Bilan de l’Egypte

Après un mois passé dans le pays des pharaons, il est temps de vous dresser notre traditionnel bilan!

Comment voyage-t-on en Egypte en temps de Covid?

Nous avons dû montrer patte blanche, c’est à dire notre certificat Covid avant le départ et à l’arrivée avant de passer la douane. A l’aéroport de Dar es Salaam on nous l’a scruté attentivement. Par contre, à l’arrivée au Caire, on y a à peine jeté un coup d’œil.

Sur place, c’est aussi open bar qu’en Tanzanie. Les gens portent plus ou moins le masque dans le métro du Caire et son port est obligatoire dans la gare de Louxor, c’est tout. S’il y avait des mesures, nous les aurions bien entendu respectées mais nous sommes quand même contents d’avoir du rab dans notre trêve Covid.

Temple de Karnak à Louxor

En chiffres

Durée du séjour

27 jours puisque nous n’avons pas pu prolonger notre visa de 30 jours.

Budget

18500 EGP (livres égyptiennes) soit 1038€ ou 1086,15 CHF, ce qui fait une moyenne journalière de 685 EGP soit 38,45€ ou 40,20CHF. Nous sommes dans un très bon budget étant donné qu’il faut y compter un visa coûtant 25$ par personne ainsi que toutes les visites de sites historiques que nous avons faites! La nourriture et le train sont particulièrement bon marché et ont fait pencher la balance vers le bas.

Distance parcourue

2092 kilomètres : Le Caire – Gizeh – Le Caire – Louxor – Assouan – Barrage d’Assouan – Assouan – Louxor – Hurghada – Al Quseir – Marsa Alam – Hurghada, principalement en train et en bus.

Gouvernorats traversés

9 : Le Caire, Gizeh, Beni Souef, Assiout, Sohag, Qena, Louxor, Assouan et Mer Rouge.

Extrêmes d’altitudes

Le niveau de la mer au bord de la Mer Rouge et 194 mètres à Assouan. Nous battons certainement le record de l’altitude moyenne la plus faible.

Extrêmes de température

15 petits degrés au Caire et 26 degrés à Hurghada. Ce sont des températures de milieu de journée. Pendant la nuit, nous avons eu des températures qui sont descendues jusqu’à 5 degrés et sans chauffage! Nous sommes allés en Egypte juste un mois trop tôt, il commençait vraiment à faire bon la dernière semaine de notre séjour.

La première cataracte du Nil, à Assouan

Préjugés sur l’Egypte

L’Egypte est un des pays, avec les Etats-Unis, sur lequel nous avons entendu le plus d’idées reçues. Nous allons découvrir si elles sont fondées ou pas par rapport à notre expérience.

L’Egypte, c’est dangereux

Sur la route oui! Sinon ce n’est pas plus dangereux qu’ailleurs. On doit cette idée reçue aux différents attentats qu’a connus le pays. Mais des attentats, il y en a eu aussi en France et en Espagne et on n’arrête pas d’y vivre pour autant. Evidemment, il faut observer les règles élémentaires de prudence mais comme dans n’importe quel pays du monde.

En Egypte, les rabatteurs sont insupportables

Sur la corniche à Assouan, ils sont effectivement pénibles mais ce n’est pas pire qu’à Bali. Il y a quelques rabatteurs également à Louxor mais ils ne sont pas insistants. Ailleurs, nous ne nous sommes fait rabattre que très rarement. Il faut dire qu’avec son faciès très méridional, Fab se fait souvent passer pour un Arabe et que, peut-être, il attire moins les rabatteurs que les autres touristes.

L’Egypte c’est pollué

Au Caire, c’est encore pire que ça! L’air y est irrespirable. Pourtant, nous y étions en janvier et il y faisait froid. Nous n’osons pas imaginer la qualité de l’air pendant les grosses chaleurs estivales! Dans les autres grandes villes, nous sentons que l’air n’est pas top mais c’est supportable. Il faut dire que le parc automobile égyptien est particulièrement pourri avec des antiquités sur pneus très polluantes.

En Egypte, il faut tout le temps lâcher un bakchich

Non! En fait, le sujet du bakchich divise la population égyptienne. Certains nous l’ont demandé avec un culot qui dépasse l’entendement surtout, qu’en général, ils ne nous offraient aucun service en échange. Demandes qui se sont chaque fois soldées par un refus ferme de notre part. D’autres tentaient de l’obtenir en essayant de ne pas nous rendre totalement la monnaie lors d’un achat. Là non plus, avec nous, ça n’a pas fonctionné. Mais nous avons croisé beaucoup de gens qui s’insurgent contre ce genre de pratique et qui sont parfaitement conscients que ça ternit l’image du pays. Finalement, les seuls « bakchichs » que nous avons donné étaient quand nous arrondissions, de notre plein gré, la somme demandée vers le haut et là, il y en a même, qui nous les ont refusés!

L’Egypte, c’est en plein désert

Oui! Et pour être précis, elle est même à cheval sur deux déserts différents : l’arabique à l’est et le libyque à l’ouest. Mais le Nil apporte une véritable bande de verdure en son centre et nous avons été étonné de toute la végétation qu’on peut y trouver.

L’Egypte, c’est très conservateur

En Nubie c’est totalement vrai! Au point qu’à Assouan, les femmes et les hommes sont séparés sur le bateau qui traverse le Nil, traversée qui dure trois minutes. Imaginez tout ce qui pourrait se passer de répréhensible dans ce laps de temps! Dans le Vieux-Caire, c’est aussi bien conservateur. Ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle le Caire islamique! Dans le reste du pays, c’est un peu moins flagrant. En tant qu’Occidentaux, nous ne sommes pas trop concernés par tout ça sauf pour les habits qu’on doit porter longs. Du côté de la Mer Rouge, c’est beaucoup plus ouvert et nous pouvons nous promener en short sans subir le regard insistant des locaux.

Si les idées reçues sont parfois vraies, il n’y a pas de fumée sans feu, elles sont souvent beaucoup plus anecdotiques en vrai.

Paysage désertique près de Marsa Alam

Coups de coeur / Coups de gueule

Comme d’habitude, nous vous partageons tout ce que nous avons aimé, ou pas. Et comme on ne change pas une équipe qui gagne, nous parlerons encore une fois des points négatifs en premier.

