Notre séjour à Phnom Penh, la capitale du Cambodge, a un but bien précis : nous rendre à l’ambassade du Vietnam afin de demander notre visa. Mais, notre arrivée coïncide avec un jour férié et tout est fermé, y compris les ambassades. Ce n’est pas grave, nous ne sommes pas pressés. Nous en profitons pour aller découvrir les festivités de plus près.
Le festival de l’eau

C’est une fête très importante au Cambodge. Elle a lieu chaque année entre fin octobre et début novembre lors de la pleine lune. Phnom Penh est un haut lieu des festivités avec ses courses d’aviron sur le Tonle Sap. Tout le pays se rend pour l’occasion dans la capitale afin de soutenir l’équipe de son village ou de son district. Les réjouissances durent trois jours et se clôturent par un magnifique feu d’artifice.
Mais nous n’avons pas passé tout notre séjour à faire la fête! Nous avons profité de l’attente de notre visa pour aller explorer cette ville et ce qu’elle a à offrir.
Phnom Penh historique

Phnom Penh était déjà la capitale du Cambodge lors du protectorat français. Il existe quelques vestiges de cette époque, mais il faut bien chercher car, avec la construction anarchique de la ville, les bâtiments coloniaux sont bien cachés et ne sont absolument pas mis en valeur. C’est vraiment dommage car il y a vraiment de beaux specimens.





Phnom Penh moderne

Ou plutôt devrions-nous dire : Phnom Penh chinoise. Grâce aux investissements chinois, de nouveaux quartiers et des gratte-ciels futuristes poussent comment des champignons. Nous ne savons pas vraiment quoi en penser. Le Cambodge a besoin d’une aide extérieure, c’est indéniable mais là, nous assistons à une nouvelle forme de colonisation. Il faudra sûrement plusieurs années pour mesurer les conséquences de l’arrivée massive des Chinois mais en attendant, la ville est un véritable chantier et un véritable parc publicitaire où tout est écrit en mandarin.





Phnom Penh bouddhiste

Le bouddhisme étant très présent dans la culture cambodgienne, il est normal de trouver un temple à chaque coin de rue de la capitale. Il y en a tellement qu’il faudrait plusieurs vies pour tous les visiter! C’est toujours un régal pour les yeux, surtout avec l’architecture khmère.






Les parcs

C’est la bonne surprise de la ville! Près du Palais Royal, ont été aménagés plusieurs parcs urbains avec des fleurs et quelques monuments. C’est surtout un endroit piéton au centre-ville! La circulation n’est pas vraiment infernale à Phnom Penh mais les gens semblent n’avoir aucune idée du code de la route et les trottoirs sont souvent encombrés.





Tonle Sap et Mékong

C’est en plein Phnom Penh que le Tonle Sap se jette dans le Mékong créant une grande étendue d’eau au centre de la ville et un grand bol d’air frais. C’est également ici que commence la plaine de l’immense delta du Mékong qui se jette dans la mer de Chine Méridionale quelques centaines de kilomètres plus à l’est, au Vietnam. Une grande promenade piétonne a été aménagée (encore merci les Chinois!) où il est agréable de se promener un peu à l’abri de la pollution et où, parfois, les cours d’eau nous donne une petite brise bien agréable dans cette torpeur tropicale.
Prison S21

L’histoire du Cambodge au XXe siècle est assez dramatique, encore plus dans les années 1970 lorsque les khmers rouges (l’armée révolutionnaire) étaient au pouvoir sous le joug du dirigeant Pol Pot, un dictateur sanguinaire. Pour comprendre un petit peu cette part sombre de l’histoire, nous nous sommes rendus au musée du génocide situé sur le site de l’ancienne prison S21. A la base, ce complexe était un simple lycée. La clique de Pol Pot en fit la prison la plus sécurisée du pays, mais aussi la plus cruelle et la plus meurtrière. Les salles de classes ont été séparées en minuscules cellules ou en salles de torture où se pratiquaient les coups de fouet, les simulacres de noyade ou encore l’électrocution dans le but de faire avouer aux détenus des crimes, souvent imaginaires, contre le pouvoir. Les fils barbelés servaient à prévenir les suicides car seule la direction de la prison pouvait décider de la mort d’une personne. Mais les chances de survie étaient très minces, il y avait de fortes chances de se faire exécuter. Ceux qui y ont échappé sont morts de malnutrition ou de maladie. Lors de la libération de Phnom Penh par l’armée vietnamienne en 1979, les soldats ne trouvèrent qu’onze survivants sur environ 18’000 détenus durant le règne des khmers rouges. C’était une visite très enrichissante mais aussi bouleversante. Nous sommes toujours sidérés par la cruauté dont peut parfois faire preuve l’être humain. Mais nous comprenons mieux la propension des Cambodgiens à ne rien anticiper et à vivre au jour le jour.









Nous sommes un peu mitigés sur notre séjour à Phnom Penh. Il nous a fallu plusieurs jours pour l’appréhender, surtout après la tranquille Battambang. Finalement, c’est une ville qui a beaucoup à offrir aux visiteurs malgré quelques désagréments.
Le but de ce séjour a été atteint : nous sommes en possession de notre visa vietnamien! Mais avant de partir à la découverte de ce nouveau pays, nous allons continuer notre exploration du Cambodge qui, espérons, nous réservera quelques bonnes surprises…
8 réflexions sur « Phnom Penh entre frénésie asiatique et calme à la Française »