Cáceres et Trujillo, les trésors médiévaux d’Estrémadure

Après avoir effectué une première découverte de la province de Badajoz, nous continuons notre périple dans la belle région d’Estrémadure et changeons de province pour arriver à Cáceres, la deuxième ville de la région qui est située en son centre géographique. Cáceres est accessible en train depuis Mérida ou Badajoz sur la ligne qui va à Madrid. La gare est un petit peu excentrée mais il y a une rambla bien ombragée qui la relie au centre-ville. Il faut compter environ quinze bonnes minutes de marche. Il y a des bus urbains mais nous ne les avons pas testés.

L’histoire de Cáceres est super riche! La ville serait habitée depuis la Préhistoire. Durant l’époque romaine, elle fut une des villes les plus importantes de Lusitanie jouissant d’une bonne position sur la via de la Plata, une route romaine reliant Mérida à Astorga (région de León) et qui existe encore aujourd’hui comme chemin de pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Elle fut évidemment conquise par les Arabes lors de la période d’Al-Andalus avant d’être définitivement prise par le roi catholique Alphonse IX de Leon où elle devint une ville indépendante rendant des comptes directement au roi à Madrid. La ville fut dirigée par une confrérie de chevaliers agricoles qui bâtirent de nombreux édifices qui constituent encore aujourd’hui une bonne partie du centre historique. Aujourd’hui, Cáceres est le siège de l’université d’Estrémadure et ça se ressent dans l’ambiance jeune et dynamique de la ville. Elle possède également un des centres médiévaux et de la Renaissance les plus complets du monde qui est évidemment inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Nous avons effectivement été scotché devant tout ce patrimoine historique incroyable. Nous y avons trouvé beaucoup de similitudes avec la ville de Sienne, en Toscane, autre centre médiéval de ouf qu’il vous faut absolument visiter une fois dans votre vie!

Plaza Mayor

Quand on arrive au centre historique depuis la gare, on tombe directement sur la Plaza Mayor car elle se trouve en bas du bourg médiéval. Elle est d’ailleurs adossée aux vestiges des remparts dont quelques magnifiques tours sont encore debout aujourd’hui. Elle n’a pas une belle forme rectangulaire car elle a dû s’adapter à la forme du relief et de la muraille. Tiens, exactement comme à Sienne! Mais son emplacement ne doit rien au hasard! Elle a été construite exactement à équidistance des deux quartiers extra-muros de la ville au XIVe siècle afin de donner aux habitants un point de réunion pour la vie sociale et le commerce. Comme quoi la coutume espagnole de se rencontrer sur une place pour discuter et boire un verre ne date pas d’hier! Les bâtiments qui entourent la place sont assez hétéroclites et datent d’une période qui va d’Al-Andalus (dès le IXe siècle) au XVIe siècle. Aujourd’hui encore, elle reste la place principale de la ville et sert toujours au coeur de la vie sociale de Cáceres.

Plaza de las Veletas

C’est un peu l’anti Plaza Mayor puisque la Plaza de las Veletas se trouve à l’opposé géographique de celle-ci, c’est-à-dire sur la partie haute du centre historique. Malgré son architecture typique du Moyen-Age chrétien, la place se trouve à l’emplacement de l’alcazaba arabe mais a été remaniée avec l’arrivée des rois catholiques. Aujourd’hui on y trouve le musée historique de la province de Cáceres ainsi que l’ancienne mairie. La place est surtout connue pour servir de décor à divers films ou séries historiques. Etant donné que le XXIe siècle n’a pas eu l’air d’être arrivé par ici, nous comprenons aisément le choix de certains réalisateurs de faire de cet endroit leur studio de cinéma.

Plaza Santa Maria

C’est le cœur névralgique du centre historique et ce depuis des siècles puisqu’elle a été construite sur l’emplacement du forum romain. Elle est bordée de la cocathédrale Santa Maria de Cáceres, l’édifice religieux le plus important de la ville ainsi que le tout premier de culte catholique à avoir été bâti après la Reconquista au XIIIe siècle. Les autres bâtiments sont des palais ayant appartenu à la noblesse locale jusqu’au XVIIIe siècle. Géographiquement, elle se trouve à mi-chemin entre la Plaza de las Veletas et la Plaza Mayor et, avant la construction de cette dernière, c’était le cœur de la ville dite basse.