Coups de gueule

Les petites magouilles

Ce ne sont jamais de grosses arnaques et ce n’est pas du tout systématique mais certains essaient de nous soutirer quelques livres par tous les moyens. Ils ont l’art d’entretenir une certaine confusion pour mieux nous avoir. Il faut constamment être vigilants et c’est usant à la longue surtout que, parfois, ça nous pousse à être méfiants avec des personnes qui ne le méritent absolument pas. Nous savons que dans la culture arabe l’art de la négociation est très important et que souvent, certains recourent à ces subterfuges juste pour entamer une discussion. Mais d’autres prennent juste les touristes pour des porte-monnaie sur pattes et c’est tout simplement du foutage de g…!

Avoir froid à l’intérieur

En hiver en Occident, nous sommes habitués à avoir du chauffage et de rentrer dans des pièces agréablement tempérées quand il fait froid dehors. Mais en Egypte, les pièces ne sont pas chauffées. Quand pendant la nuit, la température descend à 5 degrés dans le désert, tu as compris ta douleur! Nous avons passé quelques nuits et quelques réveils bien difficiles. Mais voilà, pendant la majeure partie de l’année, l’Egypte souffre beaucoup plus de la chaleur que du froid. Nous comprenons totalement qu’on n’investit pas dans du chauffage juste pour quelques semaines par an.

L’air sec du désert

Nous nous habituons sans peine à la chaleur moite des Tropiques mais pour le désert c’est une autre histoire. L’humidité de l’air oscille entre 20 et 30% et la sécheresse met nos bronches et notre peau à rude épreuve. Sur le littoral, nous avons eu, pendant trois jours, une sorte de mistral local qui a accentué cette sensation d’air sec et qui nous a refilé un bon mal de tête. Se réveiller tous les matins avec les mêmes symptômes qu’une bonne gueule de bois dans un pays qui ne sert pratiquement pas d’alcool est quand même un comble!

Le bétonnage du littoral de la mer Rouge à Hurghada

Nous nous plaignions de l’Espagne mais à Hurghada, c’est encore pire! Il n’y a pas un centimètre de plage qui est accessible au commun des mortels et la côte est bordées d’immeubles moches et de gros complexes hôteliers. Comme plusieurs crises sont passées par là, il reste des dizaines de chantiers inachevés qui commencent déjà à se délabrer. Bref, un gros gâchis et une aberration écologique qui dépasse l’entendement!

Coups de coeur

Les gens

A quelques exceptions près (voir plus haut), les Egyptiens sont vraiment adorables. Ils ont l’entraide dans leur ADN et sont vraiment d’une extrême bienveillance. Nous sommes même parfois décontenancés par tant de gentillesse et de sollicitude. Leur niveau d’anglais est très bon et il est très facile de communiquer avec eux.

La gastronomie

Une vraie bonne surprise! Nous avons eu l’expérience du désert à Oman où la gastronomie est vraiment décevante, nous nous attendions donc à rien au niveau gustatif à notre arrivée en Egypte. Grave erreur! Nous avons sous-estimé le Nil et sa capacité d’irrigation. Du coup, il y a plein de bonnes choses qui poussent dans la Vallée du Nil dont des aubergines qu’on sert marinées avec une fabuleuse sauce à l’ail. La cuisine égyptienne ressemble à celle du Moyen-Orient mais en mieux! C’est riche en fruits, en légumes, en légumineuses et surtout en épices qui donnent aux plats une saveur incroyable! L’Egypte a sa propre variété de falafels, ils ne sont pas faits à base de pois chiches comme partout ailleurs mais avec des haricots verts qui leur donnent une couleur particulière et un goût un peu différent mais très bon! Nous nous sommes régalés comme des rois durant notre séjour!

Le café

Pour apprécier le café égyptien, il faut aimer les cafés bien serrés car il ferait passer le café turc pour une boisson très légère! Ça tombe bien, c’est ce que nous préférons! Il a toujours une petite saveur de noisette ou de caramel et se déguste confortablement installé dans des petits troquets plein de charme.

Les bars à jus

Les Egyptiens raffolent de jus de fruits et des dizaines de bars à jus sont disséminés dans les villes. Grâce au Nil et à la diversité de ses climats (méditerranéen au nord, chaud au sud), l’Egypte produit une diversité incroyable de fruits comme la banane, les citrons, la grenade, la canne à sucre, les pommes,… Nous avons bu le meilleur jus d’orange de notre vie! Les oranges sont tellement douces que nous avons eu l’impression de boire du Fanta Orange!

Les sites historiques

L’Egypte est connue pour ses sites datant du temps des pharaons, avec raison! Ils sont superbes. Et nous n’en avons visités que quelques-uns! En plus, à part Abou Simbel, ils sont faciles d’accès et le prix d’entrée reste relativement correct. (en général 200EGP soit 11,20€ ou 11,75CHF) En ce qui nous concerne, tous ces témoignages du passé nous ont littéralement fascinés!

La mer Rouge

Nous comprenons aisément pourquoi la mer Rouge est le paradis des plongeurs! Rien que depuis le bord, le récif est incroyable! Nous en avons vu des mers et des plages mais la région de la mer Rouge nous a enchanté et rentre sans problème dans notre top 3 des plus belles mers du monde!

Samadai Beach, Marsa Alam

L’Egypte a longtemps été un rêve pour Van et elle ne regrette pas du tout de l’avoir réalisé! Nous avons découvert un pays extraordinaire, d’une grande richesse culturelle, complexe, plein de paradoxes et beaucoup plus varié qu’espéré. Avant notre arrivée nous pensions que l’Egypte était un pays à voir une fois pour ses temples et basta. Que nenni! Ce pays a beaucoup plus à offrir et mérite amplement une visite ultérieure (ou plusieurs!) de notre part. En tout cas, elle fait partie de nos gros coups de cœur de voyage!

Pyramide de Khéops, Gizeh

SPOILER ALERT!

