Tulum et Bacalar, les perles de la Riviera Maya

Comme notre retour en terres européennes se rapproche et que notre départ se fera depuis l’aéroport de Cancún, il faut gentiment à songer à nous rapprocher de la côte caribéenne même si nous quittons un peu à regret notre bien aimée Campeche. Nous faisons une mini étape à Mérida pour accompagner deux amis de Bruges sur une partie de leur périple mais aussi pour profiter des bons restos qu’on peut trouver en ville. Depuis là, il y a des bus pour absolument toutes les destinations de la côte. Nous choisissons Tulum, lieu que nous avons déjà visité lors de notre tout premier voyage au Mexique, avant notre ère de backpackers et que nous avions bien apprécié à l’époque.

A l’instar de Cancún, Tulum possède une zone hôtelière exclusivement pour Gringos proche de la plage et une ville un peu plus mexicaine à trois kilomètres à l’intérieur des terres. Mais ça, c’était dans nos souvenirs. Aujourd’hui, même le « pueblo » est devenue un gros Gringoland super touristique avec restaurants internationaux et boutiques de souvenirs à la pelle. Bon, il y a quand même plein de bars sympas, pour tous les goûts, où les boissons ne sont encore pas trop chères. Mais n’espérez pas y trouver quelque-chose d’authentiquement mexicain! Sauf si ça s’appelle tequila!

Le site archéologique de Tulum

Si nous sommes venus à Tulum ce n’est pas (que!) pour tester les bars mais pour nous rendre dans la zone archéologique située à quatre kilomètres du centre vers la mer. Il y a plein de lieux en ville pour louer des vélos pour s’y rendre (compter environ 200 pesos la journée soit 10,75€ ou 10,45 CHF). C’est facile à circuler, c’est tout plat, il y a une piste cyclable tout le long et un parking adapté à l’entrée du site. Nous aurions adoré faire un tour à vélo mais il fait méga chaud et le soleil tape super fort. Nous avons préféré prendre l’option colectivo. C’est tout aussi facile que le vélo. Il faut prendre celui qui va à Playa del Carmen au bord de la grand-rue, ça coûte 25 pesos par trajet (1,35€ ou 1,30 CHF) et il y en a très fréquemment. L’entrée du site archéologique, elle , coûte 90 pesos soit 4,85€ ou 4,70 CHF. Nous arrivons dans un magasin géant remplis de souvenirs made in China. Nous avons toujours un peu de peine avec cet hypercapitalisme à l’Américaine. Heureusement l’entrée du site en lui-même se situe 500 mètres plus loin, dans la jungle. Comme c’est un parc national et un territoire fédéral, il y est interdit d’y faire du commerce. Les commerçants ont dû s’éloigner du site pour pouvoir exercer leur activité et c’est une très bonne chose à nos yeux de puristes européens.

Tulum est une ancienne ville portuaire maya datant de l’époque dite postclassique (dès 1200) donc très tard dans la civilisation maya. Vu sa situation sur un promontoire rocheux, on pourrait supposer que c’était une ville à caractère défensif. Que nenni! Certes, il y avait bien une muraille mais pas beaucoup de pirates à combattre à l’époque. C’était un port, le seul de tout l’empire Maya, et le bâtiment le plus haut, appelé El Castillo, était utilisé comme point de repère par les marins. La nuit, on l’illuminait avec des torches. Dès qu’un capitaine à destination de Tulum apercevait ce phare improvisé, il savait qu’il devait tourner dans sa direction car c’était le seul endroit où il y avait une ouverture dans le récif qui était très dangereux pour la navigation. Les Mayas avaient étudié la barrière de corail, qui est la deuxième plus grande du monde après celle d’Australie, avant de construire une ville à un emplacement assez sûr pour les bateaux. Ils avaient des connaissances scientifiques assez avancées pour l’époque! Grâce à ses activités portuaires et à sa position stratégique aux milieu des routes commerciales de la péninsule du Yucatán, Tulum fut une des villes les plus prospères de cette période. Elle est également une des rares qui était encore habitée lors de l’arrivée des Espagnols. Les premiers y débarquèrent en 1508 mais par hasard, ils survécurent à un naufrage et ne s’attardèrent pas dans la région. Ce n’est qu’en 1518 qu’une expédition espagnole arriva volontairement au large des côtes du Yucatán avec à sa tête Juan de Grijalva le premier conquistador à poser le pied en terres mexicaines ouvrant la voie au grand Hernan Cortés. Grijalva décida d’accoster à Tulum parce qu’il trouvait que la ville ressemblait à Séville. Connaissant les Andalous, même cinq siècles plus tard, nous pouvons vous affirmer que cette dernière information est totalement vraie!

Le site archéologique qui nous reste aujourd’hui n’est pas aussi spectaculaire que Tikal, Calakmul ou Palenque. Il est plus petit et moins bien conservé. Par contre, il se situe sur un site exceptionnel entre jungle et mer des Caraïbes et rien que pour ça, il vaut la peine qu’on s’y attarde.

