Il existe un train de nuit qui suit la vallée du Nil et qui relie le Caire à Assouan mais nous avons choisi de voyager de jour afin de profiter du paysage. Ou plutôt devrions-nous dire, du non-paysage. Nous traversons pendant des heures la banlieue du Caire qui est vraiment moche, crade et délabrée. Ensuite, ce sont des champs et des palmiers dattiers à perte de vue dans un paysage désespérément plat. Nous savions que la vallée du Nil était très fertile mais nous ne pensions pas voir autant de vert. Il nous faut attendre Assiout pour enfin apercevoir quelques montagnes mais c’est à ce moment là que la nuit a décidé de tomber.
Les trains égyptiens sont vraiment confortables et le trajet se passe bien malgré une ponctualité vraiment défaillante. Nous arrivons à Louxor avec plus de trois heures et demie de retard.

La ville de Louxor en elle-même n’est pas extraordinaire, juste la promenade au bord du Nil est assez sympa. Mais elle est déjà mille fois plus agréable à vivre que Le Caire. Elle se situe à l’emplacement de l’ancienne Thèbes, qui était une ville importante de l’Egypte antique dès la XIe dynastie, ce qui laisse entrevoir des visites archéologiques intéressantes et instructives.



Temple d’Amon ou temple de Louxor

Nous ne sommes pas rentrés à l’intérieur car nous ne sommes pas assez assidus pour visiter tous les temples égyptiens et puis notre budget visite n’est pas illimité. Mais il se voit en grande partie depuis l’extérieur et se situe en plein cœur de Louxor, impossible de le louper. Il a été construit pendant la XVIIIe dynastie (entre 1500 et 1200 avant Jésus-Christ) et est dédié au dieu Amon, une des principales divinités du panthéon égyptien qui, dans la mythologie, a accédé au rang de roi des dieux de Thèbes.



Karnak

Pour accéder au temple de Karnak depuis le centre de Louxor, c’est facile! Il suffit de longer le Nil en direction du nord sur un peu plus d’un kilomètre et demi et c’est facilement accessible à pied. Le site est vraiment très touristique et, mauvais timing, nous arrivons au même moment que de nombreux groupes venus à la journée depuis Hurghada. Heureusement pour nous, ils se concentrent uniquement sur la partie centrale du temple. Nous avons donc commencé notre visite par les annexes, aussi incroyables que les parties principales, et avons bénéficié d’une certaine tranquillité.






Karnak est le plus grand complexe religieux de toute l’Antiquité et comprend trois enceintes étendues sur plus de deux kilomètres carrés. Il est impossible de résumer l’histoire de ce temple car elle s’étend sur plus de 2000 ans. Il est consacré à la triade thébaine, un groupe de trois dieux composé d’Amon (oui le même qu’avant!), l’époux, de Mout, l’épouse qui symbolise les valeurs maternelles et de Khonsou, leur fils qui est le dieu de la lune. Le site fait l’objet de fouilles quasiment ininterrompues depuis le XIXe siècle et continue de donner du fil à retordre aux archéologues.






Salle hypostyle

Une salle hypostyle est une salle fermée par un plafond qui est soutenu par des colonnes. Celle de Karnak est sûrement la plus célèbre de toutes et s’étend sur plus de 5000 mètres carrés! Même si le toit a été presque entièrement détruit, les 134 colonnes sont toujours là avec leurs 10 mètres de circonférence et leurs 24 mètres de haut. Vues d’en bas, elle sont super impressionnantes et nous nous sentons tout petits, surtout Van! La salle a été construite bien après l’édification du temple, sous le règne de Séthi Ier. (-1294 à -1279) Les décorations ont été décidée par son fils, Ramsès II et sont, pour la plupart, encore visibles aujourd’hui. Nous avons vraiment été scotchés par cette salle, surtout en sachant que ces colonnes s’y dressent fièrement depuis plus de 3200 ans!






