Bilan du Cambodge

Avant d’entamer nos aventures vietnamiennes, il est temps de dresser le bilan de notre séjour cambodgien. Le Cambodge est un pays que nous avons failli zapper car, lors de notre premier séjour aux temples d’Angkor il y a presque trois ans, le pays nous avait laissé une impression assez mitigée. Finalement, nous avons décidé de lui donner une deuxième chance et de le mettre sur la liste de notre périple. Avons-nous eu raison? C’est ce que nous allons découvrir dans ce bilan.

Les chiffres

  • Durée du séjour : 27 jours, sur un visa de 30 jours, donc c’est bien amorti.
  • Budget : 1000 CHF tout rond! (907,75€) dépensés en riel et en dollar puisque la double monnaie est utilisée au Cambodge. Ce qui fait une moyenne journalière de 37 CHF (33,60€). Ce sont les logements qui sont particulièrement bon marché. La nourriture est un peu plus chère qu’ailleurs car en grande partie importée. Mais nous nous sommes fait plaisir et les visas (30$ par personne) sont inclus dans le budget donc, nous nous en sortons à bon compte.
  • Distance parcourue : 614 km, de Poi Pet (frontière thaïe) – BattambangPhnom PenhKampotKep – Pre Chak (frontière vietnamienne) Ce n’est pas énorme mais nous avons renoncé à Sihanoukville et nous voulions un séjour relax avant la grande aventure du Vietnam.
  • Provinces traversées :  9 : Banteay Mean Chey, Battambang, Phoutisat, Kampong Chnang, Kandaal, Phnom Penh, Kampong Spueu, Kampot, Kep.
  • Extrêmes d’altitude :  le niveau de la mer à Kep, 150 mètres dans le parc national de Kep. Pas de grands exploits d’altitude mais le Cambodge n’est pas très montagneux.
  • Extrêmes de température : entre 31 et 33 degrés tout le séjour, rien d’affolant. Des températures normales de saison sèche, pas trop élevées. Il faut juste se cacher du soleil en milieu de journée.

J’aime / J’aime pas

C’est ici que nous allons enfin savoir si un retour au Cambodge était une bonne idée! Comme d’habitude, nous commençons par le négatif.

Pas cool

  • Les transports : Nous avons sûrement été trop bien habitués en Thaïlande mais nous trouvons les transports au Cambodge assez médiocres. Par rapport au niveau de vie, ils ne sont pas très bon marché. Les bus ne sont pas si mal mais les routes sont, à quelques petites exception près, complètement défoncées. Chose qui devrait changer avec les investissements chinois sur le réseau routier. Quant au train, il est d’une lenteur extrême sur une infrastructure défaillante et c’est vraiment inconfortable. Espérons que le réseau ferroviaire bénéficie également d’investissement car il y a du potentiel.

Trop bien!

  • Les gens : Déjà, il parlent un anglais très correct donc la communication est facilitée, ça commençait à nous manquer! Ensuite, ils sont très accueillants, souriants et super relax! Le stress est l’ennemi du Cambodgien. Enfin, à part quelques chauffeur de tuk-tuk et à Angkor, ils ne sont  pas trop rabatteurs. Bref, une population qui vaut la peine de connaître.
  • La gastronomie : Allons-nous réussir, une fois, à faire un bilan sans parler de bouffe? Sûrement pas! Nous sommes trop épicuriens et il faut reconnaître que le Cambodge nous a régalés! Il y a plein de spécialités locales comme le boeuf lok-lak, le poisson Amok, le poivre de Kampot, le crabe de Kep,… En plus, les colons français ont laissé le pain, le café et les crêpes.
  • Les paysages : Même si ce ne sont pas les plus pittoresques que nous avons eu l’occasion de voir, les paysages cambodgiens nous ont tout de même plu, notamment les rizières avec leurs maisons sur pilotis, les montagnes du sud et la côte vers Kep.
  • Le billard : chaque établissement au Cambodge possède une table de billard et nous en avons bien profité. Nous avons même augmenté notre niveau! Nous sommes passés de très nuls à juste nuls!
  • Des zones piétonnes : Enfin des villes où il fait bon être piéton! Chaque ville possède au moins une promenade piétonne. L’Asie ne nous avait pas vraiment habitués à ça!

