zamna du nom d’un sacerdoce maya qui aurait fondé la ville de Chichen Itza toute proche. Elle est bordée de jolis bâtiments à arcades évidemment de couleur jaune.

Convento de San Antonio de Padova

C’est le symbole de la ville d’Izamal et son édifice le plus important. Le couvent, fondé par les Franciscains, fut construit entre 1549 et 1561. S’il a l’air de complètement dominer la plaza de Zamna, c’est parce qu’il a été édifié sur une ancienne pyramide maya appellée Pop-hol-Chac qui était la plus grande de la cité et dont les pierres ont été utilisées pour sa construction. Comme le reste de la ville, il arbore cette superbe couleur jaune un peu ocre qui reflète le soleil. L’atrium, c’est-à-dire la cour extérieure avec les arcades, est le deuxième plus grand au monde après celui de la Place Saint-Pierre de Rome. On y célèbre les différentes fêtes religieuses qui ont lieu tout au long de l’année. Encore une fois, l’histoire de ce bâtiment est vraiment moche mais il faut avouer qu’il est superbe. Nous en avons été impressionnés!

Une cité maya

pyramide de Kinich Kakmo

Nous avons beaucoup (trop!) parlé des colons espagnols et de leur architecture mais Izamal a été fondée bien avant leur arrivée, au VIe siècle. C’était même une cité importante de la civilisation maya. Elle était habitée par les Itza, les même qui ont fondé la fameuse Chichen Itza voisine. D’ailleurs le nom Izamal provient du terme maya « Itza » et n’a pas du tout une étymologie castillane.

Le deuxième surnom d’Izamal est « Ciudad de los cerros » (ville des collines) parce qu’avant les fouilles archéologiques, les pyramides mayas étaient enfouies sous terre et formaient des petites collines. Aujourd’hui, plusieurs d’entre elles ont été mises à jour et sont disséminées un peu partout dans la ville. Il faut croire que les Espagnols n’ont pas eu besoin d’une si grande quantité de pierres et c’est tant mieux!

Pyramide Habuk
Kinich Kakmo

C’est une des pyramides les plus grandes du Mexique, pas par sa hauteur mais par son volume. C’est vrai que c’est un énorme mastodonte de pierre qui est posé sur le sol. Elle est dédiée à Kinich Kakmo une importante divinité du panthéon maya qui représente le soleil. Avec un monument de cette importance, les archéologues pensent qu’Izamal était une des cités mayas les plus importantes du Yucatan.

Le sommet de la pyramide est accessible mais avec prudence, ce qu’il reste de l’escalier est assez scabreux, surtout à la descente! Depuis en haut, on peut se faire une idée de la grandeur du couvent de San Antonio de Padova mais sinon la vue n’est pas ouf, la péninsule du Yucatan est désespéramment plate. Par contre, et c’est une bonne nouvelle, Izamal est coincée entre deux réserves naturelles, il n’y a donc que des arbres à perte de vue!

D’autres pyramides de moindre importance se trouvent également à Izamal. Toutes ne sont pas accessibles et certaines sont bien cachées sous la végétation luxuriante. Nous ne nous attendions pas à déambuler à travers la forêt tropicale urbaine pour découvrir des trésors archéologiques. Ce fut une surprise très agréable et un gros kiff pour nous qui sommes des amoureux de la nature.

En nous promenant autour de ces pyramides, nous avons été frappés par une chose par rapport à notre dernier séjour mexicain qui remonte à 2018, c’est la propreté. Nous avions alors été choqués par les montagnes de déchets, surtout des plastiques, qu’on trouvait absolument partout. Depuis notre arrivée cette année, nous n’en avons pratiquement pas vu. Certes, nous ne sommes qu’au début de notre séjour et les Mexicains sont encore bien accros au plastique mais de voir qu’une opération de nettoyage a eu lieu, voire une certaine sensibilisation à cette problématique, nous donne de l’espoir pour l’avenir. Voilà, nous trouvions important de le souligner et de faire ressortir les petits pas en avant qui sont faits en faveur de l’écologie, même si c’est anecdotique.

Pas un déchet ne traîne par terre…

Nous voulons juste préciser que toutes les visites que nous avons effectuées à Izamal sont gratuites! C’est une belle bouffée d’air frais économique dans un Mexique touché de plein fouet par l’inflation et où nous avons parfois un peu de mal à maintenir un bon budget.

