Nous adorons Kuala Lumpur et nous pourrions y rester des semaines sans nous y ennuyer une seule seconde mais nous commençons vraiment à y prendre trop nos aises. Il est donc temps de changer un peu d’horizon et de découvrir encore quelques petits trésors malaisiens. Nous allons donc acheter des billets de train et embarquons dans le convoi à l’heure indiquée sur ces fameux billets à la recherche de nos numéros de siège. Mais nous trouvons deux personnes assises à nos places et, après moult délibérations, nous nous rendons compte qu’on nous a vendu des billets à une date erronée. Mince alors! Comme nous n’avons pas du tout envie de descendre du train et de négocier un échange de billets, nous trouvons deux autres places et essayons de jouer les touristes perdus au cas où on nous demanderait quelque-chose. Mais personne n’a rien vu et nous avons pu voyager tranquillement jusqu’à notre destination : Ipoh. Pour des anciens cheminots comme nous, voyager sans titre de transport valable est un peu une honte mais comme dit le dicton : ce sont les cordonniers les plus mal chaussés. Et promis, nous vérifierons mieux nos billets la prochaine fois!



Centre colonial

Ipoh a été fondée dans les années 1845, en pleine colonisation britannique, au cœur de la Kinta Valley, une vallée fertile. La ville connut un gros boom économique dans les années 1920 – 1930 avec la découverte de gisements de fer dans les montagnes des alentours. Elle fut ensuite brièvement occupée par les Japonais durant la Seconde Guerre Mondiale mais vite reprise par les Anglais. Dans les années 1970, l’exploitation minière commença à montrer des gros signes de faiblesse et Ipoh connut un fort déclin dont elle ne se relèvera jamais totalement. La ville resta un peu abandonnée à elle-même et loin du miracle économique de Kuala Lumpur malgré son emplacement privilégié à mi-chemin entre la capitale et Penang. Donc, ici il n’y a ni gratte-ciels flambant neufs à l’horizon, ni vie urbaine trépidante mais un superbe centre historique colonial relativement bien conservé, au charme suranné où le temps semble s’être arrêté. Il y a même une tour de l’horloge typiquement anglaise dont le carillon mélodieux nous rappelle les beffrois d’Europe du Nord.






Chinatown

La deuxième communauté de Malaisie mais la première à Ipoh et dans l’état du Perak en général, a pris ses quartiers dans Concubine Street et ses voisines appelées respectivement 2nd Concubine Street et 3rd Concubine Street. C’est très rationnel, à la chinoise! On y trouve les échoppes typiques de babioles Made in China ou de médecine traditionnelle, les incontournables stands de street food, et un temple bouddhiste chinois. La cuisine Hokkien (nom donné à la communauté chinoise de Malaisie et de Singapour) d’Ipoh serait d’ailleurs une des meilleures de Malaisie voire du sud-est asiatique. C’est difficile d’avoir un avis objectif car tout est bon dans ce pays quelle que soit la communauté qui cuisine, mais il est vrai que nous nous sommes régalés durant notre petite étape à Ipoh.





Street Art

Ipoh, à l’instar de Georgetown ou Malacca, est connue pour ses grandes fresques murales peintes sur les façades de quelques rues du centre-ville. On y retrouve des scènes de vie quotidienne des différentes communautés ainsi que des peintures un peu plus abstraites et artistiques. C’est d’ailleurs à Ipoh que nous avons trouvé les plus jolies formes de street-art de toute la Malaisie.






Kinta River

La rivière Kinta coule en plein-centre ville d’Ipoh. C’est un coin privilégié des locaux qui y pratiquent la pêche, le cours d’eau étant très poissonneux. Il est possible de s’y promener sur les petits chemins qui bordent ses rives. C’est une vraie oasis de verdure mais surtout d’ombre de fraîcheur car le soleil tapait fort lors de notre passage. Une multitude d’oiseaux et de papillons multicolores se laissent observer dans le coin. Nous sommes toujours hallucinés de la diversité de la faune en milieu urbain en Malaisie! Un superbe pont datant de l’époque coloniale enjambe la rivière dans le centre historique.






Mosquée Panglima Kinta

Avec ses façades blanches immaculées et ses coupoles bleues, nous pourrions nous croire quelque part dans les Cyclades. Eh non, nous sommes bien en Malaisie devant une mosquée construite à la fin du XIXe siècle par un lord local. Elle se situe sur les rives de la Kinta et porte d’ailleurs son nom. Son architecture mixe différents styles notamment colonial britannique, Mughal (indo-islamique comme le Taj Mahal) et néoclassique. C’est une mosquée plutôt modeste pouvant accueillir environ 400 personnes mais nous l’avons trouvé très jolie.




Ipoh a été une étape vraiment sympa et surtout très calme après la trépidante Kuala Lumpur! Nous vous recommandons chaudement une petite étape à Ipoh afin de déambuler dans les ruelles tranquilles du centre historique ou de Chinatown. Bien sûr, plusieurs arrêts dans les différents food-courts de la ville s’imposent, la gastronomie locale étant, à raison, reconnue internationalement. Par contre, ne vous y attardez pas plus que nécessaire. C’est assez petit, ça se visite facilement en une bonne journée et on s’y ennuie assez vite.
Quant à nous, ce pays nous fascine encore plus à chaque découverte et Ipoh n’a pas dérogé à la règle. Nous allons continuer notre route en direction de l’île de Penang et de la ville de Georgetown afin de découvrir encore plus de trésor de Malaisie.