Bizarreries made in Cambodia

  • La double monnaie : Au Cambodge, la monnaie nationale est le riel. Mais ils utilisent également le dollar américain. D’ailleurs, c’est la seule monnaie qu’on peut retirer avec une carte étrangère. Partout, la double monnaie est acceptée avec un taux fixe de 4000 riels pour 1$ (parfois 4100 riels) Bref, il faut souvent faire des comptes d’apothicaires pour pas grand chose et souvent, les commerçants en profitent pour arrondir au dollar supérieur, ce qui rend la marchandise plus chère que dans les pays voisins.

French touch

De 1863 à 1953, le Cambodge était sous protectorat français et faisait partie de l’Indochine française. Il en reste quelques vestiges aujourd’hui.

  • Des centres coloniaux à Battambang et à Kampot
  • Les bornes kilométriques rouges et blanches
  • Le pain, le café et les crêpes
  • Les cafés, les terrasses et les boulangeries à la française
  • Quelques administrations sont encore indiquées en français même si l’anglais commence à prendre le dessus.
  • A Battambang, nous avons été « accueillis » en français par les chauffeurs de tuk-tuk.
  • Sur le passeport cambodgien il est écrit en français « Royaume du Cambodge ». Oui, notre occupation préférée dans les files d’attente de l’immigration est de guigner discrètement sur les passeports de nos voisins pour savoir d’où ils viennent!
  • Il paraît que le roi lui-même maîtrise la langue de Molière

D’ailleurs des trois pays ayant appartenu à l’Indochine française, le Cambodge est celui dont il en reste le plus de vestiges. C’est également le plus francophile et où la French touch est la plus présente. L’ambiance fait un peu Belle Epoque, une France un peu old school qui nous plaît beaucoup et qui n’existe plus vraiment en métropole.

Il nous semble que ce bilan parle de lui-même. Nous aurions été bien bêtes de bouder le Cambodge sur une simple mauvaise première impression, surtout que Siem Reap et le site d’Angkor ne sont pas du tout représentatifs du pays car très touristiques. Ce n’est pas l’endroit le plus pittoresque d’Asie mais nous avons été touché par sa simplicité, sa culture et sa douceur de vivre. On peut même parler là d’un véritable coup de cœur!

Kep, son marché aux crabes et ses îles paradisiaques

Le Cambodge possède une petite façade maritime sur le golfe de Thaïlande. Comme nous sommes des amoureux de la mer, nous ne pouvions pas manquer d’aller y faire un petit tour. Nous pensions nous rendre du côté de Sihanoukville mais c’est une ville qu’on nous a fortement déconseillée : trop sale, trop chère, trop touristique, trop chinoise,…  Nous nous sommes donc rendus du côté de Kep, petite station balnéaire idéalement située entre Kampot et la frontière vietnamienne.

Kep, qui s’appelait Kep-sur-Mer pendant le protectorat français, était la ville côtière la plus prestigieuse du Cambodge. Il faut dire qu’avec son climat sec qui rappelle la Méditerranée et ses pins, Kep a tout d’un village de riviera italienne où se retrouvaient les élites françaises et cambodgiennes. Malheureusement, les Khmers Rouges, ne goûtant pas du tout au charme du lieu, ont littéralement rasé la petite cité. Aujourd’hui, Kep a été en partie reconstruite.

Kep, c’est l’anti-Patong ou l’anti-Patttaya. Si votre but est d’écumer les bars et faire la fête, passez votre chemin! Nous avions déjà goûté à la douceur de vivre à Kampot, mais ici, la barre a été mise encore plus haut niveau tranquillité! La ville a été construite sur un cap, d’où son climat particulier.

Architecture khmère

Kep reste une station balnéaire et est principalement composée d’hotels et de restaurants. Mais il existe une allée ou se concentrent monuments et bâtiments administratifs mettant à l’honneur l’architecture khmère. Même si tout est moderne,  l’architecture traditionnelle a été respectée.

Kep Beach

Ce n’est pas la plage de rêve des îles du sud de la Thaïlande, mais elle ne se défend pas trop mal. Elle est située dans un écrin de verdure et ses eaux sont cristallines. Elle est surveillée par la statue de la « Dame-Blanche », qui attend sur son promontoire l’arrivée des pêcheurs.

Depuis la plage, il y a une superbe vue sur les îles alentours dont Rabbit Island, sur les montagnes de Bokor et aussi sur les premières îles vietnamiennes, la frontière se trouvant à une petite vingtaine de kilomètres. Par temps clair, il est également possible d’apercevoir l’île de Phu Quoc qui se trouve géographiquement au Cambodge mais qui appartient au Vietnam.