Côté playa

Comme nous l’avons mentionné, le site de Tulum vaut surtout le détour pour son emplacement sur la sublime mer des Caraïbes. C’est vraiment superbe malgré le fait que nous sommes en pleine saison des sargasses, ces grosses algues brunes puant l’œuf pourri qui envahissent les plages à la saison chaude. On ne peut pas descendre à la plage. Elle est fermée pour cause de saison de ponte des tortues marines afin de laisser ces petites bébêtes en paix! C’est évidemment une mesure que nous cautionnons totalement! De toute façon, la mer est plus belle vue d’en haut. Grâce aux rochers qui se jettent directement dans l’océan, le paysage est incroyable et les sargasses ont moins de place pour se déposer.

A noter que le site archéologique de Tulum se trouve dans un parc national qui porte le même nom. Ces 644 hectares de forêts, mangroves et d’aires marines sont indispensables à la région de plus en plus étouffée sous le poids du tourisme de masse. Le site est assez étendu donc même s’il y a du monde, on ne s’en aperçoit pas trop.

Holà Amigos

Bon, c’est beaucoup moins marrant de courir après les iguanes qu’à Edzna pour essayer de les immortaliser. Ici, ils sont beaucoup plus habitués à la foule donc beaucoup moins farouches. Ils sont, en général, beaucoup plus gros. Nous soupçonnons certains touristes de les nourrir. Quoi qu’il en soit, nous adorons toujours les petites (et moins petites!) bébêtes et nous sommes contents quand nous arrivons à en photographier quelques unes.

Juste à la sortie du site, nous tombons sur ce super spécimen à la robe bleue. C’est un geai du Yucatán et comme son nom l’indique, c’est une espèce endémique de la péninsule et du nord du Guatemala. Pour une raison qui nous échappe, Monsieur s’est mis sur une branche et s’est mis à crier sur tous les visiteurs qui quittaient le site.

Bacalar

Bacalar se situe à environ deux cents kilomètres au sud de Tulum à l’arrière de la baie de Chetumal, à quelques encablures du Belize. Des bus de différentes compagnies partent directement depuis la station d’autobus de Tulum et le trajet dure environ trois heures. Nous avions également déjà été à Bacalar dans notre vie antérieure et, après avoir vu la transformation de Tulum, nous redoutons un peu d’y retourner et de voir l’âme du village vendue aux sirènes du tourisme de masse. Heureusement, ce n’est pas le cas. Le coin a gardé son côté super chill, sans fioritures.

Fuerte de San Felipe

Ce n’est pas parce que nous sommes dans une ambiance détente que nous n’avons pas le droit à notre minute culturelle. Ce fort a été demandé en 1725 par le gouverneur espagnol du Yucatán afin de protéger Bacalar, non pas des pirates, mais des Anglais! Eh oui, la Perfide Albion avait des velléités territoriales sur la péninsule du Yucatán et elle est presque arrivée à ses fins puisque elle a réussi à coloniser l’actuel territoire du Belize qui ne se situe qu’à quelques kilomètres du fort. La forteresse a apparemment bien fait son boulot puisque les Britanniques n’ont jamais réussi à aller plus loin que Chetumal.

La Laguna

L’attrait principal de Bacalar reste sa superbe lagune. Il paraît que, dépend la lumière, il y aurait jusqu’à sept couleurs différentes. Les plus blasés d’entre vous nous ont déjà fait remarquer que ce ne sont que quelques petites nuances de bleu tandis que les plus rêveurs y voient plus de cent couleurs! Dans les faits, personne n’a tort mais nous sommes plutôt du type rêveur à s’extasier sur les beautés de la nature donc nous sommes d’avis qu’il y a bien plusieurs couleurs différentes. L’avantage de la lagune sur la mer des Caraïbes c’est, qu’en cette saison chaude, il n’y a pas de sargasses. Par contre, pour la fraîcheur de la baignade, il faudra repasser! L’eau a la température des bains thermaux, ce qui n’est pas du tout pour déplaire à Van la Frileuse!

Balneario Ecologico

En général, lors de notre routine matinale de baignade, (Oui, ça nous arrive d’être routiniers!), nous nous rendons au balneario municipal qui est gratuit pour faire trempette avant les chaleurs de milieu de journée. Mais pour une fois, nous nous sommes offert, pour 20 pesos d’entrée (1,05€ ou 1,05 CHF), le balneario ecologico. On l’appelle ainsi car le ponton traverse une superbe mangrove protégée où nous avons pu apercevoir des dizaines d’espèces d’oiseaux nicher dans le coin. Il vaut la peine d’investir pour ce balneario car il y a beaucoup moins de monde et la nature est beaucoup mieux préservée.

Si nous avons été un peu déçus par ce qu’est devenu Tulum, malgré le site archéologique de ouf, nous sommes soulagés d’avoir retrouvé l’ambiance tranquille de Bacalar. Espérons que ça perdurera car, dès l’année prochaine, le « Tren Maya », une ligne de chemin de fer qui fera le tour de toute la péninsule du Yucatán ainsi qu’une bonne partie du Chiapas, sera mis en service afin que les touristes, notamment américains, puissent rejoindre plus facilement tous les sites touristiques depuis Cancún.

Voilà, Bacalar était notre dernière étape de ce trip en Amérique Centrale. Nous nous préparons gentiment à rentrer sur notre belle péninsule ibérique. Un mois de juillet bien chargé nous y attend mais nous sommes quand même contents de retrouver l’Espagne. Evidemment, nous ne manquerons pas de vous faire découvrir quelques trésors de chez nous en attendant de nouvelles aventures.

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