Il y a cinq ans, nous sommes arrivés dans cette petite ville complètement par hasard. Nous voulions prendre le bus direct de Campeche jusqu’à Palenque mais il s’est avéré que le bus en question était complet et nous avons dû nous rabattre sur un plan B et faire le trajet par étapes. Cinq ans plus tard, nous y sommes venus de notre plein gré lors de notre remontée sur le Yucatan depuis le Chiapas. Il faut croire que ce n’était pas si mal que ça.
Depuis Comitan de Dominguez, notre dernière étape, nous avons dû nous arrêter plusieurs fois en route à cause des changements d’états et des distances assez longues. Nous avons dû repasser par Tuxtla Gutierrez, la capitale du Chiapas. Ce n’était pas trop embêtant car malgré son manque d’intérêt, la ville est sympa. Nous en avons profité pour faire une lessive et laver toutes nos affaires « d’hiver »car, sauf vague de froid exceptionnelle, nous n’en aurons plus besoin jusqu’à notre retour en Europe. De quoi booster le moral de Van la frileuse! Ensuite, nous avons dû passer par Villahermosa, la capitale de l’état du Tabasco (rien à voir avec la sauce piquante du même nom qui elle vient de Louisiane), qui n’a de « hermosa » (jolie) que le nom! Finalement, après trois jours de bus et 570 kilomètres, nous voilà enfin à Ciudad del Carmen et au bord de la mer du côté du Golfe du Mexique.

Ciudad del Carmen se trouve sur une île coralienne appelée également Carmen entre le golfe du Mexique et la laguna de Terminos. Elle reliée au continent et aux autres îles par d’immenses ponts. C’est exactement comme les Keys en Floride en un peu moins spectaculaire mais en beaucoup moins urbanisé et à l’environnement bien mieux conservé.
Centre historique

Durant l’époque précolombienne, la ville était multiculturelle puisqu’elle était le fief des Mayas, des Toltèques et des Zapotèques avant de devenir un repère de pirates. En 1518 débarquèrent les Espagnols à bord de quatre gros navires pour coloniser toute la région de la laguna de Terminos. Mais ils s’y établirent seulement dès le XVIIIe siècle car ils ont dû se disputer le territoire, d’abord avec les pirates, puis avec les Anglais. Aujourd’hui, il reste un super petit centre historique aux superbes maisons colorées qui regardent sur le Golfe du Mexique.





Parque Ignazio de la Zaragoza

C’est cette petite place paisible à l’ombre des arbres qui fait office de place centrale et de lieu de rencontre. Elle est nommée en l’honneur d’un général mexicain qui a vaincu contre les troupes impériales françaises en 1862 et qui, comme son nom ne l’indique pas, n’était pas de Zaragoza mais du Texas! (qui était mexicain à l’époque). En son centre, trône fièrement un petit kiosque en bois construit en 1905 où ont lieu les principales festivités de la ville. C’est ici que se trouve également la cathédrale Nuestra Señora del Carmen. Elle a été détruite par un incendie en 1850 et a été reconstruite sur le même modèle colonial malgré l’indépendance du Mexique proclamée près de 30 ans plus tôt.





Parque Benito Juarez

Elle est plus communément connue comme Parque de Jesus, les Mexicains étant super croyants. C’est la plus vieille place de la ville. Elle se distingue par sa forme ovale ce qui n’est vraiment pas courant dans les plans en damier chers à l’empire colonial. C’est sûrement une place qui nous vient directement des civilisations précolombiennes présentes sur place avant l’arrivée des conquistadors espagnols. Elle est bordée de magnifiques bâtiments coloniaux, toujours aussi colorés, ainsi que de l’église Jésus de Nazareth.




Le Malécon

Comme toute ville latino-américaine au bord de l’eau qui se respecte, Ciudad del Carmen a son Malécon au bord du golfe du Mexique. C’est une petite promenade agréable au bord de l’eau turquoise qui nous mène à un petit port de pêcheurs ainsi qu’à un cimetière à bateaux sous l’œil bienveillant de la statue de la Virgen del Carmen, patronne de la ville. Au coucher du soleil, si la mer n’est pas trop agitée, il y a une petite colonie de dauphins qui vient se nourrir et se laisse facilement observer depuis le bord de mer.





Isla Aguada

Avec un environnement aussi exceptionnel que celui-ci, nous avions super envie d’aller voir la plage. Elle se trouve dans une petite localité qui s’appelle Isla Aguada qui se situe à 40 kilomètres au nord de Ciudad del Carmen en direction de Campeche. Il y a des colectivos qui font la navette entre les deux localités pour 45 pesos par trajet et ça prend une petite heure. (2,40€ ou 2,30 CHF) Nous n’avions pas été déçus! Sable blanc coralien, eau turquoise et température de l’eau super bonne! Nous avons été étonnés qu’un lieu pareil n’ait pas cédé aux sirènes du tourisme de masse! C’est juste un petit village mexicain dont le temps s’est arrêté qui a juste la chance de se situer sur cette magnifique petite île coralienne. Et c’est tant mieux! Par contre, la saison des pluies à l’air d’être inexistante de ce côté-ci du Mexique et le soleil tape vraiment fort avec des températures atteignant allègrement 37 degrés. Nous ne nous y sommes pas attardés afin de ne pas choper une bonne insolation.
Ciudad del Carmen est assez petit est se visite assez rapidement mais il vaut la peine d’y faire un détour si vous êtes déjà dans la région de Campeche. L’avantage c’est que le golfe du Mexique est beaucoup moins touristique que la côte Caraïbes et la Riviera Maya tout en ayant des plages tout aussi de ouf! Certes, il y a moins d’animation que sur la côte Caraïbe, c’est plutôt adapté à un tourisme balnéaire très chill.
La chance nous avait vraiment souri lorsque nous avons débarqué totalement par hasard, il y a cinq ans. Nous étions vraiment tombé sur une petite pépite et apparemment, le Mexique en regorge. Une vie entière ne suffirait pas à toutes les découvrir.