Choisir la destination suivante nous a valu des heures de discussions. Nous sommes un peu trop tôt en termes de climat mais nous ne voulions quand même pas faire un détour illogique par le sud. L’idée de déjà rentrer en Espagne nous a effleurée mais notre assurance voyage court jusqu’au 25 avril et ne nous couvre pas dans notre pays d’origine, nous ne voulons pas gaspiller ces deux mois. Nous allons évidemment nous mettre en route sur le chemin du retour mais par…. (roulements de tambour…) la Turquie! Nous avons tellement adoré ce pays lors de notre séjour en octobre dernier que nous avons décidé d’y retourner et d’en découvrir un peu plus. Nous n’avons pas encore goûté à toutes les sortes de baklavas! Nous arriverons par Antalya pour des raisons climatiques. Depuis là, notre retour au bercail se fera par voie terrestre.

Pour vous mettre dans l’ambiance, voici une photo de la superbe baie de Kaş sur la côte lycienne.

Hurghada et la mer Rouge

Un voyage en Egypte ne serait pas complet sans un petit tour au bord de la mer Rouge! Nous sommes même motivés à parcourir ses côtes de long en large jusque dans la péninsule du Sinaï mais nous sommes un peu short avec la durée de validité de notre visa. Qu’à cela ne tienne! Nous allons essayer de le prolonger! Mais ce n’est pas aussi simple car, même pour un mois ou deux, il ne s’agit pas d’une simple extension de visa de tourisme mais d’un permis de résidence. Il faut donc fournir un contrat de bail ainsi qu’une lettre d’invitation, ce que nous n’avons pas puisque notre but n’est pas de rester au même endroit. Nous aurions sûrement pu soudoyer quelques personnes à l’aide de bakchichs pour qu’elles nous fournissent ces précieux documents mais nous ne sommes quand même pas motivés à ce point à rester en Egypte. Nous avons quand même tenté notre chance, à l’arrache, aux services des passeports de Louxor et d’Hurghada mais sans succès. Nous nous contenterons donc du sud de la mer Rouge et quitterons le pays vers mi-février à la fin de notre visa.

La mer Rouge à Al Quseir

Hurghada

Depuis la Haute-Egypte, le point d’entrée le plus logique pour accéder au littoral est Hurghada qui est située à trois petites heures de route de Louxor. Nous avons mis plus de temps car c’est la saison de la récolte de la canne à sucre dans la vallée du Nil et nous avons été bloqués par les « Sugar trucks ». Mais avec tous les délicieux jus de canne que nous avons dégustés, nous voulons bien leur pardonner.

La ville d’Hurghada n’a pas grand chose à offrir. Elle a été construite de toutes pièces au début du XXe siècle de façon complètement anarchique et moche. Par contre, l’ambiance est vraiment sympa surtout dans le quartier d’El Dahhar qui regorge de cafés, de petits restos et de marchés aux épices. C’est également la ville où nous ressentons le moins le conservatisme religieux.

Côté mer, c’est la grosse déception! Il n’y a pas un centimètre du littoral qui est libre de béton! Les promoteurs immobiliers ont eu les yeux plus gros que le ventre et se sont fait rattraper par les différentes crises économiques et sociales qu’a connues le pays. Résultat : une jungle de béton inachevée et laissée à l’abandon. Du coup, l’accès à la mer ne peut se faire que via des resorts hors de prix et les locaux ne peuvent même pas profiter du bord de mer. Nous avons réussi à y accéder grâce à une clôture cassée sur un terrain en friche et nous avons découvert le mensonge du siècle! La mer Rouge n’est même pas rouge! Et en plus elle est froide! Mais il faut reconnaître que ses eaux cristallines font rêver et nous comprenons aisément que ce soit une destination de choix pour la plongée.

Al Quseir

Comme notre plan de remonter jusqu’à la péninsule du Sinaï est tombé à l’eau, nous décidons de descendre vers le sud. Nous nous arrêtons dans la petite bourgade d’Al Quseir à 150 kilomètres d’Hurghada. Et là, c’est la grosse surprise! Nous avons certainement trouvé la perle de l’Egypte! Depuis l’Antiquité, Al Quseir était un port important de la mer Rouge, c’est de là qu’embarquaient les pèlerins à destination de la Mecque. C’était également une étape importante pour le transport d’épices. Au XIXe siècle, la ville connut un essor industriel grâce aux mines de phosphate. Aujourd’hui c’est un petit village tranquille dont le temps s’est un peu arrêté où les gens vous lancent des « Hello » quand vous vous promenez dans les ruelles de la vieille-ville bordées de magnifiques maisons arabes ornées de balcons en bois.

Le front de mer

Autre belle surprise d’Al Quseir, c’est le front de mer qui est accessible et pas du tout bordé d’hôtels en tout genre! Certes la plage urbaine est toute petite mais c’est déjà agréable de se promener librement en bord de mer et de profiter d’un air bien iodé, la teneur en sel de la mer Rouge étant assez élevée.

Al Quseir Fort

Nous avons même eu droit à une belle visite culturelle à Al Quseir! On doit ce fort aux Ottomans qui construisirent le château en 1571 pour contrôler le port et donc le passage vers la Mecque. L’édifice a été modifié plusieurs fois dans son histoire notamment par les Français et les Britanniques. Au début du XXe siècle, il fut utilisé par les garde-côtes égyptiens comme dépôt. Les petits wagonnets exposés étaient utilisés dans les mines de phosphates pour le transport des minerais.

Il est possible de grimper sur la tour et sur les quelques remparts restants. Nous n’allions évidemment pas manquer l’occasion de voir le monde d’en haut! Nous avons été particulièrement séduits par la carte de l’Egypte antique, même si elle se lit depuis le nord, superbement restaurée qui tapisse une partie du sol de la cour intérieure. Au sous-sol, sous la carte, se trouve une ancienne citerne d’eau utilisée pour ravitailler les voyageurs, mais seul Fab a osé s’aventurer dans les couloirs étroits.

Dolphin Beach

Il suffit de marcher quelques kilomètres en direction du nord depuis le centre ville pour trouver cette petite merveille! Mis à part la température de l’eau en cette saison, cette plage n’a pas beaucoup à envier à Zanzibar ou à la mer des Caraïbes. Même si nous avons dû affronter le mistral local, nous avons été émerveillé par cette eau si cristalline . Même si son nom pourrait le laisser supposer, nous n’avons pas aperçu de dauphins car, contrairement à nous, ils ne sont pas assez tarés pour venir se les geler en février dans la mer Rouge. Ils resteront encore quelques semaines dans les eaux chaudes de l’Océan Indien plus au sud.

