Nous nous sommes faits relativement discrets ces dernières semaines mais la raison est toute simple. Nous avons eu de la visite et nous voulions en profiter pleinement. Nos amis Seb, Delphine, Eloane et Petit Fabien sont venus passer leur vacances d’été à Sagunto. Les parents et la sœur à Van sont également venus en Espagne mais du côté d’Alicante. Nous profitons de cet article pour les remercier chaleureusement de leur présence et des super moments partagés.
Quant à nous, nous avons pris nos quartiers à Alicante pour quelques semaines. C’est une ville que nous avons adorée quand nous y sommes passés en septembre dernier et ça nous titillait un peu de découvrir ce qui s’y trouve aux alentours.

Par un chaud après-midi d’été, nous avons été nous cacher dans la fraîcheur du musée archéologique (un must pour les férus d’histoire comme nous, et en plus c’est gratuit!) afin de nous abriter du soleil et, accessoirement, nous cultiver un peu. Là, nous avons découvert que la région limitrophe regorgeait de sites historiques. Il ne nous en a pas fallu plus pour nous motiver à chausser nos baskets afin d’aller découvrir ces petits trésors.

Cabo de la Huerta

Les sites en questions se trouvent, en partie, sur le Cabo de la Huerta, une pointe de calcaire qui s’avance dans la Méditerranée au nord du centre-ville d’Alicante. Il suffit juste de prendre le tram pour quelques stations. Nous avons profité de faire quelques pas dans cette petite réserve naturelle aux eaux cristallines. C’est un paysage typiquement méditerranéen mais le relief accidenté et les rochers façonnés par l’érosion nous rappellent quelques coins de Tenerife même si ici, la roche est beaucoup moins volcanique. Au pied du cap se trouvent quelques petites criques où la baignade est vraiment agréable.






Lucentum

Lucentum, c’est le petit nom que portait Alicante pendant l’Epoque Romaine avant d’être rebaptisée par les Arabes. (Petit aparté linguistique, en Espagne, les noms de lieux commençant par « Al » ou « Beni » ont été rebaptisé pendant l’époque arabe). Aujourd’hui, l’ancienne cité se trouve dans l’Albufereta, un petit quartier populaire mais tranquille à 3 kilomètres au nord du centre-ville et qui possède tout de même une jolie plage de sable.



Le site archéologique se trouve sur une petite colline recouverte de maquis typiquement méditerranéen. Les Ibères ont été les premiers à peupler le coin à l’âge de Bronze pour y fabriquer de l’huile d’olive. Les Romains, quant à eux, en ont fait une ville typique de l’époque avec son forum, ses temples, ses thermes, ses tavernes, etc. Puis les Arabes en ont fait une nécropole, préférant déplacer la ville au pied du mont Benacantil (le promontoire rocheux où se trouve le château de Santa Barbara) car la vue y était bien meilleure de là-haut. (Non, ce n’était sûrement pas pour cette raison mais nous sommes des bloggeurs, pas des historiens, nous avons le droit de rendre la vérité historique un peu plus glamour, non?) L’état de conservation des ruines n’est pas top mais il y a de quoi de se faire une idée de comment on y vivait. L’ensemble n’est pas énorme mais, vu la topographie de la colline, nous soupçonnons fortement que tout n’ait pas été fouillé et que tous les vestiges n’aient pas encore été mis à jour.







El Campello

Nous continuons notre petit périple encore plus au nord pour arriver dans la localité de El Campello. La ville en elle-même n’est pas terrible, c’est la première station balnéaire à l’extrémité sud de la Costa Blanca avec tout ce que ça implique de négatif comme une côte bien bétonnée, des bars et restaurants surfaits ainsi que des hordes de touristes même s’ils viennent, pour la plupart, de la péninsule ibérique. Evidemment, nous sommes contents pour les locaux que l’activité touristique reprenne un peu après de longs mois de vaches maigres mais la côte méditerranéenne espagnole rime souvent avec tourisme de masse et ce n’est vraiment pas notre tasse de thé. Il faut tout de même reconnaître que la plage, appelée ici playa de Muchavista, en jette, même bondée. Une longue bande de sable blanc (d’où le nom Costa Blanca!) de 23 kilomètres et une eau turquoise que ne renieraient pas les Caraïbes. Mais vous nous connaissez et vous vous doutez bien que nous ne sommes pas venus jusqu’ici pour voir des vacanciers bronzer sur le sable…






Illeta dels Banyets

Voilà la vraie raison de notre incursion dans un Disneyland pour touristes! Un peu de culture! Illeta signifie « ilot » en valencien pourtant le rocher de calcaire est relié au continent par un isthme. C’était pourtant bien une petite île! La bande de terre a été construite par la main de l’homme en 1944. Mais on suppose tout de même qu’à l’époque des premiers habitants, un isthme naturel existait déjà mais qu’il a fini par être détruit par différentes tempêtes au cours du Moyen-Age. Ce promontoire rocheux était déjà habité au IIIe millénaire avant Jésuis-Christ et servait principalement de nécropole. A l’Age de Bronze, sont arrivés les Ibères qui ont développé l’élaboration du vin et de l’huile d’olive et en firent un petit village prospère. Les Romains continuèrent ces activités et y construisirent des bassins servant à la pisciculture. Le site archéologique en lui même n’est pas fou mais la situation est exceptionnelle. Les eaux cristallines entourant le rocher sont un spot très prisé pour le snorkelling! Malgré sa taille très modeste, le site n’a pas encore dévoilé tous ces secrets. Un groupe d’archéologues y travaille d’arrache-pied afin de découvrir d’autres vestiges historiques.





Attention! L’heure de la sieste est sacrée en Espagne!
Donc si vous vous rendez sur les différents sites entre 13 et 18 heures, en été, vous y trouverez porte close. Vu qu’ils se trouvent en plein cagnard, c’est plutôt une bonne idée. L’entrée aux différents site ainsi qu’au musée archéologique (MARQ) d’Alicante est gratuite mais il semblerait que ce soit une mesure provisoire due au Covid-19. Tout est accessible en tram depuis le centre ville avec les lignes 1,3,4 ou 5 pour Lucentum (l’arrêt s’appelle également Lucentum) et avec les lignes 1 ou 3 pour Illeta dels Banyets. Pour cette dernière, il faut descendre aux arrêts El Campello ou Poble Espanyol. Quant au musée archéologique, il se trouve derrière la colline du château Santa Barbara. L’arrêt du tram, desservi par toutes les lignes, s’appelle MARQ-Castillo mais c’est aisément accessible à pieds depuis le centre. Voilà, vous savez tout.
Bien sûr, ce ne sont pas les seuls sites historiques de la région. Il y en a d’autres dans les montagnes de l’arrière-pays mais ils nous semblent moins accessibles. Nous allons tout de même étudier la chose et, qui sait, trouver de nouveaux endroits à découvrir…
En attendant, nous continuons de profiter de la torpeur estivale méditerranéenne et vous souhaitons, à tous, un bel été où que vous soyez!