Malaga, la plus méditerranéenne des Andalouses

Encore une fois, ce n’était pas notre premier choix de nous rendre à Malaga mais comme c’est en partie le budget qui décide, nous avons trouvé des offres de logement plus sympas de ce côté-ci de l’Andalousie. Comme la ville se trouve en bord de mer, nous n’avons pas hésité longtemps à nous y rendre. Comme vous le savez, nous sommes des amoureux de la mer et ça fait quand même une semaine que nous ne l’avons pas vue!

Malaga est également une ville où nous sommes déjà venus auparavant mais aussi en coup de vent. C’était, à l’époque, la seule ville d’Andalousie connectée directement par voie aérienne à l’aéroport de Genève, grâce à la compagnie low coast de couleur orange.

Playa de la Malagueta, en plein Malaga

Malaga n’est de loin pas aussi pittoresque que les autres grandes villes andalouses mais elle a une douceur de vivre et un caractère bien à elle. Le fait qu’elle soit tournée vers la mer est un vrai atout et son climat doux lui donne une ambiance presque tropicale. Ses cafés et restaurants branchés, son front de mer, son centre historique très éclectique, ses sols en marbre et sa baie protégée par les montagnes lui donnent un air de riviera italienne, ce qui n’est pas pour nous déplaire.

Un mer très calme et des montagnes verdoyantes, il y a comme un petit côté Lugano, n’est-ce pas?

Centre historique

La cathédrale de l’Incarnation qui domine le centre historique

Après les centres historiques de dingues de Granada et de Cordoba, celui de Malaga fait un petit peu pâle figure à côté mais il n’est pas inintéressant. La ville a été fondée par les Phéniciens et a connu une histoire similaire à celles des autres villes espagnoles : l’époque romaine, les Wisigoths, les Maures puis les Chrétiens lors de la Reconquista. Au début du XIXe siècle, la ville est envahie par les troupes napoléoniennes. Ensuite, dès 1812, Malaga devint la pionnière de la révolution industrielle en Espagne et la ville connut une certaine prospérité grâce à la sidérurgie et à l’arrivée du chemin de fer. De nombreux bâtiments du centre historique datent d’ailleurs de cette époque.

Le théâtre romain

Superbement situé au pied de l’Alcazaba, le théâtre a été découvert par hasard dans les années 1950 lors de la construction d’une maison. Il date de l’époque d’Auguste et sa situation au pied de la colline lui permettait d’avoir une très bonne acoustique. Les objets trouvés lors des fouilles sont exposés dans le petit centre d’interprétation situé tout à côté. Il vaut la peine d’y aller faire un petit tour et l’entrée est gratuite.

Cathédrale de l’Incarnation

Bon, après avoir vu les gigantesques cathédrales de Granada et de Murcia, nous commençons à devenir un peu blasés. Pourtant, c’est un très bel édifice Renaissance que nous offre Malaga. Cette fois, pas de mosquée à cet emplacement, l’édifice est original et les travaux ont duré de 1528 à 1782. La cathédrale paraît asymétrique car elle est inachevée, il manque une tour côté sud. Les habitants l’appellent d’ailleurs « la manquita » (la manchotte). Nous n’avons pas trouvé pourquoi il manque une tour mais ce n’est apparemment pas dû à une particularité technique vue que les autorités municipales songent à construire la deuxième.

Colline du Gibralfaro

Vue du centre historique depuis le sommet de la colline du Gibralfaro

Après une Cordoba désespérément plate, Malaga nous offre enfin une petite grimpette jusqu’à l’altitude honorable de 130 mètres. Le sentier est très facile mais vraiment sympa au milieu d’une magnifique pinède offrant un peu de verdure au milieu de la ville.

Château de Gibralfaro

La récompense au sommet est cette immense forteresse construite au XIVe siècle sur un ancien site phénicien. Le but de cette fortification était de protéger l’Alcazaba située en contrebas. En 1487, le château fut assiégé par les rois catholiques et Ferdinand II d’Aragon décida de s’y installer. Aujourd’hui, seule la muraille est vraiment bien conservée mais l’intérieur a été aménagé en jardin subtropical et c’est vraiment sympa de s’y promener.

La promenade des remparts
Vue du port de Malaga et de la Sierra Blanca depuis les remparts

Le clou du spectacle est la promenade sur les remparts d’où on peut profiter d’une superbe vue sur Malaga, la mer Méditerranée et la Sierra Blanca. Automne oblige, le ciel est voilé d’une légère brume mais par temps très clair, il est possible d’apercevoir la chaîne de montagnes du Rif située de l’autre côté du détroit de Gibraltar, en Afrique du Nord.

L’Alcazaba

C’est sûrement le plus beau monument de Malaga et un très bon lot de consolation de ne pas avoir pu visiter l’Alhambra de Granada. L’Alcazaba date du XIe siècle, en pleine époque musulmane mais elle a été bâtie sur un ancien site romain. D’ailleurs elle se situe juste au-dessus du théâtre romain dont certaines pierres ont été utilisées pour sa construction. Elle avait un rôle défensif et était reliée directement aux remparts de la ville, aujourd’hui disparus mais elle faisait également office de résidence du gouverneur. Après la prise de la ville par les catholiques, plusieurs rois y ont habité.