Marsa Alam

Puisqu’il nous reste encore quelques jours, nous descendons encore 100 kilomètres en direction du sud jusqu’à Marsa Alam. Au village, circulez il n’y a rien à voir! Comme à Hurghada, c’est un véritable chantier abandonné. Heureusement, ici les promoteurs immobiliers ne se sont pas attaqués au littoral qui reste bien préservé.

S’il n’y a rien à faire au village, il y a des jolies balades à faire dans le désert arabique. Si Fab trouve fascinant ces paysages désertiques, Van trouve quand même qu’il manque de la végétation. Mais il faut reconnaître que cette petite Monument Valley locale en jette, surtout que nous sommes seuls au monde!

Côté mer

Nous en avons vu des mers incroyables mais la mer Rouge se place incontestablement dans notre top 3! Le sable du désert fait ressortir les différentes nuances de bleu de la mer et c’est juste magnifique! Comme il y a peu de profondeur à cause du récif. la température de l’eau est assez tempérée pour y tremper ses gambettes, même pour Van la frileuse!

Regardez-nous ces eaux cristallines! Promis, nous n’utilisons pas Photoshop!

Samadai Beach

Comme nous ne sommes pas sûrs d’en avoir assez pris plein les yeux, nous nous rendons, à pieds, cinq kilomètres plus au sud jusqu’à l’incroyable Samadai Beach. Rien que la couleur de l’eau nous laisse bouche bée! Et nous n’avons encore rien vu, il y vit une faune marine extraordinaire! Rien que depuis le bord nous avons aperçu une quantité de bernard-l’hermite et autres coquillages qui marchent dont certains sont plus gros que notre main, un énorme crabe plus grand que les pieds à Fab et une magnifique raie pastenague.

Notre voyage en Egypte était vraiment extraordinaire et nous le finissons vraiment en beauté! La Mer Rouge mérite amplement sa réputation et nous n’en avons encore rien vu! Nous avons eu de la chance de venir hors saison car nous avons eu les plages rien que pour nous!

Assouan

Depuis Louxor, nous privilégions encore une fois notre moyen de transport favori, c’est-à-dire le train. Mais notre convoi est annoncé avec « peut-être » 30 minutes, une heure ou cinq heures de retard. Quand un train arrive à quai (celui de plus de trois heures plus tôt!), nous voyons bien qu’il a l’air bien plus classe que l’habituel mais on nous confirme que nous pouvons embarquer sans problème avec nos billets. Evidemment, une fois à l’intérieur, il faut nous acquitter d’un supplément VIP. Bref, c’est à l’égyptienne…

Le paysage est bien plus cool que notre précédent trajet, nous longeons le Nil sur presque la totalité du trajet. Par contre, la plaine fertile est réduite à peau de chagrin, le désert est beaucoup plus présent. D’ailleurs Assouan est une des villes les plus arides du monde et une des plus ensoleillées également. Mais, manque de bol, nous arrivons lors d’une vague de froid inhabituelle. Si la journée les températures sont encore agréables et atteignent allègrement les 20 degrés, la nuit, elles sont juste glaciales (6 ou 7 degrés, glagla!) et, bien sûr, l’Egypte étant habituellement un pays chaud, rien n’est prévu pour le froid, surtout pas du chauffage. Heureusement, la chaleur présente une bonne partie de l’année fait des Egyptiens des gens frileux et nous avons droit à des couvertures de compétition!

A l’instar de Louxor, la ville d’Assouan n’a que très peu à offrir si ce n’est un souk mais bien aseptisé pour les touristes. Par contre, elle se situe à la hauteur de la première cataracte du Nil. Normalement, une cataracte signifie une chute d’eau, mais pas en Egypte. C’est un encombrement rocheux qui forme quelques rapides sur le Nil et rend sa navigation un peu dangereuse. Surtout, ça forme des paysages incroyables et, rien que pour ça, il vaut la peine de faire une petite étape à Assouan.

Ile Elephantine

L’île Elephantine vue depuis le centre-ville d’Assouan

Juste en face du centre-ville d’Assouan, se trouve ce petit paradis égyptien. Ici, le temps s’est arrêté : il n’y a aucun véhicule à moteur et la vie s’écoule paisiblement dans les petites ruelles en terre battue entre les enfants qui jouent et les chèvres qui se promènent. Nous avons été conquis par les façades colorées des maisons typiques nubiennes. Des maisons quoi? Non, cette fois ce n’est pas un mot grec. Nubien vient de Nubie, une région antique qui va d’Assouan jusqu’à Khartoum, au Soudan dont la civilisation nous a laissé quelques sites archéologiques, une culture encore vivante aujourd’hui et un des meilleurs cafés du monde.

Malgré ce que son nom pourrait laisser penser, il n’y a aucun pachyderme sur l’île. Le substantif Elephantine proviendrait des énormes rochers gris qui forment la première cataracte et font penser à des éléphants.

L’île Elephantine est facilement accessible avec des petits bateaux qui font la navette depuis les quais du Nil. Il y a trois différents débarcadères, suivant l’endroit où on veut se rendre. Certains rabatteurs essaient de nous convaincre qu’il faut impérativement contracter un tour en felouque, les bateaux traditionnels avec leur voile à l’avant, pour y accéder. Ce qui est évidemment faux. Et pour vous dire la vérité, les felouques sont beaucoup plus stylées à Zanzibar!

Pour vous donner un point de repère : que ce soit à Louxor ou à Assouan, chaque traversée du Nil coûte 5 livres (0.28€ ou 0.30CHF) ni plus, ni moins. Si on vous demande plus, c’est qu’on essaie de vous entuber.

A l’extrémité sud de l’île, il y a quelques ruines d’un ancien temple dédié à Khnoum, le dieu des cataractes. Dans la mythologie égyptienne, c’est lui qui contrôlait les différentes crues du Nil.