Izamal mérite amplement son appellation de « Pueblo Magico »! C’est une très belle alternative à la trépidante Mérida et c’est un bon moyen de concilier les deux cultures : les Mayas et les Espagnols, voire trois cultures avec le Mexique contemporain. C’est notre premier gros coup de cœur de ce nouveau séjour mexicain.

Bilan du Mexique

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Voici notre traditionnel bilan de notre toute dernière étape en Amérique latine!

Durée du séjour : 44 jours,  à peu près un mois et demi

Budget37’943 pesos mexicains soit 1991 CHF (1753€) soit une moyenne de 45,25CHF (39,80€). Nous sommes totalement dans notre budget des 50CHF! Ce sont les transports qui coûtent le plus cher au Mexique, donc finalement avoir dû rester une semaine à se reposer a fait baisser les dépenses!

Distance parcourue : 2598 km Cancun – Playa del CarmenValladolidMéridaCampecheCiudad del Carmen – Villahermosa – Tuxtla Guttierez – San Cristobal de las CasasPalenque – Cancun – Cozumel. L’itinéraire est un peu décousu, surtout vers la fin, mais notre repos forcé à Mérida a bouleversé nos plans et le timing.

Etats traversés : 5, Quintana Roo, Yucatán, Campeche, Tabasco et Chiapas

Extrêmes d’altitude : le niveau de la mer sur la côte Caraïbes, le Golfe du Mexique et à Cozumel et 2200 mètres à San Cristobal de las Casas.

Extrêmes de températures : 13 petits degrés sous la pluie à San Cristobal de las Casas et 38 degrés sous un soleil de plomb sur la côte du Golfe du Mexique.

Petite maison coloniale à Chiapa de Corzo

J’aime/ J’aime pas

Comme d’habitude nous commençons par le négatif…

Les moins

  • La non conscience écologiqueTout le continent américain laisse à désirer sur ce sujet, hormis les Iles Galapagos, mais le Mexique se place vraiment dans les très mauvais élèves. Nous n’avions jamais vu autant de déchets par terre! Nous avons même vu des gens balancer leurs déchets par la fenêtre du bus ou de leur voiture. Au Mexique, le plastique c’est fantastique : une paille chaque fois qu’on nous sert à boire, gobelets en plastique pour ne pas faire la vaisselle, sur emballage des produits, etc. Nous nous sommes carrément faits passer pour des extraterrestres car nous refusons à chaque fois les sachets en plastique dans les supermarchés, surtout que pour une dizaine d’articles, ils en distribuent 5 ou 6 alors qu’un seul suffirait. Tout le transport de voyageurs se fait par bus ou avion alors qu’il existe une ligne de train, utilisée seulement pour les marchandises, car la compagnie d’autobus ne veut pas perdre le monopole. Aussi, le Mexicain est accro à sa voiture qu’il utilise même pour faire une centaine de mètres! Voilà ce qui se passe quand on veut prendre exemple sur le grand voisin riche du nord…

On a kiffé!!

  • Les couleurs : le premier adjectif qui nous vient à l’esprit quand nous pensons au Mexique est « coloré ». Tout est rempli de couleurs, souvent chaudes : les villes, la nature, les gens, les costumes, les plats, etc. De quoi mettre de bonne humeur le plus incurable des ronchons!
  • Les gensIl faut d’abord montrer patte blanche et prouver que nous ne sommes pas des Gringos (terme mexicain pas très flatteur pour désigner les ressortissants des Etats-Unis) mais ensuite les Mexicains sont très bavards, très chaleureux, très accueillants et ont toujours une anecdote à raconter!
  • La nourritureCe n’est pas toujours très léger mais c’est souvent savoureux, varié et coloré. Chaque plat est accompagné de ses tortillas de maïs afin que nous puissions nous amuser a faire nos tacos nous-même. Il faut juste faire attention aux sauces car elles arrachent vraiment!
  • La nature dans le Chiapas : Après avoir visité une péninsule du Yucatán bien urbanisée, c’est un plaisir de se retrouver dans les montagnes et les forêts du Chiapas, au bord des cascades accompagnés d’oiseaux et de papillons multicolores!
  • Les récifs de Cozumelils sont magnifiques, peuplés d’une multitude de poissons multicolores et le plus surprenant, ils sont très près du bord donc super facile d’accès pour y faire du snorkelling.