L’intérieur

L’architecture est typiquement arabe avec ses patios, ses mosaïques et ses arches. L’alcazaba aurait été construite sur le modèle du Krak des Chevaliers, une autre forteresse musulmane de ouf située près de Homs, en Syrie. Aujourd’hui, c’est le patrimoine de l’Espagne musulmane le mieux conservé.

Même si l’usure du temps est passée par là, on peut encore admirer le travail d’orfèvre des Arabes qui avaient (et ont toujours) vraiment le sens du détail.

L’enfant du pays

Désolés Mesdames, si vous vous étiez préparées à vous pâmer devant le bel Antonio Banderas vous allez être déçues car nous n’allons pas parler de l’acteur espagnol, bien qu’il soit natif de Malaga. Nous allons vous parler d’un autre enfant du pays encore plus célèbre : Pablo Picasso. Même les plus incultes en histoire de l’art (comme nous) savent qui est Picasso! Il est né en 1881 sur la place de la Merced dans le centre-ville où il passera les dix premières années de sa vie avant le déménagement de sa famille en Galice. A part pour quelques séjours à Malaga pour les vacances, Picasso ne vécut plus jamais dans sa ville natale même s’il se revendiquait profondément « Malagueño ». Il refusa même la nationalité française bien qu’il ait vécu la plupart de sa vie en France. La ville de Malaga rend hommage au peintre avec une fondation Picasso située dans sa maison natale et un musée Picasso où sont exposées quelques-unes de ses œuvres. Nous n’y sommes pas rentrés car la capacité maximum de personnes, restreinte à cause de la Covid-19, était atteinte et nous n’étions pas motivés à faire la queue.

Maison natale de Picasso sur la place de la Merced

Côté mer

Le grand atout de Malaga c’est indéniablement son front de mer! Enfin, nous ne savons pas si nous pouvons vraiment parler de mer car l’eau est tellement calme que ça s’apparente plus à un lac. Grâce à sa position au fond d’une baie surmontée de hautes montagnes Malaga est protégée des courants. Pourtant le détroit de Gibraltar et les forts vents de l’Atlantique ne sont plus très loin.

Playa de la Malagueta

Si Malaga ne brille pas par son centre historique (et encore, ça se discute!), elle se rattrape par sa plage! Franchement, connaissez-vous beaucoup de villes avec une plage urbaine aussi belle? Même la Barceloneta ne lui arrive pas à la cheville. La plage de la Malagueta, longue d’un bon kilomètre, est bien protégée des courants et ensoleillée tout au long de l’année, de quoi faire bronzette, même en hiver! (Euh… peut-être pas pour Van)

Parque de Malaga

Ce qui nous a attiré dans ce lieu, c’est la végétation tropicale qui nous rappelle, un peu avec nostalgie, de bons souvenirs d’Asie du Sud-Est. Malaga a un climat très doux et des espèces comme les hibiscus, les frangipaniers ou encore les oiseaux de paradis s’y plaisent bien. Le parc longe le front de mer car c’est l’endroit le plus humide de la ville. Les premières plantation datent de 1899 mais un remaniement complet du jardin eut lieu en 2007 avec l’ajout de 300 espèces de plantes supplémentaires. Des bancs et des fontaines typiquement andalous ornent le jardin.

Les perruches de Malaga

On en trouve par milliers dans tous les espaces verts de la ville. On les entend surtout car elles ne sont pas du tout discrètes! Ces magnifiques perruches sont des cornures veuves et appartiennent à la famille des perroquets. Elles nous viennent tout droit d’Argentine mais se sont parfaitement adaptées au climat méditerranéen au point d’en devenir presque invasives.

Petit tipp spécial backpackers : si vous passez par Malaga le dimanche, les lieux culturels (château, alcazaba, musées, etc…) y sont gratuits l’après-midi! Attendez vous juste à y voir du monde!

Malaga n’a pas la beauté de ses sœurs andalouses comme Grenade ou Cordoue mais elle a une douceur de vie unique que nous avons vraiment bien appréciée. Le fait qu’elle soit tournée vers la mer lui donne un caractère un peu balnéaire et chill. Un vrai coup de cœur en ce qui nous concerne.

Malaga sera déjà l’avant-dernière étape de notre petit trip au sud de l’Espagne. Nous avons déjà notre billet de train depuis Séville pour notre retour à Valence car pour bénéficier des prix dégriffés de la RENFE, il faut s’y prendre à l’avance. Mais nous allons profiter de nos derniers jours en Andalousie et ensuite, nous pourrons prendre le temps de plancher sur un nouveau projet de voyage pour cet hiver. Ce ne sont pas les idées qui nous manquent mais vu les circonstances actuelles, nous ne savons pas encore ce qu’il sera possible de faire. Mais, sauf nouveau confinement, il y aura quelque-chose de nouveau.

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