Pour les fans d’Agatha Christie

Ce majestueux bâtiment situé sur la corniche est le Old Cataract Hotel, un palace construit en 1902 et inauguré en présence de Winston Churchill himself. Mais que vient faire la romancière anglaise là-dedans? Ben écrire pardi! Le deuxième mari d’Agatha Christie était archéologue et l’écrivaine l’a suivi dans plusieurs de ses missions, dont une se trouvait à Assouan. Elle a écrit son célèbre « Mort sur le Nil » sur la terrasse de l’hôtel et une suite porte encore son nom.

Van, en tant que grande fan de la reine du crime, aurait bien voulu s’asseoir sur la terrasse et siroter un café en observant le paysage mais, juste pour avoir le droit d’accéder dans l’enceinte de l’hôtel, il faut débourser 300 livres (17,10€ ou 17,75CHF) par personne. Supposant que dans ce genre d’endroit le café doit déjà coûter un bras, nous trouvons cette pratique vraiment exagérée!

Barrage d’Assouan

Ancien barrage d’Assouan

A la base, nous étions motivés à aller à Abou Simbel, plus au sud. Les conditions d’accès sont compliquées mais aurait été jouables, par contre, les prix pratiqués sur place sont prohibitifs. Et en étudiant bien, nous avons découvert que les temples sont creusés dans la roche. Même si les façades extérieures ont l’air incroyables, Van et sa claustrophobie ne sont toujours pas motivées à aller s’y enfermer à l’intérieur. Nous ne pensons pas, dans ces conditions, que le jeu en vaut la chandelle, et il si il la vaut, tant pis pour nous!

Malgré ce renoncement, nous sommes bien motivés à aller découvrir le lac Nasser. C’est pourquoi nous nous rendons au barrage d’Assouan, un peu plus au sud de la ville. Pour y accéder, c’est super facile, il y a un système de minibus sur le même principe que les dallas-dallas tanzaniens. Le barrage que nous avons vu est en fait le vieux barrage, érigé en 1902 afin de réguler les crues du Nil. Il mesure 36 mètres de haut pour 1950 mètres de longueur. Il n’est pas possible de se promener dessus à pieds mais nous avons grimpé sur la colline pour avoir une vue sur le barrage et sur le lac Nasser.

Vous devez vous douter que s’il y a un vieux barrage, il doit y avoir un nouveau barrage! Et c’est le cas! Nous aurions bien voulu nous y rendre mais les militaires présents nous ont un peu dissuadés. Il faut dire que le barrage est un point stratégique pour l’Egpyte, notamment parce-qu’il fournit la majorité de l’électricité égyptienne et est sûrement l’endroit le plus surveillé du pays. Nous l’avons juste aperçu au sommet des collines surplombant le lac Nasser.

Le haut-barrage d’Assouan (111 mètres de hauteur) a fait couler beaucoup d’encre depuis sa construction et en fait couler encore beaucoup aujourd’hui. A la base, ce sont les Américains et les Britanniques qui devaient financer le barrage mais, pour des raisons encore obscures aujourd’hui, ça ne s’est pas fait. Le président Nasser décide donc de nationaliser le canal de Suez pour financer les travaux, ce qui a pour conséquence de déclencher une guerre entre l’Egypte, Israël, la Grande-Bretagne et la France. Finalement, ce sera l’URSS qui financera l’ouvrage. Ceci se passe dans les années 1960 donc en pleine Guerre Froide, nous imaginons sans peine le bordel diplomatique que ça a dû engendrer.

La construction du barrage a engendré pas mal de problèmes autres que géopolitiques. Les temples d’Abou Simbel et de Philae ont été déplacés pierre par pierre afin d’échapper aux inondations mais beaucoup d’autres sites archéologiques ont été perdus à jamais. Ecologiquement, le barrage a également été une catastrophe : à cause de l’eau stagnante, des parasites se sont développés dans le lac Nasser, la sècheresse de l’air fait évaporer 14% du débit du Nil, il y eut de forts impacts sur la faune locale, etc… Sans compter un déplacement massif des populations. Mais voilà, à l’époque, ces conséquences n’ont pas été étudiées au préalable, la construction du barrage a surtout servi à la propagande soviétique et à renforcer la popularité du président Nasser.

Le lac Nasser (oui, du nom du président de l’époque!) est le lac de retenue qui s’est formé après l’inondation de la plaine du Nil à la construction du barrage. A voir ce paysage magnifique du lac et de ses collines arides, difficile d’imaginer que nous sommes face à une des plus grandes catastrophes écologiques du XXe siècle.

West Bank

Comme nous avons renoncé à Abou Simbel, il nous reste du temps! Sur les conseils d’un autre voyageur de notre guesthouse venu d’Alexandrie, nous nous rendons sur la rive ouest du Nil. Là aussi, traverser n’est qu’une simple formalité, il faut juste se rendre à l’embarcadère qui se trouve en face de la gare.

Le temps ne s’est pas autant arrêté que sur l’île Elephantine mais l’ambiance est déjà totalement différente que dans le centre d’Assouan, la culture nubienne est beaucoup plus présente. C’est aussi un bon point pour observer les paysages du désert libyque.

Qubbet el-Hawa

Qubbet el-Hawa est le nom de la magnifique colline rocheuse couverte de sable que nous voyons depuis Assouan. Elle abrite une superbe nécropole datant de l’Ancien Empire (troisième millénaire avant notre ère) avec des tombes de différents dignitaires locaux. Le site n’est pas dans un état de conservation irréprochable mais est quand même incroyable, un petit Pétra local mais hors des sentiers touristiques.

A l’époque gréco-romaine, une église copte y a été ajoutée. Il en reste quelques vestiges aujourd’hui dont une partie de fresque.

Il vaut la peine de grimper au sommet de la colline à environ 130 mètres d’altitude. Ce n’est pas le chemin le plus facile entre le sable et la caillasse mais ce n’est pas très long. Une ancienne petite chapelle copte nous attend en haut.

Evidemment, toute grimpette mérite une récompense mais ici, elle est de taille! Une vue à 360 degrés à couper le souffle sur Assouan, le Nil, l’île Elephantine et la première cataracte!