Nous avons eu un énorme coup de cœur pour Cáceres, c’est un des centres historiques médiévaux les mieux conservés que nous ayons visités. La partie monumentale est assez petite, assez compacte et se visite facilement en une demi-journée. Donc n’hésitez pas à y consacrer quelques heures si vous êtes dans le coin!

Trujillo

NB : A ne pas confondre avec la ville du même nom, au Pérou!

Lors de nos longues heures passées à dévorer divers magazines de voyage, il y a un nom qui ressort toujours sur les listes des plus beaux villages d’Espagne, c’est Trujillo. Comme il se situe en Estrémadure et que, heureux hasard, nous aussi, nous décidons d’aller y faire un petit détour dans le seul but, évidemment, de vérifier si l’info est juste! Trujillo ne se trouve sur aucune ligne de train, il faut donc prendre le bus depuis Cáceres. C’est facile, la station de bus est juste en face de la gare et le trajet prend une petit heure. A Trujillo, ça se corse, la station de bus se situe dans la plaine, quasi au milieu de nulle part et il n’y a pas de guichet. Pensez à prendre vos billets sur internet si vous ne voulez pas être embêtés pour repartir. Nous avons eu de la chance, les nuages se sont invités à la fête et nous n’avons pas dû monter au village en plein cagnard, comme c’est souvent le cas dans la région en cette saison. Après la chaleur sèche et à la limite du supportable à Badajoz, nous sommes contents de respirer et d’avoir un peu d’humidité pour soulager nos bronches. Certes, les photos sont un peu plus tristounettes du coup mais nous avons bien mieux profité de notre visite.

Trujillo se situe idéalement sur une petite colline culminant à 564 mètres d’altitude, ce qui explique en partie pourquoi nous avons bénéficié d’une météo un peu moins étouffante. Elle vit principalement de l’agriculture pratiquée dans la plaine alentour.

La fondation de la ville date de la préhistoire. Elle fut connue à l’époque romaine sous le nom Turgalium dépendant directement d’Augusta Emerita (Mérida) et connut un petit essor non négligeable en devenant la première étape de la voie reliant cette dernière à Caesaraugusta (Zaragoza). Ensuite, comme pratiquement partout en Espagne, arrivèrent les Wisigoths qui ne laissèrent que peu d’influence et cédèrent rapidement la place aux musulmans qui y construisirent la muraille encore visible aujourd’hui. La Reconquista fut un peu chaotique. La ville fut d’abord prise par les Portugais en 1165 avant d’être conquise par le Royaume de León en 1165 puis reconquise par les musulmans en 1173. Une Reconquista catholique eut lieu en 1186 où Trujillo devint sujet du Royaume de Castille avant d’être, encore une fois, reprise par les Arabes en 1196. Ce sont les forces militaires de l’évêque de Plasencia (ville située à l’extrême nord de l’actuelle Extrémadure) qui reconquirent définitivement la ville pour le compte de Ferdinand III, roi de León et de Castille. Le XVe siècle est l’époque de la découverte de l’Amérique et Trujillo vit naître trois grands conquistadors : Francisco Pizarro et Diego Garcia de Paredes qui découvrirent le Pérou ainsi que Francisco de Orellana qui découvrit, lui, l’Amazone. A cette époque, Trujillo est une capitale de province prospère. Mais cet âge d’or prit fin au XIXe siècle quand les troupes napoléoniennes envahirent la région laissant la ville à genou. C’est également à cette époque qu’eurent lieu les guerres d’indépendance en Amérique Latine qui portèrent un coup fatal à l’économie espagnole. Trujillo ne se releva jamais de ces affronts et perdit son statut de capitale de province au profit de Cáceres. Heureusement, il lui reste un patrimoine historique, principalement médiéval, magnifiquement restauré qui attire aujourd’hui un peu de tourisme.

