Kep, son marché aux crabes et ses îles paradisiaques

Le Cambodge possède une petite façade maritime sur le golfe de Thaïlande. Comme nous sommes des amoureux de la mer, nous ne pouvions pas manquer d’aller y faire un petit tour. Nous pensions nous rendre du côté de Sihanoukville mais c’est une ville qu’on nous a fortement déconseillée : trop sale, trop chère, trop touristique, trop chinoise,…  Nous nous sommes donc rendus du côté de Kep, petite station balnéaire idéalement située entre Kampot et la frontière vietnamienne.

Kep, qui s’appelait Kep-sur-Mer pendant le protectorat français, était la ville côtière la plus prestigieuse du Cambodge. Il faut dire qu’avec son climat sec qui rappelle la Méditerranée et ses pins, Kep a tout d’un village de riviera italienne où se retrouvaient les élites françaises et cambodgiennes. Malheureusement, les Khmers Rouges, ne goûtant pas du tout au charme du lieu, ont littéralement rasé la petite cité. Aujourd’hui, Kep a été en partie reconstruite.

Kep, c’est l’anti-Patong ou l’anti-Patttaya. Si votre but est d’écumer les bars et faire la fête, passez votre chemin! Nous avions déjà goûté à la douceur de vivre à Kampot, mais ici, la barre a été mise encore plus haut niveau tranquillité! La ville a été construite sur un cap, d’où son climat particulier.

Architecture khmère

Kep reste une station balnéaire et est principalement composée d’hotels et de restaurants. Mais il existe une allée ou se concentrent monuments et bâtiments administratifs mettant à l’honneur l’architecture khmère. Même si tout est moderne,  l’architecture traditionnelle a été respectée.

Kep Beach

Ce n’est pas la plage de rêve des îles du sud de la Thaïlande, mais elle ne se défend pas trop mal. Elle est située dans un écrin de verdure et ses eaux sont cristallines. Elle est surveillée par la statue de la « Dame-Blanche », qui attend sur son promontoire l’arrivée des pêcheurs.

Depuis la plage, il y a une superbe vue sur les îles alentours dont Rabbit Island, sur les montagnes de Bokor et aussi sur les premières îles vietnamiennes, la frontière se trouvant à une petite vingtaine de kilomètres. Par temps clair, il est également possible d’apercevoir l’île de Phu Quoc qui se trouve géographiquement au Cambodge mais qui appartient au Vietnam.

Le Crabe de Kep

Non, nous n’allons pas vous parler de cette statue de crabe de goût douteux, mais de gastronomie! (oui, encore!) A Kep, la spécialité locale, c’est le crabe bleu. Il est souvent servi grillé assaisonné avec juste un peu de sel et de poivre de Kampot. Une vraie tuerie! Il s’achète frais au marché local, judicieusement appelé « Crab Market » ou cuisiné sur place. On le sert également de différentes façons dans les petits restaurants aux alentours du marché.

Kep National Park

Bonne nouvelle pour le Cambodge : vingt-cinq pour cent du territoire est composé de parcs nationaux ou de réserves naturelles! Kep possède son propre parc national qui a l’avantage d’être accessible à pied depuis la ville. Ce n’est pas le parc le plus pittoresque que nous ayons visité mais nous avons tout de même bien apprécié la balade en forêt. Les animaux ne s’observent pas facilement, hormis de magnifiques papillons, mais nous avons aperçus de beaux specimens d’oiseaux, des lombrics bizarroïdes, et des lézards rayés. Nous avons également entendu le cri d’un phacochère ou d’une espèce de cochon sauvage.

Parfois, la forêt se fait moins dense et nous avons droit à un joli dégagement avec vue sur la mer.

Koh Tonsay

En anglais, cette petite île au large de Kep s’appelle Rabbit Island (L’île du lapin), un nom qui nous laisse perplexe car il n’y a pas l’ombre d’un lapin sur l’île et, après avoir retourné la carte dans tous les sens, nous ne trouvons aucune ressemblance entre la forme de l’île et cet animal à longues oreilles. Pour rejoindre ce coin de paradis, il y a deux solutions : soit on prend un billet dans une agence du coin pour 8$par personne avec des départs à heures fixes, soit on privatise un bateau pour 25$. Nous avons choisi cette dernière option en partageant notre embarcation avec un couple français et un couple allemand. On fait fort dans l’amitié européenne là! Le trajet nous est donc revenu à un peu plus de 4$ par tête et nous avons pu choisir nos horaires.

Sur Koh Tonsai, il n’y a pas de route, pas de véhicules, pas de wifi et l’électricité ne fonctionne que de 18 à 21 heures. C’est un véritable havre de paix à juste 20 minutes de bateau de Kep. Le seul bruit provient des vagues et du vent dans les feuilles.

Nous avions entrepris d’effectuer un tour d’ile à pied mais c’était sans compter sur une mangrove très dense et impraticable qui nous a bloqué la route. Nous avons donc dû rebrousser chemin mais nous avons eu le temps d’admirer la flore et la faune du lieu car, à part quelques bungalows et cafés à l’arrivée des bateaux, l’île est complètement laissée à l’état sauvage. C’est une bonne nouvelle pour les mangroves car elles sont dans un très bon état. Malheureusement, ça n’empêche pas la mer de rejeter les déchets sur le rivage.