Qubbet el-Hawa est sûrement le secret le mieux gardé d’Assouan. Pour nous, Il aura été un véritable coup de cœur! C’est un site que nous vous recommandons à 100% si vous êtes de passage dans la région.

Assouan possède probablement un des environnements les plus fous d’Egypte. Par contre, nous n’avons pas du tout aimé l’ambiance de la ville et c’est la première fois que nous avons l’impression de n’être que des porte-monnaie sur pattes. Toute la journée on nous bassine avec des taxis, des tours en felouques, des balades en calèche, etc… et il n’y a même pas de petits cafés ou de restos sympas. Il faut reconnaître que Louxor nous avait particulièrement gâtés avec ses petites terrasses sur le Nil et son nombre réduit de rabatteurs d’où notre déception pour Assouan. Nous garderons en souvenir la beauté des paysages.

Louxor

Il existe un train de nuit qui suit la vallée du Nil et qui relie le Caire à Assouan mais nous avons choisi de voyager de jour afin de profiter du paysage. Ou plutôt devrions-nous dire, du non-paysage. Nous traversons pendant des heures la banlieue du Caire qui est vraiment moche, crade et délabrée. Ensuite, ce sont des champs et des palmiers dattiers à perte de vue dans un paysage désespérément plat. Nous savions que la vallée du Nil était très fertile mais nous ne pensions pas voir autant de vert. Il nous faut attendre Assiout pour enfin apercevoir quelques montagnes mais c’est à ce moment là que la nuit a décidé de tomber.

Les trains égyptiens sont vraiment confortables et le trajet se passe bien malgré une ponctualité vraiment défaillante. Nous arrivons à Louxor avec plus de trois heures et demie de retard.

Le Nil et les montagnes thébaines

La ville de Louxor en elle-même n’est pas extraordinaire, juste la promenade au bord du Nil est assez sympa. Mais elle est déjà mille fois plus agréable à vivre que Le Caire. Elle se situe à l’emplacement de l’ancienne Thèbes, qui était une ville importante de l’Egypte antique dès la XIe dynastie, ce qui laisse entrevoir des visites archéologiques intéressantes et instructives.

Temple d’Amon ou temple de Louxor

Nous ne sommes pas rentrés à l’intérieur car nous ne sommes pas assez assidus pour visiter tous les temples égyptiens et puis notre budget visite n’est pas illimité. Mais il se voit en grande partie depuis l’extérieur et se situe en plein cœur de Louxor, impossible de le louper. Il a été construit pendant la XVIIIe dynastie (entre 1500 et 1200 avant Jésus-Christ) et est dédié au dieu Amon, une des principales divinités du panthéon égyptien qui, dans la mythologie, a accédé au rang de roi des dieux de Thèbes.

Karnak

Temple de Karnak vu depuis le lac sacré.

Pour accéder au temple de Karnak depuis le centre de Louxor, c’est facile! Il suffit de longer le Nil en direction du nord sur un peu plus d’un kilomètre et demi et c’est facilement accessible à pied. Le site est vraiment très touristique et, mauvais timing, nous arrivons au même moment que de nombreux groupes venus à la journée depuis Hurghada. Heureusement pour nous, ils se concentrent uniquement sur la partie centrale du temple. Nous avons donc commencé notre visite par les annexes, aussi incroyables que les parties principales, et avons bénéficié d’une certaine tranquillité.

Karnak est le plus grand complexe religieux de toute l’Antiquité et comprend trois enceintes étendues sur plus de deux kilomètres carrés. Il est impossible de résumer l’histoire de ce temple car elle s’étend sur plus de 2000 ans. Il est consacré à la triade thébaine, un groupe de trois dieux composé d’Amon (oui le même qu’avant!), l’époux, de Mout, l’épouse qui symbolise les valeurs maternelles et de Khonsou, leur fils qui est le dieu de la lune. Le site fait l’objet de fouilles quasiment ininterrompues depuis le XIXe siècle et continue de donner du fil à retordre aux archéologues.

Salle hypostyle

Une salle hypostyle est une salle fermée par un plafond qui est soutenu par des colonnes. Celle de Karnak est sûrement la plus célèbre de toutes et s’étend sur plus de 5000 mètres carrés! Même si le toit a été presque entièrement détruit, les 134 colonnes sont toujours là avec leurs 10 mètres de circonférence et leurs 24 mètres de haut. Vues d’en bas, elle sont super impressionnantes et nous nous sentons tout petits, surtout Van! La salle a été construite bien après l’édification du temple, sous le règne de Séthi Ier. (-1294 à -1279) Les décorations ont été décidée par son fils, Ramsès II et sont, pour la plupart, encore visibles aujourd’hui. Nous avons vraiment été scotchés par cette salle, surtout en sachant que ces colonnes s’y dressent fièrement depuis plus de 3200 ans!

Le dromos

Oui, nous avons décidé de vous bombarder de noms grecs dans cet article! Dans l’Egypte antique, un dromos est une allée, généralement bordée de sphinx, reliant un temple soit à une autre temple, soit aux berges du Nil. Celui de Karnak, initialement long de 2,5 kilomètres, le relie au temple d’Amon mais il a partiellement disparu sous la ville moderne de Louxor. Il est bordé d’environ 700 sphinx mais ils ont bien morflé avec le temps les pauvres!

Les hiéroglyphes

Par hiéroglyphes nous entendons, bien sûr, le système d’écriture de l’Egpyte antique, pas les pattes de mouches de Fab! Cette écriture est apparue à la fin du IVe millénaire avant notre ère et a été utilisée jusqu’à l’Epoque Romaine. Mais il faudra attendre le XIXe siècle et la découverte de la pierre de Rosette avant de pouvoir déchiffrer tous ces signes. Nous nous attendions bien évidemment à en voir quelques-uns, nous sommes aussi venus pour ça, mais nous ne pensions pas à les voir aussi bien conservés! Certains ont même toujours leur couleur d’origine! Nous sommes impressionnées par la finesse des gravures!