Plaza Mayor

A l’instar de Cáceres, la Plaza Mayor est le premier lieu qu’on découvre en arrivant dans le centre historique puisqu’elle se situe dans la ville basse au pied des remparts. A l’origine, c’était une simple place de marché avant qu’on y construisit des palais ou autres demeures seigneuriales à partir du XVe siècle. Ce sont ces édifices qui bordent encore la place aujourd’hui avec l’église de Santa Maria la Mayor qui, elle, date déjà du XIIIe siècle et ça se voit par son architecture romane, moins élaborée que le reste des bâtiments de la place. La superbe statue équestre en bronze qui trône fièrement sur la place est celle de Francisco Pizarro, le mec qui découvrit le Pérou. L’histoire de cette statue est assez originale. Déjà, elle est l’œuvre d’un sculpteur américain du début du XXe siècle appelé Charles Cary Rumsey. Ensuite, elle a été sculptée à Paris, ville qui n’a absolument rien à voir avec le conquistador, pour une exposition au Grand Palais en 1927. C’est seulement deux ans plus tard que la statue fut transférée à Trujillo, ville natale de Pizarro. Fun fact : cet œuvre a deux autres sœurs jumelles : une à Lima, ville où est mort Pizarro et… Buffalo, dans l’état de New York! Oui ça n’a rien à voir mais c’est la ville de naissance du sculpteur, il a sûrement pensé que sa ville natale méritait une statue. Quoi qu’il en soit, la place est super belle et elle possède même quelques terrasses sympas où piquer quelques tapas le soir.

Les remparts

Trujillo peut se targuer de posséder encore une bonne partie de ses murailles et autres bâtiments défensifs comme des tours. Elle possède encore quatre portes d’accès sur les sept d’origine. Tout le système défensif date de l’époque arabe, dès le IXe siècle mais ce que nous voyons aujourd’hui date des XVe et XVIe siècles quand les rois de Castille firent renforcer les remparts. On peut y faire le tour à l’extérieur. C’est vraiment sympa, bien conservé, et on a une jolie vue sur la huerta au pied de la colline ainsi que sur les premières montagnes du parc national de Monfragüe, immense réserve naturelle et sanctuaire animal protégé par l’UNESCO que nous n’avons, malheureusement, pas le temps de visiter.

La vue sur les alentours

Le château

Nous voilà au point culminant de Trujillo sur un lieu appelé Cabeza del Zorro (tête du renard). Nous n’avons pas trouvé le pourquoi du comment de ce nom de lieu et, franchement, nous n’en avons aucune idée car rien dans l’environnement ne nous fait penser à un renard même si nous soupçonnons ces petites bébêtes adorables (oui, nous on les trouve adorables!) de peupler la région. Le château, comme le reste de la forteresse, date des IXe et Xe siècles, en pleine période musulmane. De cette époque, il ne reste que quelques portes en forme typique de serrure. Sinon, tout a été remanié au XVe siècle avec le reste du système défensif. Il est vraiment trop stylé ce château dans le plus pur style médiéval. D’ailleurs, nous ne sommes pas les seuls à le trouver cool puisque quelques scènes de la série Games of Thrones y ont été tournées.

Depuis le parvis du château, il y a une superbe vue sur le centre historique et la Plaza Mayor et on peut déjà se faire une belle idée de comment était la ville au Moyen-Age.

Nous confirmons, Trujillo mérite amplement sa place sur la liste des plus beaux villages d’Espagne! Nous avons été conquis par son magnifique centre médiéval et par son château sorti tout droit des films de cape et d’épée. Bien que la ville soit plus petite que Cáceres, son centre historique est plus étoffé et un peu plus étendu. Il faut compter une bonne journée de visite mais nous vous promettons que ce n’est pas du temps perdu!

Nous avons eu un énorme coup de cœur pour ces deux villes médiévales. Ca nous a changé un peu du baroque de l’architecture coloniale d’Amérique latine que nous retrouverons également sous peu en Andalousie. Bien que l’histoire et l’architecture soient similaires dans les deux villes, nous vous conseillons quand même de vous y arrêter aux deux. Chacune a une âme et une ambiance différentes. Nous sommes d’ailleurs incapables de vous dire laquelle nous avons préférée.

Voilà, notre première découverte de l’Estrémadure s’arrête là. Evidemment, la région mériterait une exploration bien plus approfondie que les quelques petits jours que nous lui avons consacrés mais nous sommes attendus de pied ferme par la famille de Fab à Valence. Mais puisque nous allons reprendre très bientôt nos quartiers à Séville, (#spoiler) nous aurons probablement l’occasion d’y revenir. C’est en tout cas ce que nous avons mis sur notre longue liste à idées!