Bizarreries mexicaines

  • Pas d’alcool durant les élections : le week-end des élections présidentielles, il est impossible de trouver une goutte d’alcool dans tout le pays! Aucun établissement n’est autorisé à vendre des boissons alcoolisées. Il faut dire que la campagne présidentielle s’est déroulée dans un climat de violence extrême et qu’une centaine de personnes y ont trouvé la mort.
  • Des plats roboratifs en pleine canicule : Les Mexicains mangent des plats dignes d’hivers suisses alors que les températures frôlent les 40 degrés! Soupes de haricots rouges, fast-food à l’américaine ou viandes mijotées en sauce, rien n’arrête les Mexicains à la course aux calories! On ajoute un mode de vie très sédentaire et nous avons une population plutôt bien en chair.

Nous avons déjà apprécié le Mexique il y a deux ans, il n’y avait pas de raison de ne pas l’apprécier une deuxième fois! Nous avons retrouvé certaines choses avec beaucoup de plaisir, notamment la gastronomie, et nous avons également découvert pas mal de nouveautés. Un séjour très positif donc!

Voilà, après 9 mois, l’Amérique latine c’est terminé! Si nous sommes excités de partir pour de nouvelles aventures, une partie de nous restera à jamais attachée à cette culture latino-américaine. Nous y avons rencontrés des gens formidables, appris une langue (et ses spécificités régionales!) et admiré des paysages somptueux!

Pour la suite, une petite étape en Californie nous attend pour ensuite faire la grande traversée du Pacifique!

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Isla Cozumel

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Notre repos forcé a légèrement bouleversé notre timing. Nous n’avions plus assez de temps pour explorer plus loin le Mexique mais il nous restait quelques jours avant de rejoindre Los Angeles. Comme il manquait une île des Caraïbes à notre palmarès, nous avons opté pour l’île de Cozumel.

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San Miguel de Cozumel
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C’est la seule urbanisation de l’île. Il n’y a rien de bien intéressant : bars, restaurants, boutiques de souvenirs, etc. Au moins, tout est concentré en un seul endroit et le reste de l’île peut être dédiée à la nature.

Rien ne vaut un scooter pour faire le tour de l’île, ou plus précisément, un tour de demi-île, le nord étant complètement sauvage et inaccessible.

Côte occidentale
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C’est la côte la plus urbanisée de l’île avec la ville San Miguel de Cozumel et aussi quelques resorts installés en bordure de plage. Mais il y a aussi quelques belles mangroves et de superbes plages. Ici, on trouve des récifs coralliens extraordinaires près des côtes. Fabien s’est d’ailleurs découvert une vraie passion pour le snorkelling! Il est vrai qu’observer tous ces poissons multicolores dans leur milieu naturel reste une des meilleures expériences de voyage!

Punta Sur
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C’est l’extrémité sud de l’île. Ici, nous retrouvons l’ambiance bout du monde typique des caps avec les plantes grasses, les seules à pouvoir survivre aux forts vents. D’ailleurs le paysage fait plus Bretagne que mer des Caraïbes.

Côte orientale
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Ici la nature est reine et le paysage change complètement. La côte est balayée par les vents venus directement de l’Atlantique. Malheureusement, comme rien ne protège le littoral du large, des tonnes de sargasses viennent s’échouer sur les plages.

C’était une très jolie découverte pour notre dernière étape latino-américaine et une occasion supplémentaire de profiter de la mer des Caraïbes.

Pour la suite, nous allons quitter le Mexique pour son grand voisin du nord avant de totalement changer de continent!

Vallée du Rio Bascan

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Vu qu’il nous restait une journée au Chiapas, notre but était de nous rendre à Agua Azul mais notre hôte nous l’a déconseillé : c’est cher et super touristique. En plus, le tremblement de terre de septembre 2017 a tassé la majorité des cascades. A la place, il nous parle de la vallée du Rio Bascan, plus modeste mais beaucoup moins touristique, bon marché et facile d’accès, même s’il faut se farcir des chauffeurs un peu fous à l’arrière d’un pick-up!

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La promenade commence dans une jungle luxuriante où nous sommes accompagnés par des libellules, des papillons, des oiseaux et des lézards, tous plus beaux les uns que les autres avec leurs magnifiques couleurs!