Le lac sacré

C’est notre endroit préféré de Karnak. Vous nous connaissez, dès qu’il y a un plan d’eau, nous sommes contents! En plus, les autres touristes ne prennent pas le temps de faire le tour du lac, nous sommes seuls au monde! Selon les croyances de l’époque, le lac sacré proviendrait directement du Noun, qui dans la mythologie égyptienne est un grand océan qui aurait créé le monde, un peu comme Dieu dans les religions monothéistes. Un nilomètre a été construit à l’intérieur du lac. Un nilo quoi? Vous allez enrichir votre vocabulaire grâce à nous! Un nilomètre est un puits avec une échelle graduée qui, à l’époque, servait à mesurer le niveau d’eau lors des crues du Nil. Il vaut la peine de se rendre au bord du lac juste pour le point de vue qu’il donne sur l’ensemble du temple de Karnak.

La Vallée des Rois

Là, non plus nous ne rentrons pas à l’intérieur de la nécropole car Van n’aime toujours pas les espaces clos surtout quand il y a des mètres de montagne au-dessus de sa tête!

Nous nous rendons cette fois sur la rive occidentale du Nil et, même si nous ne visitons pas le site, nous nous y rendons juste pour les paysages. La Vallée des Rois se trouve à 5 kilomètres de Louxor. Le truc sympa est de s’y rendre en vélo, c’est presque tout plat, la route est belle et il y a peu de trafic. Nous avions envie de marcher, nous nous y sommes donc rendus à pied. Nous traversons des champs de cultures dont le vert contraste fortement avec l’aridité de la montagne qui les surplombe.

Sur notre route, nous sommes accueillis par deux statues géantes. Ce sont les colosses de Memnon. Elles se situaient à l’entrée du temple d’Amenhotep III aujourd’hui disparu. Les colosses ont été retrouvés couchés par terre sur le dos et une gigantesque campagne de redressage a eu lieu en 2014. Imaginez un peu l’ampleur de la tâche, sachant que ces monstres de pierres mesurent environ 18 mètres et qu’ils pèsent plus de 1300 tonnes et que bien sûr, il ne fallait pas les abîmer!

La Vallée des Rois est une faille dans le désert de Libye qui abrite les hypogées (oui, encore du grec! Ça signifie une tombe creusée dans la roche) de nombreux pharaons du Nouvel Empire. C’est ici qu’en 1922 Howard Carter découvrit la fameuse tombe de Toutânkhamon. La nécropole est creusée dans la montagne Al-Qum (470 mètres d’altitude) qui signifie tout simplement La Cime. Elle a été choisie car elle évoque vaguement la forme d’une pyramide. Toutes les tombes n’ont pas encore été mises à jour et le site emploie encore de nombreux archéologues tentant d’y découvrir d’autres secrets.

Un peu plus au sud, se trouve une autre nécropole similaire, la Vallée des Reines qui abrite les hypogées des épouses et des filles de pharaons.

Louxor aura été une étape vraiment sympa. Nous avons été impressionnés par tout ce que nous avons vu : le Nil, les sites archéologiques et les paysages. Et surtout, nous avons mangé le meilleur sandwich aux falafels de notre vie!

Le Caire et les pyramides de Gizeh

L’Egypte, c’était un rêve de gosse pour Van depuis qu’elle a étudié les pharaons à l’école. Mais elle n’avait jamais osé franchir le pas jusqu’à présent de peur que la réalité ne soit pas aussi cool que ses attentes. Quant à Fab, il est fasciné par les paysages du désert. C’est donc logique que l’Egypte ait une place de choix dans notre petit trip africain. Nous espérons juste que nos espoirs ne soient pas trop déçus.

Comme nous l’avions déjà mentionné, notre but était de rejoindre l’Egypte par voie terrestre depuis la Tanzanie mais la situation politique s’est entre temps dégradée en Ethiopie et au Soudan nous forçant à revoir nos plans. Nous avons dû, la mort dans l’âme nous rabattre sur l’avion.

Le Caire

Le Nil, au centre du Caire

Comme nous sommes arrivés par avion, notre aventure égyptienne commence donc au Caire, la capitale du pays. C’est une mégapole de 21 millions d’habitants et ça se ressent, le trafic est infernal et la qualité de l’air est vraiment mauvaise. Mais malgré son apparence de gigantesque jungle de béton, il y a quand même quelques trésors qui valent la peine qu’on s’y arrête.

Place Tahrir

L’obélisque au centre de la place

Ce n’est pas la place la plus pittoresque du monde mais c’est un endroit vraiment symbolique au Caire et le cœur névralgique. Si le nom vous dit quelque-chose c’est parce-qu’elle a été au centre de l’actualité en 2011. C’est sur cette place qu’ont eu lieu les manifestations du printemps arabe égyptien conduisant à la démission du dictateur Hosni Moubarak. Mais la joie sera de courte durée car en 2013, l’armée reprend le pouvoir après un coup d’état et, sans être réellement une dictature, l’Egypte est encore loin de la démocratie et peine à se trouver une stabilité politique.

Le Nil

Après avoir observé sa source à Jinja, au bord du lac Victoria, nous retrouvons sa majesté le Nil plus de 6000 kilomètres plus au nord. Il traverse la ville en son centre et heureusement qu’il existe! Le Caire manque cruellement d’espaces verts, cette étendue d’eau consiste un petit espace respiratoire dans cet enfer de gaz d’échappement.

Centre historique

Le Caire est une des plus vieilles villes du monde islamique. Elle a été fondée au Xe siècle et a atteint son âge d’or au XIVe siècle sous l’empire des Omeyyades, les mêmes qu’en Andalousie. Voilà pourquoi l’architecture de certains bâtiments nous rappellent Cordoue! Aujourd’hui, il reste quelques trésors, inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO, que nous nous sommes empressés d’aller découvrir. La vieille-ville est un entrelacs de petites ruelles un peu figées dans le temps. Les maisons avec leurs balcons en bois typiquement arabes sont vraiment délabrées mais ont un charme fou. La Disneylandisation n’a pas passé par là et la vie se déroule tranquillement entre les marchés et les petites terrasses de cafés. Le quartier est dominé par la forteresse de Saladin datant du XIIe siècle.

En déambulant dans ce bordel organisé, nous avons découvert des trésors d’architecture typiquement islamique. Nous avons remarqué que les édifices religieux ont eu droit à une bien meilleure restauration que le reste du quartier.