Badajoz, la plus grande alcazaba d’Europe

Lors de notre retour d’Amérique Centrale, nous avons atterri à Lisbonne, au Portugal. Nous avions rendez-vous une semaine plus tard à Sagunto avec la famille de Fab. Nous avions donc quelques jours devant nous pour rejoindre la côte valencienne. En étudiant la carte, une de nos activités préférées, nous nous sommes aperçus que notre route allait passer par l’Estrémadure, une région que Van voulait découvrir depuis longtemps. Nous avons donc profité de l’opportunité pour nous y arrêter quelques jours.

Mais c’est quoi l’Estrémadure?

L’Estrémadure est une des dix-sept communautés autonomes d’Espagne au même titre que l’Andalousie ou la Catalogne. Elle est située à l’extrême ouest du pays et est littéralement coincée entre les deux Castilles, l’Andalousie et le Portugal. Culturellement, c’est un peu un mélange des trois. C’est une région assez pauvre, souvent oubliée de Madrid et principalement tournée sur l’agriculture. C’est d’ailleurs d’Estrémadure que vient le fameux « pimienton de la vera », le paprika espagnol bien meilleur que son homologue hongrois! (#zéro objectivité!) Elle est également en dehors des gros circuits touristiques du pays mais possède tout de même quelques sites dignes d’intérêt. En six jours, nous n’avons pas du tout eu le temps de tout voir, loin de là, mais nous avons déjà pu nous en faire une petite idée en visitant quelques coins.

Mérida

Mérida est une petite ville sans prétention pourtant, elle a le statut de capitale d’Extrémadure. La raison est sûrement historique car Augusta Emerita, le nom romain de Mérida, était la capitale de la province romaine de Lusitanie qui comprenait l’actuel Portugal du Douro jusqu’à l’Algarve, l’actuelle Estrémadure ainsi que l’actuelle province de Salamanca. De cette époque fastueuse, nous restent de superbes vestiges dont le superbe amphithéâtre romain, un des plus grands d’Espagne. Il y a plusieurs sites archéologiques romains à visiter dans la ville, tous inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. Mais nous n’avons pas été les visiter pour des raisons de timing et de météo. La température est montée à 42 degrés et les sites sont très exposés au soleil. Nous avons préféré partir visiter Badajoz, où nous pouvons plus facilement trouver de l’ombre et des terrasses pour nous désaltérer qu’au milieu d’un théâtre romain. L’autre raison de notre choix est que Mérida est plus accessible que Badajoz si nous voulons y revenir depuis un autre coin d’Espagne.

Nous avons quand même pu apercevoir quelques ruines dans la ville comme le superbe Acueducto de los Milagros, un aqueduc à doubles arches datant du IIIe siècle et long de cinq kilomètres ainsi que le Temple de Diana, la déesse de la chasse et protectrice de la nature, qui date, lui, du Ier siècle de notre ère.

Badajoz

Badajoz se trouve aux confins de l’Espagne, à la frontière portugaise à peu près à la hauteur de Lisbonne. Pourtant à part quelques azulejos et quelques mosaïques blanches et noires au sol, l’influence du voisin de l’ouest ne se fait pas trop sentir. Nous sommes bien en terres espagnoles! Badajoz est la plus grande ville d’Estrémadure et le centre économique. C’est également la capitale de la province du même nom à laquelle appartient également Mérida. Malgré son emplacement en cul-de-sac, Badajoz dégage un certain dynamisme et n’a pas du tout cette ambiance de bout du monde qu’on peut trouver dans beaucoup de villes frontière.

Pour accéder au centre ville depuis la gare, c’est facile. C’est tout droit jusqu’au Rio Guadiana, la rivière qui depuis Badajoz fait un coude en direction du sud et qui constitue la frontière hispano-portugaise jusqu’à l’océan Atlantique. Pour traverser la rivière il faut traverser le Puente de las Palmas, le seul pont ancien de la ville qui date de la fin du XVe siècle. Sur l’autre rive, vous serez accueillis par la monumentale Puerta de la Palmas, une porte du XVIe siècle, un des vestiges des remparts qui ceinturaient la ville à l’époque. Aujourd’hui, elle a été rétrogradée en simple rond-point. Eh oui, la vie de porte médiévale au XXIe siècle est parfois ingrate.