Le dromos

Oui, nous avons décidé de vous bombarder de noms grecs dans cet article! Dans l’Egypte antique, un dromos est une allée, généralement bordée de sphinx, reliant un temple soit à une autre temple, soit aux berges du Nil. Celui de Karnak, initialement long de 2,5 kilomètres, le relie au temple d’Amon mais il a partiellement disparu sous la ville moderne de Louxor. Il est bordé d’environ 700 sphinx mais ils ont bien morflé avec le temps les pauvres!





Les hiéroglyphes

Par hiéroglyphes nous entendons, bien sûr, le système d’écriture de l’Egpyte antique, pas les pattes de mouches de Fab! Cette écriture est apparue à la fin du IVe millénaire avant notre ère et a été utilisée jusqu’à l’Epoque Romaine. Mais il faudra attendre le XIXe siècle et la découverte de la pierre de Rosette avant de pouvoir déchiffrer tous ces signes. Nous nous attendions bien évidemment à en voir quelques-uns, nous sommes aussi venus pour ça, mais nous ne pensions pas à les voir aussi bien conservés! Certains ont même toujours leur couleur d’origine! Nous sommes impressionnées par la finesse des gravures!





Le lac sacré

C’est notre endroit préféré de Karnak. Vous nous connaissez, dès qu’il y a un plan d’eau, nous sommes contents! En plus, les autres touristes ne prennent pas le temps de faire le tour du lac, nous sommes seuls au monde! Selon les croyances de l’époque, le lac sacré proviendrait directement du Noun, qui dans la mythologie égyptienne est un grand océan qui aurait créé le monde, un peu comme Dieu dans les religions monothéistes. Un nilomètre a été construit à l’intérieur du lac. Un nilo quoi? Vous allez enrichir votre vocabulaire grâce à nous! Un nilomètre est un puits avec une échelle graduée qui, à l’époque, servait à mesurer le niveau d’eau lors des crues du Nil. Il vaut la peine de se rendre au bord du lac juste pour le point de vue qu’il donne sur l’ensemble du temple de Karnak.
La Vallée des Rois

Là, non plus nous ne rentrons pas à l’intérieur de la nécropole car Van n’aime toujours pas les espaces clos surtout quand il y a des mètres de montagne au-dessus de sa tête!
Nous nous rendons cette fois sur la rive occidentale du Nil et, même si nous ne visitons pas le site, nous nous y rendons juste pour les paysages. La Vallée des Rois se trouve à 5 kilomètres de Louxor. Le truc sympa est de s’y rendre en vélo, c’est presque tout plat, la route est belle et il y a peu de trafic. Nous avions envie de marcher, nous nous y sommes donc rendus à pied. Nous traversons des champs de cultures dont le vert contraste fortement avec l’aridité de la montagne qui les surplombe.
Sur notre route, nous sommes accueillis par deux statues géantes. Ce sont les colosses de Memnon. Elles se situaient à l’entrée du temple d’Amenhotep III aujourd’hui disparu. Les colosses ont été retrouvés couchés par terre sur le dos et une gigantesque campagne de redressage a eu lieu en 2014. Imaginez un peu l’ampleur de la tâche, sachant que ces monstres de pierres mesurent environ 18 mètres et qu’ils pèsent plus de 1300 tonnes et que bien sûr, il ne fallait pas les abîmer!


La Vallée des Rois est une faille dans le désert de Libye qui abrite les hypogées (oui, encore du grec! Ça signifie une tombe creusée dans la roche) de nombreux pharaons du Nouvel Empire. C’est ici qu’en 1922 Howard Carter découvrit la fameuse tombe de Toutânkhamon. La nécropole est creusée dans la montagne Al-Qum (470 mètres d’altitude) qui signifie tout simplement La Cime. Elle a été choisie car elle évoque vaguement la forme d’une pyramide. Toutes les tombes n’ont pas encore été mises à jour et le site emploie encore de nombreux archéologues tentant d’y découvrir d’autres secrets.
Un peu plus au sud, se trouve une autre nécropole similaire, la Vallée des Reines qui abrite les hypogées des épouses et des filles de pharaons.






Louxor aura été une étape vraiment sympa. Nous avons été impressionnés par tout ce que nous avons vu : le Nil, les sites archéologiques et les paysages. Et surtout, nous avons mangé le meilleur sandwich aux falafels de notre vie!