Comme la randonnée est compromise, nous avons profité des différentes plages de l’île. Il n’y a pas beaucoup de monde qui se rend sur Koh Tonsay donc certaines plages sont complètement désertes. Ce n’est pas la plage de rêve de sable blanc car, avec la proximité des mangroves, les fonds sont un peu vaseux mais l’eau est vraiment claire et à température parfaite pour la baignade.

Bonus

Comme Kep est construite sur un cap, il y a une ouverture sur l’ouest où nous pouvons observer un magnifique coucher de soleil. Les collines derrières lesquelles se cache le soleil se trouvent sur l’île vietnamienne de Phu Quoc

Kep a été notre gros coup de cœur au Cambodge. Playa, douceur de vivre, forêt tropicale, bonne bouffe : tout est réuni pour y passer un séjour de rêve! Ce sera également notre dernière étape cambodgienne : nous finissons vraiment en beauté.

La suite, comme vous le savez déjà, ce sera le Vietnam. Nous avons une vingtaine de jours pour rejoindre Hô-Chi-Minh-Ville où nous accueillerons nos amis, qui commencent sérieusement à s’impatienter, à leur descente d’avion.

Kampot ou la douceur du sud

Nous nous sommes levés aux aurores afin de pouvoir prendre le train pour le sud qui part à sept heures tapantes. Malheureusement, d’autres ont été sur le pied de guerre avant nous car à notre arrivée à la gare, le train était déjà complet. Ce n’est pas très grave, nous irons prendre le bus surtout que la station d’autobus est à courte distance à pied de la gare, pour le plus grand malheur des chauffeurs de tuk-tuk. Si le bus a l’avantage d’être bien plus confortable que le train, il n’est pas plus rapide, au contraire! Nous avons bouclé 152 kilomètres en 6 heures! La faute, notamment, à une sortie de Phnom Penh bien bouchée et à des routes à l’état moyen.

Nous finissons tout de même à rejoindre Kampot, une petite ville tranquille mais vivante au sud du pays. La ville a connu son essor durant l’époque coloniale grâce au commerce du poivre. Aujourd’hui encore, le poivre de Kampot est connu dans le monde entier. Nous avons été traumatisé par l’excès de poivre au Sri Lanka, nous sommes donc réticents à tout ce qui est poivré mais il faut reconnaître que quelques pincées de poivre moulu de Kampot peut rendre un plat exquis.

Durian Roundabout

C’est la première chose que nous apercevons en arrivant en ville! En quittant la Malaisie, nous pensions laisser derrière nous la fascination de la population locale pour le durian, le fruit dont l’odeur est insupportable. Raté! Les Cambodgiens en ont fait une énorme rond-point à son effigie qui se voit depuis presque toute la ville. Il a quand même l’avantage d’être un excellent point de repère pour s’orienter.

Centre historique

Kampot possède sûrement le plus beau centre colonial du Cambodge! Il y a de magnifiques maisons de l’époque française, souvent bien restaurées. Elles sont reconverties en cafés, restaurants ou boulangeries françaises donnant à la ville une vrai french touch bien sympathique. Et, cerise sur le gâteau, le trafic est très faible en centre-ville, il est donc très agréable de s’y promener à pied. Il y règne ici une vraie douceur du sud qu’on peut retrouver dans certains villages méditerranéens.

Les diverses administrations ou encore les musées de la ville ont également pris leurs quartiers dans de magnifiques édifices coloniaux superbement restaurés. C’est parfait pour donner une belle image de marque de la cité.

Teuk Chou
Old Bridge

Encore une ville qui s’est construite en bord de rivière. Contre toute attente, le Cambodge possède les villes parmi les plus piétonnes d’Asie, pour notre plus grand bonheur. Kampot n’échappe pas à la règle avec sa large promenade sur les rives du Teuk Chou bordée d’édifices coloniaux et de cafés. Une vraie douceur de vivre toute méditerranéenne! Plus loin, l’atmosphère se fait moins urbaine avec un petit quartier de pêcheurs où le temps s’est vraiment arrêté.

Lac Secret

Ce lac ne porte pas vraiment bien son nom puisqu’il est situé en plein centre-ville. Mais il est vrai que nous ne l’avons découvert qu’après plusieurs balades en ville. C’est un lac artificiel où poussent des lotus, même s’ils ont un peu grise mine en saison sèche comme maintenant. Il est agrémenté de petits îlots où des statues dominent les lieux. Encore un autre havre de paix et un paradis pour piétons.

Kampot a vraiment été un gros coup de cœur pour nous. C’est une ville pleine de charme où il est possible de flâner sans but précis, de s’asseoir en terrasse prendre un café, super bon dans la région, goûter la délicieuse gastronomie locale ou encore faire le plein de culture et aussi, il faut l’avouer, craquer pour une délicieuse pâtisserie française sur une terrasse d’une des boulangeries françaises de la ville.

Nous ne regrettons aucunement d’avoir donné une deuxième chance à ce petit pays et nous nous réjouissons d’en découvrir un peu plus.

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