Rio Bascan
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C’est une rivière qui traverse le nord du Chiapas et qui a la particularité d’avoir une eau très claire. Nous avons été très impressionnés car, la veille, un gros orage a éclaté et pourtant,  les eaux sont restées transparentes!

Les cascades
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Ce sont les cascades qui donnent le vrai intérêt à la balade! Certes ce n’est pas Niagara ou Iguazu mais c’est vraiment joli. L’eau est vraiment très claire et les formations karstiques valent vraiment le détour.

C’est sur ces superbes images que nous prenons congé du Chiapas, à nos yeux le plus bel état du Mexique!

Nous remonterons ensuite vers le nord, profiter une dernière fois de la mer des Caraïbes avant de nous envoler vers de nouvelles aventures!

La cité maya de Palenque

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Notre itinéraire bis à travers Campeche et le Chiapas nous aura finalement mené à bon port, c’est à dire Palenque.

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Palenque est une cité maya impressionnante située dans le Chiapas. Elle a été abandonnée bien avant l’arrivée des conquistadors (XVe siècle), ce qui explique le bon état de conservation du site ainsi que la végétation luxuriante qui entoure les monuments.

Le Palais
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C’est le plus grand édifice de Palenque. Les archéologues n’arrivent pas à se mettre d’accord si le bâtiment était à vocation résidentielle ou administrative. Nous pouvons accéder à la galerie qui fait le tour du Palais, d’où nous avons une superbe vue sur les pyramides environnantes. L’édifice possède également une tour qui servait très probablement d’observatoire.

Le Temple des Inscriptions
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C’est le bâtiment phare du site de Palenque. C’est une pyramide haute de 20 mètres, monument funéraire du roi K’inich Janaab’Pakal I. Vu sa fragilité, nous ne pouvons accéder qu’à l’ancienne crypte. A déconseiller aux claustrophobes!

Groupe  de la croix
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C’est une place où se trouve le Temple de la Croix, le Temple du Soleil et le Temple de la Croix Feuillue. Ces trois temples ont été consacrés le même jour. Ces trois divinités forment une triade sacrée faisant de la place, le lieu spirituel de l’ancienne ville de Palenque. L’accès au pyramides nous permet d’admirer la vue sur le Palais.

La forêt des Temples
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Un peu plus au nord de la place de la Croix, en s’enfonçant un petit peu dans la jungle, se trouve un groupe de temples. Les archéologues, ne pouvant spécifier précisément à quelle divinité étaient consacrés les différents temples, se contentèrent de leur attribuer un numéro. Nous n’en saurons donc pas plus. Par contre, une chose dont nous sommes certains, c’est que vu la hauteur des marches, les Mayas étaient des gens de grande taille! Nous avons fait notre sport rien qu’en montant les escaliers! Surtout Van et sa petite taille!

Terrain de jeu de pelote maya
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Ici se trouvent les ruines d’un terrain de jeu de pelote maya. Le but était de mettre une balle dans un anneau situé à 3 mètres de hauteur sans utiliser ni les mains ni les pieds.  A la fin de la partie, l’équipe gagnante était offerte en sacrifice aux différents dieux mayas. Finalement, miser tout son salaire au poker n’est pas si grisant que ça en comparaison. Ca paraît fou et inhumain à notre époque mais avoir l’honneur de servir de sacrifice aux dieux était un véritable privilège pour les Mayas.

Le Temple du Comte
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Il est nommé ainsi car c’est ici que séjournait le comte Jean-Frédéric Waldeck, un personnage français un peu fantaisiste du XIXe siècle qui dessinait les pyramides mayas. C’est un des édifices les mieux conservés de Palenque mais, à nos yeux, pas le plus impressionnant.

Le quartier des chauves-souris
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A l’écart des principaux édifices du site, se trouve le quartier des chauves-souris, construit à la dernière époque de Palenque. Il faisait office de nouveau quartier. Le coin vaut le détour non pas pour les ruines, mais pour la jungle environnante.

La jungle
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L’un des gros atouts de Palenque, c’est sa nature de jungle sauvage. Les archéologues ont mis à jour moins de 10% de la totalité du site, le reste étant enfoui sous des tonnes de végétation. Une situation qui ne devrait pas changer à l’avenir car le gouvernement mexicain a crée un parc national dans le but de préserver la forêt. C’est con pour les archéologues mais c’est bien pour la nature, surtout que, en général,  le Mexique a tendance à être un désastre écologique!