Le Crabe de Kep

Non, nous n’allons pas vous parler de cette statue de crabe de goût douteux, mais de gastronomie! (oui, encore!) A Kep, la spécialité locale, c’est le crabe bleu. Il est souvent servi grillé assaisonné avec juste un peu de sel et de poivre de Kampot. Une vraie tuerie! Il s’achète frais au marché local, judicieusement appelé « Crab Market » ou cuisiné sur place. On le sert également de différentes façons dans les petits restaurants aux alentours du marché.

Kep National Park

Bonne nouvelle pour le Cambodge : vingt-cinq pour cent du territoire est composé de parcs nationaux ou de réserves naturelles! Kep possède son propre parc national qui a l’avantage d’être accessible à pied depuis la ville. Ce n’est pas le parc le plus pittoresque que nous ayons visité mais nous avons tout de même bien apprécié la balade en forêt. Les animaux ne s’observent pas facilement, hormis de magnifiques papillons, mais nous avons aperçus de beaux specimens d’oiseaux, des lombrics bizarroïdes, et des lézards rayés. Nous avons également entendu le cri d’un phacochère ou d’une espèce de cochon sauvage.

Parfois, la forêt se fait moins dense et nous avons droit à un joli dégagement avec vue sur la mer.

Koh Tonsay

En anglais, cette petite île au large de Kep s’appelle Rabbit Island (L’île du lapin), un nom qui nous laisse perplexe car il n’y a pas l’ombre d’un lapin sur l’île et, après avoir retourné la carte dans tous les sens, nous ne trouvons aucune ressemblance entre la forme de l’île et cet animal à longues oreilles. Pour rejoindre ce coin de paradis, il y a deux solutions : soit on prend un billet dans une agence du coin pour 8$par personne avec des départs à heures fixes, soit on privatise un bateau pour 25$. Nous avons choisi cette dernière option en partageant notre embarcation avec un couple français et un couple allemand. On fait fort dans l’amitié européenne là! Le trajet nous est donc revenu à un peu plus de 4$ par tête et nous avons pu choisir nos horaires.

Sur Koh Tonsai, il n’y a pas de route, pas de véhicules, pas de wifi et l’électricité ne fonctionne que de 18 à 21 heures. C’est un véritable havre de paix à juste 20 minutes de bateau de Kep. Le seul bruit provient des vagues et du vent dans les feuilles.

Nous avions entrepris d’effectuer un tour d’ile à pied mais c’était sans compter sur une mangrove très dense et impraticable qui nous a bloqué la route. Nous avons donc dû rebrousser chemin mais nous avons eu le temps d’admirer la flore et la faune du lieu car, à part quelques bungalows et cafés à l’arrivée des bateaux, l’île est complètement laissée à l’état sauvage. C’est une bonne nouvelle pour les mangroves car elles sont dans un très bon état. Malheureusement, ça n’empêche pas la mer de rejeter les déchets sur le rivage.

Comme la randonnée est compromise, nous avons profité des différentes plages de l’île. Il n’y a pas beaucoup de monde qui se rend sur Koh Tonsay donc certaines plages sont complètement désertes. Ce n’est pas la plage de rêve de sable blanc car, avec la proximité des mangroves, les fonds sont un peu vaseux mais l’eau est vraiment claire et à température parfaite pour la baignade.

Bonus

Comme Kep est construite sur un cap, il y a une ouverture sur l’ouest où nous pouvons observer un magnifique coucher de soleil. Les collines derrières lesquelles se cache le soleil se trouvent sur l’île vietnamienne de Phu Quoc

Kep a été notre gros coup de cœur au Cambodge. Playa, douceur de vivre, forêt tropicale, bonne bouffe : tout est réuni pour y passer un séjour de rêve! Ce sera également notre dernière étape cambodgienne : nous finissons vraiment en beauté.

La suite, comme vous le savez déjà, ce sera le Vietnam. Nous avons une vingtaine de jours pour rejoindre Hô-Chi-Minh-Ville où nous accueillerons nos amis, qui commencent sérieusement à s’impatienter, à leur descente d’avion.

Kampot ou la douceur du sud

Nous nous sommes levés aux aurores afin de pouvoir prendre le train pour le sud qui part à sept heures tapantes. Malheureusement, d’autres ont été sur le pied de guerre avant nous car à notre arrivée à la gare, le train était déjà complet. Ce n’est pas très grave, nous irons prendre le bus surtout que la station d’autobus est à courte distance à pied de la gare, pour le plus grand malheur des chauffeurs de tuk-tuk. Si le bus a l’avantage d’être bien plus confortable que le train, il n’est pas plus rapide, au contraire! Nous avons bouclé 152 kilomètres en 6 heures! La faute, notamment, à une sortie de Phnom Penh bien bouchée et à des routes à l’état moyen.