Le quartier copte

Bon déjà, ça veut dire quoi copte? Les Coptes sont autochtones d’Afrique du Nord, principalement d’Egypte, et arabophones sauf qu’ils sont chrétiens. Mis à part une toute petite minorité de catholiques et d’évangéliques, ils font partie de l’église orthodoxe mais avec quelques spécificités. Les rites sont les mêmes mais la doctrine varie un peu. Jusqu’au XVIIe siècle, les Coptes avaient leur propre langue : le copte mais aujourd’hui, ce n’est plus qu’une langue liturgique comme le latin en Europe. En Egypte, les Coptes représenteraient entre 10 et 15% de la population, leur nombre exact n’est pas connu. Nous aimerions pouvoir vous dire que la cohabitation avec la majorité musulmane se passe dans une harmonie totale. Malheureusement, c’est loin d’être le cas. Les Coptes sont souvent victimes d’attentats meurtriers visant leur communauté. Leurs églises sont d’ailleurs toujours gardées par une armada de gardes de sécurité armés jusqu’aux dents.

Dans le vieux Caire, il y a tout un quartier copte datant du déclin des religions pharaoniques jusqu’à l’arrivée de l’islam, époque où l’Egypte était majoritairement chrétienne. Le quartier s’organise autour des ruines de l’ancien fort de Babylone et est constitué de différentes églises datant du Ve au IXe siècle. Il y a également la synagogue Ben Ezra, la plus ancienne de la ville mais elle est actuellement fermée pour travaux. Nous ne pensions pas visiter autant d’églises en arrivant dans une des plus grandes villes musulmanes du monde!

Gizeh

Le Sphinx devant la pyramide de Khéphren

Nous n’allions pas rester au Caire sans aller faire un petit tour sur la nécropole de Gizeh. Nous ne savions pas trop à quoi nous attendre car le site est méga touristique et est connu pour être la cible de rabatteurs en tout genre. Avec le développement de l’agglomération cairote, la ville de Gizeh s’est construite jusqu’au pied des pyramides. Ce dernier point est vrai mais nous nous attendions à pire, la nécropole se trouve sur une colline et il y a beaucoup d’espace, la ville se contente de rester au pied de la colline. L’avantage de la proximité de la ville, c’est que le site est facilement accessible en métro puis en bus urbain.

L’entrée principale se trouve en bas, où se trouve le Sphinx. Nous n’avons pas fait exprès mais nous sommes rentrés sur le site par une entrée moins importante, à côté de la pyramide de Khéops et il s’est avéré que c’est un super bon plan : tous les guides et les rabatteurs attendent les touristes à l’entrée principale et nous avons eu une paix royale!

Les deux plus grandes pyramides ainsi que quelques tombeaux se visitent également, moyennant un petit supplément. Nous nous sommes contentés de voir les monuments depuis l’extérieur seulement car Van souffre de claustrophobie et ne se voyait pas coincée dans ces lieux clos.

Khéphren et Mykérinos
Pyramide de Khéops

Khéops est la plus grande des pyramides de Gizeh et fut, pendant des siècles, la plus grande construction humaine au monde. C’est la seule des sept merveilles du monde antique a avoir survécu jusqu’à nos jours. Elle mesure 137 mètres de haut mais avant l’érosion et l’usure du temps, elle grimpait jusqu’à 147 mètres! Une vraie prouesse pour l’époque sachant que la construction date d’environ de 2560 avant Jésus-Christ! Madame a donc plus de 4500 ans, normal qu’elle se soit un peu affaissée avec le temps. Elle abrite le supposé tombeau du pharaon Khéops. Cette pyramide est sûrement un des monuments antiques les plus fouillés et étudié mais elle n’a encore pas dévoilé tous ses secrets!

Khépren

La deuxième pyramide s’appelle Khéphren du nom du pharaon dont le tombeau est à l’intérieur qui n’est autre que le fils de Khéops. Elle est facilement reconnaissable est car son sommet est encore recouvert de calcaire. Elle ne mesure « que » 147 mètres afin de ne pas faire de l’ombre à sa voisine Khéops.

Mykérinos

Cette petite pyramide toute mimi se nomme Mykérinos selon le pharaon qui a succédé à Khéphren. Elle mesure quand même 63 mètres la petiote, ce qui est déjà pas mal même si son volume est deux fois inférieur à celle de Khéops! Les archéologues ont découvert que l’édifice était inachevé et en ont conclu que le souverain est décédé pendant sa construction.

Le Sphinx

Pour être francs, nous nous attendions à quelque-chose de bien plus impressionnant avec le Sphinx. C’est parce-que les pyramides situées juste derrière lui sont vraiment imposantes qu’il fait un petit peu pâle figure à côté. Pourtant, il mesure bien 20 mètres de hauteur dont une bonne partie rien que pour les pattes! Les archéologues peinent à se mettre d’accord pour savoir si la tête du Sphinx représente Khéops ou son fils Khéphren. Le nez manquant n’est pas dû à l’érosion mais bien à une détérioration humaine. Cette dégradation daterait du XIVe siècle et serait due à un soufi (une sorte de religieux islamique) qui voulait détruire ce qu’il considérait comme une idole païenne. N’importe quoi! Tout le monde sait bien que c’est Obélix qui a détruit le nez du Sphinx en voulant grimper dessus! #noussachons .

Le Caire aura été une première étape égyptienne bien sympa! Malgré sa jungle de béton tentaculaire et très moche, elle cache de véritables trésors. Nous aurions pu y rester des semaines et faire de nouvelles découvertes chaque jour. Nous aurions bien aimé visiter le musée égyptien mais nous avons un peu trop traîné dans nos visites du centre historique et nous sommes déjà en possession d’un billet de train pour la suite, nous ne prolongerons donc pas notre séjour pour ça.

Nous avons adoré le Caire mais nous sommes super content de partir pour le sud, déjà pour grappiller quelques degrés, car après la Tanzanie, nous sommes en plein choc thermique, puis également pour fuir la pollution de la ville qui est difficilement supportable, et pourtant nous sommes en hiver! Nous n’osons pas imaginer la ville pendant les chaleurs estivales et les pics de pollution!

%d blogueurs aiment cette page :