Sentier Motiepà
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En dehors du site archéologique mais à l’intérieur du parc national de Palenque se trouve le sentier Motiepà. En tant qu’amoureux de la forêt tropicale, nous n’allions pas manquer ça! C’est une jolie immersion en pleine nature où nous étions accompagnés d’oiseaux et de papillons multicolores.

Nous ne regrettons pas une seconde d’avoir traversé le sud du Mexique pour arriver à Palenque. Nous nous attendions à quelque-chose de beaucoup plus touristique (Merci la saison des pluies!) et de beaucoup plus cher! Nous avons été impressionnés par la nature sauvage environnante. Si vous passez un jour par le Mexique, c’est un endroit que nous vous recommandons chaudement!

San Cristobal de las Casas

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Comme le reste de l’hémisphère nord, le Mexique connaît une canicule et surtout une sécheresse sans précédent. Heureusement, il existe des montagnes dans le Chiapas afin de prendre un peu d’altitude et perdre quelques degrés.

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C’est par une jolie route de montagne que nous arrivons à San Cristobal de las Casas, perchée à 2200 mètres d’altitude et capitale culturelle du Chiapas. C’est une ville coloniale typique avec ses rues en damiers, même si elles sont en pente, et ses maisons coloniales colorées. Malheureusement, la ville a subi un séisme de 8,2 sur l’échelle de Richter en septembre 2017 et pas mal d’édifices ont été endommagés et sont encore en cours de restauration.

Plaza del 31 Marzo
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C’est la place centrale de la ville bordée de superbes bâtiments à arcades ainsi que de la cathédrale San Cristobal.

Eglise de la Guadalupe et ses escaliers
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Il faut monter un immense escalier bordé d’une forêt de pins pour y accéder. C’est ici qu’ont lieu les nombreuses processions lors des différentes fêtes de la ville. D’en haut la vue sur San Cristobal est superbe!

Réserve de Moxviquil

San Cristobal est superbe mais nous ne sommes pas venus à la montagne pour rester en ville! Ça tombe bien, il y a une jolie forêt où randonner à proximité!  Malheureusement, le temps se gâte et les températures qui étaient jusqu’ici agréables commencent à devenir vraiment froides!

Nous sommes bien contents d’avoir trouvé cette petite étape de montagne. Mais comme le chaud commence déjà à nous manquer et qu’il nous reste plein de belles choses à découvrir, nous allons redescendre en plaine!

Chiapa de Corzo

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Arriver dans le Chiapas se mérite! Nous avons normalement pris notre bus à Ciudad del Carmen mais arrivés au checkpoint de la frontière d’état, nous sommes bloqués par une grève. Heureusement que le chauffeur a eu la présence d’esprit de contacter son collègue de l’autre côté du barrage afin de procéder à un échange de passagers.  Nous voici donc avec notre sac sur le dos, à midi en plein cagnard à traverser la frontière entre l’état de Campeche et celui du Tabasco sur environ un kilomètre et  demi afin de changer de bus. Mais traverser un paysage magnifique de mangroves nous file la pêche et nous apprécions le système D des chauffeurs nous permettant de poursuivre notre route. Finalement nous arrivons avec à peine une heure de retard à notre étape du jour, Villahermosa, capitale du Tabasco, qui n’a de hermoso (joli) que le nom.

La suite du voyage se poursuit sans encombre et nous arrivons à Tuxtla Guttierez, la capitale du Chiapas, qui n’a que très peu d’intérêt mais c’est une bonne base pour découvrir une partie des alentours.

Chiapa de Corzo

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A la base, nous voulions nous rendre au canyon de Sumidero. Pour cela, il faut rejoindre les débarcadères du village de Chiapa de Corzo situés à 16 km de la ville de Tuxtla. Arrivés sur place, nous trouvons facilement les bateaux, véritables usines à touristes, navigant à tombeau ouvert afin d’effectuer le plus de courses possibles et d’être rentables au maximum! Bref, très peu pour nous, nous préférons y renoncer.

Par contre, nous profitons de flâner dans le charmant village de Chiapa de Corzo qui, une fois en dehors du quartier dédié au tourisme, s’avère très joli, calme et authentique.

Même si c’est un petit village, il est construit selon le plan espagnol en damier avec sa place centrale, appelée ici Plaza de Armas, ses bâtiments en arcades et sa cathédrale.