Nous finissons tout de même à rejoindre Kampot, une petite ville tranquille mais vivante au sud du pays. La ville a connu son essor durant l’époque coloniale grâce au commerce du poivre. Aujourd’hui encore, le poivre de Kampot est connu dans le monde entier. Nous avons été traumatisé par l’excès de poivre au Sri Lanka, nous sommes donc réticents à tout ce qui est poivré mais il faut reconnaître que quelques pincées de poivre moulu de Kampot peut rendre un plat exquis.

Durian Roundabout

C’est la première chose que nous apercevons en arrivant en ville! En quittant la Malaisie, nous pensions laisser derrière nous la fascination de la population locale pour le durian, le fruit dont l’odeur est insupportable. Raté! Les Cambodgiens en ont fait une énorme rond-point à son effigie qui se voit depuis presque toute la ville. Il a quand même l’avantage d’être un excellent point de repère pour s’orienter.

Centre historique

Kampot possède sûrement le plus beau centre colonial du Cambodge! Il y a de magnifiques maisons de l’époque française, souvent bien restaurées. Elles sont reconverties en cafés, restaurants ou boulangeries françaises donnant à la ville une vrai french touch bien sympathique. Et, cerise sur le gâteau, le trafic est très faible en centre-ville, il est donc très agréable de s’y promener à pied. Il y règne ici une vraie douceur du sud qu’on peut retrouver dans certains villages méditerranéens.

Les diverses administrations ou encore les musées de la ville ont également pris leurs quartiers dans de magnifiques édifices coloniaux superbement restaurés. C’est parfait pour donner une belle image de marque de la cité.

Teuk Chou
Old Bridge

Encore une ville qui s’est construite en bord de rivière. Contre toute attente, le Cambodge possède les villes parmi les plus piétonnes d’Asie, pour notre plus grand bonheur. Kampot n’échappe pas à la règle avec sa large promenade sur les rives du Teuk Chou bordée d’édifices coloniaux et de cafés. Une vraie douceur de vivre toute méditerranéenne! Plus loin, l’atmosphère se fait moins urbaine avec un petit quartier de pêcheurs où le temps s’est vraiment arrêté.

Lac Secret

Ce lac ne porte pas vraiment bien son nom puisqu’il est situé en plein centre-ville. Mais il est vrai que nous ne l’avons découvert qu’après plusieurs balades en ville. C’est un lac artificiel où poussent des lotus, même s’ils ont un peu grise mine en saison sèche comme maintenant. Il est agrémenté de petits îlots où des statues dominent les lieux. Encore un autre havre de paix et un paradis pour piétons.

Kampot a vraiment été un gros coup de cœur pour nous. C’est une ville pleine de charme où il est possible de flâner sans but précis, de s’asseoir en terrasse prendre un café, super bon dans la région, goûter la délicieuse gastronomie locale ou encore faire le plein de culture et aussi, il faut l’avouer, craquer pour une délicieuse pâtisserie française sur une terrasse d’une des boulangeries françaises de la ville.

Nous ne regrettons aucunement d’avoir donné une deuxième chance à ce petit pays et nous nous réjouissons d’en découvrir un peu plus.

Phnom Penh entre frénésie asiatique et calme à la Française

Notre séjour à Phnom Penh, la capitale du Cambodge, a un but bien précis : nous rendre à l’ambassade du Vietnam afin de demander notre visa. Mais, notre arrivée coïncide avec un jour férié et tout est fermé, y compris les ambassades. Ce n’est pas grave, nous ne sommes pas pressés. Nous en profitons pour aller découvrir les festivités de plus près.

Le festival de l’eau

C’est une fête très importante au Cambodge. Elle a lieu chaque année entre fin octobre et début novembre lors de la pleine lune. Phnom Penh est un haut lieu des festivités avec ses courses d’aviron sur le Tonle Sap. Tout le pays se rend pour l’occasion dans la capitale afin de soutenir l’équipe de son village ou de son district. Les réjouissances durent trois jours et se clôturent par un magnifique feu d’artifice.