Plaza de España

C’est la place centrale de la ville où convergent toutes les ruelles de la ville haute, le centre historique, vers la ville basse plus moderne. La place possède d’ailleurs quelques bâtiments modernistes ainsi que l’hôtel de ville un peu plus baroque. L’ambiance est typiquement castillane sur cette place. L’édifice le plus emblématique est la cathédrale San Juan Bautista construite en 1230 juste après la Reconquista. Elle possède d’ailleurs le style architectural typique de la Renaissance espagnole impulsée par les Rois Catholiques.

L’Alcazaba

Eh oui, les Arabes ne se sont pas contentés de l’Andalousie! Ils sont venu conquérir une partie de l’Estrémadure dont Badajoz où ils sont venus construire la plus grande alcazaba (un château fortifié datant de l’époque musulmane) d’Europe. En effet, elle s’étend sur plus de huit hectares! La muraille l’entourant mesure plus de cinq kilomètres et reste encore aujourd’hui, la plus grande d’Espagne! La construction date du XIIe siècle mais le site était déjà occupé auparavant par les Visigoths dont on peut encore apercevoir quelques ruines à l’intérieur de l’enceinte. A part quelques portes en forme de serrure typiquement islamiques, il ne reste pas grand chose de cette époque. La forteresse a fortement été remaniée par les rois catholiques après la Reconquista, elle a d’ailleurs toutes les caractéristiques d’un château fort médiéval.

Au XVIIe siècle, le Portugal retrouve son indépendance vis-à-vis de l’Espagne, Badajoz devint donc une frontière et une ville qu’il fallait protéger de « l’ennemi portugais ». Voilà pourquoi l’alcazaba a été renforcée et ragrandie à cette époque.

Fun fact : juste au sud de Badajoz, se trouve la petite localité d’Olivenza ainsi que sa voisine Taliga qui appartiennent à l’Espagne mais qui sont revendiquées par le Portugal. Ce sont des territoires gagnés par l’Espagne suite à la Guerre des Oranges en 1801, guerre entamée suite au refus des Portugais de s’aligner sur Napoléon pour un blocus contre l’Angleterre. Cette reprise de territoire a initié un gros différend diplomatique qui n’a toujours pas été réglé en plus de deux siècles. Aujourd’hui, les deux gouvernements respectifs ont d’autres chats à fouetter que de se disputer deux bleds même pas stratégiques et les relations entre les deux pays sont très bonnes. Mais officiellement, il y a toujours un territoire controversé au milieu de la péninsule ibérique et c’est assez fou quand on y pense!

Il vaut la peine d’effectuer la promenade sur les remparts et en plus, c’est gratuit! Il faut juste éviter d’y aller en été en plein cagnard car il n’y a pas un coin d’ombre, sauf dans la partie jardin qui, sans être digne de Versailles, est très jolie.

La Plaza Alta

Située au pied de l’alcazaba, on l’appelle tout simplement « La Plaza » car malgré l’agrandissement de la ville et la construction de la Plaza de España dans la ville basse, elle reste dans le cœur des habitants LA place principale de la ville. Il est vrai que tous les magazines de voyages la classent parmi les places les plus impressionnantes d’Espagne et nous ne pouvons que leur donner raison! Elle est super belle surtout les façades rouges et blanches qui en dominent le côté nord. Au Moyen-Age, c’était tout simplement la place du marché avant de devenir un campus universitaire à la Renaissance. Aujourd’hui, on y célèbre les fêtes patronales.

Cette première découverte de l’Estrémadure fut une très bonne surprise. Malgré sa position de carrefour culturel, la région possède sa propre culture, son propre caractère et sa propre âme. Dommage qu’en tant que parent pauvre de l’Espagne elle soit mal desservie par les transports publics et paraît inaccessible malgré une bonne position géographique entre Madrid et Séville. Mais vous nous connaissez, nous allons bien trouver un moyen de nous adapter afin d’aller découvrir d’autres petits trésors de ce coin un peu méconnu.