Une chose qui nous avait manquée dans le Yucatán, désespéramment plat, c’était du relief. La région de Tuxtla est bien vallonnée avec des montagnes couvertes d’une luxuriante végétation tropicale. Après avoir passé pas mal de temps en ville, il est bien agréable de se retrouver un peu dans la nature.

Finalement, c’est en nous rendant dans un coin pour les touristes que nous avons réussi, encore une fois, à sortir des sentiers battus. Malgré notre changement de plan de dernière minute, nous avons découvert une petite perle bien authentiquement mexicaine!

Pour la suite, nous prendrons de la hauteur…

Ciudad del Carmen

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Le bus que nous voulions prendre de Campeche à Palenque étant complet, il nous a fallu trouver un plan B. Nous empruntons donc un itinéraire bis loin des circuits touristiques et faisons une petite étape à Ciudad del Carmen.

Ciudad del Carmen se trouve sur une île dans le golfe du Mexique reliée au continent par d’immenses ponts. Ancien repaire des pirates, elle a ensuite été conquise par les Espagnols dont nous pouvons encore observer aujourd’hui le patrimoine colonial.

Parque Ignazio de la Zaragoza
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C’est cette petite place paisible à l’ombre des arbres qui fait office de place centrale. C’est ici que se trouve également la cathédrale Nuestra Señora del Carmen.

Parque Benito Juarez
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C’est la plus vieille place de la ville. Elle se distingue par sa forme ovale. Elle est bordée de magnifiques bâtiments coloniaux ainsi que de l’église Jésus de Nazareth.

Le Malécon
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Comme toute ville latino-américaine au bord de l’eau qui se respecte, Ciudad del Carmen a son Malécon au bord du golfe du Mexique. C’est une petite promenade agréable au bord de l’eau turquoise qui nous mène à un petit port de pêcheur ainsi qu’à un cimetière à bateaux sous l’œil bienveillant de la Virgen del Carmen, patronne de la ville.

Nous nous attendions vraiment à rien de cette petite étape et finalement, nous sommes tombés sur une petite perle. Il faut dire que nous sommes plutôt chanceux avec nos plans B. Espérons que la suite nous réservera ce même genre de surprises…

Campeche : une des seules villes fortifiées d’Amérique

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Pour passer du Yucatán au Chiapas, il faut traverser l’état de Campeche. C’est donc tout naturellement que nous nous arrêtons à la capitale, nommée également Campeche pour visiter le centre ville colonial inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.

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Les remparts
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Campeche peut se targuer d’être une des seules villes fortifiées des Amériques et d’avoir encore une partie de ses remparts d’une conservation irréprochable.  La muraille a été construite entre la fin du XVIIe et le début du XVIIIe siècle afin de protéger la ville des pirates qui sévissaient à cette époque là dans le golfe du Mexique.

Le centre colonial
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A l’intérieur des remparts se trouve une ville coloniale classique avec des rues en damiers, construite par les conquistadors espagnols sur un ancien site maya. Les maisons sont très colorées et très bien conservées ce qui fait un ensemble bien homogène agréable à regarder. A nos yeux, c’est la ville la plus pittoresque de toute la péninsule du Yucatan.

Plaza de la Independencia
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Campeche n’échappe pas à la règle de la fameuse place centrale, ici appelée Plaza de la Independencia, comme souvent au Mexique. Elle est bordée par la cathédrale et de superbes édifices à arcades. L’ensemble donne un patchwork de couleurs vraiment sympa!

Le Malécon
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Bien que la ville ne soit pas tournée vers la mer à cause des fortifications, il existe tout de même un malécon qui longe le Golfe du Mexique. Vu que la température est de 37 degrés et qu’il n’y a pas un coin d’ombre, nous ne nous y attardons pas, préférant l’ombre des remparts.

Nous en avons vu des villes coloniales, toutes plus belles les unes que les autres mais Campeche a un charme spécial avec ses remparts, ses couleurs et sa douceur de vivre. C’est, à nos yeux, la plus belle ville de la péninsule du Yucatan. C’est une ville que nous avons déjà visité lors de notre petit trip au Mexique il y a deux ans mais nous l’avons trouvée tellement belle que nous avons décidé d’y revenir et nous avons été totalement subjugués une deuxième fois!

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