Mais nous n’avons pas passé tout notre séjour à faire la fête! Nous avons profité de l’attente de notre visa pour aller explorer cette ville et ce qu’elle a à offrir.

Phnom Penh historique

Phnom Penh était déjà la capitale du Cambodge lors du protectorat français. Il existe quelques vestiges de cette époque, mais il faut bien chercher car, avec la construction anarchique de la ville, les bâtiments coloniaux sont bien cachés et ne sont absolument pas mis en valeur. C’est vraiment dommage car il y a vraiment de beaux specimens.

Phnom Penh moderne

Ou plutôt devrions-nous dire : Phnom Penh chinoise. Grâce aux investissements chinois, de nouveaux quartiers et des gratte-ciels futuristes poussent comment des champignons. Nous ne savons pas vraiment quoi en penser. Le Cambodge a besoin d’une aide extérieure, c’est indéniable mais là, nous assistons à une nouvelle forme de colonisation. Il faudra sûrement plusieurs années pour mesurer les conséquences de l’arrivée massive des Chinois mais en attendant, la ville est un véritable chantier et un véritable parc publicitaire où tout est écrit en mandarin.

Phnom Penh bouddhiste
Palais royal de Phnom Penh

Le bouddhisme étant très présent dans la culture cambodgienne, il est normal de trouver un temple à chaque coin de rue de la capitale. Il y en a tellement qu’il faudrait plusieurs vies pour tous les visiter! C’est toujours un régal pour les yeux, surtout avec l’architecture khmère.

Les parcs

C’est la bonne surprise de la ville! Près du Palais Royal, ont été aménagés plusieurs parcs urbains avec des fleurs et quelques monuments. C’est surtout un endroit piéton au centre-ville! La circulation n’est pas vraiment infernale à Phnom Penh mais les gens semblent n’avoir aucune idée du code de la route et les trottoirs sont souvent encombrés.

Tonle Sap et Mékong

C’est en plein Phnom Penh que le Tonle Sap se jette dans le Mékong créant une grande étendue d’eau au centre de la ville et un grand bol d’air frais. C’est également ici que commence la plaine de l’immense delta du Mékong qui se jette dans la mer de Chine Méridionale quelques centaines de kilomètres plus à l’est, au Vietnam. Une grande promenade piétonne a été aménagée (encore merci les Chinois!) où il est agréable de se promener un peu à l’abri de la pollution et où, parfois, les cours d’eau nous donne une petite brise bien agréable dans cette torpeur tropicale.

Prison S21

L’histoire du Cambodge au XXe siècle est assez dramatique, encore plus dans les années 1970 lorsque les khmers rouges (l’armée révolutionnaire) étaient au pouvoir sous le joug du dirigeant Pol Pot, un dictateur sanguinaire. Pour comprendre un petit peu cette part sombre de l’histoire, nous nous sommes rendus au musée du génocide situé sur le site de l’ancienne prison S21. A la base, ce complexe était un simple lycée. La clique de Pol Pot en fit la prison la plus sécurisée du pays, mais aussi la plus cruelle et la plus meurtrière. Les salles de classes ont été séparées en minuscules cellules ou en salles de torture où se pratiquaient les coups de fouet, les simulacres de noyade ou encore l’électrocution dans le but de faire avouer aux détenus des crimes, souvent imaginaires, contre le pouvoir. Les fils barbelés servaient à prévenir les suicides car seule la direction de la prison pouvait décider de la mort d’une personne. Mais les chances de survie étaient très minces, il y avait de fortes chances de se faire exécuter. Ceux qui y ont échappé sont morts de malnutrition ou de maladie. Lors de la libération de Phnom Penh par l’armée vietnamienne en 1979, les soldats ne trouvèrent qu’onze survivants sur environ 18’000 détenus durant le règne des khmers rouges. C’était une visite très enrichissante mais aussi bouleversante. Nous sommes toujours sidérés par la cruauté dont peut parfois faire preuve l’être humain. Mais nous comprenons mieux la propension des Cambodgiens à ne rien anticiper et à vivre au jour le jour.

Nous sommes un peu mitigés sur notre séjour à Phnom Penh. Il nous a fallu plusieurs jours pour l’appréhender, surtout après la tranquille Battambang. Finalement, c’est une ville qui a beaucoup à offrir aux visiteurs malgré quelques désagréments.

Le but de ce séjour a été atteint : nous sommes en possession de notre visa vietnamien! Mais avant de partir à la découverte de ce nouveau pays, nous allons continuer notre exploration du Cambodge qui, espérons, nous réservera quelques bonnes surprises…

Battambang, une French touch toute provinciale

Passer la frontière cambodgienne, ça se prépare car les douaniers ne sont pas réputés très intègres. Nous nous sommes préparés psychologiquement à ne lâcher aucun bakchich et à ne pas céder à la corruption. Nous avons tout prévu :

  • Nous avons fait le détour par Poipet car la frontière n’est pas au milieu de nulle part, nous pouvons donc la traverser à pied pour éviter de devoir verser une commission au chauffeur de bus.
  • Nous avons préparé chacun 30$, le prix exact du visa, une photo et notre passeport
  • Sur le formulaire d’entrée, nous avons indiqué une adresse bidon à Poipet pour bien montrer que nous avons tout le temps et aucun bus à prendre.
  • Nous avons prévu à boire et à manger au cas où il aurait fallu tenir un siège
  • Nous étions gonflés à bloc prêts à tenir tête au premier douanier corrompu qui croiserait notre route, et aux suivants.

Tout ça… pour rien! Personne n’a essayé de nous soutirer le moindre dollar! Nous ne savons par contre pas pourquoi nous avons passé entre les gouttes car nous avons été les seuls à ne rien payer. Comme nous étions les seuls Occidentaux, nous supposons qu’ils ont préféré arnaquer les touristes asiatiques, plus dociles. Surtout que Fab, avec son mètre quatre-vingt-six, fait office de géant en Asie et est très impressionnant.   Bref, en 10 minutes, nous avons obtenu notre visa et notre tampon. Nous avons donc eu tout le temps de comparer les compagnies de bus pour Battambang et de prendre notre premier repas cambodgien qui était délicieux après avoir traversé la zone franche remplie de casinos. Un mini Las Vegas entre deux pays qui ont interdit les jeux d’argent sur leur territoire.

Nous ne sommes pas à notre premier voyage au Cambodge, nous avons été visiter le site d’Angkor lors d’un voyage au Vietnam il y a presque trois ans. Nous ne retournerons pas visiter les temples, nous préférons nous consacrer au reste du pays mais c’est un lieu que nous vous recommandons chaudement, c’est splendide! Nous avions été assez mitigé sur le Cambodge à l’époque, surtout sur les Cambodgiens. Mais nous étions restés sur la zone méga touristique de Siem Reap. Nous allons donc donner une deuxième chance à ce pays et essayer d’en découvrir les trésors cachés.

Battambang

Battambang est la deuxième ville du Cambodge. C’est difficile à croire tellement elle est d’une tranquillité toute provinciale. C’est une ville bien agréable qui a gardé quelques vestiges de l’époque coloniale française. La vie s’écoule tranquillement dans les petites ruelles bordées de cafés.

Ville coloniale

Le Cambodge faisait partie de l’Indochine française jusqu’en 1953. Nous pouvons observer les vestiges de cette époque à Battambang grâce à certaines maisons coloniales encore debout. Elles sont dans un état de conservation inégal et souvent dissimulées derrière des kilomètres de fils électriques tirés anarchiquement mais elles donnent au centre-ville un certain cachet. Il y a également des petits cafés, des bars à vin et des boulangeries qui viennent renforcer la french touch de Battambang.

Bouddha

Comme ses voisins, le Cambodge est majoritairement bouddhiste. La ferveur religieuse est très grande. Battambang possède de nombreux temples et statues dédiées à Bouddha. Nous ne nous y sommes pas trop attardés car nous n’avons pas enfilé de tenue ad hoc et qu’après la Thailande et la Birmanie, nous sommes un peu lassés des temples bouddhistes même si l’architecture khmère est spécifique et ne ressemble pas aux deux autres pays cités plus hauts.

Sangker River

La rivière Sangker traverse la ville de Battambang. Jusque là, rien d’extraordinaire. Ce qui est sympa, en revanche, ce sont ses deux rives entièrement dédiées aux piétons grâce à une grande promenade et des petits parcs interdits à tout véhicule à moteur. Déjà que le centre-ville est relativement calme, l’impression de tranquillité est renforcée le long de ce cours d’eau.

Nous avons adoré Battambang. C’est une petite ville tranquille et pleine de charme, la population locale (et expatriée aussi) est adorable, et la gastronomie est à tomber!

Cette première étape nous aura démontré qu’il ne faut pas rester sur une mauvaise impression et qu’effectivement, le Cambodge mérite une seconde chance. Espérons que la suite soit aussi prometteuse…

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